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l \ 6 DESCRIPTION GÉNÉRALE DE Trt-ÈBES.
S E C O N D E P A R T I E .
Des autres Edifices de Karnak.
§. R f
Des Ruines de l ’Est.
L e mur d’enceinte du palais de Karnak, exposé à l’est, est percé d’une porte qui
conduit à des bâtimens (i) peu éloignés, et probablement dépendans du palais.
Quelques murs de clôture dont il ne subsiste plus que les fondations , une quinzaine
de colonnes qui sont maintenant rasées au niveau du sol des décombres, et dont
les troncs sont épars de tous côtés, voilà tout ce qui reste de ces édifices que l’on
traverse pour arriver à la grande porte de l’est, dont l’architecture imposante (2)
se fait remarquer de très-loin. Au lieu d’être encastrée dans un pylône comme
la plupart des portes de ce genre, elle est comprise dans le mur d’enceinte en
briques qui enveloppe la plus grande partie des ruines. Elle a cinq mètres soixante-
cinq centièmes (3) d’ouverture, et dix-neuf mètres (4) d’élévation : l’entablement
formé de la corniche et de l’architrave fait le tiers de cette hauteur. Les jambages
sont composés de trente assises, chacune de quarante-deux centimètres (y).
Cette porte est presque tout-à-fait lisse et sans sculpture. On aperçoit cependant,
sur les côtés inférieurs, des ornemens composés de croix à anse, tels que l’on en
rencontre sur les constructions de ce genre, et particulièrement sur la belle porte
du sud, dont il sera bientôt question. Ils ne -s’étendent que jusqu’à la douzième
assise. On y voit en outre une rangée d’hiéroglyphes. A l’extérieur, un globe ailé
se fait distinguer au milieu de la corniche, autant par la pureté et la netteté de
la sculpture, que par les couleurs vives et brillantes qui y sont appliquées. Voilà
une nouvelle indication de la marche que suivoient les Egyptiens dans l’exécution
des décorations de leurs édifices : ils sculptoient sur place en commençant par
les parties les plus élevées, et appliquoient, immédiatement après, les couleurs sur
la pierre, avant même que les ornemens du même membre d’architecture fussent
entièrement achevés.
En s’avançant plus vers l’est, et à deux cent vingt-trois mètres (6) de distance
de la grande enceinte de briques, on aperçoit encore quelques ruines (7) : elles
se composent des restes de deux portes, de quelques colonnes et de débris de
murailles.
Au sud-est, et tout près de la grande enceinte, on en trouve une plus petite
de forme carrée ( 8 ), dont la position est tout-à-fait irrégulière par rapport à l’axe
du palais. Chacun de ses côtés a près de cent mètr.es'(9). Trois portes construites
(1) Voye^. le plan topographique, pl. 16 , A . vol. I I I . (5) Un pied trois pouces et demi.
(2) On la voit dans la planche i p , ordonnée ip , A . (6) Cent quatorze toises deux pieds.
vol. I I I . (7) Voyez ieplan topographique, pl. ¡ÿ t A . vo l I I I .
(3) Dix-sept pieds quatre pouces. (8) Ibid.
(4J Cinquante-neuf pieds. (9) Cinquante-une toises un pied.
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C H A P I T R E I X . S E C T I O N V I I I . 2 4 7
en pierre de grès y sont engagées ; la plus considérable paroît avoir fait partie
d’un pylône : elles conduisoient toutes trois à des édifices dont il 11e reste plus
que quelques débris. On voit encore les fondations d’une porte, et en avant,
des fragmens de quelques statues. Quatre troncs de colonnes paroissent avoir
fait partie du portique d’un temple qui doit avoir été construit sur de petites
dimensions.
§. IIDes
Ruines du Nord.
L e s premières ruines que l’on rencontre en sortant du palais de Karnak par les
brèches pratiquées dans le mur de clôture exposé au nord, consistent en un petit
édifice (1) qui est tout contre la grande enceinte en briques : il est précédé d’une
porte qui en est éloignée de trente mètres, et qui est maintenant au niveau du sol,
soit qu’une partie en ait été démolie, soit que les décombres aient été accumulés
jusqu’à son sommet. Ce petit édifice a un pylône de douze mètres (2) de face, et
d’un mètre (3) d’épaisseur, derrière lequel est une sorte de portique qui n’est éclairé
que par la porte et par des soupiraux pratiqués dans les murs latéraux. Ces soupiraux
offrent cette particularité, que la pierre inférieure est en encorbellement sur le
mur dans l’intérieur. Trois salles suivent le portique et composent le reste du petit
monument : elles ont cinq mètres (4) de longueur. Celle du milieu a trois mètres
cinquante centièmes (y) de largeur, et les deux autres n’ont que deux mètres (6).
La distribution de ce plan paroît annoncer ufl édifice consacré au culte Egyptien.
Nous avons retrouvé dans d’autres temples trois pièces semblables à celles qui
existent ici, et qui sont évidemment des sanctuaires. Entre la porte et le temple, il
seroit possible qu’il y eût eu deux rangées de sphinx; mais l’encombrement est
trop considérable pour que nous ayons pu nous en assurer.
L ’irrégularité de l’enceinte, et sa position tout près de ce petit monument, paroissent
indiquer assez clairement qu’elle n’a été construite que postérieurement à
tous les édifices qu’elle renferme.
En s’avançant toujours vers le nord, on arrive à des monumens considérables
(7) dont on ne retrouve plus que les fondations. Lorsqu’on voyage par terre,
et qu’on arrive de Qené à Thèbes, ce sont les ruines que l’on aperçoit les premières.
Si elles ne satisfont point l’avide curiosité du voyageur, elles lui présentent
au moins une ample matière d’observations et de conjectures. Nous allons
les décrire en commençant par leur extrémité nord.
On rencontre d’abord les fondations d’un pylône (8), qui s’étendent dans une
longueur de vingt-deux mètres (9) et une largeur de douze mètrei et demi (10).
(1) Voyez la planche. ¡6 , et le plan détaillé de Pédi- (6) Six pieds un pouce.
fice, pl. 2 i,f ig . 4 , A . vol. I I I . • (7) Voyei le plan topographique de Karnak,' pl. ¡6 ,
(2) Trente-six pieds. A . vol. I I I .
(3) Trois pieds. (8) Voyez la planche 16 , en a, A . vo l I I I ,
(4) Quinze pieds. (9) Soixante-sept pieds.
(5) Dix pieds. (10) Trente-sept pieds.