
Supposer que l’on est transporté sous le soffite à gauche en entrant, le dos tourné
vers le mur latéral du temple, du même côté. Alors,! si l’pn prend par ses deux
extrémités le dessin qu’on aura placé verticalement devant soi, et si on l’élève
ensuite au-dessus de sa tête, sans perdre de vue les figures, on mettra les deux
tableaux à leur place respective : seulement ils sont séparés 1 un de 1 autre par 1 intervalle
qu’occuperoient dans le dessin les trois autres soffites du portique.
On croira facilement que nous avons mis à dessiner ce tableau astronomique,
la même exactitude et le même soin que nous avons apportes a copier celui du
grand temple d’Esné, puisque l’intérêt étoit le même.
Ce zodiaque renferme un plus grand nombre de figures. Comme il étoit mieux et
plus long-temps éclairé que celui du temple d Es ne, ce qui provenoit de quelques
dégradations du plafond, qui permettoient aux rayons du soleil de pénétrer pendant
tout le jour dans le portique, nous avons pu le dessinèr ayec plus de facilité.
Cependant il nous a été impossible de copier la ligne d’hiéroglyphes qui le sépare
en deux parties. Il manque a peu près la moitié du soffite a droite, : qui, ainsi que
nous l’avons dit, a été entraîné par l’affaissement d’une des colonnes de la façade.
Nous avons ajouté à notre dessin quelques figures de plus que celles qui restent
encore en place, en réunissant deux fragmens d’une des pierres du plafond, que
nous avons retrouvés à terre. 11 n est pas douteux que I on ne puisse ainsi rassembler
toutes les autres parties de cet intéressant tableau; mais if faudrait beaucoup de
temps et des moyens qui nous ont manqué à Esné. Une chose importante à consigner
ici, c’est que nous avons reconnu, à travers les jours que le hasard a laisses
entre les pierres amoncelées au pied de l’édifice, des indices certains de tous les
signes du zodiaque qu’on ne voit plus au plafond ; nous avons remarque particulièrement
l’épi de la Vierge, ■ un des -plateaux de la Balance, et la queue, du
Scorpion.
§• IIIPlafond
d’une des Salles du Temple d’Erment.
L e temple d’Erment est partagé en deux salles, qui ont 1 une et 1 autre la
même largeur, mais qui sont de longueurs différentes ( i ). Ces salles communiquent
par une petite porte située à droite dans le fond de la première. Au plafond de
la seconde salle, est sculpté le bas-relief dont on voit la représentation dans la
plancheç>8, fig. 2 , A .v o l.I, et dans la planche C de la collection des monumens astro-
• nomiques. Ce bas-relief occupe toute la surface du plafond ; il est rapporté à l’échelle
de huit centimètres pour un mètre.
Pour se représenter exactement la position des figures, il faut supposer que 1 on
est au-dessous de ce tableau, le dos tourné vers le fond du temple ; alors, en prenant
le dessin par ses deux extrémités, et en 1 devant au-dessus de sa tete, on mettra
toutes les figures dans la position qui leur convient. La grande figure de femme
(i) Voyez la planche 94 , fig. / , A . vol. I .
qui enveloppe tout le tableau, tourne par conséquent le dos au fond du temple, et
a les bras et les jambes étendus des deux côtés du plafond. Sur son corps, qui est
d’une longueur disproportionnée, sont représentés des disques, devant lesquels des
figures sont agenouillées. L ’un de ces disques, qui est voisin de la mamelle, renferme
une figure debout, tenant un bâton augurai, et coiffée de cornes de belier. Au
milieu de la longueur, et vers l’extrémité, sont trois disques pareils : on en voit
encore deux autres, dont le premier est placé dans l’angle formé par les jambes et
le corps de la figure, et le second dans l’angle opposé, entre le visage et les bras.
A celui-ci est jointe une aile qui s’étend le long de la figure. I
Trois lignes d’hiéroglyphes que l’on n’a pu dessiner, sont placées de chaque
côté parallèlement aux.bras et aux jambes. Au-dessus de celles qui sont à gauche,
est représenté un taureau; et presque au-dessus de celles qui sont à droite, on voit
un scorpion.
Au milieu du tableau, une grande figure est représentée dans une barque:
elle paraît marcher avec vitesse. Un de ses bras est étendu en haut et en arrière ,
l'autre en avant et en bas. Elle regarde derrière elle le taureau, qu’elle paraît fuir.
Entre elle et le taureau sont, en haut, un belier placé en travers du plafond, la tête
tournée vers le bas du dessin; au milieu, un scarabée avec des ailes doubles étendues
horizontalement; et en bas, une petite barque dans laquelle est une figure
accroupie. Devant la grande figure et presque au-dessous du scorpion qui est un
peu à droite, sont, dans la partie supérieure, un épervier avec une'iête de belier,
et au-dessous, un belier ailé, placé en travers du plafond et la tête tournée vers
le haut du dessin.
Les figures du taureau et du scorpion ont beaucoup d’analogie avec celles qui
se trouvent dans les zodiaques. Les deux beliers, le scarabée et lepervier a tete
de belier, sont coiffés d’une plume ou d’une palme placée verticalement.
§. IV.
Tableau astronomique peint au Plafond du premier Tombeau des Rois
à l ’ouest.
C e tableau a été dessiné par M. Legentil, avec une exactitude et un soin
minutieux (t). L ’explication suivante est tirée des notes qu’il a fournies (2).
« La partie inférieure de la gravure représente le côté du plafond qui est à
» gauche en entrant, et la supérieure, le côté droit. Le tableau est peint sur
» un fond concave, légèrement arqué, dont la corde a 3” ,9; un bandeau de
y> sept décimètres de large et d’environ cinq décimètres de hauteur, en forme
» de poutre, encadre de chaque côté le tableau dans sa longueur, laquelle est
» de 8",4o.
» Ce plafond est partagé en deux moitiés par deux grandes figures de femmes
(1) Voyez la planche cl de la collection des monumens astronomiques, et la planche 82, A . vol. I L
(2) Voyez l’Explication des planches, pl. 8 2 , A . vol. J I .