est f a u t 6 P S H Ü Ê prèS de W M à À 30' I latitude; ce qui
pas*de dn mmUtCS ^ É l I Celle de Genidil : ainsi il n’y a presque
S ê Ê Ê Ê M M r * i<',oignement biért p“« . aïs Strabon est celui qui donne l’indication la plus précise en
comptant douze cents stades entre la grande et la petite ( ,) ; car ces douze
ents stades font quarante-trois lieues sur le pied de sept cen au d g é Ta
luation ordinaire de Strabon. g ’
Aristide rapporte qu’en conversant avec un Éthiopien, à l’aide d’un interprète
apprit quil y avoit quatre ou même six mois de navigation depuis Syène’
lusqua Meroé, à cause de la grande quantité des cataractes, dont L n o Ïb "
enV,r° n trente-SÎX au-dessus de Pse/cis. Quelqu’exagéré que soit le récit ÉÉËÉI °n | r°UVC Un; C'rconstance dont la vérité est frappante : c’est qu’au-
dela Meroe le cours du fleuve est double; qu’une des deux branches a ses
eaux couleur de terre et 1 W , couleur du » (2) | or c’est précisément ce qui
caractérisé e Bahr W W et le Bahr ^ d’au;o«rd’hui, iutrement |fc
Blanche et la rtvtere Bleue; ccst aussi ce qui a fait reconnoître le véritable Nil
dans ces derniers temps, et l’on voit que les noms actuels du pays se trouvent
conformes- a cette distinction.
Je n’ai pas encore parlé de Philostrate , auteur qui flous a transmis des détails
interessans sur lEth.op.e et sur le Nil, dans sa Vie du fameux Apollonius de
Tyane; ,y a. trouve une description des cataractes supérieures, que je vais rapporter
en peu de mots. Il représente Apollonius voyageant avec ses compagnons -
tantôt par terre, tantôt sur le fleuve, et visitant tous les lieux avec la plus grande
curiosité. Apres avoir quitté le pays des gymnosophistes, Apollonius et les siens
se dirigèrent vers les montagnes ou catadupes, en remontant le Nil M cSté ga„che.
« Les catadupes dit Phdostrate, sont des montagnes escarpées d’où le Nil des-
- “ “ ?* en arra?hant ,a V * forme le limon d’Égypte : le bruit du Nil dans
» a chute, est épouvantable; aussi plusieurs ont perdu l’ouïe pour s’être avancés
» trop près. En approchant, ,1s commencèrent à entendre un bruit semblable à
» celui du tonnerre qu, gronde; alors Timasion leur dit : Nous voici p ris de la
” B B f “ 1 | de" f ‘ P °“ r ceux qui descendent le N il, et la première pour
»> ceux qui le remontent (3). Après avoir marché dix stades, ils virent le fleuve tom-
» ant de la montagne, ayant la grandeur du Marsyas et du Méandre à leur
» jonction. A quinze stades de là, ils entendirent le bruit d’une cataracte deux
» fois plus considérable et plus haute, et insupportable à l’ouïe, tellement que les
» compagnons dApollonius ne voulurent pas avancer plus loin; mais celui-ci
» accompagne dun gymnosophiste et de Timasion, se rendit à la cataracte De’
» retour, ,1 raconta aux siens que c’étoit là qu’étoient les sources du Nil, parois-
» sant suspendues a une hauteur prodigieuse (4), que la rive étoit cornue une
» carnere immense ou 1 eau se précipitoit toute blanche d’écume avec un fracas
(1) Strab. Geograph. lib. x v i t , pas. 7S6. r. H « M S- Je b b , Oxon. ca^l " T ^ 7 S | |
(4) R y a dans le texte huit stades.
» effroyable , et qu’enfin le chemin de ces sources étoit excessivement roide et
» escarpé, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer (i).»
Il paroît évident, par cette description, qu’Apollonius voyageoit sur la riviere
Bleue, et non sur la rivière Blanche, et qu’il étoit arrivé aux plus hautes montagnes
que le Nil traverse sous le parallèle du 1 1 .' degré : c’est là que nous avons
vu qu’il y avoit trois cataractes plus considérables que toutes celles du fleuve.
Parmi les modernes, aucun Européen n’est encore parvenu dans ces lieux impraticables
, et l’on sait que les anciens ont beaucoup mieux connu que nous l’intérieur
de l’Afrique. Je passe sous silence la description des peuples qui habitent ce
pays, et je ferai seulement remarquer dans ce passage, que Philostrate paroîtrort
favorable à ceux qui ont regardé la rivière Bleue comme le N il des anciens. On
pourroit en dire autant du passage de Pomponius Mêla que j ai rapporte plus
haut, et aussi d’un autre passage d’Æthicus : ce dernier, dans sa Cosmographie,
dit que le Nil, à sa source, forme un grand lac de i 54 milles de tour, et qu’en
sortant de ce lac il arrive aux anciennes cataractes (a d cataractas veteriores), après,
avoir parcouru 454 ailles (2), c’est-à-dire, 300 milles depuis le lac. Or le lac de
Dembea est en effet de cette grandeur, et le cours du fleuve a aussi 300 milles
depuis le lac jusqu’aux cataractes situées sous le 1 1 . ' degré; mais cela ne prou-
veroit pas que la branche principale du Nil fût celle-là, comme lont imagine les
Jésuites Portugais, et Bruce après eux. Je n’ajouterai plus qu’une remarque, c’est
qu’il paroît que Bruce, qui ne pouvoit parcourir pied à pied une aussi grande
étendue de pays que celle qu’il a décrite, avoit du moins recueilli des renseigne-,
mens assez exacts, et qu’il ne s’en est pas tenu à copier uniquement les relations
des Jésuites Portugais, comme on l’en a accusé un peu injustement.
La description qu’il fait de la cataracte d’Alata, donne l’idée d’un spectacle si
magnifique et d’un effet si grand, qu’il ne sauroit, dit-il, s’effacer de la mémoire.
Le bruit de la chute est tel, qu’il plonge dans un état de stupeur et de vertige,
et que le spectateur n’a plus ses facultés pour observer le phénomène avec
attention. La nappe d’eau qui se précipite a un pied d’épaisseur, et plus d’un
demi-mille de large ; elle s’élance d’environ quarante pieds dans un vaste bassin,
d’où le fleuve rejaillit avec fureur, et répand en diverses directions des flots
tout bouillonnans et pleins d’écume (3). L ’eau en tombant forme un arc, sous
lequel, suivant Bruce, il est impossible qu’on se place (quoi qu’en ait dit le
P. Lobo), parce que l’épouvantable fracas de la chute mettroit en danger de
perdre l’ouïe; un brouillard épais, ajoute-t-il, s’élève continuellement au-dessus
de la cataracte. Ce tableau paroîtroit convenir en quelques points à la description
de Philostrate; mais, dans cette dernière, il n’est pas question du lac au
sortir duquel se trouve la chute d’Alata, et l’on voit, au contraire, des circonstances
qui se rapportent bien aux cataractes de la grande chaîne de Fazuclo ou
du 1 1 .' degré.
(1) Philostr. Oper. Paris, 1608; p - 299 et seq, pieds celle de POrénôque à Maypurès, mesurée par
(2) Æthic. Cosmogr. Lugd. Batav. 1646; p . 491. M. de Humboldt.
(3) La hauteur de cette chute surpasse de dix à douze