capricorne et le verseau, sont encore en place et dans le fond; on voit même la
moitié du sagittaire. La pierre sur laquelle se trouve l’autre partie de ce signe, s’est
brisée par le milieu, et est tombée : nous en avons rapproché les morceaux, et
nous les avons dessinés. Les trois autres signes, savoir, le scorpion, la balance et
la vierge, étoient sculptés sur les pierres qui suivoient, et qui ont été entraînées
dans la chute d’une colonne de la façade. Ces pierres se trouvent en monceau à
l’entrée du temple ; elles sont d’un trop gros volume pour que nous ayons pu les
rapprocher et les dessiner, comme nous l’avons fait pour compléter le signe du
sagittaire : mais nous pouvons assurer qu’il ne seroit pas impossible de réunir ces
fragmens; car, en regardant à travers les jours que le hasard a laissés entre les
pierres, nous avons aperçu une portion de la queue du scorpion, un plateau de la
balance et l’épi de la vierge. Ces objets n’avoient malheureusement pas assez de
suite pour que nous pussions les ajouter à notre dessin. On doit croire que ces
trois signes marchoient dans le même ordre que les trois autres : ainsi ce zodiaque
commence, comme celui du portique d’Esné, par la vierge, et finit par le lion.
Les signes à droite sortent du temple, et les autres y entrent; d’où il résulte que les
figures des deux suites sont tournées tête à tête, et semblent former une marche
religieuse continue, qui fait le tour du portique.
Indépendamment des douze signes du zodiaque, il y a dans ce tableau beaucoup
d’autres figures que l’on retrouve pour la plupart dans le monument astronomique
du portique d’Esné. Voyez planche 87.
T E M P L E A L ’ E S T D ’ E S N É ,
Su r la rive droite du N il
A l ’est d’Esné, sur la rive droite du Nil, à un quart de lieue environ du fleuve,
existent encore les ruines d’un petit temple Égyptien. Il est situé sur un monticule
de décombres peu élevé au-dessus de la plaine, et composé de débris de briques
et de poteries, qui lui donnent un aspect rougeâtre et le font apercevoir de très-
loin. La grande dimension des briques que l’on trouve dans cet emplacement, et
leur forme, ne permettent pas de douter de leur antiquité. Quelques-unes paroissent
avoir subi une demi-cuisson; d’autres sont parfaitement rouges; d’autres enfin ne
paroissent que séchées au soleil. Il est probable que, dans les constructions, les
briques que l’on employoit étoient toutes dans ce dernier état. La différence qui
• existe entre celles que nous avons trouvées, ne peut s’expliquer que par la supposition
d’un incendie qui auroit détruit la ville. Dans cette catastrophe, quelques
briques isolées, et même celles qui se trouvoient à la surface des murs, auront été
plus ou moins cuites; d’autres, dans l’épaisseur des murs, n’auront éprouvé aucun
changement, et font encore connoître l’état dans lequel on les employoit : telle
est du moins l’idée qui nous est venue sur les lieux. Les décombres, seuls restes de
l'ancienne ville, s’étendent assez loin, sur-tout vers la montagne. On ne remarque
dans les environs du temple aucune trace de constructions modernes.
Le temple est un peu moins grand que celui qui se trouve sur la rive gauche
du Nil, au nord d’Esné. II ne paroît pas avoir été achevé; les sculptures du moins
ne lont point été. Ce qui subsiste encore de ce monument, consiste en un portique
de huit colonnes, et deux petites salles qui peuvent avoir appartenu au
temple. Intérieurement, le portique a 13 “ 5 1 de largeur sur 7“ .28 de profondeur.
La largeur de la façade est de 1 ^ . 7 9 , et la hauteur de 8 à 9 mètres. Une
baguette qui sépare l’architrave d’avec la corniche, descend le long des angles de
l’édifice, et forme encadrement.
On ne pénétroit dans le portique que par l’entre-colonnement du milieu : les
autres entre-colonnemens étoient fermés par des murs qui s’élevoient à-peu-près'
à la hauteur de la moitié des colonnes. Ces murs sont beaucoup mieux conservés
que ceux du portique du temple au nord d’Esné : nous avons pu facilement en
mesurer toutes les parties. Leur hauteur totale est la seule mesure qu’il nous ait
été impossible de prendre, à cause de l’encombrement de l’édifice. Nous n’avons
pas pu faire de fouilles assez considérables pour trouver le sol du monument.
Ce que nous donnons planche 8j> , Jig . 2 et 3 , doit être considéré comme une
restauration qui approche beaucoup de la vérité, parce qu’elle coïncide avec les
proportions des colonnes et des murs d’entre-colonnement, relevés dans d’autres-
monumens : d’après cette restauration, les colonnes auroient 6m.y j de hauteur,-
en y comprenant le chapiteau ; leur diamètre est d’un mètre. En prenant pour’
module le demi-diamètre de la colonne, voici les proportions des différentes
parties de l’élévation, que nous avons mesurées :
Du dessus du mur d’entre-colonnement au dessus du chapiteau à
tête d’Isis.............................................................................. ^ ».
Chapiteau à tête d’Isis,
i.rc partie................... ; ............................................ 2- „
V partie ................. ................ ........ 2 „
7 f
Du dessus du mur d’entre-colonnement au dessous des chapiteaux
à campane............................... ............................................ ^ jl
Chapiteau......................................................... . a i
Dé ....................................................................................... „ 1
Architrave et baguette ........................... ....................... . l jl.
Corniche et listel. ......... ............ ................. . 2 //
11
f
Corniche des murs d’entre - colonneinent depuis lé dessous de fa
baguette jusqu*au dessus des disques des, serpens. ........ 2 1r
Jusqu’au sol de restauration . . . . . . . . . . . . . . .......... .. . . . . 4. 4.
l 7 f
Le plafond du portique est en grande partie détruit. Les entre-coJonnemens
A . D . . C |