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2 7 8 D E S C R I P T I O N G É N É R A L E D E T H È B E S .
exccutce. Ce n’est point, au reste, ie seul exemple que nous ayons à citer d’ouvrages
faits par les Chrétiens dans les monumens de Thèbes : Louqsor et Meclynet-abou
en offrent de semblables (1).
Les terrasses du temple n’ont éprouvé aucune dégradation ; on y voit toutes les
ouvertures (2) par lesquelles la lumière s’introduit dans les diverses pièces de l’édifice,
et qui sont au nombre de vingt-huit. Nous avons exposé les raisons que nous avons
de croire qu’on révéroit ici la déesse Isis, qurétoit la lune dans le ciel, et il n’est
peut-être pas inutile de faire remarquer l’accord qui existe entre ce nombre de
vingt-huit ouvertures et le nombre de jours du mois lunaire.
Nous terminerons cet article par une dernière observation ; c’est qu’on a sculpté
dans le temple, et mis tout-à-fait en évidence, la figure du lion. Auroit-on voulu
indiquer ainsi l’époque de la construction du monument, celle où le lion célëste
occupoit le solstice d’été ! ce qui feroît croire que ce petit temple est du même temps
que les monumens de Denderah. Au reste, il est impossible de ne pas être frappé
de la grande analogie que ces édifices ont entre eux, pour la pureté de l’exécution
et ie fini précieux des sculptures.
A r t i c l e V.
De l ’Enceinte du Su d , et des Ruines qui s’y trouvent.
A l ’ e x t r é m i t é su d d e l ’a v e n u e d e s sp h in x d e s p r o p y l é e s , o n t r o u v e u n e
.g ran d e e n c e in t e (3) e n b r iq u e s c ru e s , q u i a d e u x c e n t t r e n te m è t r e s (4 ) d e la rg e u r
e t tro is c e n t q u a r a n te - c in q m è t r e s (5) d e lo n g u e u r : c ’e s t u n q u a d r ila tè r e ir r é g u lie r ,
p a r ta g é e n d e u x e n c e in te s à p e u p r è s é g a le s , p a r u n m u r au ss i c o n s t ru it e n b r iq u e s
c r u e s , e t d o n t la d i r e c t io n e s t to u t - à - fa it o b liq u e .
On entre dans cette enceinte par une porte en grès qui y est engagée (6), et dont
on ne voit plus maintenant que les fondations. On rencontre, à droite et à gauche,
beaucoup de débris, parmi lesquels on remarque des restés de sphinx, dont il paroît
qu’il existoit une avenue ; des fragmens de granit provenant de statues colossales
dans l’action de marcher (7 ), et de statues assises à tête de lion (8).
A peu près au milieu de la première enceinte, il s’en élève une autre (9) de
forme rectangulaire, qui a quatre-vingt-dix-huit mètres (10) de long et quarante-
cinq (11) de large. Les plus petits côtés sont exposés au nord et au sud; ils contiennent
chacun les restes d’une porte en grès : on voit aussi les débris d’une
pareille porte à l’angle nord-est. Il y a tout lieu de croire que, dans cette enceinte,
étoit renfermé un édifice de quelque importance. On doit au moins le supposer, à
la vue des débris de murs, de colonnes et de troncs de statues que l’on y rencontre.
(1) Voyez les descriptions de ces monumens, sect. i ,rt
et V U de ce chapitre.
(2) Voyez la planche y 8, fig. 2 , A . vol. I I I .
(3) Voy*Z, P^an topographique de Karnak, pl. 16 ,
A . vol. I I I .
(4) Cent dix-huit toises.
(5) Cent soixante-dix-sept toises.
(6) Voyez le plan topographique de Karnak, 16,
A . vol. I I I .
(7) Voyez la planche 45, fig, r et j , A. vol. I I I .
(8) Voyez la planche 4 8 , fig. i , 2 et3 , A . vol. I I I .
(9) Voyez plan topographique,/?/. ¡6 , A . vol. I I I .
(10) Cinquante toises.
( 11) Vingt-trois toises.
CH A P I T R E IX. SECTION VI l î . 279
Au sud-ouest et à l’extérieur, après avoir entrepris des fouilles autour de quelques
têtes en granit non-, que l’on voyoit au-dessus des décombres, nous trouvâmes
plus de quinze statues, telles que celles figurées dans la flanche 4 # •' elles ont '3-
plupart des têtes de lion ; quelques-unes cependant ont des têtes analogues à celles
du chien et du chat. Ces figures sont assises ( 1 ) ; elles ont les bras appuyés sur lès
cuisses, et elles tiennent dans la main gauche une croix à anse, attribut de la divinité.
Elles ont des coiffures symboliques ; le bout du sein est caché sous une fleur
de lotus. Toutes ces statues étoient rangées et comme emmagasinées entre deux
murailles de fabrique Égyptienne. II est probable quelles ont été enfouies à une
époque où Thèbes a été ravagée par quelques-uns des conquérans de l’Égypte. Les
fouilles qui mirent ces antiques à découvert/furent entreprises, en 1760, par un
cheykh Arabe, pour le compte d’un prêtre Vénitien, qui paya une somme exorbitante
la première statue qu’on en tira. Depuis ce temps, elles sont restées en partie
exposées aux regards ; et les voyageurs qui ne pouvoient les emporter, les ont mutilées
pour s’en approprier quelques fragmens. Les fouilles que nous avons fait faire
nous en ont cependant procuré d’entières, qui ont été transportées à Alexandrie,
ainsi que les débris les mieux conservés de plusieurs autres.
C’est dans le même endroit que nous avons trouvé une Statue (2) représentant
un homme accroupi, les bras croisés, et dans l’attitude que prennent encore actuellement
les Arabes et les gens du pays ; une ample robe paroît envelopper tout son
corps. Au-devant de ses jambes, on a sculpté, en relief très-saillant, une tête d’isis,
accompagnée de draperies, et surmontée d’une espèce de temple, tel qu’on en
voit dans les chapiteaux Égyptiens : une ligne d’hiéroglyphes est dessinée »sur la
robe, à l’endroit où les deux bras se croisent. La tête de la statue a une chevelure
très-touffùe et bouclée, que l’on ne peut mieux comparer qu’à celle des Arabes
Abâbdeh (3), et dont on pourroit croire qu’elle est une imitation. II y a d ailleurs
quelque analogie entre les traits de la figure des Arabes et ceux de la statue qui
nous occupe. C’est une observation que nous avons faite sur les lieux mêmes.
Tout près de l’endroit où se trouvent les statues dont nous venons de parler,
et au bas de la butte factice sur laquelle s’élève l’enceinte, on voit une espèce de
mare (4) en forme de fer-à-cheval, où arrivent encore, par infiltration, les eaux
de l’inondation. A l’aspect des lieux, on croiroit que l’enceinte a dû être presque
entièrement enveloppée par un fossé : il est vraisemblable que, s il n en etoit pas
ainsi, il y avoit au moins, comme auprès du palais de Karnak, un bassin pour 1 usage
des édifices dont il n’existe plus que des débris; peut-être même avoit-on établi un
nilomètre dans cet endroit.
A l’ouest de la maie, et toujours dans la première enceinte, on retrouve les
vestiges d’un grand bâtiment rectangulaire, dont il ne subsiste plus que les fondations
des murs extérieurs ; il a cinquante - neuf mètres (y) de long et vingt-cinq
( ,) Voyez la planche 4 S , fig. 1 , 2 et3 , A . vol. I I I . péens. Cette graisse fait boucler leurs cheveux. Voyi^
(2) Voyez la planche 3 8 , f y . + e t j , A . vol. I I I . le Mémoire de M. du Bois-Aymé sur la ville de Qoçeyr
(3) On sait que ces Arabes mettent une telle quantité et ses environs, E . M . tom. I .trf pag. ipy, ^
de graisse sur leur tête, qu’avant quelle soit fondue, (4) Voyez le plan topographique, pl. 16 , A . vol. I I I .
on croiroit qu’ ils sont poudrés à la manière des Euro- (5) Cent quatre-vingt-un pieds.