
un cperÿier dont la tête est surmontée d’une coiffure symbolique, et une légende
accompagnée d’iiboeus et placée sur une fleur de lotus. On peut remarquer que le
premier étendard porte sur des tiges qui sont retenues dans la position verticale
par .des bras attachés à une croix à anse et à une espèce d’échelle nilométrique
fixées elles-mêmes sur la barque. Des banderoles sont suspendues à la partie supérieure
des étendards. Quatre personnages, dont un à tête humaine, deux à tête
dépervier, et le quatrième à tête de belier, occupent le milieu du vaisseau; ils
tiennent dans les mains une corde enroulée autour d’une espèce de cabestan, de
forme très-remarquable, et dont l’extrémité est attachée à la seconde barque. Une
Isis couronnée de lotus paroît diriger leur marche. La poupe est armée d’avirons
placés de manière à servir de gouvernail, et dont les extrémités sont terminées
par des têtes d’épervier.
La proue et la poupe de la seconde barque sont terminées par des têtes de belier
surmontées de riches coiffures ornées d'iiboeus. En avant du bâtiment, sont deux
figures de femmes et un sphinx, symbole de l’Egypte, que l’on retrouve dans tous les
sujets qui ont trait à la religion. Au milieu, s’élève, sur un socle, une châsse richement
ornée, qui, avec ses accessoires;, paroît représenter un édifice tout entier. En
effet, on voit, en avant, une avenue de colonnes semblables à celles que nous avons
décrites dans la première cour du palais (i). Ce sont des tiges de lotus avec la fleur
épanouie; elles sont surmontées d’objets consacrés au culte Egyptien, parmi lesquels
il est facile de remarquer un épervier avec un bonnet symbolique sur la tête.
On distingue aussi deux obélisques, et deux de ces mâts triomphaux (2) ornés de
banderoles, qui se plaçoient en avant des pylônes. Les deux corniches placées l’une
au-dessus de l’autre, dans la partie supérieure de la châsse, figurent celles du pronaos
et”du second portique d’un temple; le sanctuaire qui vient ensuite, est représenté
par une niche richement décorée, placée elle-même sur une barque dont la poupe
et la proue sont teiminées par des têtes de belier, et où se voit deux fois l’idole
sacrée : c’est une petite figure accroupie, enveloppée des ailes protectricès de deux
génies. Cette niche repose sur une espèce d’autel décoré d’uboeus. On voit, en
avant des édifices ici représentés, un homme que sa haute stature, et le vautour qui
plane sur sa tête, font assez connoître pour un'héros Egyptien ¡'son vêtement et sa
coiffure ne laissent à cet égard aucune incertitude. Il tient à sa main une cassolette
dans laquelle il jette des grains d’encens; sa position un peu inclinée indique suffisamment
que sfs voeux s’adressent à la divinité renfermée dans le temple. Il a
derrière lui des offrandes qui consistent en vases, en tiges de lotus, et en victuailles,
telles que des pains et des oiseaux aquatiques. Devant lui est une offrande d’un
autre genre; c’est une barque votive, ornée, à ses extrémités, de têtes d’Isis : elle est
armée de son gouvernail, et elle porte une châsse analogue à celle devant laquelle le
héros fait son offrande. On peut remarquer que cette dernière est soutenue par
(1) C-est une chose très-remarquable,que l’on retrouve curieux de la nature de ceux que nous avons déjà faits et
dans les bas-reliefs la représentation de presque toutes les que nous aurons occasion de faire encore,
parties des édifices Egyptiens. On ne peut guère douter (2) Voyez, planche 5 7 , figure ÿ , A . vol. I I I , le
que les sculptures relatives aux usages civils, militaires et dessin de ces mâts, dans un bas-relief du grand temple
religieux, ne fournissent matière à des rapprochemens du sud.
quatre figures accroupies, à tête de chacal. On voit aussi, à la poupe du navire, des
offrandes consistant en deux petites barques votives, accompagnées de fleurs de
iotus et d’autels sur lesquels sont placées des victuailles. Dans l’une des barques,
est un disque devant lequel un personnage est en adoration. Auroit-on voulu indiquer
ici le soleil achevant son cours 1
Dans ce bas-relief extrêmement curieux, il nous semble qu’on a voulu rappeler
non pas seulement l’inauguration d’un simple monolithe, mais celle d’un édifice
tout entier. Le temple est ici consacré par celui même qui l’a fait ériger, par un de
ces rois conquérans qui ont porté à un si haut point la gloire de l’empire Égyptien.
C’est peut-être au retour d’une expédition heureuse, et pour rendre grâces aux
dieux des succès qu’ils lui avoient accordés, que le héros a fait élever un nouveau
temple. Tout semble être ici le résultat de l’inspiratibn et de l’influence des dieux
qui, placés dans la première barque, paroissent diriger le héros.
Peut-être aussi tout ce bas-relief n’est-il qu’un ex-voto; peut-être les rois ou les
héros Égyptiens faisoient-ils sculpter, dans le grand palais de Thèbes, des tableaux
du genre de celui que nous venons de décrire, lorsqu’ils avoient échappé à un
danger imminent, ou qu’ils avoient obtenu l’objet de leurs voeux les plus aidens.
C’est un usage encore établi parmi nous, et nos temples sont remplis de tableaux,
de statues et de bas-reliefs, qui ne sont que des ex-voto.
Nous ne quitterons point ce bas-relief sans faire observer l’extrême finesse de ses
détails et la délicatesse de sa sculpture. La poupe et la proue de la barque sont
ornées de têtes de belier très-heureusement ajustées; la tête de l’épervier et celle
du belier sont employées avec infiniment de goût, pour décorer les plus petits
détails de la barque, tels que l’extrémité des rames, et jusqu’à des crochets destinés
à amarrer les cordes.
Abandonnons maintenant la salle hypostyle, la pièce la plus considérable du
monument le plus vaste que les Égyptiens aient construit, quoique nous soyons
loin d’avoir fait connoître tout ce qui est digne de remarque dans cette portion du
palais. On en sort par la porte d’un pylône presque entièrement détruit. Cette porte
est moins élevée que celles qui la précèdent ; il est probable que le pylône (i) dont
elle fait partie, étoit aussi moins élevé que ceux que nous avons déjà décrits. C’est
un fait d’observation générale, et qui ne souffre aucune exception, que la diminution
successive de la hauteur des différentes parties des édifices Égyptiens ; elle a
lieu dans les temples, depuis le portique jusqu’au fond du sanctuaire, et, dans
les palais, depuis les premières cours jusqu’aux appartemens les plus éloignés. Il
semble qu’en prenant ce parti, les Égyptiens se sont proposé d’augmenter les effets
de la perspective. Quoi qu’il en soit, la porte de ce dernier pylône ne laisse pas
d’avoir près de seize mètres (2) de hauteur. Lorsqu’on l'a traversée, on se trouve
dans une sorte de couloir découvert, qui a quinze mètres (3) de largeur et quatre-
vingt - douze mètres (4) de longueur, perpendiculairement à l’axe du palais. Ce
(1) Dans la planche 2 r,fig . 2 , 4 . vol. I I I , nous avons (2) Quarante-neuf pieds,
exprimé par des lignes ponctuées la forme probable et (3) Quarante-six pieds.
¡’élévation de ces pylônes. (4) Deux cent quatre-vingt-trois pieds.
A . D . F 1 *