
hauteur des yeux, sont des James métalliques| ou des bandes d’étoffe, qui paraissent
placées là pour diriger la vue du cheval.
Au-dessus du bas-relief que nous venons de décrire, sont des personnages vêtus
dhabits longs; ils sont au nombre de neuf en avant, et autant en arrière, pour
soutenir une espèce de brancard sur lequel sont treize figures debout : une quatorzième
figure, qui est à genoux et accroupie sur ses talons, paraît en adoration
devant elles. Chacun des deux groupes est divisé en trois parties. Au milieu de
fintervalle, est un personnage semblable aux autres, qui paraît placé là pour leur
donner des ordres. Plus loin, derrière le brancard, est une figure vêtue de longs
habits, qui porte un epervier posé sur un bâton, à l’extrémité supérieure duquel
flottent des rubans.
Ensuite vient un héros ( i ) qui conduit, au moyen d’un cordon, deux rangées
de huit Egyptiens, groupes deux par deux. A la tête du rang inférieur, est un
pretre qui tient elevèe dans ses mains une tablette, et paraît proclamer les victoires
du héros. Derrière ces groupes, et tout près du personnage principal, sont deux
figures qui lui présentent l’encens; un vautour plane au-dessus de sa tête.
Cette scène est suivie d une autre où l’on a représenté une sorte de table portée
par seize prêtres distribués par groupes de quatre (2). Ils sont vêtüs de longues
robes. Deux autres pretres, qui sont au milieu des porteurs, paraissent les diriger
dans leur marche. Sur la table, est posee une arche symbolique, qui se termine par
une tête deiévrier, et sur laquelle on a placé une espèce de coffre, d’où sort la tête
de 1 épervier sacré (3). Tous ces bas-reliefs sont peints encore des plus vives couleurs.
Tels sont les différens sujets de sculpture qui nous ont le plus frappés dans la
décoration de la galerie du sud. En s’avançant vers son extrémité, à l’ouest, on
s aperçoit qu elle n a pas d issue sous la galerie, du fond. La communication est
interrompue par un de ces murs que l’on voit, entre les colonnes, dans toutes
les façades des temples : on les retrouve ici dans tous les intervalles que laissent
entre eux les piliers cariatides, a 1 exception de celui du milieu, où il existoit
une porte. L ’oeil ne s’accoutume pas-facilement à cette barrière, et notre premier
désir, a nous autres Européens, serait de la supprimer, pour rétablir la
circulation dans toutes les parties de ce bel édifice. Elle est tout-à-fait contraire
a nos usages, et a la destination que nous donnons aux péristyles semblables
eiëves dans nos climats. Nous avons eu tant de fois occasion d’observer que les
Égyptiens nont rien fait qui ne satisfît à la loi des convenances, que nous chercherons
le motif de cette sorte de barrière dans leurs usages et dans leurs habitudes.
En effet, ce grand et beau péristyle étoit peut-être le lieu où se trairaient les
grandes affaires de l’Etat, où le souverain admettoit à son audience les ambassadeurs
des nations étrangères, et recevoit les tributs des peuples vaincus ; mais il
n etoit point permis de penetrer plus avant dans cet asile de la majesté des rois.
Tous les édifices qui suivoient le péristyle, étoient peut-être voués au mystère, et
{ 1} Voyez pl. r jj J îg . 4., A .vo l. I I . étoit le iâucoircomimin (falco çommunis Gmcï } Voyo^
p i 2 , A . vol. I I . ' ses Observations sur Te système des oiseaux de l’Égypie
(3)_M. Savigny a prouvé que l’épervier des Égyptiens et de la Syrie , imprimées en 18 10.
dévoient être dérobés avec soin aux regards des étrangers. Telles sont, sans.doute,
les raisons qui peuvent justifier la présence d’une barrière qui nous paroît si
choquante au premier abord.
Pénétrons maintenant par la porte sous la galerie du fond, et jetons un coup-
d’oeil sur ce qu’elle peut nous offrir de remarquable. Sous le rapport des sculptures,
elle De présente rien que l’on ne retrouve par-tout ailleurs. Le mur de- fond est
couvert de tableaux représentant des sacrifices à des divinités. Toute la différence
consiste dans la grandeur colossale des figures. A un peu moins de quatre mètres
de distance de l’angle de l’ouest de cette galerie, se trouve une ouverture qui a
été pratiquée avec violence dans le mur du fond : elle conduit à des chambres
où l’on ne pourrait pénétrer par aucun autre endroit, tant est considérable l’encombrement
de cette partie du palais. La véritable entrée étoit en dehors du péristyle;
elle a été bouchée postérieurement par un mur en briques crues. On descen-
doit six marches pour arriver jusqu’au sol d’une salle intermédiaire ( 1 ) de six
mètres de long et de trois mètres de large, espèce de corridor qui servoit d’issue
à quatre autres pièces dont nous allons parler. Entre autres sculptures qui décorent
cette salle, 011 remarque une divinité à tête de belier, recevant d’un homme à tête
d’ibis l’offrande d’une pyramide très-alorigée et très-aiguë, au bas de laquelle est
une petite figure agenouillée, les mains élevées en l’air. Un prêtre qui vient à la
suite, présente des fruits ; d’autres offrandes sont faites au dieu Harpocrate.
La première pièce, celle dans laquelle on entre par'l’ouverture forcée, a cinq
mètres de longueur et deux mètres et demi de largeur. On voit, sur les parois des
murs, plusieurs sculptures remarquables. Sur la face latérale, à gauche, est une
figure debout , montée sur une estrade , et faisant une offrande à une divinité
colossale assise, qui tient dans la main droite une longue fleur de lotus, et dans la
main gauche une croix à anse. Derrière elle, est élevée sur une espèce d’autel une
harpe à dix cordes, dont les extrémités inférieure et supérieure sont ornées dé têtes,
humaines. Au-dessus, une petite figure agenouillée et accroupie sur une espèce de
tabouret semble cultiver une fleur pareille à celle que la divinité tient à la main.
A côté d’elle sont trois vases de forme élégante, terminés par des têtes de belier,
de femme et d’épervier. Sur la surface latérale, à droite, on voit la grande divinité
de Thèbes, Harpocrate en érection. Il est précédé d’une femme tenant dans les
mains le sceptre à fleurs de lotus et la croix à anse. En ayant sont -des végétaux et
des fleurs cultivés pour la divinité, des vases surmontés de tiges de lotus, et des
canopes. Un sphinx à tête de femme et à corps de lion, qui tient un vase surmonté
d’un disque, couronne toute cette offrande. Sur la même face, et en avant de l’Har-
pocrate, un prêtre présente une espèce de plateau où se trouve une petite figure
agenouillée devant un vase qu’elle tient dans ses deux mains.
La deuxième pièce a les mêmes dimensions que la première : on y voit des
sculptures analogues, où l’on remarque des divinités Égyptiennes, avec la croix à
anse et le sceptre à tige de lotus; des autels où sont posés des vases avec des couvercles
à têtes de femme, de belier, de faucon et d’épervier; des offrandes de
(1) Voyez p l. 4 , Jig. 2 , A . vol. I I .