
l'angle sud-ouest (i) de la façade du premier pylône du tombeau cfOsymandyas.
Voici le résultat de son travail :
D I S T A N C É S
à la à la
P E R P E N D IC U L A IR E . M É R ID IE N N E . 1
L e milieu de là porte du premier pylône de
l’ouest du palais de Karnak.............................
8 9 2 m, I O ,
à l’est de la méridienne.
4596m,8o ,
au sud de la perpendiculaire.
Le petit obélisque ou obélisque occidental de £ 7 2 8 " * ,OQ,
à l'est de la méridienne.
- 2 6 5 0 ™ , 4 0 ,
au sud de la perpendiculaire.;
La colonne nord-est des propylées de Medynet- 8 ()0m, 5 0 , S<>3” 30 >
L a tête de la statue colossale de Memnon. . . . 68Ôm,2 0 > 7 0 ™ ,où.
à l'ouest de la méridienne. au sud de la perpendiculaire.
L e point du palais de Qournah marqué en a sur
le plan particulier (voyez la pl. 4 1, A . vol. II).
6 3 im,oo,
! à l'est de la méridienne.
L
I 7 i 4m,OO,
1 au nord de la perpendiculaire.
f
Les distances calculées en ligne droite entre les points dont nous venons de
donner les positions, sont, savoir :
D e Karnak k Louq sor ..................................................................................................... 5 m^°»
D e Karnak à Qournah .............. .................................................... 3 - °»
D e Qournah au tombeau d’Osymandyas.......................................................... 1 8 2 6 ,6 0 . '
D u tombeau d’Osymandyas à Medynet-abou............................................... 1 2 6 1 , 3 0 .
D e Medynet-abou à Louqsor............................................... ....................... .. .. 3 9 9 1 , 1 o .
D u tombeau d’Osymandyas à Louqsor.......................... 3803 , 50.
D u tombeau d’Osymandyas à Karnak. .......................................................... 4 6 8 2 , 50.
D e Louqsor à Qournah • • 34 8 7 ,0 0 .
D e Karnak à Med ynet-abou ...................... .......................................................... 5 4 9 0 » 1 ° *
En considérant l’ensemble des ruines dont nous venons d’assigner les positions,
on ne peut douter qu’elles n’appartiennent toutes à l’ancienne capitale de l’Egypte:
des restes de temples magnifiques et de vastes palais, des hippodromes, des
statues colossales et des obélisques l’annoncent assez. Mais nous allons voir les
témoignages de l’antiquité se réunir pour donner à cette opinion tout le caractère
de la certitude.
Le plus ancien des historiens voyageurs dont les ouvrages nous sont parvenus,
Hérodote (2), fixe la position de la première capitale de l’Egypte par ses distances à
la mer et à Éléphantine. Il avoit donné précédemment la distance d’Héliopolis à la
mer, évaluée à quinze cents stades (3). Dans le cours de sa narration, il indique
positivement qu’il fait usage du stade Égyptien. C’est une mesure astronomique
que l’on s’accorde généralement à considérer comme contenue quatre cent mille
fois dans la circonférence de la terre (4). Les derniers travaux de M. Gossellin
(1) Voyti le plan général de Thihcs, planche A . (3) Voye^les citations n ." 11 et I I I , pag. 440.
v0Iê / / ; (4) Voy r i la Géographie des Grecs analysée, et-les
(2) Voyez la citation n.° I , à la fin de cette Disser- Observations préliminaires et générales mises en tête de
tation , pag. 440. la traduction de Strabon, par M. Gossellin.
mettent
mettent cette vérité dans tout son jour. Comme, dans notre nouveau système
métrique, nous divisons la circonférence du cercle en quatre cents degrés, la longueur
d’un degré défimal du méridien terrestre, qui est de cent mille mètres,
correspond exacteme nt à mille stades Égyptiens : d’où il suit que la longueur du
stade astronomique Égyptien est de cent mètres. Évalué d’après les résultats des
dernières opérations faites en France pour déterminer la longueur du méridien
terrestre, il équivaut, en anciennes mesures Françaises, à y ri ri <° ri,4 2 1.
Nous avons eu déjà plusieurs fois occasion de remarquer l’emploi du stade de cent
mètres dans les monumens de l’Égypte (1) : ce que nous allons dire va confirmer
encore le fréquent usage que les Égyptiens en ont fait.
Après avoir donné la distance de quinze cents stades d’Héliopolis à la mer,
Hérodote rapporte que, d'Héliopolis à Thèbes, on remonte le fleuve pendant neuf
jours ; ce qui fa it quatre mille huit cent soixante stades, ou quatre-vingt-un schoenes. Ici
Iauteur, par une sorte de récapitulation, fait connoître le nombre de stades qui
entre dans l’étendue de l’Égypte; il rappelle que ce pays a trois mille six cents
stades le long de la mer, ainsi qu’il l’a dit auparavant (2). Il annonce qu’il va
donner la distance de Thèbes à la mer à travers les terres [,uicdyiia.], c’est-à-dire,
en ligne droite, et il la fixe en effet à six mille cent vingt stades : il donne également
la distance de Thèbes à Éléphantine, qu’il évalue à dix-huit cents stades. II
résulte donc de l’examen attentif du texte, que les distances de la mer à Héliopolis,
de la mer à Thèbes, et de Thèbes à Éléphantine, sont comptées en ligne droite.
Or, si l’on prend, sur la grande carte d’Égypte levée par les ingénieurs de l’armée
d'orient, l’intervalle qu’il y a du milieu des ruines de Louqsor, Karnak, Medynet
abou et Qournah, à l’emplacement de l’ancienne ville d’Éléphantine, sur
lequel il ne peut y avoir aucune incertitude, on trouve une longueur de cent
quatre-vingt mille mètres, mathématiquement égale aux dix-huit cents stades
d’Hérodote. La distance de la mer à Thèbes ne peut se vérifier tout-à-fait avec la
même exactitude, attendu que l’auteur n’indique pas d’une manière précise le point
de départ vers la mer : elle coïncide toutefois fort bien avec celle qu’on prendrait
en ligne droite sur la carte d’Égypte, entre la bouche d’Omm-fâreg, près de Peluse,
et les ruines maintenant occupées par les villages de Louqsor, Karnak, Medynet-abou
et Qournah. Quant aux quinze cents stades comptés par Hérodote, d’Héliopolis à la
mer, bien qu’ils ne se rattachent point immédiatement à l’objet que nous avons en
vue, nous ferons cependant remarquer qu’ils s’accordent avec la distance qui se
trouve sur la carte entre Héliopolis et la bouche d’Omm-fâreg, à une différence près
de quelques centaines de mètres, qui peut provenir de l’accroissement qu’a pris le
Delta.
Quelques savans (3) ont pensé qu’il y avoit dans le passage d’Hérodote une
erreur de calcul, et que le texte devroit indiquer six mille trois cents, et non
pas six mille cent vingt stades de la mer à Thèbes : ils se fondent sur ce que
(1) Voye^ la description de l’hippodrome deMedynet- (2) Herodot. Hist. lib. I l , cap. 6.
abou, sect. i.Tt, pag. 6$, et la description de Karnak, (3) Voyez la note 27 du livre 11 de la traduction d’Hésect.
VI I I , pag. 282, rodote, par M. Larcher, 2.® édit., tom. I I , pag. 18 1.