! La seule conséquence que je tirerai de ces relations anciennes et modernes
cest qui! y avoit et qu’il y a encore cinq ou. six. cataractes, où la chute est.
»es-haute et Je bruit considérable; savoir, celle d’el-Assar, celle d’Alata
celles de Fazuclo, et celle de Genâdil, et que si l’on a prétendu que le bruit
de la dermere cataracte frappoit de surdité les habitans du voisinage, -il ne faut
pas moins l’attribuer à l’existence des cataractes supérieures avec lesquelles on
la confondue, qu’à un ancien état du lit du fleuve, supposé très-différent de ce
qui! est aujourd’hui.
t a b l e .
S e c t io n Km De Syène et de ses environs .
5" ^'Cl De la position géographique de Syène.. ...................
S- II- De la ville ancienne et de la ville moderne................ ..
S- III. Du temple Égyptien et des autres antiquités de Syène..
S. IV. Des environs de Syène. . . ^ ................
S e c t io n IL Des Cataractes. . . . . . . . . . , ............
S- I." Observations générales.............. ..
S. II. Description de la dernière cataracte et du chemin qui y conduit
S» III. Relations des auteurs sur la dernière cataracte..............
S* IV. Des cataractes supérieures. . . . . . . . .
p a g e t .
ibid.
4-
? «
13.
ibid.
. . . 1 4 .
1 8 .
. . . 24.
DESCRIPTION
d e l ’ î l e d ’é l é p h a n t i n e ,
P a r E. JOMARD.
C H A P I T R E I I I .
§ . I . "
Description générale de l Ile.
L a position d’Éléphantine au milieu du Nil et sur les confins de la Nubie
suffiroit pour faire distinguer cette ville ancienne parmi les différens lieux de
l’Egypte, quand elle ne seroit pas remarquable par ses antiquités et par le rang
qu’elle occupe dans l’histoire du pays. La verdure et la fraîcheur de ses campagnes
contrastent si agréablement avec le sol aride qui l’entoure, qu’on l’a surnommée
l’Ile fleurie et le Jardin du tropique. Le voyageur dont la curiosité est fatiguée,
épuisée par des marches pénibles, et par le nombre même des monumens et des
tableaux de tous les genres qu’il a vus depuis Philæ, aborde avec un sentiment de;
joie dans cette île, qui se montre à lui tout d’un coup comme un lieu enchanté,
au milieu de ces pics noirâtres et de ces sables étincelans qui occupent et remplissent
l’horizon. Ce n’est pas que ce territoire soit d’une plus riche culture que
le reste de l’Egypte ; il tire tout son prix du site affreux et désert qui l’environne.
Des mûriers, des acacias, des napecas, sont, avec le doûm et le dattier,
les seuls arbres d’Eléphantine : les uns servent de haies et de limites aux jardins;
les autres sont répandus en petits bois dans les champs; d’autres forment une
avenue irrégulière du côté du nord. Quand on parcourt les sentiers de cette île,
on a l’oreille continuellement frappée par le bruit des nombreuses roues à pots qui
servent encore, comme au temps de Strabon (1), à l’irrigation de la campagne, et
qui entretiennent une fécondité inépuisable. Rien dans cette île n’est resté inculte
que le rocher : chaque portion de limon que le Nil dépose, est mise à profit
d’année en année, et l’on y sème aussitôt des légumes; jusqu’à ce que l’attérisse-
ment prenne assez d’espace pour recevoir la charrue. C ’est ainsi que l’île presque
toute entière s’est formée pcu-à-peu par les alluvions du fleuve ; le rocher qui la
borne au midi, a servi de noyau à ces alluvions.
(1) Strab. Geogr. lib. XVII, p. 8 19.
A . D . A