
scene, la uchesse des-details, des costumes, des draperies, des attributs, enfin la
multitude des hiéroglyphes que l’on a soigneusement recueillis, font de ce tableau
un des plus curieux et des plus complets qu'on ait rapportés..
L objet principal du tableau est une grande arche ou barque symbolique ornée
en poupe et en proue, d’une tête de belier regardant l’entrée du temple ; ’elle esi ’
posee sur un autel moins haut que large, ayant une base et une corniche, enfin
u. et sans hiéroglyphes. Au centre de la barque est l’image d’un petit temple en
partie voile, et qui paroît fixé par trois anneaux sur un châssis à quatre pieds ser- 1
vant a poser arche; celle-ci seportoit sur les épaules, au moyen de leviers’aussi
longs quelle (.) : on voit sur l’autel un de ces leviers. Sous i l barque,TgauTe '
de 1 autel, sont richement groupés des vases de beaucoup d’espèces; et à droite
quatre grandes enseignes décorées de lotus, cinq plus basses dont quatre surmontées
d une tete de belier et la cinquième d’une tête de lion, et enfin six autres
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Devant la proue de la barque, est une grande offrande composée de fruits de
coquillages, de fleurs, de gâteaux, d’oies sacrifiées, de têtes et de corps de veaux'
m f e ü i ¡ É l m ? fin de membres d’animaux divers, et de plusieurs attrL
buts difficiles a reconnoitre. Un personnage richement vêtu fait de la main droite
une libation sur cette offrande; dans l’autre main, il tient deux sceptres qu’il'
paroît consacrer. Sa coiffure est un casque pareil à ceux que portent les h L s
dans les combats de Thèbes ; à chaque bras il a deux bracelets' et à sa ceintme
peau dune tete de bon; sur sa tête plane un grand vautour. Derrière lui est
une figure de femme vetue d’une robe très-longue et transparente, et portant un
voile qui descend sur ses épaules : elle tient un sistre et des calices de lotus • le
costume de cette figure est très-rare dans les temples.
Du côté de la poupe, est une scène d’une autre espèce: un personnage ressemant
a celui qu, fait 1 offrande, mais autrement vêtu et coiffé, et portant la
croix a anse, est debout entre deux figures, qui l’une et l’autre ont une main sur
ses épaulés, et le reçoivent dans leurs bras; un vautour étend ses ailes au-dessus
e lui, comme a la gauche du tableau. Le dieu a une tête de belier; il est peint
dune couleur dazur. H
Il seroit impossible de décrire en détail tous les omemens de ce tableau-
il faut y distinguer les colliers suspendus aux deux têtes de la poupe et de la
proue de la barque, ainsi que celui qui pend au cou du dernier personnage décrit '
et qu, est enrichi de deux sphinx (a) ; la gravure les fera beaucoup mieux L n o ît r é
qu une description minutieuse : mais je ferai observer qu’au-dessus de la barque '
et d une tete de belier a 1 autre, il y a quatorze colonnes d’hiéroglyphes, nombre
souvent répété, et que toutes ces colonnes commencent par un même signe-'
savon: une figure de serpent. Dans les hiéroglyphes supérieurs, on fait l’observai
non, deja indiquée, des inscriptions symétriques. Un des médaillons ou légendes
d hiéroglyphes doit se remarquer parmi ces caractères, comme étant propre à ce
t ) yez p l. n , fig. 4. (2) Voyei le détail de ce collier,^/. ¡ 6 , fig. d.
temple, où il se retrouve très-fréquemment. Pour ne pas trop multiplier les remarques
de ce genre, je finirai en observant que la figure vêtue d’une robe traînante
a derrière elle cette même inscription qui caractérise les prêtres, et qu’on
a surnommée légende sacerdotale (i). Cette observation pourroit résoudre la question
que les savans ont agitée : savoir, s’il y avoit, ou non, des prêtresses dans les
temples Egyptiens. On s’étoit fort mépris en décidant l’affirmative par l’exemple
des figures de femmes communément répandues sur les temples, et qui, le plus
souvent, ne sont que les images de la déesse Isis ;' mais le costume que porte la
figure dont je parle, costume que l’on retrouve dans les grottes et en divers lieux
me paroît convenir à l’idée qu’on peut se faire de ces prêtresses Égyptiennes. Le
monument de Rosette démontroit déjà qu’au temps de Ptolémée Épiphane il y
avoit des femmes consacrées au service des temples et admises dans le sanctuaire
(2) : peut-être l’exemple tiré d’Éléphantine prouvera-t-il le k it pour les temps
les plus anciens. Au reste, je suis loin de croire que les femmes employées pour
certaines cérémonies du culte fissent pour cela partie des collèges de Thèbes, d’Hé-
liopolis ou de Memphis : il seroit absurde d’imaginer qu’elles eussent pu prendre
part aux occupations savantes et aux fonctions sérieuses des prêtres Égyptiens.
§. III.
D u Temple du Nord.
L e temple du nord est situé, comme je l’ai dit, auprès de l’un des villages
dÉlephantine : il en reste a-peu-pres la moitié debout avec le couronnement;
savoir, cinq piliers, une des colonnes antérieures et un des côtés de la salle. Ce
temple est environné de constructions modernes et de palmiers, qui forment avec
lui, à quelque distance, un groupe très-pittoresque; ce qui en est demeuré suffit
pour faire connoître l’étendue et la forme primitives qu’avoit l’édifice : il n’y a
pas de doute qu’il ne fut, comme le temple du sud, composé d’une salle à deux
portes, ainsi que d’une galerie ayant sept piliers'sur les deux côtés longs, et deux
colonnes à chaque extrémité (3).
La colonne est de la même forme générale que dans l’autre temple; mais le
haut du fût est différent : le chapiteau est aussi renflé par le bas et en forme de
bouton de lotus tronqué, mais uni et sans côtes. La grandeur de ce temple ne
diffère pas de celle de (autre; elle est d’un peu plus de douze mètres (4) : les
hauteurs de tous deux, au-dessus du soubassement, sont égales. Dans celui-ci, le
stylobate est plus élevé; mais on n’a pu s’y assurer, par des fouilles, de la vraie
hauteur du soubassement.
( ! ) V o y . l a Description del île de Philæ, ch .I ." , S . V I . smsiït&yipat, e « | i f esyfatyutniç, tcat or « » « / iipettuuntc, & c.
(ï) seçWontpa,,; C’ est- [lignes 6 et 7 ] ; c’est-à-dire, « e u * oui entrent dans le
!ÏC ’ * Ptolemee, nam prêtresse d'Arsinoê sanctuaire pour habiller les dieu*, et les plérophores, et les
Phdopator[\tgnet 5 et 6 de 1 inscription Grecque du monu- écrimins sacrés, et tous les autres prêtres, i f c
ment de Rosette, traduction de M. Ameillton ]; et plus (3) Voyez pl. j S , fig. 2 e t , .
bas,«a( 01 etcntaSu-malpieptoepsm noisc-ntceKt.penm^.m, (43 Trente-sept pieds.