I O D E S C R I P T I O N D E S M O N U M E N S A S T R O N O M I Q U E S .
» d’épervier. Ce petit crocodile n’est guère plus grand que celui qui est sous les
» pieds du lion de l’autre scène ; mais ici il est fort éloigné du lion.
A droite et à gauche de cette scène, sont deux suites de figures qui font
» pendant à celle de l’autre côté et qui regardent vers le milieu, mais qui ont de
35 plus sur la tête des globes rouges : elles sont au nombre de neuf, à corps et à
35 tête d’homme, hormis trois qui ont des têtes d’animaux. A gauche, elles sont
33 absolument les mêmes, pour l’attitude et pour tout le reste (à quelques diffé-
33 rences près dans le costume), que les neuf premières de la bande qui leur cor-
33 respond en face : il faut ajouter que la première a dans la main une tige ou une
33 sorte d’épi. A droite, on remarquera que le neuvième personnage de la suite est
33 entre les bras de la grande figure reployée, comme on l’a observé pour la dixième
33 figure de la série qui est parallèle. On y voit encore deux figures qui ont les bras
33 liés ou cachés : dans les mains des deux dernières sont des attributs qu’il n’est guère
33 possible de qualifier. Les quatre premières figures sont séparées des autres.
33 La grande figure qui encadre ce côté droit du plafond, a aussi un globe rouge
>3 devantla tête : au-devant de la matrice est un scarabée, les ailes déployées, tenant
33 une boule rouge entre les pattes de devant; il est peint d’une couleur jaune très-
33 foncée, de même que les deux grandes figures. 33
Zodiaque du Portique du Temple de Derider ah.
L ’ e m p l a c e m e n t de l’ancienne Tentyris offre des ruines importantes, qui feront
l’objet d’une description très-étendue. Pour remplir l’objet que nous avons en vue
en ce moment, il suffira de dire que le portique du grand temple de Denderah
renferme, comme celui d’Esné, vingt-quatre colonnes (1), et que tous les soffites
sont couverts de tableaux hiéroglyphiques, qui ont plus ou moins de rapports avec
l’astronomie (2). Les deux soffites extrêmes, sur-tout, renferment des sculptures
qui ne laissent aucun doute, sur le sujet qu’elles représentent : on y remarque, en
effet, mêlés à beaucoup d’autres figures, les signes du zodiaque (3). Ces sculptures
occupent en entier les deux soffites extrêmes, qui ont vingt mètres seize centimètres
de longueur et trois mètres soixante-dix-neuf centimètres de largeur.
Une vue perspective (4), semblable à celle du portique d’Esné, fait parfaitement
connoître la position du zodiaque de Denderah ; mais on peut s’en faire une idée
suffisamment exacte, si, en se transportant par la pensée dans le dernier entre-
colonnement du portique à droite et en regardant la face du mur latéral, on prend
par ses deux extrémités le dessin placé verticalement devant soi, et qu’on le ramène
horizontalement au-dessus de sa tête : alors la partie du dessin qui est contiguë a la
façade du portique, se trouve à droite, et celle qui est dans le fond est à gauche.
(1) Voyez le plan du grand temple de Denderah, (3) Voyez la planche 20, A , vol. IV , et la planche Q
planche 8 , A . vol. IV . de la collection des monumens astronomiques*
(2) Voyez les pl. 18 et 1 $ , A . vol. I V , qui présentent (4) Voyez la planche jo , A . vol. IV .
l’ensemble et les détails du plafond du portique.
Le bas-relief représente en haut de la planche est sculpté sur le soffite. du
dernier entre-colonnement, à gauche en entrant dans le temple ; et celui qui est
au bas, est la décoration du dernier soifite à droite : l’un et l’autre sont ici figurés
au vingtième de leur grandeur réelle. Pour donner à ces dessins toute l’exactitude
convenable, on a suivi les mêmes procédés et l’on a eu les mêmes attentions qui
ont été indiqués pour le zodiaque du portique d’Esné; seulement, ces bas-reliefs
étant plus chargés de détails et se trouvant dans deux entre-colonnemens diffé-
rens, on a dû redoubler de soins pour conserver à toutes les figures leur position
relative. Comme des dessins de cette étendue ne pouvoient être ni terminés dans
une seule séance, ni copiés du même point de vue, on a dû, sur-tout à chaque
fois qu’on a repris le travail, se remettre dans une position semblable à celle dans
laquelle on l’avoit commencé, et s’avancer sur une même ligne droite parallèle
à la longueur du temple, en regardant toujours les sculptures du même côté;
On conçoit facilement que, sans ces précautions, on auroit été exposé à des
méprises inévitables, à des transpositions de figures, et peut-être même à un
renversement total, dans le sens de la marche de la plus grande partie des figures.
Par exemple, si, après avoir terminé le dessin du dernier entre-colonnement
a droite, on eût commencé à copier le bas-relief du dernier entre-colonnement
a gauche, sans se mettre, par rapport aux figures de cette seconde bande, dans
la même position que l’on avoit prise relativement à celles de la première, une
erçeur sur la situation de la première figure auroit naturellement, et sans qu’on
s enfût aperçu, déterminé une erreur semblable pour toutes les autres. Nous avons
pris toutes les précautions qui viennent d’être indiquées, en nous tenanttoujours
en garde contrô les illusions qui pouvoient résulter de la position forcée et très-
fatigante que nous étions obligés de prendre, pour dessiner des objets qui étoient
a plus de douze mètres au-dessus de nous.
Les deux parties du zodiaque sont composées d’une manière semblable. Dans
1 une et 1 autre, une grande figure de femme paraît envelopper tout le tableau • son
corps est de la même longueur que le plafond ; ses bras, qui sont passés par-derrière
sa tete, où ils ne paraissent avoir qu’une seule et même attache, et ses jambes, terminent
le tableau à ses deux extrémités. La disproportion des diverses parti« de
cette figure ne peut être que de convention, et tout avoit sans doute ici un sens
qu il nous est actuellement impossible de pénétrer. Dans l’un et l’autre soifite, cette
grande figure a le dos tourné vers le mm latéral le plus voisin, en sorte que les
deux ensemble paraissent embrasser tout le plafond du portique. Leur vêtement
est très-remarquable. En haut, près de la mamelle, on voit un scarabée, les
ailes etendues; au-dessus, on aperçoit plusieurs ornemens qui paraissent plutôt
peints que sculptés, et au-dessous une ceinture ornée de fleurs de lotus. Une espèce
de guirlande de fleurs de la même plante occupe le milieu de la robe dans toute
sa longueur, et la borde par le bas; de chaque côté sont quatre lignes de zigzags
qui représentent sans doute de l’eau. C’est ainsi du moins que les Égyptiens ont
figuré l’eau qui sort des vases du Verseau, et celle qui remplit l’espèce de bassin que
1 on voit entre les deux Poissons ; ils ont représenté à peu près de la même manière