
Comportions pour genouillères de dix lignes de diamètre
intérieur^
C o m p o r tio
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S a lp ê tr e . P o u ffie r, S o u f r e . C h a rb o n .
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C h in o i s . . . X ■ 3 4 3 4 7
L’effet de la,'fufée que l’on nomme plongeon, eft
de répandre une lumière blanche & v iv e , de plonger
de temps en temps dans l’eau , & de reparoître avec
le même éclat. On charge auffi ces fufées de feux
faillans qui représentent des jeux d’eau , des arbres
.fleuris, & qui plongent de même.
On prépare un cartouche qui ait douze diamètres
intérieurs de longueur ; on le charge , fi c’eft d’une
compofition lente pour éclairer , fur une pointe de
culot, qui ait de diamètre moitié de celui de la Su fée ;
j&c fi c’eft d’une compofition vive pour former des
jets, la pointe ne doit avoir que le quart du même
diamètre. é
Quant aux cartouches qui ont dix lignes de diamètre
intérieur , & dont la gorge a un quart de diamètre
d’ouverture , on y verfe, après trois charges
.de compofition, trois quarts de gros de poudre grai-
née ; & fi la gorge a un demi-diamètre, on en mettra
un gros un quart, & on continuera à en mettre pareille
quantité de trois charges en trois charges. Quand
l a fufée eft chargée , on la ferme avec un tampon
de papier & on'l’étrangle. L’effet de cette dofe de
poudre eft de faire plonger la fufée, par la réfiftance
que fa Subite inflammation lui fait trouver dans l’air,
St par la réaâion fur la fufée.
On forme tin aîongement à la fufée , en roulant
fur le bout d’en bas trois ou quatre tours de papier,
d’une hauteur à pouvoir contenir quatre onces &
demie d e fable ou de terre pour lui fervir de contrepoids.
On le lie fur l’étranglement de la fufée ; & ,
ayant mis le fable dedans, on le ferme par une ligature.
Ce fable Sert de contre-poids à la fufée ,. & doit la
maintenir dans une pofition perpendiculaire fur l’eau ;
mais pour l’empêcher d’être entraînée par fa pefan-
teur , on- attache avec de la colle forte fur le cartouche
, au défaut de l’étranglement, une rotule de
bois de fapin percée au milieu, dans laquelle on fait
entrer la fufée un peu à force; Le diamètre de cette
rotule fera de trois diamètres extérieurs du cartouche,
& fon épaiffeur fera des deux tiers d’un diamètre.
On amorce & on graiffe les plongeons 9 comme
en a dit des genouillères«
Comportions lentes pour les plongeons de dix lignes de
diamètre intérieur.
Comparutions,
Salpêtre. Pouffier. Soufre; Charbon.
Sable
des 1 & 3
ordres.
Feu blanc.
Feu blanc
l i . o n . g r . 1 l i . o n .g r .
H 8
li.o n .g r .
8
li.o n .g r l i . o n .g r .
Chinois. i } a 2 ■ '■ 6
Il faut charger les plongeons avec les compofitions
que nous avons données ci-devant pour les jets,
lorfqu’on veut en obtenir les mêmes effets. ^
Pour avoir des fufées courantes fur Veau dtfns une
direction droite, on charge un jet en brillant ou en
feu commun , dans les mêmes proportions que les
genouillères ; on colle à l’extrémité oppofée à la gorge,
quatre panaceaux de carton taillés en triangle reélan-
gîe, de deux diamètres extérieurs de largeur, fur trois
de longueur. Ces panaceaux ferviront à donner à la
fufée une direétion droite , & àfoutenir fur l’eau cette
partie de la fufée qui y enfonceroit & entraîneroit
la gorge.
On peut encore , en donnant à ces fufées moins
de longueur, y attacher un fourreau comme aux genouillères,
avec la différence que ce fourreau doit
être droit fans coudure ; ce qui eft une opération
plus facile que les panaceaux , & qui rend à peu
près le même effet.
Un baril de trompes eft un affemblage de fept trompes
; pourquoi, i° . on forme fept gros fourreaux ,
comme il a été dit ci-devant. On feie une planche
en rond dé la largeur de fept tuyaux unis enfemble ;
on trace deffus lept ronds, un au milieu & fix au?
tour de la largeur du diamètre intérieur des fourreaux.
On trace encore un rond dans chacun , qui doit être de
lamefure dé leur diamètre extérieur. On cloue deffus
fept rotules de bois de pareil diamètre & d’un pouce
d’épaiffeur, fur lefquels on placé, on colle, on cloue
les fourreaux. Étant ainfi arrêtés par en bas, on les
lie & les unit par en haut avec de bonnes ficelles.
On forme-enfuite fept trompes proportionnées aux
fourreaux, dans lefquels elles doivent entrer ; on les
garnit de différentes efpèces d’artifice tant d’eau que
d’air-, comme genouillères , plongeons, fufées courantes
, lardons, ferpentaux, étoiles- On les met
dans lefc fourreaux , & l’on place une-étoupille de
communication de la fufée du milieu aux fix autres,
afin qu’elles partent toutes à-la-fois. On entoure les
trompes de papier collé depuis le bas jufqu’eti haut;
ce qui leur donne la forme d’un baril qui doit être
bien graiffé de fuif. Il faut attacher deux crampons
fous le-fond du baril, pour y lier une pierre ou un
petit fac rempli de fable, qui fert par fon poids a
tenir le baril droit, & à l’enfoncer dans l’eau de
deux tiers. Ce mélange de différentes efpèces d’artifices
ne peut que produire un bon effet.
2.0. On peut encore former une efpèce de lanterné
l. avec deux planches -Idées en rond, & retenues par
trois, ou par fix bâtons dans un écartement mefuré
à la hauteur des fourreaux dé trompes. On perce
fept trous dans la planche de deffus de la largeur
des fourreaux , & à la diftance de trois à quatre
pouces les uns des autres. On cloue fur celle de
deffous, fept rotules de bois pour fermer les fourreaux
qui doivent être collés deffus, après les avoir fait entrer
dans les'trous de la planche fupérieure ; on place
les trompes dedans, & du refte on fait de même
que l’on vient de le décrire. Les tuyaux ne fe touchant
point , l’effet des différentes reprifes de chaque
trompe, doit être plus diftinft.
3°. Si l’on veut que les fept trompes ne prennent
feu que fuccelîivement, on répand un peu de pouffer
dans.les fourreaux, avant que de les mettre de-,
dans ; on y fait un trou avec un poinçon vis-à-vis
la chaffe du dernier pot de chaque trompe ; on
place dans une étoupille. renfermée dans un-cartouche
qui communique au premier porte-feu de
la trompe la plus proche, & ainfi des autres. Mais
il femble que l’effet de cet artifice doit être plus
beau & plus brillant, lorfque les trompés partent
toutes à-la-fois.
Les pots à feu que Von emploie fur Veau, ont la
même forme & font compofés comme les pots à
aigrettes,„avec, cette différence qu’on les enduit de
fuif & que l’on attache deffous un contre-poids ,
comme aux barils de trompes. On garnit ces pots
de genouillères & d’autres artifices d’eau. * Un jet
chargé en brillant, lié à un fac à poudre, leur donne
feu & l’élance en l’air, d’où ils retombent pour fer- ,
penter fur l’eau. Les fg . 8i & 83 repréfentent des
pots à feu vus intérieurement.Les lettres S, S, S, S,S
de . la fg . 81, font les pièces d’artifice qu’on y a ' 1
fait entrer. Les trous où font logées ces fufées ou
genouillères, ne doivent être pouffés que jufqu’à
environ un demi-pouce près de la furface intérieure ,
où il y en a un autre fort petit qui pénètre jufqu’au
dedans du globe , pour fervir de porte- feu de
communication du dedans au dehors, comme on
voit en Ff .
Le côté droit de la même fg . 81 , préfente un
rang de fauciffons ficelés & goudronnés , qui doivent
éclater avec grand bruit. Comme la coudure
des genouillères eft incommode pour s’arranger
dans les pots, & qiie d’ailleurs avec cette forme ,
il n’y en entreroit qu’une petite quantité ; pour éviter
cet inconvénient , on les arrange en rond toutes
droites dans le pot joignant le bord, les gorges fur
h fac à poudre & les fourreaux hors du p o t, &
on garnit le vide qu’elles laiffent au milieu, avec dès
fufées non coudées ou des étoiles ; on couvre enfuite
le pot d’un rond de carton au travers duquel paffe
le jet ; ,mais comme ce couvercle ne s’étend pas
fur le bord du pot, à caufe dé l’interpofition des
fourreaux de genouillères, entre lefquelles il y a un
vide a boucher ; on ferme ces ouvertures avec des
bandes de papier , collées d’un bout fur le p o t, &
de 1 autre .fur le couvercle, ôc les jointures doivent
être couvertes de manière que l’eau ne puiffe point
y pénétrer.
Si l’on veut que les pots à feu lancent des-ballons*
on attache le jet fur l’extérieur du pot à feu, vis-
à-vis un trou qui le traverfe, par lequel le je t , en
fini fiant, communique le feu à la chaffe.
Ces ballons font faits en carton comme ceux
d’air :,on les garnit d’artifices d’eau & d’air, mêlés
enfemble, comme genouillères, ferpentaux, étoiles,
marrons, &c.
Lorfque ces ballons font d’un gros volume, les
pots à feu ou mortiers qui fervent à les jeter, doivent
être faits en bois avec des douves liées de cercles
de fer , & goudronnées à l’extérieur , afin que l’eati
n’y puiffe pénétrer.
La fg . 8$ donne le développement d’un mortier
d’eau; & les figures 8p & po , la coupe & le profil
d’un.mortier d’eau à jeter plufieurs ballons à-la-fois.
Les ballons ne devant crever , pour leur plus bel
effet, que fur l’eau après leur chute, on ne les jette
qu’à une hauteur médiocre , &. on les fait plus légers
qu’un pareil volume d’eau, pour qu’ils n’y enfoncent
point.
On difpofe encore des pièces d’artifice fur utl
plateau , qui, par fa forme, fe tient & nage fur l’eau*
Voyez fg . 120.
Les jattes ou foleils d’eau, font des efpèces de
pots à feu. Prenez une grande jatte de bois, dont
les bords foient élevés ; attachez fix jets autour,
comme autour de la roue d’un foleil tournant ; placez
dans le fond de cette jatte un fac à poudre , & un
jet pour y donner feu ; piquez-le, & répandez du
pouffier deffus; puis rempliffez la jatte de genouillères
& autres artifices , & couvrez-la d’un carton ,
de même que pour les pots à aigrettes ; placez en-
fuite un porte - feu qui communique de l’extrémité
du dernier des jets formant le foleil , à la gorge
de celui qui doit donner feu à la chaffe. Couvrez
les jets de papier collé , & que le tout foit bien
enduit de fuif.
L e feu étant donné au premier je t , fe communiquera
fucceftivement aux autres, en faifant tourner
la jatte qui formera un foleil ; viendra enfuite un jet
de feu , qui, en finiffant, fera partir une belle garniture
de genouillères. Voyez fig. 84 & p j.
On peut faire un artifice plus compofé, & former
une pyramide de jets & de lances fur la jatte qui
doit être affez large & affez .forte pour fupporter
une légère charpente , fur laquelle on les attache
dans différentes fituations pour en varier l’effet. La
jatte doit alors être un grand baquet fa garniture
> des pots à aigrettes préparés pour l’eau, &
garnis de genouillères. On les couche fur la chaffe
qui y donne feu en les jetant.
Les jets qui forment le foleil tournant, doivent
être fort gros pour donner le mouvement convenable
à la machine; ou,.ce qui eft encore mieux,
on emploie des fufées volantes , dont l’effet eft:
beaucoup plus v if, parce qu’elles font percées, &
X ij