
Les ancres au deffous de 400 livres jufqu’à 300
livres, font compofées de quinze barres, cinq barres
pour le paquet de la verge, autant pour les .paquets
de chaque bras. Dans chaque paquet, dont la ƒ g. 33
repréfente la’ coupe, le gouvernail G eft unique;
les barres à talon AA font au nombre de deux, de
même que les couvertures C C. Les barres à talon ,
dans ces paquets , diffèrent de celles des paquets
précédens , en ce qu’elles ont un talon de chaque
côté, comme en ont toutes les couvertures.
Les ancres au deffous du poids de aco livres,
font compofées de neuf barres , trois barres pour
le paquet de la verge, autant pour les paquets de
chaque bras. Chaque paquet, aont la fig. 1 repréfente
la coupe , eft compofé du gouvernail G , &
de deux couvertures CC.
Planche IV. La vignette repréfente une partie de
l’intérieur de la forge , & l’opération de fouder ou
étirer la verge.
On voit en A le chandelier de fonte de fer , fur le
fomrnet duquel roule le pivot de l’arbrè du marteau
; ce chandelier a deux pieds & ,demi en quarré
a. fa bafe , & autant de hauteur au deffus du loi de
la forge. L’extrémité de l’arbre garni de frettes de
fe r , ainû qu’il a été dit, eft défendue de la grande
ardeur du fer chaud placé fur l’enclume , par une
forte plaque de tôle qu’on nomme couvercle. N ,
huffe dans laquelle le manche du marteau eft fixé.
p , braye de fer dont le manche du marteau eft garni
à l’endroit ou les bras de l’arbre tournant le rencontrent
pour l’élever. P , le marteau. S , Fenclume.
K L , aiguille ou clé tirante qui ferre les jambes dans
les entailles du drome A . Au deffus de la clé & entre
les deux jambes , on voit le taffeau placé entre
les deux jambes on voit le taffeau placé entre la
clé & la face inférieure du drome. M , le reffort qui
renvoie avec force ce marteau fur l’enclume. T , t ,
les fourchettes placées au devant de l’enclume, bb ,
cc,dd, grue àl’extrémité du bras de laquelle le paquet
de la verge eft fufpendu, au moyen de la crémaillère
repréfentée plancheIII ,fig. 12. W,foffe de la chauf-
erie des bras , recouverte de madriers. Z , enclume
fervant à parer, comme il fera dit ci-àprès.
Avant de décrire l’opération que la vignette repréfente
, il convient d’expliquer 1$ manière dont on
chauffe le paquet de verge , fig. p de cette planche,
ou le paquet de bras de la fig. 30. Le paquet rangé,
comme il a été di t, & ceïclé de plusieurs anneaux
de fe r , dans le vide defquels on chaffe à force
plufieurs coins de même métal, eft placé en travers
de la forge Æ , planche I , & parallèlement au contrecoeur
011 il eft foutenu par la grue tournante bb ,
(Ld, La partie du paquet que l’on veut chauffer , doit
être élevée au deffus du vent de la tuyère d’environ
quatre pouces, & diftante du contre-coeur de
la même quantité ; en cet état on verfe dans le foyer
une corbeille ou deux de charbon de bois, que l’on
range de manière que la partie que l’on veut
fbauffer en foit entourée des quatre faces, deffous
ou du côté du vent oh on a mis quelques charbotlî
allumés, du côté du contre-coeur , du côté opofé &
par deffus. | ?■
On recouvre le tout de charbon de terre mouillé
& de fraziers aux endroits convenables. On donne
enfuite l’eau à la roue des foufflets, dont on modère
lèvent au moyen de la quenouille. Le charbon de
bois s’allume infenfiblement & enflamme celui de
terre, qui fe coagule & forme comme une efpèce
de voûte autour de l’efpace qu’occupoient les charbons
de bbis avant d’être confumés ; on augmente
fucceffivement la force du v en t, foit en retirant la
quenouille d’auprès de l’ouverture de la tuyère , foit
en levant la vanne du coürfier & donnant plus d’eau
à la roue , jufqu’à ce que la chaude foit au degré
convenable pour porter les paquets fous le gros
marteau. Alors un des ouvriers pouffe la quenouille
dans l’oeil de la tuyère pour fupprimer le vent, &.
au moyen de la grue tournante , à laquelle le paquet
eft fufpendu , les autres ouvriers le tirent du feu & le
conduifent fur l’enclume. A chaque chaude que l’on
donne , foit pour fouder les barres du paquet les
unes aux autres , foit pour étirer ou achever les
verges ou les bras, on met une corbeille de charbon
de bois dans le foyer: ce charbon empêche la furface
du paquet d’être brûlée, ou fon phlogiftique revivifie
les parties qui auroient pu être calcinées.
Comme des paquets aufli çonfidérables que ceux-
ci , font difficilement pénétrés par le feu jufqu’à leur
centre, on obferve de diminuer le vent après que
les barres extérieures font fuffifamment chauffées 9
pour donner le temps au feu dont elles font pénétrées
, de fe porter & communiquer à celles du
centre : on tourne aufli plufieurs fois le paquet fur
lui-même au moyen du gouvernail & des tourne-à-
gauche , obfervant de déranger le feu le moins qu’il
eft poflible.
Les ouvriers qui travaillent datïs cet atelier ,
étant expofés à la grande chaleur d’une maffe de fer
aufli confidérable que le paquet. de verge ou de
[ bras chauffé à la forge, _ & placé fur l’enclume à la
hauteur à peu près des genoux, ils ont foin, pour
s’en garantir , defe garnir les jambes de grèves ou
bottines de devant, compofées de plufieurs doubles
de vieux chapeaux^, qui couvrent depuis le deffus
du genou jufqu'aux fabots qui leur fervent de
chauffure.
Fig. 1 de la vignette de la planche IV. Elle repréfente
le maître ancrier : il tient de la main gauche
le bâton ?» A de la bafcule de la pelle qui ferme
le coürfier de la roue du marteau pour donner plus
ou moins d’eau à la roue, & par ce moyen accélérer
ou diminuer la viteffe ; il indique de la main droite aux
autres ouvriers les mouvemens qu’ils doivent faire.
A fes pieds font les deux compas d’épaiffeur
ouverts, l’un de la largeur & l’autre de l’épaiffeur
que doit avoir la partie de l’ancre qui eft fur l’enclume
; ces largeurs ôc épaiffeurs font prifes fur le
gabari ou épure tracé fuivant la table des proportions
, que l’on trouvera à la fin de ces explications,
Fig- 2 , contre-maître ; il tient le gouvernail de
la verge, & guide le mouvement des deux ouvriers ,
fig, 3 & 4 , qui l’accompagnent.
Fig. 3 & 4 , ouvriers qui, chacun avec un tourne-
à-gauche dont le crochet embraffe le carré du gouvernail
, font tourner la verge fur elle-même, au
commandement du maître ancrier.i
Fig. ƒ &■ 6 , ouvriers qui, avec de grands ringards
, font mouvoir la verge en avant ou en arrière,
félon fa longueur, pour que les coups de marteau
tombent fucceffivement en différens endroits; les
ringards dont ils fe fervent, agiffent comme leviers
du premier genre, auxquels les fourchettes fervent
de point d’appui. Ils tranfportent la verge dans le
temps que le marteau eft relevé.
Fig. 7 , ouvrier qui , avec un ringard, repouffe
la verge vers le milieu de l’enclume après que les
ouvriers, fig. 3 & 4 , l’en ont fait fortir en lui donnant
quartier vers les fourchettes ; le ringard dont
il fe fert agit comme levier du fécond genre, auquel
le ftoc fert de point d’appui.
Fig., 8 , au deffous de la vignette, gabari, planché
fur laquelle font tracées les mefures de la verge de
l’ancre, la longueur divifée en pieds, la largeur &
l’épaiffeur. Celui de la fig. eft pour une ancre de
6000 liv., dont la fuite des chaudes eft repréfentée
par les figures fuivantes.
Fig. 9 9 paquet de verge lié par des anneaux de
fer , tel qu’il eft quand on le met au feu. On commence
par fouder & forger le petit bout qui doit
être la culaffe de la verge ; on continue en plufieurs
chaudes jufqu’au milieu de la verge.
O V , la verge. O , le bout du côté de l’organneau.
,V, le gros bout du côté des bras.
V G , gouvernail. 1 , a , 3 , anneaux ou liens de
fer ferrés avec des coins.
Fig. 10, la même verge à moitié corroy ée. On
attache une griffe gh, au carré O ; on chauffe le gros
bout V pour couper le gouvernail V G ; on continue
de chauffer pour fouder le gros bout & le forger de
proportion.
On fupprime enfuite le lien a , & en plufieurs
chaudes confécutives, on foude & on corroie les,
parties qui ne l’ont pas encore été en allant de V
vers O ; à chaque chaude on foude un pied, ou un
pied & demi de la longueur de la verge.
, Fig. h 3 la verge entièrement forgée, gh, la griffe.
h, les crochets de la griffe, i, anneau de fer ferré avec
^es coins fur la griffe & le carré de la verge. O, bout
du côté de l’or garni eau. V l e gros bout du, côté des
bras; on ôte enfuite la griffe du carré , & on. en
met une autre au gros bout.
Fig. 12 t mifé pour former un dès tourillons, b a, la,
mife au bout de laquelle eft foude un ringard a F ;
c eft la. partie inférieure que l’on chauffe pour l’appliquer
à la partie du carré de la verge où elle, doit
être placée.
Fig- 13 9 verge dont le gros bout V eft armé
d une griffe g h , fixée par l’anneaii i , & fur le carré
W. de laquelle, eft foudé. un tourillon, u
Après que ta mife eft foudée, on coupe te ringard
en » , figure précédente ; & avec la tranche & des
châffes de forme convenable, on achève de donner
au tourillon la forme qu’il doit avoir.
Fig. 14 , mife pour former l’entre-tourillon. d e , la
mife. c F , le ringard ; c’eft la partie qui eft en deffus
que l’on doit chauffer pour l’appliquer à la partie
inférieure du carré O de la verge , fig. précédente ,
que l’on chauffe, & y former après avoir retourné
la verge, le tourillon T de la fig. fuivante.
Fig. pjij verge fur laquelle les deux tourillons
font ïoudés. gh, la griffe, i, l’anneau. O, le carré, t ,T y
les tourillons qui doivent être placés exaélement
vis-à-vis l’un de l’autre.
Fig. 16 , mandrin pour percer le trou de For-
gau neau.
Fig. ij , tenailles à mandrin, b, becs cintrés de la
tenaille, c , poignée.
Fig. 18, griffe, h, crochets de la griffe, hg, ringard
ou tige de la griffe, i , anneau qui affermit le ringard
de la griffe fur la verge, comme on le voit dans la
fig. ci-après.
Fig. ip, verge dont le trou de l’organneau eft percé,
O , culaffe ou carré de la verge, a, trou de l’organneau»
V , le gros bout eft garni d’une griffe; on fait chauffer
les crochets de la griffe lorfqu’on veut la mettre en
place, &. au moyen de quelques coups de marteau
à main, on fait approcher les crochets vers la verge
qu’ils doivent embraffer.
Pour percer le trou de l’organneau, on fait chauffer
la culaffe O de la verge , en préfentant fucceffivement
fes deux faces oppofées au foyer de la forge
la pièce étant fuffifamment chauffée, on la porte „
au moyen de ta grue tournante , fur l’enclume , le
marteau étant tenu élevé par le bois debout; alors,
un-des forgerons prend le mandrin, fig. ié , avec:
les tenailles cintrées , fig. ij. Il le préfente fur le
carre de ta verge en a ; le maître ancrier lève alors»
1a pelle du coürfier pour donner l’eau à 1a roue du.
marteau, qui, en trois du quatre coups , fait entrenie
mandrin dans le carré de ta verge dont il traverfe-
toute l’épaiffeur: cette épaîffeur eft, dans l’exemple-
préfent, d’environ fix pouces.
Le mandrin, en s’imprimant dans le carré de la«,
verge , foule ta matière qu’il rencontre devant lui
pour déboucher entièrement le trou, on préfente:
au deffous de ta verge la croupière , fig. 20 , quü
pofe fur l’enclume ; en continuant de frapper avec:
le gros marteau , le mandrin paffe d’outre en outre ÿ
on retire enfuite le mandrin , & on le fait rentrer
par le côté oppofé, pour que les deux ouvertures;
du trou de l’organneau foient égales.
Fig. 20 -, croupière dans l’oeil de laquelle paffe:
le bout du mandrin lorfqu’on perce le trou.de. For—
ganneau..
Fig.. 21.^ couperet pour trancher le fuperflu dé la.
verge & des bras ; l’ouvrier tient cet outil par. le-
manche & le gros marteau qui. vient frapper fur-
la partie oppofée au tranchant , lui fait, couper eir.
deux, ou trois coups le bo.ut du carré de. ta verge *,