
ou d'épargner lâ matière-, ou d’alonger le temps, ou de Surfaire l’mduflrie, foit par une
machine nouvelle, foit par une manoeuvre plus commode. Si les manufaâures étrangères ne
l’emportent pas fur nos manufaâures de Lyon, ce n’eft pas qu’on ignore ailleurs comment
on travaille là; on a par-tout les mêmes métiers, les memes,foies, & a peu près les memes
pratiques : mais ce n’eft qu’à Lyon qu’il y a 30000 ouvriers raflembles & s occupant tous de
l’emploi de la même matière. Nous pourrions encore alonger cet article ; mais ce que nous
venons de dire , joint à ce qu’on trouvera dans le difcours préliminaire, fuflira pour ceux qui
favent penfer, & nous n’en aurions jamais affez dit pour les autres. On y rencontrera peut-
être des endroits d’une métaphyfique un peu forte ; mais il etoit ïmpoffible que cela fut
autrement. Nous avions à parler de ce qui concerne Vart en general ; nos proposions dévoient
donc être générales : mais le bon fens dit qu’une propolition eft d autant puis abûraite, qu elle
eft plus générale, l’abftraftion confîftant à étendre une vérité, en écartant de fon enonciation
les termes qui la particularifent. Si nous avions pu épargner ces epines aux lefteurs, nous nous
ferions épargné bien du travail a nous-mêmes, „ , ... T. ,
Tel eft le plan d’après lequel M. Diderot a fu enrichir 1 ancienne Encyclopédie. U n y a
encore aucune colleâion, quelles que foient les grandes tentatives faites ailleurs, ou les Am
& Métiers mécaniques foient plus complets, plus développés, & mieux prefentes. Ella
renferme la defcription de plus de trois cents Arts & Métiers dont les procédés font en general
décrits avec affez de foin dans le texte, & expofés fous toutes leurs formes dans des planches
nombreufes & très-foignées. .Ces avantages fl précieux ont ete reconnus univerfel|ement,&
ont dû contribuer principalement à la fortune de la première édition de ce vafte depot.des
connoiffances humaines. Cependant il faut convenir que , maigre les juftes eloges que 1 on a
donnés à la partie des Arts & Métiers,on y trouve les défauts prefque infeparables de la dittiçul e
des premières recherches, & de l’embarras d’une foule d objets, qu il falloir en quelque foite
défricher, & faire fortir des ténèbres dont ils étoient enveloppés. B H
Eh! comment auroit-on pu fediffimuler la néçeflité d’une exaâerevifion, & a beaucoup
d’égards d’une nouvelle reaâ&ion ? H H H S H i
1 “ Outre le vice de la confufion de matières difparates qui fe croifent & s embarraflent
perpétuellement dans cette immenfe colleâion où toutes les Sciences & tous les Arts font
confondus pèle mêle, la defcription même de chacun des Arts y eft tellement fubdivifee Se
mutilée, qffil eft prefque impoflible de la fuivre&de laraffembler entièrement. Chaquevolume
comient des fragmens qui avoient été oubliés ou négligés dans les volumes précédées1 ; enforte
que le leâeur 'n ’eft pas même guidé dans la recherche des divers articles de 1 Art qu il veut
connome. ^ ^ tort à reprocher aux premiers rédaâeurs, & qu’ils n’ont pas cru -
devoir eux-mêmes diffimuler : c’eft que le texte du difcours de beaucoup d Arts & Métiers
ayant été compofé fans les gravures, & les planches n’ayant pas toutes ete faites pour cette
defcription, il en réfulte que les indications font prefque toujours fauffes, 8c que pour y
remédier, il a fallu renouveller une explication fommaire a la tete des planches. Cette double
expofition ne s’accorde pas même avec la première, & fouvent elle la contredit & la détruit.
n° On n’a pas tou jours recueilli dans l’ancienne Encyclopédie les meilleurs traitesfurchaque
Art, ou confulté l’expérience la plus fuivie & la plus accréditée : dès-lors on a quelquefois ete
induit à donner des erreurs pour des vérités, des caprices pour des principes, 8c de mauvaiies
manoeuvres pour de bons procédés, . . . . . , ,
Enfin la publication de l’Encyclopédie a revèille 1 attention de bons écrivains fur les Arts
& Métiers ; & depuis quelques années, des hommes confommes dans la theone & la pratique
'ont dévoilé ce qu’on appelle les fecrets du maître , h ont donne des deyeloppemen;, clairs ...
détaillés-& méthodiques. On eft donc en état de faire a prefent un diâionnaire raifonne des
Arts & Métiers, plus complet, plus précis, plus méthodique que celui qui exifte dans 1 an-
cienne Encyclopédie. Voici comment on a envifage ce travail.
Chaque Art, chaque Métier, ou une branche principale dun grand Art, ieron^ traites
de fuite & fans interruption, fuivant leur ordre alphabétique; cet ordre étant le plus commode
& le plus convenable pour l’expofition des Arts 6c Métiers mécaniques.
On obfervera une marche régulière dans la defcription de chacun de ces Arts & Métiers
en paffant du fimple au compofé, en préfentant, autant qu’il fera poffible, l’hiftorique'
la définition, les divifions de chacun de ces Arts, le développement graduel des procédés
qui dérivent les uns des autres, leur régime civil & politique, les réglemens de police, & un
petit nombre de propofitions, ou plutôt d’axiomes, qui en rappelleront les principes effentiels
& conftitutifs.
Enfin on terminera chacun de ces Arts & Métiers par un vocabulaire raifonne 8c complet
des mots techniques qui lui font propres 8c particuliers.
Par une fuite de la méthode 8c de l’ordre que nous voulons mettre dans la diftribution &
dans la rédaâion de toutes les parties de cette nouvelle^encyclopédie , nous avons cru qu’il
falloit faire deux grandes divifions des Arts 8c Métiers, & en compofer deux corps de dictionnaires
relatifs dans leur plan général, mais féparés dans leurs objets particuliers.
1°. L’un de ces Diâionnaires, dont nous publions la première moitié du premier volume ,
renfermera les Arts difparates, c’eft-à-dire, les Arts qui ne font pas tous liés par la deftination
générale & la fabrique particulière de matières toujours d’une même nature »quoique fouvent
modifiées dans la forme 8c dans l’emploi ; en un mot, les Arts qui ont des bafes d’un genre différent,
& qui s’exercent fur des fubftances diverfes 8c variées. Ainfi les Arts 8c Métiers
compofant cette première divifion, font ceux qui mettent en oeuvre les métaux, les terres la
pierre, le bois, 8c leurs compofés ; certains produits des animaux, comme le fuif, les grailles,
les cires, les o s , la corne, 1 ivoire; ou quelques produâions végétales, comme les farines
les fucres, les fruits-, les plantes; ou des découvertes de findüftrie, comme l’imprimerie, lâ
poudre à canon, les couleurs, les vernis, les verres, les poteries, les porcelaines, les armes ;
les conftruâions , foit des bâtimens, foit de quelques-machines propres aux opérations des
ouvriers, 8cc. Tous ces arts, quoique fortis d’une même tige, fe partagent naturellement en
des branches différentes , & n’ont guères d’analogie 8c de relation entre eux que dans leur
origine primitive, 8c dans le but de leurs travaux , qui eft de concourir à nos befoins.
Ils doivent former tous autant de petits traités diftinâs 8c complets, 8c ils ne font ici râprochés
que par l’ordre alphabétique. Néanmoins la méthode dont nous fommes exaéïs obfervateurs
nous a guidés même dans ces Arts difparates, 8c nous a-engagés à grouper dans le même
article les arts qui ont une analogie fenfible. Ainfi nous avons préfenté de fuite la fabrique &
l’énumération de toutes les différentes efpèces d’aiguilles, de même toutes les diverfes fortes
de feux d’artifice ; nous avons réuni dans le même tableau les Arts de la gravure des poin
çons8c de la fonderie des caraâères d’imprimerie, 8c de fuite les modèles des caraâères alphabétiques
des langues mortes 8c vivantes; nous avons mis fous le même point de vue les tra
vaux de ^fabrication de la brique,delà tuile, du carreau; nous avons décrit à-la-fois la fabrique
8c la fonderie des mortiers, obufîers, pierners, bombes g grenades, boulets ; nous avons cru
ne devoir point feparer les travaux du carrier, plâtrier, chaufournier ; nous parlons en même
temps du ciment, du maftic, du mortier, 8cc. ; enfin nous avons eu une attention continuelle
de nous conrormer au plan d une Encyclopédie méthodique.
La rédaâion de tous les arts de ce diâionnaîre a été de même dirigée par une méthode
particulière. Chaque art, chaque, métier a été traité complètement 8c dans - tous fes rapports
11 n y a point de renvoi a des fubdivifions; tout-eft rapproché 8c renfermé dans le même cadre*
depuis 1 origine de 1 art jufqu’à fa perfeâion &fon emploi. Il eft terminé par un vocabulaire
exatt „detaftle 8c raifonne, qui en forme comme la table, l’analyfe 8c l’appendice
rlufieurs favans Académiciens ont fourni des articles effentiels, tels que la defcription de
£ nouve,lle, é c h in e du mener a bas ; tels que les arts du Cartier, cartonmer, du cloutier Scc
En general on a tache de rendre ces traités des arts auffi complets quils pouvoient l’être’ foit"
l ? é * n L bn n!tmatena!âX de ranClenne Encyclopédie, foit d’après les écrits 8c les arts publiés
par émulation dans ces derniers temps en France & dans les pays étrangers, foit d’après les