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Fig. 20,3, banquette du mouleur vue de
Fie,. 21 , la même banquette vue fur fa 1
Fig. 22 , plan de la même banquette.
Fig. 23 > rouet à percer feul.
Fig■ 24 » manière de préfenter l’ouvrage
çoir avec la pince.
Fig. 2$ , G & H , brochettes avec ouvrage.
Fig. 26 , rouet à mouler feul ; K , pince appliquée
au devant des fupports du rouet.
Fig. 27 , étau.
Le métier de faifeur de moules en bois ne peut
guères être profitable à l’ouvrier que par fa célérité.
Ces moules en bois fe fabriquent pour la plupart
en Lorraine ; ils fe vendent à ceux qui font les
boutons , ôc qui les couvrent de f i l, de foie , de
poil-de chèvre, d’or & d’argent.
Les orfèvres en rempliffent la concavité des boutons
qu’ils frappent fur lé tas, éfpèce d’étau, les contenant
dans cette concavité , à l’aide de la bordure
du bouton & d’un enduit de maftic , ou fouvent
mêlé avec la poix réfine. *
Les moules qui fervent pour les boutons planés ,
font de la forme des autres , & ordinairement de
bois de noyer ; ils font de plus percés de quatre
trous , dans lefquels on paffe la corde à boyau.
On commence par fcier le bois de noyer de
l’épaiffeur du moule , d’une ligne & demie ; en-
fuite on le fait fécher à la fumée , autrement il
s’écorcheroit ; on trace cette tranche de bois , on
la marque , on la perce fous l’outil, & on la polit.
O n trace le moule, c’eft-à-^dire, qu’on l’ébauche, & le
dégroflit enfuite. On le marque avec un infiniment
de fer carré , terminé d’un bout par cinq pointes ,
quatre aux angles , & une au milieu beaucoup plus
longue que les autres : chacune des angulaires marque
l’endroit où l’on doit faire le trou pour palier
la corde à boyau, & la grande entre dans celui du
milieu qui eft déjà fait. Qn perce le moule en fai-
fant quatré trous les uns après les autres, à l’endroit
tracé par la marque avec une pointe montée
fur une molette ou petite roue tournée dans la poupée
avec la grande roue du rouet, au moyen de la
corde qui de l’une touche fur l’autre. On pare le
moule, c’eft-à-dire , qu’on lui donne la dernière
main avec le paroir, outil tranchant. On polit les
moules de boutons planés, en les frottant tous en-
femble dans une corbeille avec la cire jaune.
C ’eft dans cet état que le'moule eft mis en oeuvre
par l’ouvrier planeur.
Le bouton plané eft un bouton de métal en plein ,
monté fur un moule , & le refte du vide rempli
d’une efpèce de ciment.
La matière de ces boutons eft tantôt du plomb ,
tantôt de l’étain argenté, tantôt du cuivre & de
l’argent, rarement de l’or. Les boutonniers prennent
les trois premiers métaux chez le fondeur , &
les deux derniers chez l’orfévre : ils fondent & façonnent
le plomb & l’étain , & argentent eux-
mêmes l’étain & dorent le cuivre.
Le moule de ces boutons eft un morceau de fonte
de la forme qu’on veut lui donner; il eft gravé
d’un trou de la profondeur que doit avoir la calotte.
On jette la matière fondue dans ce moule ; on le
penche auflïtôt de côté pour verfer la matière qui
remplit la calotte ; elle tombe & ne laiffe que celle
qui s’eft d’abord figée aux parois du moule ; il
vient une calotte creufe.
Le cuivre , l’argent & l’or en rubans, font coupés
par un emporte-pièces , en ronds de différentes
grandeurs.
Alors, on emboutit ces métaux dans un tas uni
ou gravé en creux , en frappant fur des boute-
rolles ; on coupe le plus gros au tour avec des ci-
feaux.
On paffe la corde à boyau dans les moules , en
commençant d’abord par un trou , & allant de l’un
à l’autre jufqu’au quatrième , ce qui forme deux
tours fur le bouton : pn fait les deux autres en paf-
fant par les mêmes trous , & rempliffant les efpa-
ces vides.
On fait enfuite fondre le maftic pilé dans la calotte
, expofée fur le feu dans une platine de fer %
bord d’un demi - pouce de haut, & remplie de
favon à une certaine épaiffeur , qui fert à entretenir
la chaleur , & à empêcher que les calottes ne
fondent.
Le maftic étant fondu , on y met le moule.
On fertit les calottes autour du moule , fur un
tour & avec des bruniffoirs ; enfin on rabat la
calotte avec une langue.de ferpent tranchante ,
en coupant l’extrémité en bifeau, & l’appliquant le
plus près du moule qu’il fe peut ; on polit pouf
dernière façon les boutons de quelque métal qu’ils-,
foient, & on lés attache par douzaines fur un petit
carton carré.
Les boutons à pierre ne font autre chofe que des
cailloux , des pierres ou des criftaux, auxquels le
lapidaire a donné la forme de bouton , & qui reçoivent
du metteur-en-ceuvre une monture propre
à l’ufage' du bouton.
Les boutons en argent, or & cuivre , font com-
pofés de feuilles minées & rondes de ces métaux, auxquelles
on donne la forme de boutons, par le moyen
du tas , petite enclume , où l’on a pratiqué , à l’aide
du poinçon, des concavités dans lefquelles les feuilles
étant frappées , elles prennent, non-feulement la
figure convexe , mais encore cette figure fur tous
les ornemens qu’on a pratiqués en creux dans le
ta siP
our mieux comprendre le travail du bouton-
nier en métal, nous donnerons de fuite l’explication
de la planche gravée qui repréfente les opérations
& les inftrumens ou outils.
Planche I I I , la vignette de cette planche repréfente
l’atelier du boutonnier en métal.
Fig. 1 , ouvrier qui emboutit des pièces de métal
qui ont été coupées avec l’emporte pièces ; a 9
billot fur lequel il frappe ; b , tas à emboutir.
Fig. 2 , ouvrier occupé à faire fondre le maftic
dans les calottes de boutons que la fig. 1 vient d’emboutir
: il les expofe fur du fable dans une platine
de tôle ; cette platine eft pofée fur une poêle de
feu ; il ajufte un moule dans chaque calotte de bouton
, pendant que le maftic eft chaud.
Fig. 3 , ouvrier qui fertit les boutons fur le tour,
au fortir des mains de la fig. 2 , pour les polir en-
fuite.
Bas de la planche , fig. 4 , E , F , G , H , em-
porte-pièces.
A B , coupe d’un emporte-pièces.
D D , pièces de métal enlevées à l’emporte-
pièces.
R , au-deffous, repréfente une bande de métal
où les empreintes de l’emporte-pièces font marquées
comme vides en c , c , c , c.
Fig. s , M N , tas uni.
I K , bouterolle unie : c’eft avec ces deux outils
qu’on emboutit les pièces D D de la fig. 4. On en
met cinq ou fix l’une fur l’autre , comme on voit
en L ; on ptàce enfuite la fig. L dans la foffette T
du tas uni ; & en frappant deffus avec- la bouterolle
K I , & le marteau fig. 7 , on donne aux calottes
la forme convexe qu’on leur voit en O ; on place
enfuite la fig. O dans la foffette du tas , gravée fig.
6 : on frappe deffus avec la bouterolle qui lui eft
propre , & alors la calotte du bouton eft prête à
recevoir le moule de bois , de corne, d’ivoire, &c.
qu’on veut y adapter.
Fig. 6 , P Q , tas gravé en creux.
V X , deux bouterolles gravées en relief.
Figl 7 , marteau à emboutir. '
Fig. 8 , a 3 b , c 9d, quatre manières différentes
d’arranger la corde aux moules de boutons.
Fig. <?, e , i , i , profil d’un bouton prêt à fertir.
Sertir n’eft autre chofe que rabattre les extrémités
r o c AB UL A IR E du
B O u t e R o Tl l E ; morceau de fer avec lequel
on emboutit, on creufe une lame de métal , en la
frappant fur un creux.
B o u t o n p l a n é ; c’eft un bouton de métal.
C a l o t t e ; c’eft la forint creufe d’un bouton de
métal.
E m b o u t ir ; c’eft , par le moyen d’une bouterolle,
creufer une lame de métal.
M a r q u e ( la_) ; inftrument de fer carré, ayant
à un de fes bouts cinq pointes , quatre aux angles ,
& une au milieu.
M o u le ; c’eft un petit morceau de bois tourné ,
arrondi d’un côté , applati de l’autre &. percé au
centre , fur lequel les boutonniers arrangent lés fils;
d’or & d’argent , &c.
Mo u l e dé c o u r o n n é ; c’eft un moule de bouton
percé d’un trou à fon milieu, beaucoup plus
i , i , de la calotte , vers la partie e du moule 9
comme on voit en f .
g , bouton tout ferti, vu en deffus.
h , le même , vu en deffous.
I , le même , vu de profil.
Fig., 10 , platine de tôle ; / , 2 , y , 4 , 7, , calottes
de bouton pofées fur du fable que la platine contient.
Fig. n , brucelles pour retirer les calottes der
deffus le feu quand le maftic eft fondu.
Fig. 12, a , mandrin à polir le bouton.
Fig. 13 , a , b y c , tour à fertir & à polir les botti
o n s ,
d , mandrin, à fertir.
e , bruniffoir à fertir.
ƒ , g , vis du tour fervant à ferrer îe bouton fur
le mandrin d.
Fig. r4 , a , tige à mandrin.
Fig. /ƒ, grattoir ou avivoir pour aviver la fer—
tiffure du bouton.
Fig. 16 , morceau de bois garni de peau de buffte
pour polir le deffus du bouton.
Nous avons eu pour objet de décrire dans cet
article l’art & les opérations du boutonnier faifeur de
moules de bois & de métal ; quant au travail des
drverfes efpèces de boutons unis ou façonnés, en
poil, en f i l , en foie , en crin , &c. en forme d’amande
, de cul-de-dé , d’o liv e, d’épi , &c. ; c’eft:
un art qui appartient au boutonnier-pajfementier, &
qui fera développé à fon rang dans un autre Dictionnaire
des Arts & Métiers.
Le boutonnier en émailverre & criflallin , fabrique
auffi des boutons à la lampe avec ces fortes
de matières : nous aurons occafion de parler de ce
travail à l’article émaïlleuK
Boutonnier faifeur de mouhs.
l a r g e e n d e f f o u s q u ’e n d e f f u s : c ’e f t d a n s c e t r o u q u e
l e f il d ’o r p u d e f o r e c o r d o n n é o u l u i f a n t f e t o u r n e .
M o u l f P e r ç o i r ; o u t i l c o m p o f é d ’u n e b o î t e à
f o r e t , & d ’u n f e r p o u r p e r c e r u n e t r a n c h e d e b o i s .
M o u l e d e f o n t e , p o u r l e s b o u t o n s p l a n é s .
P a r e r le m o u l é ; c’eft lui donner la dernière
main avec pn outil tranchant.
Pe r c e r ' le moule ; c’eft faire le trou aux endroits
tracés par la marque. -
P o l i r l e s m o u l e s ; c ’e f t les f r o t t e r t o u s e n -
f e m b l e d a n s u n e c o r b e i l l e a v e c l a c i r e j a u n e .
S e r t i r ; c’eft rabattre les extrémités de la feuille
de métal.
T r a c e r le m o u l e , c’eft-à-dire, l’ébaucher &
le dégroffir.
T r a ç o ir ; c’eft l’outil, qui fèrt à ébaucher la
tranche de bois qui doit fervir de moule.