E s s e r e t l o n g ; c’eft un morceau de fe r , long
d’environ deux ou trois pieds, rond, de la circonférence
d’un pouce par en haut 6c par en bas, formant
un demi-cercle en dedans, tranchant des deux
côtés, un peu recourbé par en bas, formant une
petite cuiller, qui fert aux charrons à percer des
trous dans des pièces de.bois épaifles. Cet outil eft
emmanché avec un morceau de bois perce dans fa
longueur, ce qui forme une efpèce de croix.
E s s e r e t c o u r t ; cet outil eft fait comme l’efferet
loïig, & ne fert aux charrons que pour faire des
trous dans des pièces de bois moins épaifles.
E s s e t t e ; c’eft un morceau de fer courbé par un
côté, & droit de l’autre, dont le côté courbé eft
applati & tranchant, large environ de fix pouces,
& l’autre côté eft rond, fait en tête comme un
marteau : au milieu de ce morceau de fer, eft une
douille enchâffée & rivée dans L’oeil qui eft au milieu
de l’effette ; l’on fixe dans cette douille un manche
d’environ un pied & demi, plus gros du cote de la
poignée, que du côté de la douille. Cet outil fert
aux charrons à dégroflir 6c charpenter le bois qu’ils
ont à employer.
E s s ie u ou A i s s ie u ; c eft en général une pièce de
bois de charronage qu’on débite, & qu’on envoie en
grume. Les eflïeux font pour l’ordinaire d’orme , &
quelquefois de charme.
VeJJîeu, fe dit proprement d’une pièce de bois
©u de fer qui paffe dans le moyeu des roues.
E v i d o i r ; affemblage de pièces de bois, avec une
échancrure aU milieu, dans laquelle on affujettit la
jante, & autre morceau d5 bois que l’on veut évider
ou travailler.
F l è c h e ; les charrons appellent ainfi une groffe
pièce de bois de charronage, ordinairement d orme,
dont on fe fert pour les trains des carrofles 6c des
charriots. La flèche eft de dix à douze pieds de long
pour les carrofles à arc, & de douze à quinze pour
les autres. Elle doit être courbée, fans noeuds, &
d’un beau braquement. Les berlines n’ont point de
flèche, mais deux brancards. Les charrons achètent
en grume le bois d’orme dont ils font les flèches, &
les débitent & façonnent enfuite fuivant leurs diffé-
• rentes longueurs.
F i l iè r e ; cette filière eft un morceau d’acier plat,
percé de plufieurs trous en vis de différente grofleur ;
les charrons s’en fervent pour former des pas de vis
fur un morceau de fer ron/d.
F o u r c h e t t e ; ce font deux morceaux de bois'
de charronnage, qui font pofés & enchâffés dans le
train de devant, & qui fortent en dehors, 6c forment
une fourchette.
F o u r c h e t t e s ; ce font deux morceaux de bois
enchâffés dans les mortaifes faites à la face de def-
fous du liffoir de devant. Ces entre-deux de. fourchettes
font faites en jantes, & forment un rond.
F o u r g o n ; efpèce de charrette dont on fe fert
pour porter du bagage 6c des, munitions. Elle, eft
ordinairement à quatre roues., 6c chargée d’un çoffre
jçpUYçrt de planches en dos d’âne,
G arrot ; bâton, gros & court, pour ferrer une
corde.
G entes ; pour les grandes roues, ce font fix
pièces de bois d’orme, formant un cercle entier, 6c
jointes enfemble par de fortes chevilles : chaque
partie démontée forme un fixième de cercle. Les
petites roues font à quatre ou à cinq gentes.
G ente de rond ; c’eft une pièce de bois, çom-
pofée de quatre gentes, & qui forme un rond qui
eft enchâffé fur la fellette de l’avant-train.
G ouge c a r r é e ; c’eft une efpèce de cifeau qui
eft rond par en haut, & qui par en bas eft à trois
quarts tranchant, 6 c qui fert aux charrons à évider
les mortaifes qu’ils font.
G ouge ronde ; il eft fait par en haut comme
la gouge carrée, mais par en bas il /orme un cifeau
convexe en languette ronde, tranchant par en bas,
& des deux côtés. Cet outil fert aux charrons à
évider & nettoyer la têtè des trous & mortaifes,
6c quelquefois à agrandir les trous.
G r avo ir ; c’eft une efpèce de marteau, dont un
pan eft rond & plat, & l’autr« pan eft plat 6 c tranchant.
Il fert aux charrons pour couper 6 c fendre
des cercles de fer & d’autres pièces.
Jante ; pièce de bois de charronnage, de deux
à trois pieds de long, courbée, 6 c qui fait partie
du cercle d’une roue..
J antière; ce font quatre morceaux de bois enchâffés
carrément, aux quatre coins defquels font
pofées quatre chevilles qui fervent à embraffer plufieurs
jantes accolées les unes à côté des autres,
pour y percer des mortaifes, après les avoir affu-
jetties des quatre côtés, avec des coins.
Jeumerante ; c’eft 'une petite planche de bois
plat, formant la fix ou huitième partie d’un cercle,
ui fert aux charrons de patron pour faire les jantes
e roues.
Lime en carrelet; c’eft une lime à trois côtés,
de la longueur environ de huit ou dix pouces, emmanchée
avec un morceau de bois d’environ deux
pouces. Elle fert aux charrons pour rendre les dents
de leurs fcies plus aiguës.
Lim qn s; les limons font les deux maîtres brins
d’une charrette , qui font de la longueur de quatorze
ou quinze pieds, fur quatre ou cinq pouces de circonférence
; cela forme en même-temps le fond de
la charrette, & le brancart pour mettre en limon :
ces deux limons font joints enfemble, à la diftance
de cinq pieds, par quatre ou fix éparts, fur lefquels
on pofe les planches du fond. Les limons font troues
en deffus, à la- diftance de fix pouces, pour placer
les roulons des ridelles.
Limons de traverse ; ce font les morceaux de
bois, longs d’environ huit ou dix pieds , dans lefquels
s’enchâffent les roulons par le milieu, & qui
terminent les ridelles par en haut ; il y eu a ordinairement
deux dç chaque côté.
L isoir de d e v a n t ; c’eft un morceau de bois,
long de quatre à cinq pieds,. de l’épaiffeur d’un pied,
qui fert à fupporter le train de devant.
Lisoir de derrière; c’eft une pièce de bois,
de la largeur environ d’un pied, fur deux pieds
d’épaiffeur de ‘cinq pieds de longueur , dont la face,
dedeffous eft creufée pour y faire entrer l’aiffieu des
grandes roues. A la face en dehors font attachés
prefqu’à chaque bout les crics qui portent les fuf-
pentes; & à la face d’en haut, un peu à côté des
crics, font placées les mortaifes pour enchâffer les
moutons.
Ma ill et; ce maillet n’a rien de particulier, &.
fert aux- charrons ppur faire des mortaifes au cifeau.
Manivelle; c'eft la moitié d’un petit aiflieu de
bois rond, dont un bout eft enchaffe dans une petite
flèche, ce qui forme une efpèce d’équerre qui fert
aux charrons pour conduire une petite roue, en
mettant la moitié dudit aiflieu dans le trou du moyeu,
& la pouffant avec la flèche par-tout où ils la veulent
conduire.
Manivelle ; c’eft un petit aiflieu entier, au milieu
duquel eft enchâffé Un petit timon ou flèche de bois,
dont les charrons fe fervent pour conduire deux
petites roues à la fois, en faifant entrer le petit aiflieu
dans les trous pratiqués au milieu des moyeux.
Marteau ( gros) ; c’eft un morceau de fer carré
d’un bout , 6 c plat de l’autre bout qui eft plus
mince 6 c un peu recourbé , fendu par le milieu,
formant une fourchette, au milieu duquel eft un oeil
où fe place un manche affez gros 6c long, de deux
pieds & demi. Les charrons s’en fervent pour chaffer
des chevilles de bois ou de fer.
Marteau ( moyen ) ; c’eft: un marteau dont un
pan eft carré, de la largeur de deux pouces: 1 autre
pan eft plat, fendu & un peu recourbé: au milieu
eft un oeil où fe place le manche qui eft long de dix-
huit pouces, 6 c gros à proportion. Les charrons s’en
fervent pour des ouvrages un peu moins forts.
. Masse ; c’eft un morceau de fer , long de fix
pouces, carré, plat fur les deux pans, au milieu
duquel eft un oeil où fe place un manche affez gros,
& long de deux pieds 6 c demi. Les. charrons s en
fervent pour chaffer les rais dans les mortaifes des
moyeux.
Mesure pour les r a is ; c’eft un morceau de
bois long de deux ou trois pieds, qui eft fait par en
haut comme une croffe, qui fert aux charrons pour
prendre la mefure des rais qu’ils veulent faire, &
les. mettre à la longueur.
Meule; cette meule eft à peu près femblable a
celle des taillandiers, eft montée fur un chaflïs, &
eft mue par une barre de fer faite en manivelle. Elle
fert aux .charrons pour donner le fil 6 c le tranchant
à leurs outils.
Mouillet ; ce font deux jantes affemblées en
dedans, de façon quelles forment un ovale qui fert
aux charrons à pofer les moyeux de roue, quand ils
veulent former les mortaifes pour placer les rais.
Moutons de d e v a n t ; ce font les deux mon-
tans qui fervent pour former le fiège du cocher :
ils font enchâffés dans des mortaiies pratiquées fur
le lifoir de devant,
Moutons de derrière; ce font deux pièces
de-bois qui font enchâffées par en bas dans le lifoir ,
& qui font furmontées par l’entre-toife. Ces trois
pièces affemblées font tant pour l’ornement d’un
carroffe, que pour aider, les domeffiques à monter
derrière, 6c leur fervir de garde-fou.
Moyeu ; c’eft un gros morceau de b.ois d’orme
tourné, 6c fait à peu près comme une olive, au
milieu duquel eft: un trou pour paffer l’aiflieu ; & au
milieu de fa circonférence en dehors., font pratiques
plufieurs trous ou mortaifes pour placer les rais.
Paloniers ; ce font deux morceaux de bois rond ,
de la longueur de deux pieds, qui font attachés avec
de gros liens de cuir, aux extrémités de la vole e, '
6c qui fervent pour atteler les chevaux.
Planche de derrière; c’eft une pièce de bois
longue de cinq pieds, large d’un pied, & épaiffe
d’un pouce, qui fert aux laquais à être derrière le
carroffe. Il y a aufli la petite planche.en croix, qui
fe met deffus le liffoir de derrière, & vient s’appuyer
fur le milieu de la planche de derrière. 11 y a aufli
une pareille grande planche au devant du carroffe ,
derrière le fiège du cocher.
Pl a n e (groffe & petite) ; c’eft un morceau
d’acier ou de fer, de la longueur de deux pieds, 6C
quelquefois moins, dont un côté eft un peu carré
en bande, l’autre côté eft fort tranchant. Il peut
avoir environ deux pouces de large, fur trois à quatre
lignes d’épaiffeur du côté du dos ; les deux bouts
font ronds & plus menus, repliés en dedans en
oreille, quelquefois en dehors, ôc quelquefois droits;*
à ces deux oreilles l’on y met deux petits morceaux
de bois ronds pour fervir de poignée Les charrons
fè fervent communément de cet outil pour polir &
planer leurs ouvrages.
Q uillïer ; efpèce de groffe tarière qui fert au
charron à ouvrir les moyeux des roues, avant que
d’y paffer le tarau.
Ra b a t ; cet outil eft une petite planche carrée,
de la grandeur de trois à quatre pouces , qui eft
percée au milieu d’un trou carré, dans lequel paffe
un morceau de bois long d’un pied & demi, & de
la grofleur en carré du trou qui eft à la planche ; de
façon cependant qu’en cognant, l’on peut faire reculer
ou avancer le morceau de bois carré : le long
de ce morceau de bois , font placées de petites
pointes qui marquent, quand on les paffe fur un
autre morceau de bois.
Les charrons fe fervent de cet outil pour tracer
des lignes droites, de même que les menuifiers fe
fervent du trufquin, dont le rabat eft une efpèce.
R a i s ; ce font les rayons d’une roue de carroffe
qui font enclavés dans le moy eu , 6c qui portent les
jantes.
R anchers ; ce font deux morceaux de bois carré
de la longueur de fix pie'ds , &. de l’épaiffeur de
quatre pouces : ces ranchers fe placent fur le haut
6c fur la queue de la charrette , 6c font afiujettis
deffus les timons avec de fortes chevilles de bois ;
de façon que les bouts de ces ranchers excèdent la