
figures s 8c q. L’un (2) emporte la matière brûlée
avec fa brouette ; l’autre (3) continue enfuite avec
fa hotte. Les fêtes & les dimanches n’interrompent
point ce tra v a ilq u ’on pouffe pendant huit heures
par jour.
Deux hommes prennent la matière brûlée pour
la jetter dans les baquets d’eau ; 8c une douzaine
de petits garçons 8c ae petites filles refont le tas à
l’autre extrémité. C , C , C , C , ôcc. D , D, D , D , ôcc.
font ces baquets.
On a obfervé que les arbres qui font aux environs
des tas du minéral en feu, meurent, 8c que la
fumée qui les tue ne fait point de mal aux hommes.
Les baquets font au nombre de douze, comme on
les Voit fur deux rangées, C , C , C , C , C , C ;
D , D , D , D , D , D ; fix d’un côté, fix d’un autre.
Ils ont chacun feize pieds en carré , fur un pied de
profondeur. Ces douze baquets font féparés par un
efpace dans lequel on en a diftribué trois petits ,
E , E , E , qui ont chacun, fur trois pieds de long,
un pied 8c demi de large, 8c deux pieds de profondeur.
Il y a un petit baquet pour quatre grands.
Quatre des grands ; deux d’un côté C , C , 8c deux
de l’autre D , D , communiquent avec tin petit, E.
L ’ouverture par laquelle les grands baquets communiquent
avec les petits, eft fermée d’un tampon
qu’on peut ôter quand on veut.
Les brouetteurs portent fans ceffe de la matière
du tas dans les grands baquets : ces grands baquets
font pleins d’eau. Ils reçoivent l’eau par le canal F.
Le canal F , prolongé en G , G , G , 8cc. fait le
tour des douze grands baquets : ces grands baquets
ont des ouvertures en H ,H ,H ,ô c c . par lefquelles
ils peuvent recevoir l’eau qui coule dans lé canal
G , G , G , qui les environne.
Quand la matière a trempé pendant vingt-quatre
heures dans grand un baquet C 1, on laiffe couler l’eau
chargée de particules alumineufes diffoutes dans le
petit baquet E , & on la jette de ce petit baquet E
dans le grand D 1 , où elle refte encore à s’éclaircir.
On continue ainfi à remplir les baquets C i ,
C 2, C 3 , &c. 8c les baquets D 1 , D 2 , D 3 , 8cc.
d’eau chargée de parties alumineufes, par le moyen
des petits baquets E , E , E. Ges baquets font tous
faits de bois, de madriers 8c de planches, ÔC le fond
en eft plancheyé.
Quand on préfume que l’eau eft affez éclaircie
dans les grands baquets C 1 , C 2, C3 , & c , D i ,
D 2, D 3 , &c. on en ôte les bouchons, & on la
laiffe couler par le long canal E , E , E , dans un
réfervoir F , qui eft à cinquante toifes de-là. Elle
demeure deux à trois heures dans ce réfervoir ; puis
on la laiffe aller dans un autre réfervoir I , qui eft
à deux cents toifes du réfervoir F , mais de fa même
grandeur : ce dernier réfervoir I , eft derrière les
chaudières.
Quand l’eau du réfervoir I eft claire, on s’en fert ;
fi elle ne l’eft pas, on la laiffe repofer. Quand elle
eft fuffifamment repofée, on la laiffe couler dans les
deux chaudières G , G (bis) ; ces chaudières font de
plomb, & font affifes fur les fourneauxH, H, H (bis).
Les efcaliers qui conduifent fut: les fourneaux vers
les chaudières , font indiques par K , K j lus cendriers
, par L , L ; & lés portes des fourneaux, par
lefquelles on jette la houille , font déftgnées par
M ,M . 1 1 .
L’eau introduite dans les chaudières G , G (Æw),
y refte vingt-quatre heures ; on remplit ces chaudières
à mefure que l’eau y diminue , non de 1 eau
du réfervoir I qui eft derrière elle, mais d’une autre
dont il fera parlé tout à l’heure.
Quand on s’apperçoit que la matière contenue
dans les chaudières G , G (bis) eft cuite, ce que 1 on
reconnoît à fa tranfparence 8c à fon écume blanche ,
on la renvoie, foit par un canal, foit autrement des
chaudières G , G (bis) , dans huit cuves M , M ,
M , M, ôcc. oh elle refte pendant trois jours.
Au bout de trois jours, on prend avec des écopes
l’eau qui lui fumage dans les cuves M , M , M ,
M , &c. on la jette fur les canaux r , r , r , r , qui
la conduifent dans les cuves p ,p , oh il ne refte plus
qu’un fédiment qu’on prend avec des féaux , 8c
qu’on remet dans les deux chaudières du milieu ou
d’affinage n 9 n. A mefure que la matière diminue
dans les chaudières n , n9 on les remplit avec d autre
eau claire.
Quand la matière tirée des chaudières M , M „ M ,
en une efpèce de pâte & portée dans les chaudières
d’affinage. n9 n9 eft ëntièrement fondue ou dïffoute,
on la décharge par un petit canal dans les tonneaux
o9 0, 0, 0 9 oh elle criftallife.
Les chaudières G , G (bis) , ont cinq pieds de
largeur, deux 8c demi de hauteur du cote du bouchon
; de l’autre côté, deux pieds, 8c neuf pieds de
longueur. Les tonneaux 0,0, 0, 0 , ont trois pieds
de diamètre, fur fix de hauteur. On laiffe la matière
dans les tonneaux pendant neuf jours en automne, 6c
pendant douze jours en hiver fans y toucher , crainte
de tout gâter. Le tonneau tient deux mille cinq
cents.
Quant aux chaudières G , G (bis) , qu’on appelle
chaudières à éclaircir, on les remplit à mefure que
l’eau y diminue , avec de l’eau-mère. On entend
par eau-mère , celle qui s’élève à la furface des cuves
M , M , M , ÔCc. pendant que l’eau y féjourne. On
prend cette eau dans les cuves p ; p , avec des féaux,
8c on la renvoie , félon le befoin des cuves p 9p 9
dans les chaudières à éclaircir, G ,G (bis). C’eft ce
que font les deux fig. 1 , 2 (bis) , dont l’une prend
dans la cuve p 9 8c l’autre jette fur les canaux de
renvoi q , q , q , qui fe rendent aux deux chaudières
à éclaircir, G , G (bis) , qu’on entretient toujours
avec moitié de l’eau des cuves p» p 9 8c moitié.de
l’eau du réfervoir I.
Les fours font de la longueur de la chaudière :
leur hauteur eft coupée en deux par un grillage
dont les barres ont trois pouces d’écariffage 6c cinq
pieds de longueur ; il y en a cinq en longueur 6c
trois en travers. Ce grillage ne s’étend qu’à la moitié
de la capacité du four ; c’eft fur lui qu’on met la
houille; il faut, toutes les vingt-quatre heures, deux
tombereaux de houille pour les quatre fourneaux.
Ces tombereaux ont fix pieds de long, fur trois de
large 6c trois de haut.
Il eft bon d’obferver que les chaudières étant de
plomb, il faut qu’elles (oient garanties de l’aélion
direéle du feu par quelque rempart ; ce rempart eft
une grande plaque de fonte d’un pouce d’épaiffeur,
H , H , H (bis) , qui couvre le deflus des fourneaux.
La compofition chimique de l’alun, fe s qualités
naturelles , 6c fes propriétés médicinales , appartiennent
pour l’examen à d’autres ouvrages. Il nous
fuffit d’ajouter dans ce DiéHonnaire , confacréaux
A r t s , que l’alun eft un des principaux ingrédiens
des teintures ôc des couleurs , dont il augmente
beaucoup l’intenfité 6c l’éclat. Il fert à affermir la
couleur fur l’étoffe , ôc il a en cette occafion le
même ufage que l’eau gommée 6c les huiles vif-
queufes. Il difpofe auffi les étoffes à prendre la couleur
; 6c il lui donne plus de brillant 6c de netteté ,
comme' on le voit fur-tout dans la cochenille & la
graine d’écarlate.
Cet effet de l’alun femble être dû à fa qualité
aftringente, par le moyen de laquelle il bride Jes
particules les plus fines des couleurs, les retient
enfemble, 6c les empêche de s’évaporer.
C ’eft aufli cette qualité aftringente qui empêche
le papier qui a été trempé dans l’eau alumineufe, de
boire lorfqu’on écrit deffus.
L’alun a encore la propriété de clarifier les liqueurs.
Un peu d’alun jetté dans une liqueur, la clarifie de
façon qu’on n’eft pas obligé de la filtrer.
L’alun clarifie même l'encre.
On emploie l’alun dans les fabriques de fucre 9
pour le clarifier.
Ceux qui font profeffion de deffaler de la morue,
fe fervent auffi d'alun.
Les anatomiftes ôc les naturaliftes mettent quelquefois
de l’alun dans la liqueur fpiritueufe où il*
veulent conferver des animaux. Cet alun fert, dit-on t
à empêcher les couleurs de fe détruire.
On purifie l’alun, comme la plupart des autres fels,
par la diffolution, la filtration 6c la criftallifation.
On prend de l’alun de Rome, ou tout autre ; on
le fait fondre dans de l’eau bouillante après l’avoir
côncaffé ; on filtre la diffolution; on en fait évaporer
une partie , 6c on le porte dans un lieu frais, où
l’alun fe forme en criftaux, qu’on retire de l’eau 6c
qu’on fait fécher. C ’eft de l’alun purifié.
L’alun entre dans différens cofmétiques 8c dans
plufieurs compofitions pour nettoyer les dents.
L’alun fucré eft une compofition d’alun ordinaire ,
d’eau rofe 8c de blancs d’oeufs cuits enfemble en
confiftance de pâte , à laquelle on donne enfuite la
forme qu’on veut. Etant refroidie, elle devient dure
comme de la pierre. On l’emploie comme cofmé-
tique pour donner plus de fermeté 6c de blancheur
à la peau.
V O C A B U L A I R E .
*A.FFiNAge ; c’eft le procédé par lequel on purifie
une fubftance.
Alun , fel criftallifable , compofé d’acide vitrio-
lique uni à une terre argiileufe.
Alun de glace ; fel tiré des matières pyriteufes,
6c formé en maffe comme un glaçon.
Alun de roche ; fel également tiré des pyrites,
6c formé en maffe comme une pierre. L’alun de glace
ôc l’alun de roche font les mêmes , fous deux dénominations
différentes.
Alun de plume , efpèce d’alun naturel qui fe
trouve criftallife dans des grottes où paffent des eaux
minérales alumineufes, dont la criftallifation eft fem-
Elable aux barbes d’une plume.
Alun de Rome efpèce d’alun très-pur, qu’on
retire d’une pierre dure à Civita-Vecchia, à quatorze
lieues de Rome.
Alun factice ; c’eft l’alun travaillé ôc criftallifé
par les procédés de l’art.
Alun naturel, celui qui fe trouve tout criftallifé
dans la mine»
Alun sucré ; c’eft un alun compofé avec de l’eau
rofe ôc des blancs d’oeufs pour en faire un cofmétique.
Alumineux , ce qui contient de l’alun, ou qui
participe de la nature de ce fel.
Aluminière; c’eft lamine Ôc l’atelier où l’on
travaille l’alun.
Aluner ; c’eft faire tremper une étoffe dans
l’alun,-ou la mettre au bain d’alun.
Bure ; excavation en forme de puits, qui eft faite
de fa furface de la terre dans l’intérieur de la mine.
Cristallisation ; c’eft l’arrangement des parties
d’un fel, de manière qu’elles forment une maffe
de figure régulière ôc tranfparente comme le criftal
naturel.
Eau mère ; c’eft, dans la criftallifation, l’eau ou la
liqueur furabondante qui refufe de donner des criftaux.
E n g i n ; machine établie pour mouvoir les
pompes.
Pyrites , ou matières et pierres pyriteuses.
Ce font des fubftances métalliques unies à une terre
minéralifée par le foufre ou par l’arfeniç.