
limes de diamètre; & au deffus de fix lignes, ç ’eft
la moitié d'épaiffeur qu’il faut donner.
On a quatre baguettes pour charger un je t , premièrement
; l’une qui foit un peu percee pour loger
la pointe du culot, & pour frapper B H B b
à vide, afin d’unir les plis de 1 étranglement, &.trois
autres baguettes de longueur inégale, dont onchan0e
à t Z décharger les jets , on remplit le vide
de l’étranglement avec une groffe corde liée autour.
Chaque charge ne doit occuper que la hauteur d un
demi-diamètre extérieur du cartouche , étant fou
lée & même d’un tiers , lorfque le jet eft gros.
Plus il eft chargé à petites charges, moins il rilque
^LeTIets* de feu doivent être frappés modérément
de quinze à vingt coups, depuis les plus petits jusqu'aux
plus gros , avec un maillet moins fort que
celui dont on fie fert pour les fufees volantes du meme
diamètre. . • -
Les iets étant chargés, on les ferme avec un
tampon ; ou l’on r e M l e le carton fur la compofition
, pour contre-balancer la force du feu. ..
Les iets que l’on charge pour les foleils tournans,
ou pour les pots à aigrettes, ne doivent point etre
fermés; il faut les charger julquau bout, afin que
le feupuiffe fe communiquer de l’un a 1 autre , ou a
1 Avant de les amorcer, on doit les engorger avec
de la compofition dont ils font chargés, ou meme
avec de la compofition plus lente.
• Eneorx'r un je t , c’eft remplir de compofition e
trou de la gorge, dans lequel on la preffe .avec la
. pointe du culot S’il n’étoit pas rempli, le cartouche
POQu°andCr.eJ e^ts font longs & gros leur gorge
brÛleroit avant qu’ils euffent achevé leur effet, fi
on ne la garantiffoit en mettant une charge de terre
glaife en poudre, avant la compofition. Cette terre
étant foulée devient fort dure, & empeche 1 ad,on
du feu. La pointe du culot y conferve une communication.
La communication de deux jets d artifice
fe fait encore en les accouplant, comme dans
k { f s t ê t s ainfi préparés avec la terre, pouffent
leur feu beaucoup plus haut, parce que le trou ne
s’élargit point ; mais auffi, à raifon de la petiteffe du
trou & de l’aftion plus violente du feu , le cartouche
doit être plus fort.
On donne communément de largeur au trou ,
le quart du diamètre intérieur du.cartouche, iSc
un tiers lorfque le jet eft gros* I , ,
Quelquefois on perce les fufées urnes de deux
trous près de la gorge, pour leur faire jeter du
feu par trois endroits à-la-fois. Ces fufees foi» un
très-bel effet en feu Chinois, & font propres a la
décoration. ,
Quand on charge des jets un peu gros en brillant,
il eft à propos de mettre la première charge
enfeu commun. On a obfervé qu étant charges ainfi,
ils font moins fujets à crever. Voyez fig. 123, un jet
ou gerbe en brillant.
Les jets étant chargés 6c engorgés, il faut les
amorcer comme les autres fufées. Leur pofition per-
péndiculaire , inclinée ou horizontale, en varie les
effets. Un affemblage de jets pofés perpendiculairement,
forme une groffe gerbe. Plufteurs gros jets
placés horizontalement, forment, une nappe de feu.
Ces jets ne doivent pas être étranglés pour faire
la nappe de feu, foit qu’ils foient chargés en brillant
ou en feu commun. •
La fig. 126 repréfente des jets d’artifice difpofés en
fpirale.
On figure des pyramides de feu en difpoiant des
jets les uns au deffus des autres1, fur une légère charpente
qui en a la forme, & qui fe termine par un feul
je t, auquel ayant donné feu, il fe communiquera
par des étoupilles à tous les autres jets. On fait
tenir les jets deffus la charpente, foit en y perçant
des trous dans lesquels on les colle, foit en les attachant
contre avec de la ficelle , fur laquelle on
met un peu de colle , pour empêcher la ligature
de fe relâcher.
On peut auffi faire jeter fucceffivement différentes
efpèces de feu aux jets, en les chargeant de diverfes
compofitions, pour en former foit des foleils fixes
ou tournans, foit d’autres artifices.
Le feu brillant s’élève fort haut, Ôc eft propre,
par la petiteffe ôc le brillant de fes parties, à re-
préfenter en feu des jets Ôc des cafcades de feu.
Voici les compofitions que l’on emploie le plus
ordinairement.
Compofition pour jets de dix lignés de diamètre intérieur.
M a tiè r e s .
F e u 1
b r illa n t.
F e u
com m u n .
F e u .
a n c ien .
F e ù
n o u v e a u .
F e u
blanc.
liv.on.gr. liv.on.gr. liv.on.gr. liv.on.gr. liv.àn.gr
S a lp ê tr e . . 1
P o u f f ie r .. . 1 I 4 1 _
S o u fre . . . 3
C h a r b o n ... 4 5 4
L im a ille de
m o y e n n e
g ro ffe u r. 5
11 raut proportionner ia gruucwi ^
la groffeur des jets. On en met fix onces lorfqu’elle
eft fort groffe, ôc feulement quatre onces lor/qu’elle
eft petite.
Compofitions Chinoifes, propres aux jets de cinq lignes
de diamètre intérieur & au dejfous.
M a t i è r e s .
Pour Jets
de 5 lig.
Pour Jets
de 4 lig.
PourJets
de 3 lig.
liv. on.gr. llv. on.gr. liv. on. gr.
Pouffier. . . . 8 X I
Salpêtre. . . . I 8
Soufre. . . . 3 4 3
Charbon. . . ,2. 2 I
Sable du Ier.
ordre» | • 8 8 6
Après avoir pefé les matières des compofitions
Chinoifes, on, paffe trois fois au tamis de crin le
charbon avec le falpêtre, pour les bien mélanger;
on humeéte un peu le fable avec de la bonne eau-
de-vie , pour que le foufre s’y attache. On les mêlé
enfemble ; enfuite on répand le fable foufre fur le
falpêtre ôc le charbon, ôc on mélange le tout en
l’épanchant fur une table avec l’écrêmdire.
Un foleïl fixe eft un affemblage de jets chargés
en brillant ou en feu Chinois , difpofés autour d’un
centre ou moyeu , en forme de rayons, qui, par
le moyen d’une étoupille de communication, prennent
feu à-la-fois, ôc répandent une lumière très-
éclatante.
Pour établir un foleil fixe, on tourne un rouleau
ou moyeu de bois , d’un diamètre à pouvoir divifer
la' circonférence en autant de parties que l’on veut
y placer de jets ; on lui donne d’épaiffeur trois fois
leur diamètre ; on le perce au milieu d’un trou carré,
pour le pofer, lorfqu’il eft garni, fur une barre de
bois ou de fer, dans laquelle il eft retenu par une
clavette; on perce enfuite fur la circonférence, les
trous dans lefquels les jets doivent être plaçés à
égale diftance , & de façon qu’ils tendent tous au
même centre. On leur donne de profondeur un diamètre
des jets. Voyezfig. pi & py.
Le nombre des jets dont on forme un foleil n’eft
point déterminé ; il en faut au moins huit ou neuf ;
le nombre le plus ordinaire eft de douze.
Lorfque les jets ont été collés Ôc placés dans les
trous , on pofe une étoupille de communication
renfermée dans un porte-feu d’un jet à l ’autre fur
leur gorge, & on l’arrête deffus avec de l’amorce.
On couvre les jointures avec du papier brouillard
collé , qui enveloppe ôc fait joindre les bouts des
porte-feux avec la gorge de chaque je t, de forte que
le feu ne puiffe s’y introduire qu’en déchirant le
papier lorfqu’on voudra le faire partir.'
Voulez-vous avoir un foleilfixe, à plufieurs reprifes;
prenez un cylindre de bois d’un diamètre proportionné
au nombre des jets que vous voulez placer
autour , & qui ait affez de longueur pour tenir autant
de rangs de foleils que vous voulez y en mettre, en
laiffant au moins deux pouces d’intervalle entre
chaque rang. Ainfi , en fuppofant qu’il foit à trois
rangs, ayant percé les trous & placé les jets dedans,
garniffez chaque rang de porte - feu d’une gorge à
1 autre. Comme leur effet eft que le premier , un
peu avant de finir , donne feu au fécond , & le
fécond au troifièmé, de manière qu’il ne paroiffe
aucune interruption, afin de faire cette coçnmuni-
càtion, percez , avec un poinçon-à arrêt, deux de
ces jets du premier rang, oppofés l’un à l’autre, à
?ne % ne °u deux au deffus du cylindre ; donnez
Jour avec le même poinçon au bonnetage de deux
du fécond rang les plus proches des premiers ;
mettez du pouffier dans le trou ; collez-y une étou-
pule a chacun, qui foit renfermée dans un porte-feu,
oi qui communique du premier au fécond rang. ÔC
oe meme du fécond au troifièmé»
On obtient un effet plus sûr & plus prompt en
mettant à chaque rang deux porte-feux qui communiquent
en même temps en deux endroits oppo-
fes ; apres qu ils font placés , on les joint aux jets
avec du papier collé..
On forme des foleils fixes avec de petits jets qui
donnent beaucoup d’agrément. En voici le procédé :
prenez un cylindre de bois; faites-y deux-rangs de
trous, l’un pour y placer douze jets de huit a neuf
lignes , l’autre , pour en pofer trente de quatre à cinq
lignes , le tout chargé en brillant ; obfervant d’employer
pour les petits-de la limaille la plus fine.
Placez enfuite des étoupilles d’un jet à l’autre, &
collez deux porte-feux dans deux endroits oppofés ,
pour communiquer le feu de la gorge des petits à
celle des gros, ÔC aux deux rangs en même temps.
Ces petits jets garniront l’intervalle qui fe trouve
entre chacun des gros jets : ils répandront un feu.
, clair qui donnera un éclat très-vif au foleil.
Si les g ros jets ont douze diamètres de hauteur, il
faut obferver les mêmes proportions pour les petits
jets ; alors les uns ôc les autres auront la même
durée , ce qui eft néceffaire pour le bel effet du feu.
Le grand foleil brillant. & fixe appelé gloire, eft une
pièce effentielle dans le fpe&açle «de l'artifice. Pour,
le compofer , ayez une roue de fer à quatre cerclés ,
dont le premier foit de huit pouces de diamètre, le
fécond, de deux pieds, le troifièmé, de trois pieds
quatre pouces , le quatrième, de quatre pieds huit
pouces ; ces quatre cercles , éloignés les uns des
autres de huit pouces. Chargez quarante-huit jets de
vingt pouces de long ; liez-en douze par le milieu
fur le fécond cercle, par la gorge fur le troifièmé ,
par l’extrémité oppofée fur le plus petit cercle, 6c
tous ces jets à égale diftance entre eux.
Liez de même douze jets par le milieu fur le troi-
fième cercle , par la gorge fur le quatrième , par
l’extrémité oppofée fur le fécond ; attachez enfuite
les vingt-quatre autres jets par en bas fur- le troi-
• fième cercle 6c par le milieu fur le quatrième. Obfer-
vez que-tous ces jets foient à une diftance égale
6c dans le milieu de l’efpaçe qui fe trouve entre les
rayons formés par les jets inférieurs. Voyez figures
78 ôc pp.
Garniffez les trois rangs de porte-feux d’un jet 3.
l’autre ; placez-en deux qui communiquent le feu de"
gorge en £ôrge du premier au fécond rang , 6c
quatre autres du fécond au troifièmé , afin que le
tout prenne feu en même temps. Ayez attention à
les attacher- avec de bonne ficelle ; 6c en liant la
partie d’en bas, de la paffer deux ou trois fois par
deffous le je t , de manière qu’elle le foutienne 6c
l’empêche de reculer. Il faut en outre coller cette
ficelle avec de la colle forte.
Ce foleil doit occuper la façade d’un grand feu.
On peut en faire de plus grands ou de plus p e tits ,.
d’après la defeription que nous venons de faire. On
en conftruit jufqu’à trente pieds de diamètre, en y
ajoutant des cercles.
On fait un foleil fans centre x en le composant de