
vron fupérieur : d’un autre côté, l’inférieur réfifte par
fa pefanteur à l’effort du fupérieur , il a auffi fon bras
de levier par rapport au même point fixe ; car fon
centre de gravité , où réfide toute fa force pour rélifter
, lui donne aufli une diftance à l’égard de ce
point, & par conféquent une énergie de même nature
que l’autre. Après cela, ce n’eft plus l’affaire que
de l’algèbre & du calcul, de trouver les expreflions
des efforts & de leurs bras de leviers, & de prendre
les deux énergies pour égales, puifqu’elles doivent
l’être dans le cas de l’équilibre cherché. Hifl. de P Acad,
des Scie ne. année 1731.
La panne de brifis eft donc celle qui foutient le pied
des chevrons à'l’endroit où le comble eft brifé, & qui
^reçoit les chevrons du brifis, comme dans les combles
£n manfarde ou combles brifés.
Poutre ; groffe pièce de bois qui entre dans un bâtiment
, & qui foutient les travées des planchers. Il
y en a de différentes longueurs & groffeurs : celles qui
font en mur mitoyen doivent, fuivant la coutume
de Paris, article 208, porter plutôt dans toute l’épaif-
leu^ du mur, à deux ou trois pouces près, qu’à moitié,
a moins qu’elles ne foient dire&ement oppofées à celles
du voifin. En ce cas, elles ne peuvent porter que dans
la moitié du mur; & on-foulage leurs portées, de
chaque côté, par des corbeaux de pierre, en mettant
line table de plomb entre les deux bouts, pour empêcher
qu’elles ne s’échauffent & ne fe corrompent.
On ne fe fert guère dans lesplanchers de ces poutres,
mais de folives paffantes qui fe pofent fur les murs.
Voilà ce que nous ont appris fur les poutres les
maîtres dans l’art de bâtir. Les autres connoiffances
qu on a touchant les poutres, font dues aux phyficiens.
-Oes connoiffances concernent l’effort dont celles de
'différentes longueurs font capables. Nous allons ex,-
pofer ici ce que MM. Couplet, Bernoulli & Parent ;
ont d écouvert.
i°. La réfiftance totale de chaque poutre eft le produit
de fa bafe par fa hauteur. 20. Si les bafes de deux
poutres font égales en longueur, quoique les longueurs
Sl largeurs en foient inégales, leur réfiftance fera
comme leur hauteur. D’où il fuit qu’une poutre pofée
de champ, ou fur le plus petit côté de fa bafe, réfif-
tera plus que pofée fur le plat, & cela en raifon de
"excès de hauteur que cette première fituation lui
donnera fur la fécondé. On fera fans doute furpris
après cela , qu’on pofe les poutres fur le plat dans les
fcâtimens: mais comme il eft important qu’elles aient
«ne certaine afliette, on préfère cette fituation, parce
qu’elle eft plus convenable que l’autre. 30. Si la fomme
des côtés des bafes de deux poutres eft égale, que ces
côtés aient, par exemple, 12 & 12, ou 11 & 13 , ou
10 & 14, ou 9 & 15 , &c. de forte que la fomme foit
toujours de 24 pouces , & que les poutres foient toujours
pofées de champ , on trouve en fuivant cette
«fpece de fuite, que dans la première poutre qui auroit
12 & 12, la réfiftance eft 1728 , & la folidité 144 ;
ce qui donne le rapport de la réfiftance à la folidité ou
pelanteur, comme 12 à 1. Ainfi, en fefervantde
l a dernière pautre qui a u r o i t i & » 3 la r é f i f t a n c e feroit
^29, & la folidité 23. Par conféquent la première
poutre, qui feroit quarrée , auroit, par rapport à fa
pefanteur, près de deux fois moins de force , c’eft-à-
dire, de réfiftance que la dernière. Et dans les poutres
moyennes, cette réfiftance comparée à fa pefanteur,
iroit toujours en augmentant depuis la première juf-
qu’à la dernière : c’eft ce qu’on va voir dans la table
luivante. On peut confulter auffi à ce fujet les Mb
moires de VAcadémie royale des Sciences de tyoy &
de 1708, & le Taité de la Charpenterie & des bois de
toute ejpèce, par M. Mathias Méfange.
Table du rapport de la force des poutres à leur folidité,
Dimenfion des Exprefiion de la force Exprefiion de la
poutres. ouréfiftance. folidité.
L a rg e u r . H a u te u r .
pouces.■ pouces.
12 1 2 1 7 2 8 * 4 4
1 1 J3 18 5 9 1 4 3
10 * 4 i9 6 0 14O
9 J 5 2025 I 2 Ç
' 8 J S 2048 12 8
7 *7 2023 1 1 9
, 6 18 1 9 4 4 I0 8
5 1805 9 5
4 20 1600 80
3 21 132 3 <s3
2 22 968 4 4
1 23 529 "2 3
Poutre armée; c’eft une p outre fur laquelle font af-
femblées deux décharges en à-bouts, avec une clé,
retenues par des liens de fer. Cela fe pratique quand
on veut faire porter à faux un mur.dé refend, ou lorf*
que le plancher eft d’une fi grande étendue , qu’on eft
obligé de fe fervir de cet expédient, pour îoulager
la portée de la poutre, en faifant un faux plancher
par deffus l’armatüre.
La poutrefeuillèe eft celle qui a des feuillures ou des
entailles, pour porter par cet encaftrement le bout
des folives.
La poutre quarderonnèe ; poutre fur les arêtes de laquelle
on a pouffé un quart de rond, une doucine
ou quelque autre moulure entre deux filets ; ce qui
fe fait plutôt pour ôter la flache, que pour ornement.
La poutrelle, petite poutre de 10à 12 pouces, qui
fert principalement à porter un médiocre plancher.
La'[olive ; pièce de bois, de brin ou de feiage, qui
fert à former les planchers ; il y en ^a de plufieurs
groffeurs , félon la longueur de leur portée. Les
moindres folives font de 5 à 7 pouces de gros ; pour
les travées depuis 9 jufqu’à 15 pieds. Les folives de
15. pieds ont 6 pouces fur 8 ; celles de 21 pieds ont
8 pouces fur 10 ; celles de 24 pieds, 9 pouces fur n;
& celles de 27 pieds, 10 pouces fur 12 ; cespropor-
tions font générales dans toutes les[olives. Dans les
[olives ordinaires & celles d’enchevêtures, elles ne
font pas touf-à-fait les mêmes*, comme on le vers#
dans la table fuivante*
fable des dimenjîons des folives eu égard à leur
longueur.
folives d’enchevêture-. folives ordinaires.
longueur, .largeur, hauteur. largeur, hauteur.
6 pieds. 5 pouc. 7 pouc. 4 pouc. 5 pouc.
9 6 7 ' 4 6
,12 6 8 5 7
15 8 v 9 6 7
18 9 1 0 6 8
2-1 10 1 1 7 8
24 11 12 8 * 9
Les [olives d’une grande portée doivent? être liées
enfemble avec des liernes entaillées & pofées en
travers par deffus, ou avec des étréfillons entre chacune.
Selon la coutume de Paris , article 206, il n’y
a que les [olives d’enchevêture qu’on peut mettre dans
un mur mitoyen , & dans un mur même non mitoyen
; mais elles doivent porter fur des fablières. On
les pofe de champ, & à diftances égales à leur hauteur
; ce qui donne beaucoup de grâce à leur intervalle.
Le mot de [olives vient du mot[olum , plancher.
Solive de brin ; [olive qui eft de toute la longueur
d’un arbre équàrri.
Solive defeiage; [olive qui eft débitée dans un gros
arbre, fuivant fa longueur.
Des pans de bois. On appelle pan de bois l’union
de toutes les pièces de charpente qui compofent la
façade d un bâtiment : ce genre de bâtir occupe à la
vérité beaucoup moins de place qu’une maçonnerie
en pierre ou en moilons, chofe fort avantageufe
dans les endroits où le terrain eft petit & fort cher ;
mais en récompenfe il eft plus fujet aux incendies,
& n’eft pas, à beaucoup près, fi propre ni fi durable,
Il en eft de deux fortes ; les uns appelés à bois appa-
ttoSifoxit ceux dont les bois font à découvert, &
fans être enduits de plâtre : les autres appelés à bois
recouverts, font ceux dont les bois font lattés & en-
iduits.de plâtre par deffus: eeux-ci peuvent devenir
|Un peu plus propres, & fufceptibles de décoration,
; ayant en dehors une apparence de maçonnerie, &
I pouvant par conféquent recevoir de nouvelles plin-
1 thés, corniches & autres membres d’arçhiteéfure &
de fculpture : les uns & les autres commencent quel?»
quefois au premier étage , fig. 32 & y?, planche II.
étant appuyés fur un mur de maçonnerie a, f ig. 32,
ou fur des piliers de bois ou de pierre a, fig. 33 , ou
iur de la maçonnerie a , & des poteaux B , fig. 33 ,
Çou!‘ e” faîre des boutiques, & quelquefois au rez-
e-chauffée,j?g.54,£j- & 36 \ mais toujours appuyé
, ^ un maflif a, même fig. fervant de retraite, &
ce «t pour préferver le bois de l’humidité du terrain,
quunfailliblement le pourriroit en fort peu de temps.
Les anciens les diftinguoient de trois manières dif-
-er ,ntes: la première , fig. 32 , qu’iisappeloient/mp/c,
oit un compofé de plufieurs pièces de bois b pofées
«bout, & p erp en d icu la irem en t affçjid jléesà tqa&n
& mortaife pair en haut, & par en bas dans d’aut. es
pièces de bois plus fortes c qui les traverfoient ; les
extrémités etoient foutenues par d’autres d plus fortes
; & pour empecher que le tout ne s’inclinât d’un
côté ou d’un autre, on en plaçoit d’autres c diagonalement
oppofées entr’elles, que l’on appelle proprement
guêtres ou décharge, parce qu’elles fervent 3
décharger les pièces fupérieures d’une partie de leut
poids. Si l’on pratiquoit des ouvertures, comme pou»
des croifées, on fupprimoit deux ou trois de ces
pièces de bois b, on en plaçoit une autre h en travers
appelée traverfe, & à la hauteur qu’on vouloit faire?
l’appui, affemblée à tenon & mortaife dans celles f
appelées poteaux des croifées, foutenues par d’autres l
placées perpendiculairement, & affemblées auffi à
tenon & mortaife haut & bas.
La deuxième manière k , même figure, étoit nommée
à lofange entrelacé : c’étoit plufieurs pièces de?
bois k entrelacées diagonalement, formant des lo~
fanges , & entaillées l’une dans l’autre, moitié pan
moitié, c’eft-à-dire, chacune de la moitié de fort
épaiffeur à tenon & à mortaife dans les pièces fupé*
rieuresfc& inférieures c9 dans celles des extrémités dy
& dans les poteaux des croifées f.
La troifième manière, fig. 33 , étoit appelée SL
brin de fougère : c’étoit plufieurs potelets b difpofés
diagonalement, & affemblés à tenon & mortaife dans
les intervalles de plufieurs poteaux c d pofés perpendiculairement
, dont quelques-uns d fervoient aux.
croifées, reffemblans en quelque forte à des branches
de fougère, dont les potelets repréfentent les
brins. Quoique tous ces potelets fiffent chacun pref-^
que l’office de décharge, on ne laiffoit pas que d’ew
placer en e qui foutenoient en même temps les affem-
blages.
Chacun des pans de bois que nous venons de voir,,
étoit quelquefois furmonté d’une efpèce d’attique
compofée de plufieurs poteaux [ pofés à-plomb, entretenus
par plufieurs pièces de bois g , difpofés e*
croix de faint-André. #
Si les pans de bois , fig. J4, ne font pas des plus
modernes, ils n’en font pas moins folides; on en voit
encore plufieurs de cette façon fur le pont Notre-
Dame à Paris, & ailleurs : il eft vrai qu’ils emploient
beaucoup de bois : c’eft à quoi l’on a remédié dans
les modernes 9fig. 3 y &36, en les faifant plus à claire-
voie , ou plus écartés les uns des autres afin de leiir,
donner plus de jeu.
La figure 34 repréfente un pan de bois appuyé fur
un maflif ou petit mur a d’environ dix-huit pouces
d’épaiffeur , qui, comme nous l’avons vu-, fert à empêcher
les pièces de bois les plus proches de la terril
de fe pourrir, b eft une pièce de bois d’environ un
pied de groffeur , appelhefablière, pofée fur le milieu
du maflif a , fur laquelle pofe tout le pan de bois.
C font de gros poteaux d’environ douze à 15 pouces
de groffeur, appelés maîtres poteaux, parce qu’ils
entretiennent, de diftance en diftance , l’affemblage
de tous les autres, de e. font d’autres fablières affem-
bléçs pa? chaque bout à tq$on & mortaife dans Ie$'