
-compofé d’une portion elliptique & d’une autre
portion parabolique. On introduit fa bouche dans
I2 foyer de l’ellipfe d’où partent les rayons fonores
qui réfléchiflent contre les parois-., & fe réunifient
enfuite à l’autre foyer de la parabole. Lorfqu’on ne
veut avoir qu’une courte trompette parlante, il fuffit
- de. lui donner une figure parabolique/ Voyez un
porte-voix, fig. 2 4 de la planche IV .
La .fig.' 23: d e la planche IV repréfente un cornet
a c o u f t iq u e , infiniment à l’ufage de ceux qui ont l’oreille
dure. Le fon fe conferve dans ces inftrumens,
parce qu’en traverfant leurs parois il ne peut fe
répandre circuiairement ; & le fon ainfi ramafle ,
frappe l’organe avec plus de force : on peut encore
augmenter, l’effet du fon, .en donnant aux tuyaux
une. formé en partie parabolique , parce que le fon
eft réfléchi & comme ramafle en un feul point
appelle foyer, où l ’oreille eft placée.
Voilà ce qui concerne les arts des trois cjafles
de chaudronniers-grojjiersy planeurs , faifeurs d'inflru-
rttens. Le vocabulaire qui fuit cet article achèvera
de donner une connoiflance fufüfante de leurs opérations.
On donne en quelques endroits le nom de chaudronniers
au f i f f l e t à ces ouvriers d’Auvergne qui
courent la province & qui vont dans les rues de la
ville achetant & -revendant beaucoup de vieux cuivre,
& qui en emploient peu de neuf. Ils ont été ainfi
nommés d’un fifflet à l'antique, compofé de fept
tuyaux inégaux , qu’on appelle encore fifflet de
chaudronnier , & tel que celui qui eft attribué au
dieu Pan. Au lieu de crier dans les rues, les chaudronniers
ambulans fe fervoient autrefois de ce fifflet
pour avertir de l.eur paflage. Ces chaudronniers
errans portent ordinairement leur bagage fur leur
dos , dans une drouine ou fac de peau. Us courent les
petites villes & les villages, pour racommoder _le.s
uftenfiles & batteries de cuifme en cuivre ou en
fer. Ceux qui vendent du .neuf, ont des, chevaux
chargés de grands paniers d’ofier , où ils mettent
leurs marchandifes & leurs outils.
Il eft défendu à tous ces chaudronniers forains de
fiffler 6c de racommoder aucun ouvrage de chaudronnerie
à Paris , & dans toutes les villes du
royaume où les chaudronniers font établis en corps
de jurande ; mais ils courent les.inventaires où l’on
vend de la batterie de cuifine ; ils -s’aflbcient plufieurs
«nfemble, 6c ils achètent en commun, puis ils fe
lotiflent entre eux les uftenfiles qu’ils ont achetés.
Dans les anciennes ordonnances , 6c encore dans
quelques pays, les chaudronniers font appelés dïnan-
diers , à caufe de la dinanderie ou marchandife de
cuivre ouvré , comme chaudières , chaudron , &
autres uftenfiles qui ont pris ce nom de la ville de
Dinand, dans l’état de Lï 'ege , où il fe fabrique quantité
de chaudronnerie, 6c dont ilfe fait des envois
confidérables dans prefque toute l’Europe.
La communauté des maîtres chaudronniers de Paris
avoit des ftatuts bien avant le règne,de Charles V f :
ç ’çft fous ce règne qu’en ayant demandé la;réfor-»
mation 8c augmentation au prévôt de Paris & autres
officiers , -elles leur furent accordées par une ordon*
nance du 12 oélobre 1426.
Ces ftatuts furent confirmés 8c augmentés d’un
nouvel article par lettres-patentes de Charles VIII,
du mois de Septembre 1484 , 8c par d’autres de
Louis XII, du mois d’août 1514.
Suivant ces. ftatuts , des quatre jurés qui ont foin
des affaires de la communauté, & qui font les vifites
chez les maîtres , deux font élus chaque année ,
de forte qu’ils reftent chacun deux ans en charge.
Les maîtres peuvent' avoir jufqu’à deux apprentis,
qu’ils ne peuvent obliger pour moins de fix ans , 8c
• il faut un chef-d’oeuvre pour être reçu maître.
Les deux courtiers de la communauté font, élus
à la pluralité des voix , & font tenus d’avertir les
maîtres de l’arrivée des marchands forains. Ils ne
peuvent être marchands 8c courtiers , c’eft-à-dire,
rien acheter pour eux defdites marchandifes.
Enfin , il eft défendu à tous marchands forains &
autres , s’ils ne font maîtres de la communauté , de
vendre, débiter , diftribuer dans la ville & les faux-
bourgs de Paris, aucune marchandife du métier de
chaudronnerie 6c batteries , fi ce n’eft en gros, ÔC
au deffus de la fomme de 40 livres.
Par ledit du mois d’août 1776, les chaudronniers
ne font qu’une communauté avec les balanciers &
les potiers d’étain ; 8c les droits de leur réception font
de 300 livres.
Explication des planches & figures deflinées aux Arts
de Chaudronniers dits Grofiiers, Planeurs, & Faifeun;
d'infirumens de mufiqùe.
Planche I. Chaudronnier-groffier.
La vignette, ou le haut de la planche, repréfenté
la boutique 8c les opérations d’un chaudronnier*
groflier.
Fig. 1, ouvrier qui retreint une pièce.
Fig. 2 , ouvrier qui tourne.
Fig. 3 , le tourneur de roue.
Fig. 4 , étameur.
Fig. 3 , une boule à retreindre.
Fig. 6 , ouvrier qui amboutit.
Fig. 7 , n° 1 , ouvrier qui a percé Jes trous pouf,
river, 6c qui rive.
Fig. 7 , n° 2 , ouvrier qui retreint fur le chevalets
Fig'. 8 9 ouvrier qui appuie le canon.
a , chaudière.
b , pièces de la chaudière prêtes à être employée^
c , chevalet.
d, marteau.
e , poêle à poix réfine.
ƒ , poêle à feu fur fon pied.
g , cafferole qu’on étame;
Bas de la planche.
Fig. 1 , bigorne à deux bras..
Fig. 2 , bigorne à cafetière 6c autres yaiffeau*
pareils.
Fig. 3 , àutré bigorne.
Fig. 4 » bigorne portant fuage#
Fig. ! , fuage.
a, le trou pour le luage 9fig. 4.
b, le fuage, fig. s- „ , „ - ,
Fig. 6 , morceau de cuivre prêt a etre employé a
tin vaiffeau , comme une cafferole-* &c.
Fig. 7 , cafferole faite & garnie de fa queue.
Fig. 8, marteau à tête & à panne.
Fig. p , paroir ou grattoir.
Fig. to , autre paroir. .*
Fig. 119 fond d’une marmite de deux pièces*
Fig. 12 , corps de la marmite.
Fig. 13, chevalet.
Fig. 141 couvercle d’une tourtière#
Fig. 1S 9 tourtière.
Fig. 16, écumoire.
Fig. 1 7 ,n° 1 , tas ou boule.
Fig. 17 ,n° 2 , boules, l’une ronde 8c l’autre ovale.
a 9 l’ovale.
b , la ronde.
Planche II. Fig. 1 9 morceau de cuivre pour une
poiffonnière.
Fig. 2 , la poiffonnière achevée.
a 9 l’anfe,
Fig. 3 , marmite au fortir de la fonderie«
Fig. 4 9 marmite finie.
Fig. 3 9 petite fontaine domeftique*
Fig. 6 , fa cuvette.
Fig. 7 , coupe d’une fontaine Tablée.'
Fig. 8 y couvercle de deffus.
Fig. p 9 couvercle du premier diaphragme ou pa-
jnache.
Fig. 10 y haviflùre.
Fig. n , un des panaches ou diaphragmes.
Fig. 12, un des couvercles vu en deffous.
Fig. 13, un autre couvercle plus petit vu aufli en
ideffous.
Fig. 14 y chaudron.
Fig. 13 y clou.
Fig. 16, four pour les marmite^.
Fig. 17, chafle rivet.
Fig. 18 , canon.
Fig. ip , emporte-pièce en forme de coeur,
Fig. 20, emporte-pièce rond.
Fig. 21 y emporte-pièce en croiflant.
Fig. 22 y poinçon.
Fig. 23 , emporte-pièce en forme d’étoilé.;
Fig. 24 y emporte-pièce en tiers-point.
Fig. 23, plan d’une chaudière.
Fig. 26, chaudière.
Fig. 2 7 , agraffes de la chaudière en cuivre;
Fig. 28 , agraffes en fer.
Fig. 2p 9 baignoire.
Fig*3° ,3 0 ,3 0 , moulures qui s’appliquent autour
iSe la baignoire.
Planche III. Chaudronnier-planeur.
La vignette, ou le haut de la. planche, montre la
boutique d’un chaudronnier-planeur.
A n s & Métiers, Tome I . Partie I L
Plg1. 1 -, oüVrier occupé à gratter ü» Cuivre coupé
à peuprès de la grandeur demandée.
a , le cuivre que l’ouvrier gratte.
b , autre cuivre à gratter.
x » x y fon grattoir ou paroir«
Fig. 2 y planeur.
d , le cuivre.
c , le billot qui porte le tas»
Fig. 3 , ouvrier qui ponce.
Fig. 4 y ouvrier qui reçoit le cuîvfé du poncëûr 9
& qui enlève les traits de la ponce ; ce qu’il exécute
avec un morceau de charbon de bois blanc préparé.
e y baquet plein d’eau avec une très-petite quantité
d’eau forte ; l’ouvrier en arrofe fon cuivre pofé
fur la planche, que les bords du baquet foutiennent.
Quand le charbon a enlevé les traits de la ponce ,
le cuivre eft ce qu’on appelle adouci ou charbonnè£
il ne refte plus qu’à le polir ou brunir.
Fig. 3 y ouvrier qui pofe un cuivre.
Fig. 6 , ouvrier qui préfente un cuivre à un gra^
v eu r , fig. 7. .
fy cuivre achevé ou brut.
Bas de la plancha
Fig. 1 y marteau à étirer.
Fig. 2 , marteau à dreffer, N
Fig. 3 y marteau à planer,
Fig. 4 9 le tas ou l’enclume à dreffer , cpuvéîff
d’un parchemin.
Fig. 3 , l’enclume ou le tas à planer.^
Fig. 6 Si 7 y deux grattoirs ou paroirs.
Ce font deux morceaux d’acier trempé à IangâUé
tranchante des deux côtés, 6c montés fur ynmanchq
de bois avec une virole.
Fig. 8 y la cifaille ou force.
Fig. p , l’équerrre.
Fig. 10 y le baquet avec la planche fur laquelle oü
ponce 6c charbonnè. On tient la ponce à la main 5
mais le charbon eft enveloppé d’un petit çhiffon«
a y le baquet.
b , l’intérieur du baquet»,
c e , la planche.
d y la ponce,
e , le charbon.
ƒ , le cuivre arrêté fur la planche par quatre p e tite
pointes.
g y taffeau qui foutient la planche un peu oblique-*
ment fur le baquet. Cette obliquité fait que l’eau
redefeend toujours de deffus le cuivre dans le baquet.
Fig. 11 , bruniffoir. C ’eft le même que celui des
argenteurs ; il eft d’acier bien poU 6c émouflç par les
côtés.
Planche IV. Chaudronnier - faifeur d'infirumens de
mufique. ■
La vignette, ou le hauf de la planche, repréfenté
la boutique-de cet ouvrier. ^
Fig. 1 , ouvrier qui donne la première forme a un
morceau de cuivre deftiné pour un cor-de-chaffe |