
ManotTèS ; ce font des trous pratiqués dans les 1
îonguefles pour y placer les coins.
Mener le soutien des machines ; c’eft faire
,1a coupe de la roche d’ardoife , de façon à conferver
un chef ou foutien pour les machines deftinées à
puifer les eaux ou les matériaux de la carrière.
Moelles 9 ou mousses ; ce font des rtodus formés
dans l’ardoife par des grains de marcaflites, de
pyrites , de quartz, ou d’ardoife même.
Moison ; c’eft , en terme d’ordonnance & de
réglement, la dimenfion &. la qualité que doit avoir
un objet de commerce pour qu’il foit réputé vendable.
Mousses. Voye^ Moelles.
Naye , ou laye ; c’eft un délit vertical ou veine
de matières étrangères dans un banc d’ardoife.
Nife , ou nef ; c’eft la furface fupérieure d’un
banc d’ardoife.
O iseau ; efpèce d’auge dans lequel on enlève les
recoupes.
O uvriers d’en bas , font ceux qui travaillent
dans la carrière.
Ouvriers d’en haut , ceux qui travaillent au
deflus ou hors de la carrière.
Pains de noeuds ; morceaux de pierre d’ardoife*
P asse- partout ; efpèce de cifeau pour divifer
le bloc d’ardoife.
PÉ, ou pey ; morceau d’ardoife fixé en terre, qui
fert d’appui à un tas d’ardoifes.
Pertuaux ; écorces de bois enduites de réfine ,
avec lefquelles on éclaire les ouvriers qui travaillent
fous terre.
Perrière , ou pierrière ; c’eft la carrière d’ardoife.
Perriers ; ouvriers employés à l’exploitation de
la carrière.
Pics ; efpèces de marteaux pointus par un bout.
& carrés par l’autre, pour abattre les blocs d’ardoife.
Pièce d’en bas ; c’eft une longueffe féparée du
refte du banc.
Pifpre a bâtir ; c’eft la pierre ordinairement
de la première foncée des carrières d’ardoife , qui -,
ne pouvant être taillée en feuilles , eft employée
dans les batimens.
Pierre grenue; on nomme ainfi dans certains
pays la partie aigre & dure de l’ardoifière, qui ne
peut être débitée ou travaillée.
Planche d’ârdoise ; c’eft le bloc avant qu’il
foit fendu, ou une feuille plus grande & plus épaHTe
que celle d’ardoife ordinaire. On donne aufii ce
nom au banc d’ardoife.
Poil noir ; efpèce d’ardoife d’une bonne qualité ,
ordinairement oblongue, dont la tête eft taillée en
pointe» /
Poil roux ; ardoife de mauvaife qualité, tachée
de points roux qui s’oppofent à fa divifion.
Poil taché ; ardoife d’une qualité inférieure y
défigurée par des taches.
Pointe ; efpèce de martçau moins fort & moins
pefant que le pic»
Prise ; c’eft ce que l’ouvrier abat fur l’épaifleur de
chaque reparton pour faciliter le travail du fendeur.
Pureau ; partie de l’ardoife qui n’eft pas recouverte
par une fupérieure , &. qui refte apparente.
Pyrite ; matière minérale , mêlée de foufre &
de te rre, qu’on rencontre dans certaines carrières.
La pyrite qui fe trouve dans les ardoifières , eft
prefque toujours cuivreufe.
Q uartiers de terre ; blocs bruts & tels qu’on
les enlève de la carrière.
Q uartz ; efpèce de pierré très - dure que l’on
rencontre quelquefois dans le bloc d’a rd o ife& qui
nuit à fa divifion.
Q uilles ; grands coins de fer dont on fe fert
pour féparer les blocs dans les foncées.
Rebattret ; outil de fer dont on fe fert pour
équarrir ou rondir l’ardoife.
R edans ; ce font les bancs de pierres pofés les
uns au deflus des autres, & qui forment comme les
marches d’un efcalier.
Refendret ; efpèce de com de fèr..
Repartons ; nom donné aux blocs ou crénons
divifés fuivant les dimenfions de l’ardoife.
Rifleau ; c’eft un délit ou veine de matières
étrangères, incliné au fud dans un banc d’ardoife.
Rondir l’ardoise; e’eft taillerl’ardoife, & lui
donner la forme &. les dimenfions convenables.
Schiste ; genre de pierre compare & feuilletée.
L’ardoife en eft une efpèce, par la facilité que l’on a
de la divifer en feuillets.
Sonder une carrière ^ c’eft faire en plufieurs
endroits des trous ou des puits de quinze à vingt
pieds de profondeur & plus, pour tirer des échantillons
de la carrière d’ardoife , & en connoîtré la
qualité, avant de fe déterminer à en faire l’exploitation.
T aillette ; efpèce d’ardoife peu connue , dont
les dimenfions varient fuivant la grandeur du bloc.
T ailleur ; ouvrier .qui.donne la dernière façon à
l’ardoife pour la rendre vendable.
T enure ; c’eft un petit trou fait pour recevoir le
j coin.
T ête de l’ardoise ; c’eft la partie oh le 'couvreur
fait des trous avec fon marteau pour placer
les clous qui doivent l’attacher.. La tête de l’ardoife
gros noir eft taillée en angle.
T ireurs ; ouvriers qui font agir les pompes.
T orreins ; amas de matières étrangères ou de
petits graviers qui traverfent le bloc d’ardoife.
T oucheur ; ouvrier qui conduit le cheval employé
à faire mouvoir les machines ou engins.
T rait -, machine établie fur le chef d’une carrière,,
pour en enlever les- eaux & les- vidanges.. #
T ranche; c’eft un double crochet emmanche
d’un bâton de quatre pieds , dont on fe fert dans le*
fond d’une carrière pour retirer les blocs les uns de
deffus les autres.
T r a n ç h é e ;. efpèce de folle formé avec les
pointes».
T ue-vent ; c’eft l’abri que les ouvriers fe procurent
par le moyen de paillaflbns ou de planches.
Vaguettes ; guêtres , ou morceaux de feutre
dont les ouvriers fe garantiflent le devant des jambes.
Verdillons ; barres de fer, ou efpèce de levier
pour détacher les blocs d’ardoife qui ont été déjà
féparés par les quilles, & pour les faire tomber dans
la foncée.
Verne ; partie de la bafcule à laquelle eft attaché
le feau qui fert à vider l’eau des cuves des foncées.
Vétille; petit bâtiment, ou„appentis fervant
de retraite ou d’atelier aux ouvriers qui travaillent
aux uftenfiles d’ufage dans l’exploitation d’une carrière
d’ardoife.
Vidanges ; ce font les matériaux inutiles, les
pierres & terres dont il faut débarraffer la carrière.
ART DE L’ARGENTEUR.
AiuR G E N T E U R , ouvrier-dont l’art eft d’appliquer
de l’argent en feuilles fur quelques ouvrages
enfer, en cuivre ou en d’autres métaux, ou fur
la pierre, fur l’écaille, fur'le bois, fur la toile,
fur le papier &c. pour faire paroître ces ouvrages,
en tout ou en partie , comme s’ils étoient d’argent.
L’art de l’argenteur eft un art de, luxe ; il a été
inventé & mis en ufage par les peuples policés qui
ont voulu relever l’éclat de certaines matières, &
leur donner l’apparence de la richefle. Cet art eft
très-ancien & n’a point de dates.
L’argenture fur les métaux diffère totalement de
l’argenture fur les autres matières.
Pour la p rentière, on fait ufage du feu, au lieu qu’aux
autres manières d’argenter, on fe fert feulement de
quelques matières glutineufes qui prennent fur les
feuilles d’argent, & fur les pièces qu’on veut argenter.
Quand on veut argenter fur fer, ou fur cuivre ,
ou fur quelque autre métal, il y a plufieurs procédés
à o b fe r v e rq u e nous allons décrire dans l’ordre
qu’-ils. doivent être furvis,
i° . Il faut émorfiler ; c’eft, quand un ouvrage a été
fait au tour, en enlever le morfil ou les vives arêtes ;
ce qui s’exécute par les apprentis avec des pierres
à polir.
2°. Il fàut recuire. Lorfque les pièces font bien
. émorfilées, les recuire c’eft les faire rougir dans le
feu , pour les plonger , après quelles font un peu
refroidies , dans de l’eau fécondé, c’eft-à-dire, une
eau forte très-affoiblie où on les laiffe féjourner un-
peu de temps.
3°. Il faut poncer c’eft, après que les pièces ont
ete recuites, les. éclaircir en les frottant à l ’eau avec
une pierre ponce*
4°* Il faut rechauffer ce qui confifte à faire rechauf-
fér,médiocrement la pièce éclaircie & à la replonger
dans l’eau fécondé. Elle fera chaude au degré fuffi-
fant pour être plongée, fi l’ébullition quelle caufera-
dans l’eau en y entrant, eft accompagnée 4’un peu
de bruit.. Le but de cette quatrième opération, eft
de difpofer là pièce,en lui donnant de petites, inégalités
infenfibles , à prendre plus fermement les
feuilles d’argent qui doivent 1$ couvrir..
5°. Hacher.. Lorfqu on veut que l’argenture foit
folide, il faut, après que les pièces font réchauffées 9
les hacher , c’eft-à-dire, y pratiquer une grande
quantité de traits en tout fens. Ces traits s’appellent
des hachures, & ils fe font avec le tranchant d’un
couteau d’acier dont la forme & la grandeur font
proportionnées aux différentes parties de l’ouvrage
à hacher. Les figures S , n°. 2 , & i t , 12 & 14 , pt. /,.
repréfentent différentes fortes de couteaux à hacher k
& la fig. 1 , de la vignette de la même planche eft
celle d’une femme qui tient une pièce d’ouvrage de
la. main gauche , & qui 1a- hache de la main droite.
Au lieu de hacher on peut cifelercertaines pièces;:
c’eft ce que repré fente la fig. 1 n°. 2 de la vignette
» a , eft la pièce.h, le couffin. c 9 la corde
qui pafle au travers de la tablé, & qu’on revoit en
d fous le pied du cifeleur. Cette corde fert à contenir
la pièce.
Quand la pièce eft petite, on la met en ciment
fur un blqc, comme on le voit au bas de la planche,
fig. />, n°. 3. a , eft la pièce appliquée fur le ciment.
b-, le ciment., c , le monceau de bois pour recevoir
le ciment. La fig. 3 de la plariche I I repréfente- une-
maffe ou marteau à cifeler , & la fig. 4 y même-
planche, des cifelets de différentes grandeurs.
6°. Il faut bleuir les pièces hachées. Pour cet
effet on les fait rechauffer, pour ne plus les» laiffetr
refroidir qu’elles ne foient achevées. Cette opération
s’appelle bleuir, parce que le degré de chaleur
qu’il convient de donner eft celui qui change en?
bleu la. furface de la pièce , qui étoit auparavant
d’une belle couleur jaune, fi c?étoit du cuivre.
Mais, comme les- pièces doivent être chaudes»
dans tout le refte du travail, on eft obligé dè les-
monter fur dès-tiges ou. fur des châflisde Ter qu’on
appelle mandrins» Il y a des mandrins» d’une infinité
de formes & de grandeurs- différentes r feloir
le befoin &. les différentes fortes d’ouvrages qu’il faut
argenter.
S’il;s’agit, par exemplè, d’argenter une pièce
pl’ate?, telle* qu’une affiette-, on la montera fur le
mandrin à châflis ou à couliffe qu’on voitjfg. ?:, (bis)
de la. vignette-, & au bas dé-la planche plus en grand,
fig. L$i Si c’eft au contraire un. pied: de chandelier ,
ou autre pièeej femblablë* percée d’un: trou , on y
fait, paffer. une broche-dé-fer»' terminée-par une; vis- 9