
V I I I .
C I C E R O.
U’on choififle telle condition que l'on
voudra, & qu’on y -affemble les biens & les
fatisfaûions qui femblent pouvoir contenter
un homme ; fi celui qu’on aura mis dans
c et état eft fans occupation , & qu’on le
laifie faire réflexion fur ce qu’il e ft, cette
félicité languiffante ne le foutiendra pas.
C I C E R O.
I l fau t gouverner lafortune comme la fa n tl,
en jo u ir quand elle eft bonne , prendre patience
quand elle ejl. mauvaife , & ne faire jam ais de
grands remedes fan s un extrême befoin.
C’eft une ennuyeuse maladie qut de conferver
fa fan té par un trop grand régime.
I X.
SAINT -AUGUST IN.
J E m’imagine a ve c plaifir qu’il y a
dans l’Univers une certaine quantité de
bien & de m a l , qui rend en un fens
toutes les conditions égales. Si les Rois
ont plus d’âgrémens que leurs fujets ,
ils font auffi plus vivement frappés des
difgraces auxquelles un particulier n’eft
pas fenfible.
G R O S - T E X T E .
T /homme croit fbuvent fe conduire
lors qu’il eft conduit ; & pendant
que par fon efprit il tend à un
but, fon coeur l’entraîne infenfrble-
ment à un autre.
X
G R O S - R O M A I N .
S A I N T - A U G U S T I N .
« J A condition d’autrui paraît plus
agréable que la noire, parce quelle nous
e jl moins connue. E lle rejfemble à ces
figures d ’Optique , qui de loin repréfent
tent une belle ville ou une belle maifion ,
& qui de près ne fo n t qu’un amas de
traits greffiers & confus.
G R O S - T E X T E .
I l y a des crimes q u i deviennent
innocens & même g lo rieu x p a r leur
éclat , leur nombre & leu r excès. I l
arrive dé-là. que le s ..........
r.
G R O S - R O M A I N .
I Ous les fentimens ont chacun
un ton de vo ix , des geftes
& des mines qui leur font propres
: Ce rapport bon ou mauvais
, agréable ou defagréable,
eft ce qui fait que les perfonnes
plaifent ou déplaifent.
P Resque tout le monde prend
plaisir à s’aquitter des peûtes tobli-
gations, beaucoup de gens ont de
la reconnaissance pour les médiocres
, mais il n’y a quasi personne
qui n’ait de l’ingratitude pour les
grandes.
X I g
P E T 1 T - P A R A N G 0 N. P E T I T - P A R A N G O N .
L’homme aiant befoin de Y L y a dans le coeur & dans
la fociété pour vivre JL l ’esprit humain une géné-
commodément & agréable- ration perpétuelle de passions
nient, il doit contribuer au en forte que là ruine de l ’une
bien de cette fociété en fe ejl presque toujours l ’établisse-
rendant utile à ceux qui la ment d’une autre-
compofent.
X I I I .
G R O S - P A R A N G O N .
ON ne fauroit conferver
les fentimens
que l’on doit avoir pour
fes amis fi on fe donne la
liberté de parler fouvent
de leurs défauts.
x
P A L E S T I N E .
L A vanité, la lionte^
& fur -tout le tempérament,
font en plusieurs
la valeur des
hommes & la vertu.
GROS -PARANGON.
E dejir de mériter les
louanges qu’on nous
donne fortifie notre vertu :
SC celles que l ’on donne à la
valeur, SC à U esprit, contribuent
à les augmenter.
i v.
P A LE S T INE .
’orgueil contrepese
toutes nos miseres. Car
ou il les cache, ou s’il
les montre, il fe glorifie
de les connoitre,