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Sophistiquer la cire; c’eft y mêler quelque
graiffe pour en augmenter lé volume.
Spatule ; morceau de bois rond jufqu’à une de
fes extrémités, qui eft plate; on s’en fert pour
remuer la matière dans la chaudière. Il ÿ a encore
une. fpatule de fer beaucoup plus petite , avec
laquelle on grate les bords de la chaudière.
T able a moule; les blanchifieurs de cire
donnent ce nom à de grands châflis foutenus de
plufieurs pieds, fur lefquels ils mettent leurs
planches à moules, dans lefquels on dreflé les pains
de cire blanche.
T ables aux voilés , autrement dites carrés &
établis ; ce font de grands bâtis de-bois , fur lefquels
font étendues les toiles de Therberie , où l’on met
blanchir les cires à la rofée ÔC au foleil, après
qu’elles ont été grêlonées.
T aille- mèche; planche d’environ trois pouces
de large , & dont la longueur n’eft point fixée.
Elle eft percée d’un bout à l’autre de plufieurs
trous, dans lefquels on plante deux chevilles, dans
une diftance égale à la longueur qu’on veut donner
aux mèches ; on remplit ces chevilles dans toute
leur hauteur, 8c on coupe enfuite les mèches toutes
enfemble.
T amis ; cerceau garni d’un tiflu de corde
formant divers carrés , avec lequel on ramafïe les
pains.
Les çiriers fe fervent auffi de tamis de crin.
T ê t e ; çeft l’extrémité d’une bougie ou d’un
cierge, par laquelle ils doivent être allumés : on
a foin d’enfermer la tête de la mèche dans un
ferret, pour l’empêcher de s’imbiber de cire.
V oy e^ Ferret.
T ête de bougie; c’eft le côté où la mèche
n’eft point couverte de cire : cette tête fe fait en
mettant le haut de la mèche dans des ferrets lorf-
qu’on commence la bougie, 8c en coupant avec
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un couteau de bois la cire du côté de cette mèche,
quand on l’a roulée pour achever.
T iers- po in t ; tringles de forme'triangulaire,
pour foutenir les toiles fur les carrés.
T irer le cierge ; c’eft le fabriquer à la main,
c’eft-à-dire ne le pas couler avec la cire liquide 8c
fondue, mais étendre la cire amollie dans l’eau
chaude le. long de la mèche.
T o il e s : celles qui fervent pour le blanchiment
de la cire font tendues fur de forts carrés de charpente
, 8c relevées par les bords.
T orche ; flambeau dont le noyau eft un morceau
de bois fec.
T ortillé ( cierge ); forte d’ornement qu’on
donne aux cierges de confrérie.
T o u r , n’eft autre chofe qu’un gros cylindre
tournant fur un arbre, monté fur deux pieds. A
une des. extrémités de cet arbre eft une manivelle
pour mouvoir le cylindre : le tour fert à dévider
la bougie filée, en fortant de la filière, 11 en faut
deux pour filer la bougie ; l’un chargé de la mèche
non enduite, 8c l’autre fur lequel elle fe tourne
quand elle eft imbibée.
Il y a encore un tour plus petit que ceux-ci',
mais de la même forme, fur lequel on fait les pelotes
de coton.
T ravailler a la main ; c’eft former le corps
d un cierge avec de la cire qui n’a point été fondue ,
mais qui eft allez molle pour être appliquée 8c
preflee le long de la mèche. On roule ces fortes
d’ouvrages, 8c on les finit comme les autres.
T rempe; premier jet de cire que l’on donne
aux mèches des bougies de table, avant d’en mettre
la tête dans les ferrets.
T répié , les blanchifleurs de cire nomment
tr èp ié , une petite table carrée faite de menus morceaux
de fe r, fur laquelle pofe l’inftrument en
forme d’auge, qu’ils appellent la g rélo irc.
CIRE A CACHETER.
C ir e a c a c h e t e r , ou c ir e d ’e s p a g n e ;
c’eft une compofition de fubftances réfineufes, inflammables
, qui fe durcit en fe refroidiflant, dont
on fe fert pour fceller le papier.
La lacque fine qui fait la bafe de la belle cire à
cacheter, fut d’abord employée à Venife, enfuite en
Efpagne, 8c delà en France,
four faire la cire il faut fe pourvoir d’abord d’une
plaque de marbre, avec une planche bien lifté, ou
poliftoire de ciergier ; ou plutôt d’une table carrée,
percée dans fon milieu d’une ouverture: on couvrira
l’ouverture d’une plaque de fer ou de cuivre bien
unie: on tiendra fous cette plaque du feu allumé;
& quand la plaque aura pris une chaleur convenable,
on l’arrofera avec de l’huile d’olive, on y portera la
matière de la cire à cacheter toute préparée, enforte
qu’il n’y aft plus qu’à la mettre en bâtons bien égaux
& bien unis, foit.ronds, fojt applatis : ce qu’on exécutera
en la roulant avec la poliftoire ou les mains
contre la plaque chaude , jufqu’à ce qu’on l’ait étendue
& réduite a la grofleur qu’on veut lui donner. Plus
on la travaillera fur la plaque, plus on la rendra comp
a re , & meilleure elle fera. On rendra les bâtons
ou canons de cire luifans , en les expofant à un feu
modéré fur un réchaud. Il y en a qui jettent la compofition
dans des moules, d’où les bâtons fortent
faits 8c polis; d’autres, qui les font à la main fur la
plaque, les verniflent avec une plume qu’ils trempent
dans du cinabre mêlé avec de la poix réfine fondue.
Si l’on veut que la cire foit odoriférante, on y ajoute
un peu de mufc, ou telle autre matière odorante en
la roulant en bâtons. Quant à la préparation de la
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cire , voici comment on s’y prendra, félon les différentes
couleurs.
Cire à cacheter‘ronge.
Prenez de gomme lacque, demi-once; térébenthine
, deux gros ; colophone , deux gros ; cinabre,
une drachme; minium, une drachme. Faites
fondre fur un feu doux , dans un vaiffeau bien
net, la gomme lacque 8c la colophone: ajoutez
alors la térébenthine, puis le cinabre 8c le minium
peu-à-peu; triturez le tout avec foin, 8c le mettez
en bâtons.
Ou prenez de gomme lacque, fixgro.s; de térébenthine
ou de colophone, de chacun deux gros;
de cinabre 8c minium, de chacun une demi-drachme
; 8c achevez comme ci-deftus.
Ou prenez de gomme lacque, une demi-once ;
de colophone 8c de térébenthine de Vçnife, de
chacune une drachme ; de cinabre , une- demi-
drachme.
Ou prenez de gomme lacque, un quarteron; de
gomme animé, deux onces; de cinabre, une once;
de gomme gutte, demi-once. Commencez par bien
broyer enfemble les deux dernières matières achevez
le refte comme ci-deftus.
Ou prenez de colophone, deux onces ; dégommé
lacque, quatre onces; de poix-réfine, une once 8c
demie ; de cinabre , à volonté.
Ou prenez de maftic , une once ; de foufre pur 8c
de térébenthine, de chacun deux gros ; de benjoin,
deux gros ; de cinabre , à volonté. Faites fondre la
térébenthine , ajoutez-y le foufre pulvérifé , broyez
& mêlez exaélement le maftic, le benjoin, 8c le cinabre
; jettez petit-àrpetit ce fécond mélange dans
le premier : quand ils feront bien fondus 8c incorporés,
mettez en bâtons.
Ou prenez de gomme lacque , une demi-once ; de
colophone, une drachme : broyez ces deux matières;
ajoutez une quantité convenable de cinabre ; arro-
fez le mélanged’efprit-de-vin bien reéfifié : la gomme
lacque fe diffoudra en partie ; mettez le tout fur un
feu modéré ; faites prendre feu à l’efprit-de-vin ; remuez
bien le mélange jufqu’à ce que l’efprit-.de-vin
ioit entièrement confumé; faites des bâtons, obfer-
vant d’ajouter un peu de mufc, fi vous- voulez que la
cire foit odoriférante.
Cire d'Efpagne, dite de Girardot.
Prenez poix-réfine, quatre onces; blanc d’Efpa-
gne, une once 8c demie ; faites-les fondre en un pot
qui ne foit pointverniffé, furies charbons ardents
puis trempez-y le bout d’un bâton- rond de moyenne
groiïeur. Prenez un autre bâton, 8c trempez-le dans
deux onces de gomme lacque , diftbute avec dki
vinaigre dans un autre pot ; puis vous mêlerez
promptement'enfemble fur un réchaud, enfuite ce
qui fera attaché au bout des bâtons, les tournant
vitement l’un autour de l’autre; 8c après les avoir
tournés un bon efpacede temps, jufqu’à ce que le
tout foit bien incorporé enfemble, vous les tremperez
dans la couleur ci-après à divetfes- fois.
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Pour faire cette couleur, prenez cinabre, deux'
onces ; broyez fur le porphyre , avec fuflifante quantité
d’huile de noix; prenez garde qu’en y trempant
les bâtons la matière ne refroidiffe, c’eft pourquoi il
faut la porter fouvent fur le réchaud ; quand là malle
eft bien imprégnée de cette couleur , étant encore
molle, tendre 8c chaude, on tournera les bâton? de
cire fur un marbre ou quelque table qui foit bien
égale, 8c on les lifte avec les doigts ou un rouleau.
Cire verte.
Prenez de gomme lacque 8c colophone, de cha-'
cune demi-once; de térébenthine, une drachme ; de
verd-de-grisbien pulvérifé, trois drachmes.
Gu prenez de cire vierge jaune, quatreparties ; de
fandarac 8c d’ambre, de chacun deux parties ; de
crayon rouge, une demi-partie; de borax, un huitième;
de verd-de-gris, trois parties. 11 faut bien
pulvérifer toutes ces matières.
Cire jaune d'or.
Prenez de poîx-réfine blanche, deux onces; de
maftic 8c de fandarac , de chacun une once ; d’amb
re , une demi-once; deux gros de gomme gutte ,
8c procédez comme ci-deftus. Si au lieu de maf-
tie 8c de fandarac on prend de fa gomme lacque,
8c qu’on omette la gomme gutte, on aura une cire
brune , dans laquelle on pourra mêler de la poudre
d’or.
Cire noire.
Prenez une des compositions précédentes , &
fubftituez, foit au verd-de-gris , foit au cinabre, le
noir d’Allemagne, ou le noir d imprimeur. Ce dernier
eft préférables à tous les autres, on le prépare
avec des lies de vin brûlées.
Droits.
En conféquence du tarif de 1664 8c de celui de
la douane de Lyon , par l’ancienne taxation , la
cire d’Efpagne paie neuf livres cinq fols du cent pe^
fant pour droit d’entrée.
Explication des deux planefiesr de la fabrique de la cire
d'Efpagne ou à cacheter.
Planche ƒ, la vignette repré fente l’intérieur de l’atelier
où on fond les matières qui compofent la cire.
Fig. 1-, ouvrière qui remue là compofition vif-
queufe qui eft dans une chaudière, avec deux bâtons ,
dont celui qui eft dans fa main droite pafle dans fa
main gauche, ainfîalternativement,
Fig. 2, ouvrière qui, après avoir pris à la main
dans la chaudière {fig i ) une poignée de la com-»
pofition, la pèfe, pour que les tireurs ( fig. 3 8c 4),
puiflent en former des baguettes de quatre ou fis
bouts, d’égale longueur 8c d’égal poids.
Fig. 3 8c 4 , tireurs qui, ayant reçu la compofition
pefée par l’ouvrière (.^g. 2) la pétrifient en long entre
leurs mains, 8c la roulent fur une plaque de laiton ,
un peu bombée fur le milieu. Cette plaque qu*