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Cire pour tirer des empreintes.
On tire des empreintes des pierres gravées , fur
une forte de cire molle dont voici la compofition :
fur une once de cire vierge qu’on a fait fondre doucement
dans un vaiffeau de terre verniffé , fans la
trop échauffer, & dans laquelle on a mis un gros
de fucre candi broyé très-fin qui en accélère la
fufion, on jette la cire étant tout-à-fait liquide ,
une demi-once de noir de fumée qu’on aura fait
recuire pour achever de le dégraiffer , & une goutte
de térébenthine. On remue le tout, fe fervant d’une
fpatule, jufqu’à ce que toutes les drogues foient parfaitement
incorporées j & après l’avoir tenu un peu
fur le feu, on retire la cire , on la laiffe refroidir,
on en fait un pain.
On ne voit guère de curieux qui ne veuille avoir
à la main de quoi faire ces empreintes, & qui ne
porte pour cela de cette cire fur lui, dans une
petite boîte qui fe ferme à v is , & à laquelle on
donne allez volontiers la figure d’un petit oeuf.
Quand on veut fe fervir de cette cire pour tirer
une empreinte , on la pétrit entre les doigts pour
l’attendrir ; on mouille un peu la pierre gravée en
y appliquant la langue, & on l’appuie fur la cire,
pii l’empreinte s'imprime avec beaucoup de pré-
cifion.
Teinture de la cire.
Quand on veut teindre & colorer la cire, on
broie d’abord à l’huile , la couleur qu’on defire,
enfuite on fait fondre de la cire blanche en pain, &
lorfqu’elle eft en fufion, on délaie dedans la couleur
broyée à l’huile ; après quoi on la remet en petits
pains comme à la troifième fonte du blanchiment ;
îorfqu’on a befoin de l’employer , on la fait fondre
de nouveau, C ’eft avec cette pâte attendrie avec de
l’effence de térébenthine, qu’on peut peindre des
tableaux aufil facilement qu’avec des couleurs
broyées à l’huile.
çire de commiffaire,
La cire de commiffaire eft coloriée avec du vermillon
ou du cinabre très-fin, qu’on a jeté dedans
lorfqu’elle étoit en fufion, & à laquelle on a allié de
la poix graffe qui fe tient toujours molle, de forte
que pouf l’employer, il eft inutile de la faire chauffer
ou de la mettre dans l’eau chaude comme la çire
$lu fceau.
On partage çette cire & on la roule fur une table
jnouillée, en petits bâtons du poids d’une onçe, &
de trois à quatre pouces de longueur.
Çire verte pour les offices & pour les jardiniers.
On prend du verd-de-gris en poudre, & on en
fait une cire verte , dont les officiers fe feryent pour
attacher des fleurs fur les criftaux & fur les plateaux.
Les jardiniers fe fervent de la même cire pour l’appliquer
fur le bois> nouvellement coupé des oran-;
gers qu’ils ont taillés, afiu d’tmpêchor l’eau d’y péné-J
trer.
Cire pour les figures.
On ne donne pas d’autres préparations à la cire
blanche avec laquelle on veut faire des figures ou
imiter des fruits, que de la faire fondre & de la verfer
dans le moule, après l’avoir bien huilé. On la colQrq
enfuite au pinceau.
Cire à dorer'.
Pour faire la cire 4 dorer, on prend quatre onces
de cire vierge, trois quarts d’once de verd-de-gris ,
une once de plaques de cuivre, une demi-once de
craie rouge, & un quart d’alun : on fond la cire,
on y jette les ingrédiens pulvérifés , on remue le
tout enfemblé, on laiffe enfuite refroidir le mélange,
& l’on en forme des bâtons ronds.
Lorfqu’on veut s’en fervir, on fait d’abord chauffer
l’or , & l’on en frotte la furface avec cette cire.
Enfuite on le fait recuire au feu, & on le paffe
promptement à travers de l’eau bouillante & du tartre
: l’or acquerra une couleur foncée.
Cire à dorer de Nuremberg.
Pour la compofer on prend deux livres de cire
une once de craie rouge, une once de vitriol, une
demi-once d’airain brûlé , trois onces de verd-de-
gris , & une demi-once de borax. Ou prenez quatre
onces de cire vierge, une livre & demie de craie
rouge, une livre & demie de vitriol blanc, quinze
onces de verd-de-gris, trois onces de borax de Ve-
nife , & quinze onces d’airain brûlé : battez le tout
enfemble , faites-en un mélange ; quand la cire fera
fondue, remuez-la jufqu’à ce que vous apperceviez
qu’elle refroidit. Pour lors jetez-y tout le mélange
& remuez bien le tout enfemble: quand la compofition
eft refroidie, on en fait des bâtons pour s’eflt,
fervir au befoin, comme il a été dit ci-deffus.
Police & droits.
Les ciriers font du corps de l’épicerie, qui eft lcj
deuxième des fix corps des marchands de Paris.
Il y a des officiers ciriers de la chancellerie qui
furent fupprimés fous Charles IX en 156 1, fous
Louis XIU en 1633, & rétablis fous Louis X IV ,
par une déclaration confirmative de leurs privilèges
dont il eft fait mention dans plufieurs a&es, de lofy
& 1697.
Les cires blanches venant de l’étranger, paient
vingt livres de droits d’entrée , fuivant l’arrêt du 3
février 1688, & quatre livres de droits defortie,
conformément au tarif de 1654. Les droits d’entrée
pour la cire jaune font de cinq livres, & ceux de
lortie fix livres par çent pefant,
VQCABULAJRE
C I R C I R
V O C A B U L A I R E de l ’A n du Ciner.
A iguille ; infiniment de blanchiffeurs de cire;
c’eft un morceau de fer long , dont ils fe fervent
pour déboucher les trous de la g reloir e , lorfque la
cire s’y arrête.
Alivrer ; c’eft réunir un nombre fuffifant de
bougiès pour faire le poids d’une livre.
Alvéole ; petites cellules faites par les abeilles,
dans les gâteaux de cire d’une ruche.
Baguette; les ciriers ont deux fortes de baguettes:
les baguettes à mèches, & les baguettes à
bougies ou chandelles. Ils enfilent dans les premières
leurs mèches, lorfqu’elles font coupées de longueur :
ils enfilent dans les fécondés leurs bougies , quand
elles font achevées. Outre dès deux fortes de
baguettes , les chandeliers en ont une troifième,
c’eft une baguette à tremper : c’eft celle fur laquelle
les mèches font enfilées, lorfqu’ils font de la chandelle
à la main, en trempant à plufieurs reprifes les
mèches dans l’abyme. Les baguettes à bougies & à
tremper font longues, légères & flexibles : celles à
mèches font beaucoup plus fortes.
Baignoire; vaiffeau ovale en bois , quelquefois
doublé en plomb, ou entièrement de pierre
creufée.
Bandes ( mettre en ) ; c’eft renfermer fous des
bandes de papier, la quantité de bougies convenable
pour faire une livre.
Bassine ; c’eft: un infiniment de cuivre de forme
prefque ovale, dont les deux extrémités font appla-
ties, de manière que la mèche en paffant au-deffus,
ne s’éloigne pas trop du fond de la baffine. Cet uften-
file ne fert proprement qu’à faire-fondre la matière
propre aux petites bougies.
D ouble bec ; forte de cuiller à l’ufage des
ciriers.
Bâtis ; affemblage de charpente pour tendre les
toiles fur lefquelles on met la cire.
Bidet ; inftrument de buis , à-peu-près fait
comme un fufeau , taillé à plufieurs pans par "un
bout, pour former les trous d’un cierge pafcal, où
l’on met des clous d’encens : de l’autre il eft rond
pour former les creux & les angles des flambeaux.
Biscuits de cire ; forte-de lampions de forme
carrée, qui fervent pour l’illumination.
Blanchiment de la cire ; c’eft le moyen qu’on
emploie pour dépouiller la cire de tout ce qui nuit à
fa blancheur.
Blanchisserie; manufacture où l’on blanchit la
Vire en la fondant.
Bougies d’appartement ; chandelle de cire.
— -D ’huiffier ou carrée ; groffe bougie carrée, pour
éclairer le roi.
“— D ’un denier ; petites bougies que l’on vend aux
portes des églifes.
*■—En mortier, celle faite dans des moules qui ont la
forme de mortier.
A r t s & M é tie r s • T om e l . P â m e II»
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Bougie de nuit ou de veille, petite bougie que l’on
plonge dans un vafe plein d’eau , ppur éclairer pendant
la nuit.
Braie ou broie; inftrument fur lequel on écache
la cire. I l eft compofé d’un banc garni d’un anneau,
dans lequel eft retenue la braie proprement dite ;
c’eft-à-dire, une planche de buis jouant dans cet
anneau, fous laquelle on pétrit la cire.
B r a is iè r e ; poêle de fe r , dans laquelle on met
du charbon pour faire fondre la ciré.
Bras ; fe prend au figuré pour un inftrument ou
pour la partie d’une machine , qui a par fa longueur
& par fa fonction, des rapports quelquefois bien éloignés
avec la forme & les ufages du bras dans le corps
humain. C’eft en ce fens qu’on appelle chez les marchands
ciriers, bras de flambeaux, les longs cordons
de mèche dont ils forment leurs flambeaux , en les
enduifant de cire.
Broche; fe dit d’un morceau de bois ou de fer
qui s’insère dans une, douille , ou canelle , ou canule
fixée au bas du tonneau ou de la cuve, par laquelle, le
fluide peut s’échapper, quand on tire de la douille le
corps ou la broche qui la rempliffoit.
Broche ; c’eft encore le nom de petits morceaux
de bois de buis polis, en cône, avec lefquels les
ciriers pratiquent au gros bout des cierges les ouvertures
par lefquelles ils reçoivent les fiches des chan-,
deliers.
Brouette; inftrument de bois à deux pieds, à
deux bras ou manches, & terminé à l’autre extrémité
par une petite roue montée fur un boulon de fer ea
travers , & arrêté à chaque bout dans la principale
pièce 5 qui eft à la brouette ce que les limons font
à une charrette. Les brouettes de blanchifferie font
à plat fans aucun bord , & fervent à tranfporter la
cire en rubans, dans des mannes, de la baignoire aux
toiles , &. des toiles dans la chaudière au magafin.
Burette ; petit vafe dont on fefert pour verfer ht
cire.
Cagnard ; forte de fourneau à l’ufage des ciriers.
Il cônfifte en une efpèce de baquet fans fond, &
renverfé, fur lequel on pofe la cuve qui contient
la cire fondue, dont les ciriers forment les bougies
de table & les cierges. Dans l’un des côtés du cagnard
, on a ménagé une ouverture, par laquelle
on fait entrer fous la cuve une poêle de fer remplie
de feu, pour faire fondre la cire que la cuvé
contient.
Canelle ; tuyau de bois , formé d’une cheville
qui joint exactement l’ouverture de la cûve.
Carrés ; affemb'age de charpente qui fert à
tendre les toiles.
Caque; fourneau cylindrique de bois ou de cuivre
, fur lequel on met 1^ poêle où doit fondre là
cire.
C er c e a u ; c’eft un cercle garni dé petits cro*
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