
andjuri, qui s’élève jufqu’à environ foixâtîte pieds ,
dont la cime eft conique , épaiffe , à branches menues
& pendantes : on en fait un charbon très-propre
à fondre le fer , parce qu’il conferve long-temps le
feu fans fe confirmer.
Le minot de charbon de bois qui fe mefure charbon
fur bord , fuivant l’arrêt du parlement du 24
juillet 1671, inféré dans l’ordonnance générale de la
ville de Paris , du mois de décembre 1672 , contient
huit boiffeaux ; & chaque boiffeau fe divife en deux
demi-boiffeaux, ou en quatre quarts, ou en huit
demi-quarts de boiffeau. Les deux minots font une
mine ; enforte que quarante minots font vingt mines
qui compofent le muid.
Quand on dit que le minot de charbon fe mefure
charbon fur bord, cela veut dire que l’on doit laiffer
quelques charbons au-deflus du bord du minot dans
toute fa fuperficie, fans néanmoins qu’il foit entièrement
comblé.
La voiture ordinaire dont on fe fert pour tranf-
porter le charbon, eft une banne. Elle a deux roues ;
la partie antérieure de fon fond s’ouvre & fe ferme :
on la ferme tant qu’on veut conferver la voiture
pleine , on l’ouvre quand on veut la vider : fes côtés
lont revêtus de planches , vont en s’évafant, &
forment une efpèce de boîte oblongue plus ouyerte
par le haut que par le bas, de quatre à quatre pieds
& demi de long fur deux pieds à deux pieds & demi
de large par le bas , & trois-,pieds à trois pieds &
demi de large par le haut, &fur environ deux pieds
de hauteur perpendiculaire.
On fe fert volontiers de bannes jaugées dans les
pays de forges. Ces fortes de bannes contiennent
quatorze , quinze ou feize poinçons, jauge d’Orléans
, de deux cent quarante pintes mefure de Paris.
Le grandfac de charbon pèfe environ 125 livres; &
la banne , 2500 livres.
Quatre cordes de bois produifent ordinairement
une banne de charbon : un arpent de bois taillis bien
garni rend trénte-fix cordes de bois , & par çonfé- ;
quent neuf bannes de charbon,
Chauffage économique, - -
On peut fe .chauffer à bon marché dans les endroits
©u l’on manque de bois, par un prçcédé bien {impie.
Prenez deux tiers de pouffier de charbon, & un tiers
de terre glaife pareille à celle dont les braffeurs fe I
fervent pour boucher leurs tonneaux : pétriffez-les
enfemble, & formez-en des boules ou des efpèces
de briques ; fi après les avoir fait fécher ,vous les
mettez fur un feu de charbon , elles’ s'allumeront
auffitôt. Cette matière coûte très-peu ; elle fait un
feu clair, chaud & durable ; on n’en emploie point
d’autre, dit-on, dans l’appartement où fe tient la Société
royale de Londres.
Explication de la Planche relative au charbon de bois.
Vignette 1, première confiruËion cCun fourneau.
Figure A , charbonnier qui trace au cordeau l’aire
de la charbonnière.
4 Fig. B , ouvrier qui applanjt l’aire de la charbonnière
avec la pelle, après avoir planté au centre une
bûche fendue en quatre par fa partie fupérieujre,
aiguifée par l’autre bout pour commencer la che*
minée.
Fig. C , charbonnier qui applanit l’aire au rateau,
Fig. D , aire applanie, où l’on voit au centre la
bûche fendue avec les bâtons qui Ce croifent dans les
fentes ; cp en quoi confifte lg première façon de l’ar-
rangemenr du bois, & de la formation de l,a cher
minée.
Fig. E , charbonnier qui a formé fon premier plancher
, & qui en arrête les bûches par des chevilles.
Fig. F , charbonnier qui répand fur ce plancher
du menu bois appelé bois de chemife. On voit même
figure la formation du premier étage du fourneau'
Fig. G , le premier étage plus avancé , avec 1$
commencement du fécond.
Fig. H, charbonnier qui apporte le bois fur une
brouette.
Tous les autres étages qui vont en diminuant à
mefure qu’ils s’élèvent, & qui forment une efpèce
çle cône, fe conftruifent de la même manière.
Deuxième confiruËion d'un fourneau,
Fig.' 1 de la vignette I. Après avoir tracé & ap«
plani 1 aire , comme il a été dit à la première conf-
truélion , au lieu de la bûche fendue en quatre, on
plante au centre une longue perche c c , contre laquelle
on dre (Te les bûches dont le premier étacrg
fera conftruit : cette perche formera la cheminée.
Fig. 2 \ fourneau de cette conftru&ion dont tous
les etages f , g , h , i font formés.
L’ouvrier qu’on voit au pied de ce fourneau bêche
la terre , fait un chemin, & prépare de quoi le couvrir
foit avec de la terre , foit avec du frafin, s’il en
a déjà. K , extrémité d-’une autre perche qui va de
la circonférence du fommet jufqu’âu centre , & qui
ménage le paffage qui ferv-ira a allumer le fourneaïi.
%Fig j > un ouvrier donne au fourneau fa. dernière
façon 9 en formant ce qu’on nomme la clje-
mife. Dans cette figure le fourneau eft tout cpu*
vert de fa chemife , excepté à fa partie inférieure :
on y laiffe une bande ou lifière fans chemife pout
donner lieu à l’a&ion de l’air.
Troifième confiruËion,
Fourneau pyramidal & recouvert de gazon donf
on voit la coupe verticale au bas de la planche fig.
N, & le plan fig. O. | ’
Fifr L , coupe verticale par le centre d’un fouf-:
neau .de la première conftru&ion.
Fig. M , coupe verticale par le centre d’un fourneau
de la fecon.de conftruâion.
Fig. coupé verticale par le centre d’un fouH
neau de la troifième çonftru&ion.
U
La fécondé vignette repréfente les fourneaux en feu ou
la cuiffon du charbon.
Fig. 4 9 ouvrier qui met le feu à un"fourneau de
la première conftruclion par le haut ; car au fourneau
de la fécondé conftru&ion , le feu fe met par
le bas où l’on a pratiqué un paffage, comme on
voit en K pl. I , fig. 2.
Fig. f , fourne'au en feu.
Fig. 6 , fourneau, percé de vents. On voit un ouvrier
qui lui donne de l’air.
Fig. 7 & 8 , ouvriers qui poliflent & rafraîchif-
fent un fourneau plus avancé.
Fig. p s ouvrier qui prépare du bois.
Fig. 10 , bois coupé en tas.
Fig. 11, fourneau éteint.
On appelle tue-vents ou brife-vents les claies qu’on
yoit autour des fourneaux en feu , fig. 4 , f & 6.
Bis de la planche, fig. O , plan d’un fourneau de
la troifième conftruâion.
Fig. P » plan d’un fourneau de la même conftruc-
tion , mais de forme ronde.
Fig. Q , élévation perfpe&ive d’un fourneau de
la troifième conftruâion.
Fig. R, le traçoir.
Fig. S, panier à charbon.
Fig. 12, ferpe.
Fig. 13, hoyau ou pioche.
Fig. ‘4 1 pelle. F , le manche.
Fig. i f , herque ou rateau de fer C D.
Fig. 16, coignée.
Fig. 17, faulx.
Fig. 18 , rabot.
Fig. ip , ^tarière.
Fig. 20 , crochet G.
Fig. 21 , la voiture à charbon.
Fig. 22, la brouette.
V O C A B U L A I R E de l'A r t de fa ire le Charbon de B o is.
A IRE du fourneau ; c’eft l’efpace circulaire du
fol du fourneau qui a été applani.
Allumelle ; c’eft le nom qu’on donne au fourneau
quand il eft commencé : il ne prend le nom de
fourneau que quand il eft bouché.
Apparition du grand feu ; c’eft lorfque la
chemife ou l’ouverture du fourneau fe montre rouge
& en feu.
Arc ; rateau qui a de longues dents de fer.
Banne ; voiture deftinée à tranfporter le charbon.
Bois de chemise ; bois très-menu qui fert à
allumer le fourneau de charbon.
Bouger le fourneau ; c’eft le couvrir de
terre & de cendre.
Braise ; portion du bois brûlé qui refte dans l’âtre
après que le feu eft éteint , ou portion de bois à
demi-brûlé, dont le feu a été étouffé fous une cloche
de fer, ou par quelque autre corps qui empêche la
communication de l’air. /.
On appelle aufli braife3 le charbon brûlé & réduit
en petits morceaux.
Charbon, de bois , ou charbon artificiel ;
tronçon de bois brûlé à demi, & qu’on rallume au
befoin.
Charbonnier; ce terme a plufieurs acceptions
différèntes •: i°. on appelle ainfi à Paris celui qui
porte le charbon du bateau dans les maifons , &
qui, dans les ordonnances, s’appelle plumet; 20. On
entend par ce mot les ouvriers occupés dans les
forêts à conftruire & conduire les fours à charbon ;
^°. on défigne ainfi le lieu deftiné dans les maifons
a placer le charbon , quand on en fait provifion.
Charbonnière ; endroit où l’on conftruit des
fourneaux à charbon.
Charge de charbon ; c’eft le grand fac de
charbon qui contient une mine ou feize boiffeaux,
Arts 6* Métiers, Tome l. Partie II.
C h a r g e r un F o u r n e au ; c’eft arranger le bois
qui doit être converti en charbon.
C hem inée ; vide du fourneau par où paffe le feu
& la fumée.
C o r d e ; mefure de bois deftiné à être brûlé.
C u ir e le c h a r b o n ; c’eft brûler le bois au point
où il doit l’être pour en faire du charbon.
C u is a g e ; ce terme fe dit de l’aâ ion du feu fur.
le bois pour le convertir en charbon.
D resseu r ; c’e f t , parmi les charbonniers, celui
qui trace & unit le terrain fur lequel on doit élever,
un fourneau.
E cl is se ; c’eft lé fécond é ta g e , ou le fécond rang
de tronçons de bois difpofés dans un fourneau pour
faire du charbon.
Et o u f f o ir ; vafe de terre ou de t ô le , ou boîte
de fer dans lequel on étouffe le bois embrafé', en
le privant du concours de l’a i r , pour en faire de la
braife.
F a u ld e ; c’eft le lieu où les charbonniers afféyent
& difpofent leurs fourneaux pour cuire le charbon.
F eu ; nom donné au fourneau lorfqu’il eft allumé.
F eu il l er u n f o u r n e a u ; c’eft l’ enduire en
dehors de feuilles & de terre pour en boucher les
ouvertures.
F osse a charbon ;. endroit où on élève un
fourneau pour cuire le charbon.
F o u r n e a u ; e’eft la pyramide de bois arrangés
pour en faire du charbon.
F o y e r d u fo u r n e a u ; c’eft l’ endroit par où l’on
met le feu au fourneau.
F r a s il ou F r a s in ; c’ eft du pouffier ou pouflière
de charbon mêlée avec quelque menue braife, &
4 e la terre ou de la cendre, pour bouger & couvrir
le bois.
F umeron ; charbon q u i , n’ayant pas été affei
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