
Hères , les ùrdns font pris dans la charnière des porte-“
tirons : les pouces répondent au deffous de la partie
antérieure des contre-pouces. Les platines à plomb occupent
les intervalles vides qui reftoient entre les
aiguilles ; enforte qu’il y a une platine entre chaque
aiguille : il ne s’agit plus que d’attacher e n c A , fur
les bras de prejfe, la pièce 98, 98 , qu’on voit fig. 12
& qu’on appelle la prejfe ; de placer toute la machine
fur le fût ou le bois, & de travailler.
O b s e r v a t i o n .
Avant que de paffer au dernier affemblage, celui
3u métier fur fon fut, je crois devoir obferver qu’il
faut une extrême précifion dans la configuration des
parties du métier. Il faut que les intervalles que
laifient entre eux les cuivres de la barre fondue, repondent
bien exa&ement aux rejforts de grille ; que l’é-
paiffeur des plombs à aiguilles foit bien compaffee ,
pour qu’il n’y ait pas plus de plombs à aiguilles que
de platines à ondes, 6c que chaque platine à ondes
lame toujours entre elle ôc celle qui la fuit, trois
aiguilles : de même que les plombs à platines aplombs
foient bien compaffés, pour que Tépaiffeur d’un de
<es plombs foit double de l’épaiffeur d’un plomb à
aiguilles; que les deux platines que porte chacun de ces-
plombs, fe rencontrent bien dans les deux intervalles
que laiffent entre elles les trois aiguilles prifes entre
chaque platine à ondes , 6c que toutes ces parties
délicates fe meuvent librement les unes entre les
autres.
C ’eft pour obtenir ces différentes pièces dans
l’exaâe proportion qui leur convient, qu’on a imaginé
des moules dans lefquels on coule les plombs a
platines & les plombs à aiguilles, dans l’epaiffeur qui
leur convient : car, s’il eût fallu égalifer ces plombs
à la lime , on n auroit jamais fini. Ainfi, chaque
oulvrier a, pour un métier d’une jauge donnée, des
moules avec lefquels il répare les plombs qui lui manquent,
& une jauge avec laquelle il mefure toutes ces
parties. On fent bien que les platines à ondes ôc à
plomb, doivent fe forger & fe limer fur des modèles.
Nous donnerons toutes ces pièces par la fuite.
Il ne faut donc pas regarder l’inventeur de la machine
à faire des bas, comme un homme qui a imaginé
une chofe feule très-difficile à la vérité, ôc qui l’a imaginée
auffi parfaite qu’elle pouvoit être ; maiscomme
un homme qui lui feul a encore furmonté tous les
©bftacles qui s’oppofoient à l’exécution ÔC à 1*entretien
de fa machine. Et ces obftacles font de nature à
ajouter beaucoup à l’honneur de celui-là qui les a
furmontés.
On doit comprendre dans le nombre des difficultés
vaincues, la fabrication des aiguilles du métier
à bas, dont il nous refte à donner une fimple
defcription, parce qu’elle fait l’objet d’un art particulier
, 1'aigüillier-bonnetier, qui a été traité à part.
On voit l’aiguiile fig. 11, fon bec a , fa châjfe b, &
fa queue c. Son bec eft élaftique, & quand il eft preffé
p^r la prejfe , il fe cache dans la châjfe ; & d’un crochet
jpfe forme réellement une aiguille qui a un oeil fermé.
La queue c eft prife dans le plomb à aiguille. V o y e i
planche V , fig* 6.
N EU V IEM E AS SEM B L AG E , planche VU , fig- t .
Ce neuvième affemblage eft la machine entière
fur fon fut.
Elle eft compofée i° . de la cage ôc de fes dépens
dances.
2°. De Came & de fes dépendances.
3°. Des moulinets ôc de leurs dépendances.
40. Des abattons ôc de leurs dépendances*
O b s e r v a t i o n .
Nous croyons devoir confeillerà ceux qui défirent
avoir une connoiffance bien raifonnée du metier ,
de fuivre les détails de la defcription analytique
qu’on vient d’en donner, fur la machine elle-meme 1
ils y verront exa&ement toutes les pièces en fitua-
tion, ôc fur-tout celles qui fe trouvent cachées
dans les différentes figures par les autres. Ils en
comprendront encore mieux le jeu ôc l’ufage. Nous
allons effayer de faire comprendre ce jeu & ces
ufages, en décrivant les différentes manoeuvres de
l’ouvrier fur un métier à bas. On les réduit a fept
opérations principales , qui ont toutes pour but la
formation ôc la liçifon des mailles.
La première confifte, à cueillir ; la fécondé, a
foncer du pied ÔC à former Vouvrage j la troifième , a
amener fous les becs 3 la cinquième, a prejfer les becs
& à faire paffer la maille du derrière fur les becs j la-
fixième , à abattre ; la feptième , à crocher.
P R EM IE R E OPER AT ION. Cueillir.
Pour fendre cette opération & les fuivantes plue
intelligibles, on a fait r-eprélenter en grand les platines
à ondes ôc les platines à plomb , planches V l l l
ôc I X , . . . ,
Il y a une petite opération préliminaire a toute
autre, c’eft de nouer la foie à la première aiguille ,
comme on vpit planche V l l l , fig• * 6* 2 » au point 1,
& de la paffer deffus & deffous la fécondé aiguille ,
de la ramener deffus, de la conduire fur la troifième»
Ôc de lui faire faire le même tour, ôc ainfi de fuite
fur la. quatrième ôc fur toutes les autres qui fuivent :
enfuite, on place ce commencement d’ouvrage fous
la gorge des platines , comme on l’y voit fig. 1. Cela
fai,t, voici comme on travaille.
Le premier mouvement du cueillir, confifte a
prendre la foie ou le fil au fortir du deffous de la
dernière aiguille , ôc de l’étendre fur les aiguilles,
comme on le voit fig. 1 ôc 2 , en 3 ,4 .
Le fécond mouvement confifte à prejfer fur la
première marche à gauche ou à droite, fuivant le
côté, où fera le corps du chevalet ; s’il eft à droite,
comme on le fuppofe ic i, on prejfera du pied la première
marche à gauche. 11 part de l’extrémité de cette
marche une corde qui paffe autour du tambour de
là roue : voyez planche I I , fig. 1, n°. g. Cette corde
9 fera tourner le tambour de la roue 13-, de droite
| à gauche ; ôc comme il y a autour de la roue une
torde qui va de-là fur les roulettes de la barre a chevalet
, ÔC de ces roulettes aux S du corps à chevalet,
voyez planche I V * fig. 6 , n°. $4 , $4 - Le corps du
chevalet y t , gliffera donc le long de la barre à chevalet
yo , de droite à gauche ; mais comme le comble'
<2 du corps à chevalet eft plus haut que la queue des
ondes , il foulèvera en paffant les queues des ondes ,
les chaffera de la petite cavité c des rejforts de grille,
planche IV , fig-1 , ÔC le deffous de la tête de toutes
les ondes fera forcé de defeendre fur la barre à
moulinet, voyez planche V , fig. / & 7 , & s y tiendra
par l’a&ion du petit plan incliné a b , qui termine
les rejforts de grille, voyez planche IV , fig• i l O r , la
tête des ondes ne peut aefeendre, que les platines à
ondes, qui font affemblées avec les ondes, ne def-
cendent auffi ; mais en defeendant, les becs des
platines à ondes rencontreront la foie étendue fur
les aiguilles, l’entraîneront avec eux, comme on
voit fig. 4 , planche V I I I , & 4ui donneront la dif-
pofition qu’elle a , figure 4 , y , 6 ; c’eft-à-dire ,
qu’elle formera des pas ou boucles entre la fécondé
oc la troifième aiguilles , entre la cinquième & la
fixième , entre la huitième ôc la neuvième, ainfi
de flûte : de telle forte qu’il y ait toujours deux
intervalles d’aiguilles, où la foie ne foit pas pliee
entre celui où elle fe trouve former la boucle. Fin
de la première opération.
I I e, O p é r a t i o n • poncer du-pied & former
rouvrage.
Le premier mouvement de éette opération fe fait
du pied dont on a cueilli, ôc des deux mains. I/pu-
vrier prend la barre à poignée des deux mvns »
de manière que fes pouces loient appliquées contre
les pièces appellées pouces : voyez planche V U ,
fig. 1. Ses mains font en A , A , & fes pouces en B , B.
il fait enfuite trois mouvemens à-la-fois : il prejfe du
pied la marche 5 »fig»1 » planche I I , dont il a cueilli en
faifant marcher le corps à chevalet de droite a gauche :
il tire avec les mains perpendiculairement en bas,
la barre a poignée A , A , & il preffe avec fes pouces
fortement, les pouces B , B. Voyons maintenant quel
«ft le réfultat de ces mouvemens.
Nous avons vu planche 17, fig. i , qu’il part des
extrémités de la traverfe 6 ,6 , qui paffe deffous les
marches 1 , 2 , 3 , des cordes 9 ,9 , avec leurs crochets
j o , 10, qui vont prendre les crochets du balancier
1 5 , 1 5 , même planche, fig. 3. La marche 1 , < »fig-1 »
étant preffée, fait baiffer la traverfe 6 , 6 , le balancier
15, 15 » fis» 3 * & les épaulières 1 4 , 1 4 ,
auxquelles il eft attaché ; ôc comme les épaulières
reçoivent dans leurs charnières, les abattans 85 » 85 ,
85, 85 , planche VI* fig. 1, & que la barre à platine
84, 84, eft attachée aux abattans ; il s’enfuit que
l’aâion fur la marche fait defeendre les abattans,
la barre à platines , & avec la barre, à platines, les
platines à plomb 9 1 ,9 1 ,9 1 , &c. même planche fig. 2.
Mais comme l’a&ion des mains appliquée fur la barre
• poignée | tend auffi à faire defeendre les abattans,
la barre à platines Si les platines ; il s’enfuît que 1 action
des mains confpire avec celle des pieds.
D ’un autre cô té , l’aélion des pouces contre le*
pièces appellées pouces, tend à lever la partie anterieure
des, contre-pouces 4 3 ,4 3 , planche I V , fig. 6 ,
à faire baiffer leur partie poftérieure 45 ? ce qui applique
la bafcule 4 8 ,4 8 , fur les queues des ondes »
relève leur tête & les platines à ondes.
Les trois aélions combinées de cette operation ,
tendent donc à produire deux effets contraires fur
les platines à Ondes, & fut les platines à plombs .* lun
d’abaiffer les platines à plomb', & l’autre de relever
les platines à ondes abaiflées dans le cueillage.
Le fécond mouvement de cette opération, exige
fur-tout que l’ouvrier ménage doucement ces deux
effets contraires & qu’il les combine finement, Sc
de manière que les platines à ondes abaiffées lors du
cueillage, remontent d’entre les aiguilles à mefure
que les platines à plomb y defeendent ; enforte que
les becs des unes & des autres, fe trouvent tous de
niveau fous les aiguilles, comme on le voit fig.
planche V lll.
Il s*eft donc fait dans cette fécondé opération, une
nouvéîle diftribution des plis ou boucles de la foie,
comme on voit fig. y , 8, p , meme planche, & il s eft
formé une boucle entre chaque aiguille : mais les
nouvelles boucles fe font formées aux dépens des
précédentes, de manière à être toutes égales , &
toutes plus petites que les premières formées par les
platines à ondes, lorfqu’on a cueilli.
C ’étoit pour donner lieu à cette diftribution de la
foie entre toutes les aiguilles, au rétréciffement des
boucles formées par les platines â ondes ; & à U
; formation des nouvelles par les platines a plomb
aux dépens des premières , que l’on a été obligé d&
relever les platines à ondes par le moyen des contre-
pouces. C a r , fans cela, ces platines tenant tendues
fur les aiguilles, les portions de foie 1 , 2 , 3» 4 *
fig. y, ou 1 , 2 , 3 ,4 , fis» 6 * m*me p[anchc r dès
-que les platines à plomb F E , D C , feroient venues
s’appliquer fur ces mêmes portions de foie, elles
auroient ou enfoncé les aiguilles ou rompu la foie :
au lieu que les platines à ondes A , B , remontant un
peu fig. 4 & 6 , même planche , les platines à plomb
rencontrent les portions de foie 1 ,2 , 3 » 4 > fi8-S &
6 , qui ne font plus tendues, y forment des plis on
boucles (ans les forcer. Comme les boucles des platines
à ondes , ne perdent que la quantité de foie
qu’en prennent lesaewxplatinesâplornb de 1 intervalle,
ütôt que ces platines ceffent les unes de remonter,
les autres de defeendre entre les aiguilles, & que
leurs becs font de niveau , fig- 7 * 9 * tneme planché,
toutes les boucles font égales, 6c la foie fe trouve
diftribuéeentre toutes les aiguilles, comme^on voit
fig. 7 6c 8 : ceci fuppofe l’égalité des platines à ondes ,
6c des platines à plomb. La portion 1 , 2 , faite a la
main, figure 7 , eft fous les gorges des platines, ÔC
la portion 3 , 4 , fous les becs. Fin de la fecofide ope*
ration» _ . .
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