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ce comble eft furmonté de plùfîetirs châflisk 8c 1,avec
potelets m, dont uni porte des fortes folives n pofées
horizontalement, à deffein de porter un réfervoir.
Les fig. roi 8c 102 font l’élévation 8c le plan d’un
comble appelé plus proprement dôme ou calote , circulaire
par fon plan, & parabolique par fon élévation
qui eft la forme pour ainfi dire reçue pour ces
fortes de combles, faits ordinairement pour recevoir
des voûtes intérieurement : ils n’oîit point de tirants;
& font compofés de jambes de force r , appuyés fur
desblochets x pofés fur des fabliers m entretenus d’en-
tretoifes y , furlefquelles eft appuyée l’enrayures*
d’un entrait f çdmpofé de tirants entrelacés avec
coyers b & gouffets c , entretenus, d’entretoifes v
foutenues dé grands 8c petits effeliers o o & 0
difpofés en forme de voûte ,* furmontés dans le milieu
de montans e qui vont jufqu’au fommet du comble
, entretenus de croix de faint- André &c. L’entrait
f eft fur mon té d’arcs-boutans g foutenus de jambettes
p qui, avec les jambes de force r , foutiennent les
fupports y qui portent les chevrons courbes a. Le
fommet de ce. comble eft furmonté de plufieurs châflis
k grands & petits , à deffein de porter un piédeftal
pour un yafe, une figure, un groupe, ou autres
chofes femblablès.
Les fig. 103 & 104. font l’élévation parabolique
le plan. circulaire d’un dôme d’un diamètre
beaucoup plus grand que le__pxeçédent, tels que
pourroient être ceux de la Sorbonne, du Val-de
Grâce ou des Invalides à Paris, compofés de jambes
de force r, de blochets x , fabliers m 8c entretoifes
y fürmontés d’un en trait ƒ, dontl’en rayure * eft com-
pofée de plûflçurs tirants entrelacés avec coyers b
& gouffets c, foutenus d’une fécondé jambe de forcé r,
de grands 8c petits effeliers oo&o, furmonté par fes
extrémités d’arcs-boutans g avec liens n qui, avec les
jambes de force r, foutiennent des fupports y , fur
lefquels font appuyés les chevrons courbés a, entretenus
d’entretoifes* v. Le milieù de l’entrait f eft fur.-
monté de montans e* entretenus fur leur hauteur ,
de croix de faint André & , de plufieurs châflis k,
fur lefquels eft appuyé l’affemblage d’une lanterne
garnie de poteaux d’huifferie p, linteaux ceintrés q,
appuis r , confoles s , furmontés d'une calote compo-
fée d’un petit entrait f, de poinçons d, de chevrons
courbes.a , fupports y 8c entretoifes v.
Des lucarnes & ails de boeufs»
Une lucarne, du latin lucerna, lumière , eft une
efpèce d’ouverture en forme de fenêtre „ pratiquée
dans les combles dont nous venons de parler, pour
procurer du jour aux chambres en galetas & aux
greniers ; il en eft de quatre efpècés différentes.
La première , appelée lucarne faîtière, fig. io f,
eft celle qui fe termine par en haut en pignon , &
dont le faîte eft couvert d’une tuile faîtière d’oii elle
tire fon nom. Cette lucarne eft compofée de deux
montans a , affemblés par en bas à tenon & mortaife
dans un appui ou fablière b, 8c par çn haut dans
un linteau courbe c portant fa moulure pu cimaife,
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furmonté d’un petit poinçon d 8t de chevrons e ,
pour en former la couverture.
La deuxième, appelée lucarne flamande , fig. 106 9
eft celle qui fe termine par en haut en fronton ; elle
eft compofée comme la précédente de deux montans
a affemblés par en bas dans un appui ou fablière b,
8t par en haut dans un linteau c portant fa cimaife,
furmonté de deux autres pièces de bois e portant
aufli leur cimaife, appuyée l’une fur l’autre en forme
de fronton , en aligneul defquels font des chevrons
qui lui fervent de couverture.
La troifième , appelée lucarne à la capucine, fig.
, / 07, eft celle qui èft couverte en croupe de comble ;
elle eft compofée de deux montans a affemblés par
en bas dans un appui ou fablière b , 8c par en'haut
dans un linteau c portant fa corniche, furmonté
d’un toit en croupe, compofé de poinçons d9 d’arêtiers
e & de chevrons f.
La quatrième , appelée lucarne demoifélle, eft celle
qui porte fur les chevrons des combles , 8c dont la
couverture eft en contre-vent ; elle eft aufli com-
poféé de deux montans a, affemblés par en bas,,
quelquefois fur des chevrons, ôc quelquefois fur
un appui b, 8c par en-haut dans un linteau c fur-
monté de deux pièces de bois d, pour foutenir la
couverture difpofée en contre-vent.
Les oeils de boeufs ; nom qu’on leur a donné parce
que les premiers étoient circulaires, font des'ouver-
tures aufli hautes que larges, faites comme les lucarnes
, pour procurer. du jour aux greniers 8c
chambres en galetasv On les fait maintenant circulaires,
carrés, furbaiffés en anfe de panier ou autrement.
La fig. p en eft un circulaire compofé de deux
montans, a affemblés par en bas fur un appui ou
fablière#, & par en haut dans un linteau courbe df
la partie inférieure d eft un morceau de plate-forme
découpé pour terminer le bas arreté'dans les montans
8c l’appui.
La fig ho eft un,autre oeil de boeuf furbaiffé, composé
de deux montans a , affemblés par en bas dans
un appui ou fablière b , 8c par en-haut dans un
linteau courbe c, furmonté d’une moulure ou cimaife.
De la conflrutdion des ponts»
La eonftru&iott des ponts, une des chofes les plus
avantageufes pour le commerce, eft aufli une de
celles que l’on doit le moins négliger ; l’objet en.éft
fi étendu pour ce qui. regarde là charpenterié, que
fort peu de gens pofsèdent entièrement cette partie.
Les ponts fe font de trois manières différentes ; la
première en pierre, 8c alors le bois n’y entre que pour
la conftruâion des voûtes 8c arcades , 8c n’eft pas.
fort confidérable ; la fécondé fe fait en bois d’un
infinité de manières, beaucoup moins chères à la
vérité que la précédente , mais jamais fi folides ni fi
durables, le bois étant fujet à fe pou.rrir par les humidités
inévitables : c’eft toujours le befoin 8c la nécef-
fité que l’on en a, l’ufage que l’on en veut faire, la
fituation des. lieux 8c. la rareté des matériauxqui
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détermine la façon de les faire. La troifième fe fait'
avec plufieurs bateaux que j’on approche les uns des
autres , 8c que l’on couvre de poutres', folives ,
madriers, 8c autres pièces de bois.
Nous divilerons cette fcience en'quatre parties
principales; la première dans la conftruéfion des cein-;
très de charpente capables de foutenir de grands fardeaux
pour l’édification de toutes fortes de voûtes 8c
arcades, 8c fur-tout pour celle des ponts en pierre ;
la fécondé dans celle des ponts dits de bois ; la troifième
dans celle des fondations de piles palées, batardeaux
, échafaudages, 8c toutes les charpentes qui
y font néceffaires ; la quatrième dans celle des ponts
dits de bateaux»
Des ceintres de charpente.
Perfonne n’ignore que les voûtes 8c arcades petites
ou grandes, ne pouvant fe .foutenir d’elles-mêmes
qu’elles ne foient faites, ont befoin pour leur conftr uc-
tion de ceintres de charpente plus ou moins compliqués
, félon leur grandeur ; on peut les faire de différente
manière: celui planche IV9fig. ///, que »fit Antonio
Sangallo fous les ordres de Michel-Ange ,l<5rs
de la conftruéfion du dôme de S. Pierre de Rome ,
d’une admirable invention pour la folidité, paffe pour
un des plus beaux morceaux de ce genre ; c’eft un
compofé de chevrons de ferme a, appuyés d’un 'côté
fur un poinçon b, 8c de l’autre fur l’extrémité d’un
entrait c foutenu dans le milieu de liens en contrefiches
d: l’entrait c eft foutenu de trois pièces de bois
«appelées femelles, dont celles des extrémités foht
appuyées fur des jambes de force f 8c contrefiches
g, entretenues enfemble de liens k; 6c celle du milieu
fur un affemblage de pièces de bois compofé de
fous-entrait z, de contrefiches k, 8c liens pofés en
chevrons de ferme / ,* 8c l’extrémité de part 8c d’autre
eft appuyée fur une pièce de bois m d’un diamètre
égal à celui de la voûte.
La fig» 112 eft un ceintre de charpente plus grand
que le précédent, 8c d’une très grande folidité, fait
pour la conftruâion d’une arcade ou voûte furbaif-
fée, compofée de chevrons de ferme a, appuyés
d’un côté fur un poinçon b, 8c de l’autre fur l’extré-
mite d’un entrait c; foutenus dans leur milieu de liens
& contrefiches d : l’entrait eft aufli foutenu dé trois
femelles e , dont celles de l’extrémité font appuyées
fur des jambes de force f , 8£ contrefiches g , entretenues
de liens h; 8c celle du milieu fur \m affem-
blage de pièces de bois compofé de fous-entrait i ,
fous-contrefiches k, 8c liens en chevrons de ferme /.
Sur les chevrons de ferme #, 8c fur les jambes de for-
ce f i font appuyés des fupports ou liens m , qui foutiennent
des efpèces de chevrons courbes n , fur lefquels
font placés des pièces de bois o en longueur,
pour foutenir les vouffoirs p. L’extrémité de cet affemblage
de charpente èft poféè de part 8c d’autre
lurdes pièces de bois horizontales q, appuyées fur
oes pieux t lorfque ce font des arcades de ponts , ou
fur des corniches ,-confoles 8c autres faillies, lorfque
ce font des voûtes.
Là fig... 113 'eft' un ceintre' de charpente furbaiffé,
qui quoique différent dés précédensn’en eft pas pour
cela moins folide ; c’eft un affemblage de charpente
compofé de chevrons de ferme a, affemblés à tenon
8c mortaife d’un côté dans un poinçon b , pofé fur
une petite pile de maçonnerie fondée lorfque ce font
des arcades de ponts , ou fur quelqu’autre chofe de
folide, lorfque ce font des voûtes ; 8c de l’autre dans
un entrait' c foutenu dans le milieu de liens en fupportsd.
: l’entrait eft affemblé à tenon 8c mortaife
dans le poinçon b , 8c foutenu dans fa longueur de
jambes de force ƒ, grandes contrefiches g , entretenues
enfemble de liens h 8c de petites contrefiches
g. Sur les chevrons de ferme a 8c les jambes de
force ƒ*, font appuyés des liens ou fupports m qui
foutiennent des chevrons courbes n , fur lefquels
font pofées des pièces de bois 0 en longueur , pour
foutenir les vouffoirs p. L’extrémité de cette charpenté'eft
appuyée comme la précédente de part &
d’autre fur des pièces de bois horizontales q, poféês
fur des pieux r lorfque ce font des arcâdes de ponts,
ou fur des corniches^, confoles 8c autres faillies,'lorf-1
que ce font dès voûtes.
La fig. 114 eft un autre ceintre de charpente des*
plus furbaiffés, fait pour la conftruéHon d’une arcade
ou voûte d’une grande largeur, compofé de chevrons
dé ferme a, affemblés partie dans les poinçons#,
pofés fur de petites piles de maçonnerie fondées s
lorfque ce font des arcades de ponts., ou fur quelque
autre chofe de plus folide, lorfque ce font des
voûtes, 8c partie dans un entrait c, liés 8c entretenus
enfemble avec des liens en fupports d : l’entrait c eft
aufli affemblé dans les poinçons b , foutenus de jambes
de force fè c grandes contrefiches^, entretenus
enfemble de liens h 8c de'pètites contrefiches g.
Sur les chevrons de ferme # 8c les jambes de force f
font appuyés des liens ou fupports m pour foutenir
des chevrons courbes n , fur lefquels font pofés des
pièces de bois 0 en longueur, pour foutenir les youf-
foirs p. L’extrémité de cette charpente eft appuyée
comme les autres des deux côtés fur des pièces de
bois horizontales q , pofées fur des pieux r lorfque
ce font des arcades de ponts, ou fur des. corniches ,
■ confoles 8c autres faillies, lorfque ce font des
voûtes.
Il faut obferver ici que les charpentes dont nous
parlons, quoique femblables dans leur principe, font
bien différentes félon ce qu’elles ont à porter ; car
lorfqu’elles font deftinée pour des arcades, elles ne
peuvent que tenir lieu de ferme ( nous avons vu ci-
devant ce que c’étoit qu’une ferme ) qu’on appelle
en ce cas travée ; il faut réitérer ces. travées de fix,
neuf ou douze en douze pieds de diftance l’une de
l’autre, félon le poids de leurs vouffoirs ; c’eft alors
que fur leurs chevrons courbes n 6c fous chaque
vouffoir p , l’on pofe des pièces de bois o qui vont
de l’une à l’autre travée ; 8c lorfqu’elles font defti-
nées à porter des voûtes de quelque forme qu’elles
foient, on fait des travées en plus ou moins grande
( quantité, félon la grandeur de.s voûtes, mais dont le