
tage à la rôtifferie dans les endroits plus chargés de
terre nouvelle, que dans les parties qui en ont moins
reçu à cette dernière charge pour en avoir trop eu
dans les précédentes, fe trouve, quand elle eft sèche ,
beaucoup moins régulière qu’il ne faudroit.
On obfervera que la première ou fécondé charge
ouvre le trou P de l’extrémité de l’arbre , afin que
cette charge étant sèche, on coupe tant foit peu de
terre pour découvrir le trou à travers lequel on patte
une pointe de clou, ou un petit bout de gros fil
d’archal, entre lequel & la terre on loge de petits
éclats de fonte qu’on prend dans, les ébarburès, &
qui, ferrés de part & d’autre à petits coups fous le
fil d’archal, empêcheront le.noyau de remonter le
long de l’arbre, ou d’occafionner par fon poids quelques
fraâures au collet m de la fufée, quand le noyau
fera fufpendu dans le moule ou porté d’un lieu à
un autre. La fig. 8 repréfente la coupe de ce noyau ,
& on^voit en P le fil d’archal que l’on place dans le
trou de l’extrémité de l’arbre, & les deux petits éclats
ou plaquettes de fonte qui font entre ce fil d’archal
& le noyau. La petite broche qui traverfe l’arbre
dans fon milieu q eft feulement de bois, afin qu’elle
fe brûle au recuit en même temps que la natte ou
torche , & n’empêche pas que l’arbre ne forte avec
facilité quand la bombe eft coulée. Cette broche ne
fert qu’à arrêter la torche quand on commence le
noyau ; on peut même s’en paffer, ainfi que font plu-
fieurs ouvriers.
On v o it, figure y, l’arbre couvert-de la torche;
fis- 6 , le même arbre chargé de la première couche
de terre ; fig. y , le même arbre chargé de la fécondé
couche de terre.
Pour ne pas quitter la formation du noyau que
nous avons entamée, nous dirons qu’il faut avant
toutes chofes, c’eft-à-dire, avant même de placer
I-'arbre fur l’atelier, couler à travers le trou du boulet
une paille bien ronde qui rempliffe le canal r t , fig. 4 ,
fait pour donner de l’air au noyau, & empêcher
qu’il ne fe fende au recuit ou dans le châffis ; ce qui
ne manquèrent pas d’arriver, fi Pair qui fe raréfie
dans l’intérieur ne trouvoit à s’échapper. Cette paille
brûle au recuit, & pour peu qu’on ait attention de
pafler un petit fil d’archal, têl qu’une aiguille à tricoter
, par le trou du bourrelet, avant d’employer le
noyau dans le châffis, le canal fe trouve toujours
libre.
On voit aifément par la /re, 76c 8e fig*, que la
lumière fe tourne en même temps que le noyau ; &
comme l’abre qui a fix lignes de diamètre ne peut recevoir
que deux lignes d’épaiffeur de terre vers le
haut, & une ligne & demie vers le bas, il ne faut,
dans les premières charges, que croter l’arbre en cet
endroit, aprèsy avoir tourné lpiralement,ftl’on veut,
un feul brin de foin. Cette lumière s’achève avec la
dernière charge; & pour qu’elle rempliffe bien, il
faut avoir pour la former un peu de ter-re plus
douce que celle du noyau. Cette pratique iveft pas
neuve ; les ouvriers , dans leurs anciens ufages, ayant
toujours fait de la terre plus douce & plus forte
pour remplir la matrice de bois qui formoit la lumière
, autour de la lance qu’ils plaçorent dans le
noyau, après en avoir arraché l’arbre fur lequel il
avoit été tourné.
On obfervera pour la conftruélion de la planche,*
calibre ou échantillon qui forme le noyau 6c la lumière,
qu’elle ne diffère des anciennes qu’en cequ’elle
achève entièrement fon noyau , & ne biffe pas,
félon l’ancien ufage, deux grands efpaces à arranger
à peu près, lorfque la lance eft placée.
Ceci dit, fuppofant le noyau parfait, nous paffe-
rons à la conftruétion du châffis & du globe de cuivre,
qui fert à former dans le fable la figure extérieure de
la bombe.
Le châffis qu’on voit fig. 9 , eft de figure ordinaire.
Il fe partage en deux moitiés égales, 6c fe réunit
par trois petits goujons 1 , 1 , 1 , & une couliffe de
repaire E , K ; on en a rempli les angles , tant pour
les faire durer plus long-temps, que pour épargner
une quantité de fable inutile, & la peine de le ferrer.
La partie qui reçoit la moitié du globe fur laquelle
fe pofent les anfes, eft traverfée d’une barre de fer
vue en plan fig. 10, en profil fig. n , 6c en perfpec-
tive fig. 12. |
Ses deux parties a b & c d doivent être, ainfi que
fon épaiffeur, encaftrées dans le bois du châffis ,
comme on voit en la fig. n , enfor te que l’arbre contenu
par la partie c de cette traverfe que l’on nomme
chapelle , préfente exaélement la coupe du demi-
globe dans le plan de jonélion des deux pièces du
châffis, pour qu’une règle préfentée fur les bords
de l’un, appuie exaélement fur les bords de l’autre.
L’encaftrement de cette traverfe doit fe faire fort
jufte, & elle doit être fi folidement attachée qu’elle
ne puiffe fe déranger. Deux crochets O {fig, 9 ) attachés
aux deux côtés de l’autre moitié du châffis-,
la ferrent fur la première moyennant deux petits
crampons r qui les reçoivent, & qu’elles ne puiffent
fe féparer l’une de l’autre par le travail de la fonte.
C’eft tout ce que l’on peut avoir à dire, à ce fujet.
Le globe de cuivre, fig. /y, qui fert à mouler
doit être tourné avec foin pour être parfaitement
rond ; une ligne & demie d’épaiffeur lui fuffit ; mais
il faut pour Bien faire qu’une de fe s moitiés foit fondue
avec l’arbre /, m ,n ,g , qui la fou tient à l’aide de la
chapelle ; cette demi-fphère tournée avec l’arbre fur
les points q & g , affure mieux la eoncentricité de
l’un & de l’autre. L’on arrive difficilement à donner un
même axe au globe & à fon arbre fixe , quandfaits
féparément l’un de l’autre, ils ne font unis que par
une clavette dont l’ufage eft feulement d’empêcher
que la traverfe k z, fig. 17, ne cède un peu quand on
la prend pour retirer le modèle du fable ; les proportions
extérieures de cet arbre, font les mêmes
que celles des arbres à noyaux dans cette partie , le
premier devant faire exaélement dans le fable la place
des derniers , qui doivent, pour foutenir le noyau
dans le milieu du vide qu’a laiffé le modèle, être aufll
exaélement contenus par les-trous de la chapelle*
L a h a u t e u r d e c e t t e c h a p e l l e q u i e f t d ?e n v i r o n 1 6
lignes j fait la longueur du bout de l’arbre fixe au
deffus du bourrelet. On remarquera feulement à cette
occafion, que la longueur m n {fig. 13) du bourrelet
dans l’arbre fixe, doit excéder d’une ligne celle du
bourrelet dans l’arbre à noyau, afin que la lumière
que l’on fait d’une ligne plus longue en terre qu’il
ne faudroit, entre d’une ligne dans le fable & empêche
que la fonte ne puiflV quelquefois fe glifler
entre le bourrelet 6c la terre , & n’aille remplir ainfi
le petit canal, d’où il réfulteroit deux inconvéniens;
le premier , que cette fonte entrée dans le trou qui
traverfe le bourrelet, s’en retire difficilement & gâte-
roit communément l’arbre ; le fécond, que ce trou
bouche l’air de l’intérieur du noyau raréfié par l’ardeur
delà fonte qui l’enveloppe, ne trouvant plus
par où s’échapper , fait éclater le noyau affez pour
y introduire de la fonte, ou affez au moins pour faire
un bouillonnement qui ne manque pas de faire un
trou dans la partie fupérieure de la bombe qui eft le
culot, quand on coule les anfes au bas , ce qui. leur
donne plus de folidité ; cette précaution paroîtroit
être inutile, -mais elle eft toujours fage; & comme
il ne coûte rien de la prendre^ on ne doit pas y
manquer. C ’eft à cette première moitié du globe ,
que doivent être les crampons de repaire x x ,
x x , {fig. 17) qui fervent à en raccorder les deux
parties.
La fécondé moitié ajuftée exaélement fur celle-ci
par les entailles qui reçoivent les crampons, fe tourne
& fe finit avec la première fur laquelle on peut pour
cela la fouder en étain, deforte que les deux enfemble
ne faffent plus qu’un feul globé que l’on repartage en-
fuite. On a à l’extrémité de l’arbe fixe, un des points .
par lequel il doit être tourné ; & l’on trouve î’autre
en tâtonnant, & à l’aide d’une circonférence tracée
légèrement au bord de la première moitié. Cette fécondé
moitié a auflï une traverfe de fer pour la retirer
du châffis ; comme il n’y a point d’arbre qui l’arrête,
elle doit être un peu plus épaiffe que la précédente,
afin de ne pas plier ; mais comme cette moitié
n’a point de prife à l’aide de laquelle on puiffe la
placer fur la pfentière quand on aretournéde châffis,
& que cela feroit fort difficile, fur-tout pour les
bombes de douze pouces huit lignes, on pratique au
centre q {fig. 16) un écrou de quatre lignes ou environ
de diamètre pour-les petites bombes , enforte
qu’à l’aide d’une vis emmanchée, comme on voit
enr, {même fig.) onia manie plus facilement & plus
sûrement. Le manche de cette vis demeure, quand
on veut couler par le culot, jufqu’à ce que la pièce
foit moulée , 6c fon vide fait alors un évent : f i ,
au contraire, on veut couler par les anfes, on le
fupprime.dès que la p^èce eft placée, & on couvre
îe trou de l’écrou d’un morceau de papier de la grandeur
d’un écu, pour empêcher le fable d’y tomber..
Il n’eft pas , fans doute, néceffaire de dire que
quand on veut couler par les anfes, on place fur
chacune d’elles une coulée ou cheville de bois- arrondie
en cierge 6c affleurant le châffls, & que l’on
en place deux pareillement difpofées aux côtés du
manche dont on vient de parler * lorfquôn a déffein
de couler par le culot.
On voit par la coupe des châffis, fig. 17, la manière
dont le noyau eft invariablement contenu pat
la clavette V , dans le milieu du vide que le modèle'
a fait dans le fable. 11 ne faut pour cela qu’avoir attention
que les arbres foient entretenus bien droits,
c’eft-à-dire * qu’on ne les tire point de travers- pour
les arracher de la bombe quand elle eft coulée,.
qu’on ne les jette pas négligemment à quatre pas de-
foi, comme on fait affez ordinairement les-lances
& qu’enfin , s’il s’en rencontre de fauffes, l’ouvrier
qui doit s’en appercevoir en plaçant fur le tour, les-
faffe réparer fur le champ. S’il a manqué à cette attention,
elle n’échappera pas à celui qui, plaçant le
noyau dans le châffis, voit, fans pouvoir s’y tromper
, fi le vide qui refte entre le noyau 6c le fable 9
n’eft pas régulièrement égal. Il vaut bien mieux, dans
cette circonftance, rompre le noyau pour en faire
redreffer/arbre , que de faire une mauvaife bombe;,
car l’ouvrier qui peche en fuivant la nouvelle méthode
eft d’autant plus coupable, que ce ne peut jamais
être fans connoiffance de caufe; il eft certain de
bien faire pour peu qu’il le veuille. C ’eft la différence
de l’ancien ufage à celui-ci.
Il n’eft plus queftion que des anfes qu’on paroît
avoir oubliées dans l’article, où la façon de les mouler
fembloit devoir prendre place ; mais quoiqu’elles fe
forment dans le fable avec autant de facilité que de
précifion., on a cru devoir en parler un peu plus aur
long.
Elles doivent fe faire en bois félon les proportions
requifes dans les conditions du marché, & telles-
qu’on lès voit ( même planche ) fig. (8 ,19 , 20. Elles-,
font réunies1 par un petit goujon dans leur milieu A y
où elles ont- environ une ligne de moins que vers le
bas, afin que chaque moitié ayant un peu- de dépouille
, fe retire plus aifément du fable par l’intérieur
du demi-globe de cuivre, percé pour cela de quatre-
trous dans les emplacemens des anfes, enforte que
les trous de forme elliptique/)?£•. 21, foient affer
grands pour quelles y paffent aifément après qu’elles;
font moulées.
Les anfes fè retirent, comme il vient d’être dit r
par l’intérieur du demi-globe, & à l’aide de deux
petites chevilles D , D , qui paffent dans cet intérieur.
Il ne refte qu’à voir comment ces anfes peuvent
fe foutenir lors du moulage fur la- furface du globe ;.
le voici. Deux morceaux de bois D , nommés fup—
ports ,fig. 19 i 2o;. 21, feront ajuftés- enforte que leur
centre E F {fig. 19) fuive exaélement la courbure
intérieure du demi-globe à l’endroit de l’emplacement
de l’anfe, 6c que leur longueur foit telle qu’étant
coupée tant foit peu en fifflet à l’extrémité G, (fig. 20)
ils puiffent, appuyant par leur ceintre fur l’emplacement
de l’anfe & fermant les deux trous-, être ferrés*
fur la traverfe H I {fig. 21 ) quand on les y preffera
du pouce, 6c fe détacher avec la même facilité quand
il en fera befoin.
On marquera.fur la furface convexe E F (fig* 19 ).