
d’ejfailuiait donné deux cents trente livres ; on con-
noît dans lïnftantque le poids total du bled contenu
dans le navire, eft ae quatre mille trois cents foixante-
dix quintaux ; ainfi un plein chapeau de grain fert à
juger fur le champ d’un poids total, ce qui demande
autrement beaucoup de frais & beaucoup de temps :
or , l’épargne du temps & des dépenfes, eft inappréciable
pour les négocians.
Enfin il eft difficile d’avoir pour les grains un
moyen de comparaifon plus exaél ni plus commode,
puifqu’il s’exécute par poids & par mefure. Il eft donc
de la plus grande importance qu’il foit adopté généralement.
Le balancier vend, outre les balances, des poids
de toute efpece.
Les plus gros poids font de fer , & ordinairement
carrés ils ont un anneau auffi de fer pour les prendre
plus commodément.
Le plus grand nombre de ces gros poids dont on
fe fert à Paris , vient des- forges de fer qui font dans
les provinces , quoique plulieurs fe fondent & fe
fabriquent auffi dans la capitale. Il y a des poids de
fer depuis un carteron jufqu’à cent livres.
Les petits poids détaillans font ordinairement de
plomb , comme les onces, les demi-onces, &c.
Les poids de marc avec leur boîte, qui elle-même
fert de poids, font de fonte ou de cuivre.
Tous ces poids fe font ou s’achèvent par les maîtres
balanciers , & font étalonnés fur ceux de la cour des
monnoies.
On nomme poids étalonné celui qui a été marqué
par les officiers de la cour des monnoies , après avoir
été vérifié & pefé fur le poids matrice qui fe garde
dans cette cour.
On y fait l’étalonnage avec un poinçon d’acier.
Outre cet étalonnage , le balancier eft tenu de
mettre fur fes balances & fur fes poids fa propre
marque ; c’eft pourquoi chaque maître a fon poinçon
qui lui eft donné par les jurés de fa communauté, &
dont l’empreinte eft confervée fur une table de cuivr.e
au greffe de la cour des monnoies , pour y avoir recours
dans le befoin, &C pour y faire le rengrennement,
c’eft-à-dire, le rétablifferaent de l’empreinte.
Ce poinçon du maître balancier qui fert à marquer
fon ouvrage, eft ordinairement compofé de la pre-
mfère lettre de fon nom , furmontée d’une couronne
fleurdelifée. Cette précaution eft néceffaire , afin que
chacun puiffe répondre de fon travail, s’il fe trouvoit
quelque altération aux poids 8c aux balances.
L’étalonnage de la cour des monnoies fe connoît
à une fleur-de-lis feule qui eft imprimée avec un
poinçon.
Les balances communes font marquées au fond
du baffin , les romaines au fléau, & les poids au
deffous.
Les feuilles de laiton dont on fe fert d^ns les tré-
buchets 8c les balances fines , ne s’étalonnent point.
Le maître balancier les forme fur la matrice qui lui
eft fournie par la cour des monnoies j mais il y met
ià marque avec fon poinçon.
La valeur des poids eft indiquée par des chiffres
romains.
L’ordonnance du mois de mars 1673, enjoint à
tous négocians 8c marchands , tant en gros qu’en
detail, d’avoir , chacun à leur égard , des poids étalonnés
, & leur fait défenfes de fe fervir d’autres,
â peine de faux, 8c. de. 150 livres d’amende. Cependant
fi , malgré ces fages ordonnances , on foupçon*-
noit une balance d’être;trompeufe], comme elle ne peut
l’être que par l’inégalité de -longueur des bras , ou
par l’inégalité de pefanteur des baffins, on peut s’en
affurer à l'inftant, comme nous l’avons déjà obfervé;
il n’y a qu’à changer les poids 8c'les marchandifes qui
font dans les baflins , 8c les mettre les uns à la place
des autres ; ces poids qui étoient auparavant en équilibre
, cefferont alors d’y êtffe , fi la balance eft
trompeufe.
La communauté des maîtres balanciers eft très-
ancienne à Paris, 8c une des plus utiles pour la sûreté
du commerce.
Leurs ftatuts ont été renouvelés 8c confirmés par
. les arrêts du confeil en 1691 8c 1 6 9 5 ,8c font enré-
giftres en la cour des monnoies, que les balanciers
reconnoiffent pour leur juridiélion en ce qui concerne
leur art 8c métier. Us doivent y être reçus maîtrés ,
y prêter ferment , y faire étalonner les poids de
cuivre qu’ils fabriquent, 8c y recevoir les poids matrices
fur lefquels ils font les petits poids de laiton
dont fe fervent les joailliers,épiciers, apothicaires,
&c. pour pefer les plus petites chofes.
Autrefois les deux jurés de cette communauté,
ou l’un d’eux, ufoient du droit de leurs ftatuts, confirmé
par plufieurs arrêts du parlement, 8c affiftoient
aux vifites des marchands, qui, dans leur commerce ,
fe fervent de balances 8c de poids , afin de connoître
des abus qui fe commettent dans les balances 8c dans
les poids 8c mefures : mais cette police fi raifonnable
ne s’obferve plus ; ce qui ne peut être que préjudiciable
au public.
Les balanciers ne font aujourd’hui qu’une communauté
avec les chaudronniers 8c potiers d’étain , par
édit du mois d’août 1776. Les droits de réception
font de. 3 00 livres.
L’apprentiffage eft de cinq ans , 8c deux ans de
fervice chez les maîtres. Les afpirans à maîtrife doivent
chef-d’oeuvre , 8c les fils de maître expérience.
Les veuves jouiffent des droits de la maîtrife, mais
ne peuvent faire des apprentis.
Saint Michel eft le patron des balanciers, 8c leur
confrérie eft érigée à Paris en l’églife des Saints Inno-
cens , autour de laquelle ils font, pour la plupart,
établis à Paris.'
Les opérations, 8c les inftrumens 8c outils du
balancier, dont on vient de donner la defcription
théorique , feront plus fenfibles par la repréfen-
tation même des planches. En voici l’explication
fuivie 8c détaillée.
Planche 1, La vignette, ou la partie fupérieure de
la planche, repréfente la boutique d’un balancier,
Fig. 1 , ouvrier avec un fo.uffi.et à la main 8c ,une
poêle devant luî, qui fait fondre dans une cuiller
du plomb pour couler un poids.
Fîg. a, ouvrier qui lime un fléau.
Fig. 3 , ouvrier qui effaie ou ajufte une balance.
Fig. 4 , femme qui fait racommoder fa balance,
dont les crochets font dérangés.
Balances 1, 2 , à l’ufage des chandeliers.
3 » 3 > 3 » 3 » 3 balances de différentes ‘grandeurs.
N°. 4 , pefon à contre-poids.
N°. 5 , différens outils de balancier , comme
cifàilles, marteaux, limes, compas, retenus contre
le mur par une courroie qu’on appelle porte-outils.
N°. 6 , bigornes de différentes.fortes.
N°. 7 , 7 , 7 , établi garni de fes étaux , 8c chargé
d’outils, de pièces de balances ,8c de marchandifes.
Au bas de cette, planche I font :
i Fig. 1 , une enclume.
Fig. 2 , une bigorne.
Fig. 3 , 4 , 3 , 6 , des marteaux à forger 8c à planer
de différentes fortes.
Fig. 7 , Cifàilles.
Fig. 8, lime dite d’Allemagne.
Fig. 9 , /o , limes douces.
Fig. 11, bruniffoir plat.
Fig. 12 , bruniffoir rond.
Fig. 13 , pinces, '
Fig. 14, poinçon ou marque du maître balancier.
Fig. /ƒ, iô', ci féaux de différentes grandeurs.
Fig. '7 » pointeau.
Fig. 18, étau.
Fig. ip s groffes cifàilles ou forces.
‘Fig. 20, drille, trépan ou machine à foret.
Fig. 21, filière à écrous, avec trous de différentes
grandeurs.
Fig. 22, Compas.
Fig. 23 , modèles en bois, ou moules à ajufter
ou calibrer les marcs.
Fig. 24, foufflet.
Fig. 23, cuiller à fondre le plomb.
Fig. 26 , poêle.
Planche II. Fig. 1 , fléau à double crochet, façon
d Allemagne. A , châffe. B, C , joue, d, touret. DE ,
ED, corps du fléau ou fommier, ƒ , ƒ , doubles crochets.
g, braver.
Fig. 2 , fléau à deux boîtes, façon d’Allemagne.
h, aiguilles., k , boîtes, ƒ , ƒ , crochets.
Développement du fléau repréfenté figure 1 de cette
planché II.
Fig. -3, la châffe 8c le touçet féparé du fléau. A ,
chalïe. D , touret. *
Figure 4 , vue & développement d’une jumelle
leparee du fléau. B C , joue.-c, pivot, d, couffinet.
Fig• S » développement du crochet vu de face, ni,
out du corps du fléau. n 9n 9 n , n . jumelles des
joues 0,0.
Fig. 6 y pivot féparé. "
Fig. 7 , 8 , jumelles féparées. |
Fig. p , romaine. A , joué. B , anneau coulant. C ,
contrè-poids. D , brayer. E , touret. F , plateau, ƒ ,
châffe. g , l’S.
F ig .10 , romaine ou pefon. a , aiguille, b, garde, c ,
autre garde, d , autre garde encore, e, autre aiguille.
ƒ , crochet, g , anneau coulant, h , l’S. i , contre-poids.
A , côté du foible. B , côté du fort.
Fig. 11, pefon à tiers-point, a , reffort. b , crochet.
Fig. 12 , balance commune, a , b , c3 pied ou porte-
balance. d 9 d , baffins.
Fig. 13, balance enfermée dans fa lanterne.
Fig. 14, balance à reffort ou à tire-bourre.
Fig. 13, coupe de pefon à reffort ou à tire-bourre.
Planche Ul. Fig. 1 , fléau à boîte façonnée. A ,
crochet ou fufpenfoire. B , anneau du touret. c c y
boîte, d d , crochets. E , brayer. G G , fommier ou
corps du fléau. •
Fig. 2 , aiguille du fléau. '
Fig. 3 , touret ou tourillon avec le9 pièces qui en
dépendent. A , la vis. B , clé de la châffe. C , C , D ,
écrous.
. Fig. 4 , coupe & déve’oppement de la boîte, a / b ,
vis. c , partie du fommier. d, crochet. ..
Fig. 3 , développement du brayer. 1 ,2 , vis. 3 , écrou.
4 j bouton.
Fig. 6 , corps du fléau, a , b, aîle de la châffe. c ,
brayer. d y bouton du,brayer. e 9 vis du brayer.
Fig. 7 , balance de bureau avec fon pied.
Fig. 8 , balance de bureau fcellée dans la table du
bureau. A , le bureau. B , ferre-papiers. E , potence
à laquelle la balance peut être fufpendue.
Fig. p , boîte de fonte découverte, d’un ou de
plufieurs marcs, fuppofée ici de deux marcs, avec la
fuite des poids détaillans.
Fig. .1 o., poids de quatre onces.
Fig. 11, poids de deux onces.
Fig. 12 , poids d’une once.
Fig. 13, poids de quatre gros.
Fig. 14, poids de deux gros.
Fig. 13, poids d’un gros.
Fig. 16 & 17, poids d’un demi-gros.
Fig. 18, pile de fonte fermée, du poids de 24a 32
marcs, J
Fig. ip , pile ouverte du poids de 24 à 32 marcs ,
ou l’on voit les poids détaillans placés les uns dans
les autres.' '
Fig» 20 , poids de cuivre en ufage dans les débits .
de gabelle. . 0
Fig. 21, autre poids de cuivre , plus fort, en ufags
dans les mêmes débits.'
Figé 22 , gros poids de 100 livres, de fer fondu.
Fig. 23, petite boîte de fonte ouverte.
Fig. 24 , moyenne boîte de fonte fermée.
Fig. 23, petit poids détaillant de fer fondu.
Fig. 26, petit poids détaillant de plomb, & d’ufage
dans le.débit des chofes de peu de valeur.
Fig. 2 7 , autre petit poids de même ufage.
F%\-8 s Poids de karat à k diamant. AA ,
la boît’e. B C C , place de ia balance ou du trébuchet.
B , place des baffins. C C , place du corps du fléau.
E , place de la châffe du fléau. D F , petite café oh