ce qui donne a cet affemblage toute la folldité que
l’on peut defirer.
On peut aufli , comme aux précédens , doubler
les tenons, fig. 13 & 13, de ces fortes d’affemblages.
Il eft encore une autre efpèce d’affemblage en
about, fig. 17 & 18 , mais fans tenon & mortaife ;
ce n’eft autre chofe qu’une pièce de bois coupée en
tàlut par fon extrémité inférieure, portant une efpèce
de petit tenon pointu, dont le bout entre dans la
mortaife/, & le refte fe trouve entaillé un tant foit
peu dans la pièce inférieure g, quelquefois foutenue
par une autre pièce de bois affembîée'à tenon &
mortaife , & pofée verticalement.
Le dernier des aflemblages eft celui nommé à
queue cTaronde , fig. tp St 20 ; c’eft l’union de-deux
pièces de bois par leur extrémité, dont l’une porte
une efpèce de tenon évafé en c , fig. ip, qui entre
dans une efpèce de mortaife d à jour , de même
forme & figure que le tenon , ajuftés enfemble en e,
fig. 20 , tel que cette figure le repréfente. Cette forte
d’aflemblage n’eft pas des plus folides , puifque pour
faire les tenons d’une part, & la mortaile de l’autre ,
ces deux pièces, fe trouvent prefque coupées dans
çei endroit; mais comme on ne s’en fert ordinairement
que pour les plates-formes appelées fablières,
qui portent le pied des chevrons des combles ,
comme nous le verrons dans la fuite, & qu’ainfi fe
trouvant appuyées d’elles-mêmes fur les murs , cet
affemblage eft fuffifammentdbfide pour les retenir
par leurs extrémités, St les empêcher de s’écarter
au-delà des murs,
De la manière de faire un ajfemblage à tenon &
mortaife,
Lorfque l’on veut faire un affemblage à tenon
& mortaife, fig. 22, il faut tracer l’un & l’autre fur
la même mefure, c’eft-à-dire, que fi l’on commence
par le tenon, il faut tracer la mortaife de la même
mefure que le tenoiî; & réciproquement fi l’on
commence par la mortaife, il fau£ tracer le tenon
fuivant la mortaife.
La fig. 22 eft l’aflemblage que l’on veut faire ;
a St. b, fig. 219 font les deux pièces de bois que l’on
veut aflembler; a, eft la pièce qui doit porterie tenon
par une de fes extrémités ; & b, eft celle qui doit
porter la mortaife. Ainfi, comme il eft indifférent de
commencer cet affemblage par l’un ou par l’autre ,
comme nous venons de le voir : nous allons Ije çpnj-
mencer par le tenon.
De la manière de faire les tenons,
Pour faire un tenon, il faut d’abord le tracer
en a , fig. 23 \ ce qui fe fait en tirant une ligne d a e
carrément de chaque coté de la pièce de bois, de
la longueur que l’on veut faire le teflon ; & enfuite
divifant fa largeur tant deffus que deffous en trois
parties égales d a e , on en donne une au tenon,
placée ici au milieu en a : ceci fait, on tire une
ligne b de chaque côté oppofé l’un à l’autre, qui
çnfemble vont joindre lçs deux lignes d a e des deux
autres côtés ; enfuite avec une fciè , on coifpe 1|
pièce b de chaque côté bien carrément jufqu’au
tiers a , que l’on fupprime avecl’ébauchoir, St que
l’on écarrit après avec labefaiguë , pour en former le
tenon, fig. 24, que l’on vouloit faire.
Si l’on vouloit faire un tenon double, fig. 23 8c
26y au lieu de divifer la largeur de la pièce de bois en
trois parties égales , il faudroit la divifer en cinq
b a 0 a a d , & , en donner une à chacun des tenons
a Si d 'à ; lés deux pièces b de part & d’autre fe coupent
& fe fuppriment, comme au précédent tenon,'
avec la fcie ; St pour fépàrer la partie c entre les
deux tenons, il faut percer tout au travers de la
pièce en c un trou de tarière, St enfuite la fcier par
le bout d des deux côtés avec la fcie, en fuivant
les deux lignes tracées qui féparent les deux tenons;
alors cet intervalle c ne tenant prefque plus à rien,
on le fait partir facilement en frappant fur le bout;
ceci'fait, on écarrit les deux tenons comme nous
l’avons vu pour celui de la fig. 2 4 , avec la befaiguë s
tel qu’on le voit dans la fig. 2.6.
p e la manière de faire des mortaifes»
Une mortaife , comme nous l’avons déjà vu,
eft un trou méplat , fait dans une pièce de boi?
pour recevoir le tenon dont nous venons de parler;
ce qui forme un affemblage , fig. 22.
Lorfque fon veut faire une mortaife , & que le
tenon, fig. 24, fe trouve déjà fait, il faut mettre en
chantier la pièce de bois';, fig. 27, fur laquelle on veut
faire là mortaife ; enfuite prendre fon épaiffeur a,
fig. 2 4 , St la porter en a , fig. 2 7 , au milieu, fi le tenon
a y fig. 2 4 y eft au milieu de fa pièce de bois b;
enfuite prendre la largeur a c , fig. 2 4 , & la porter
en a c , fig. 27, ce qui fait la mefure de la mortaife,
Si le tenon a , fig, 24, fe trouvoit plus d’un côté que
de l’autre, il faudroit commencer par prendre la largeur
d , même fig. & la porter en dy fig. 27 , l’épaif-
ïëür du tenon a , fig. 24, & la porter en a , fig. 2j\
St fi les pièces de bois, fig. 24 & 2 7 , font d’égale
groffeur, la partie e , fig. 24, qui refte, f i l’opération
eft jufte, fera égale à celle e , fig.27.
La mortaife a , fig. 28 , ainfi tracée, il faut y percer
des trous a a.a y fort près les uns des autres;
d’abord verticalement, & après obliquement de part
& d’autre, fur tous les fens d’une profondeur égale
à la longueur du tenon , avec une tarière ou lafferet,
dont la groffeur ne doit point excéder l’épaiffeur de
la mertaife que l’on écarrit enfuite intérieurement
avec la befaiguë, pour lui donner la forme quelle a
en A , fig. 2p.
Si le tenon étoit double, comme celui a & & a
de la fig. 2 6 , il faudroit aufli tracer deux mortaifes
a S ia a , fig. 30 y l’une près de l’autre, en prenant la
largeur b y fig. 2 6 , & la portant en b , fig. 30 , l’épaiv-
feur du tenon a , fig. 2 6 , en a , fig. 3 0 , l’intervalle ƒ
des deux tenons a , a a , fig. 2 6 , en e , fig 30, l’épaif*
feur du deuxième tenon a a , fig. 2 6 , en a a , fig. 3° >
St fi les deux pièces de bois, fig. 26 S t 30 , font d
gale groffeur, & que l’on ait opéré jufte, la partie a»
qui refte de part JSt d’autre, doit être aufli égale : ces
deux mortaifes fe font chacune de la manière que
nous avons vu celle de la fig. 28 y Sc lorfqu’elles font
.faites, elles doivent reffembler à celles a, a , a de
h fig. 3'.
Comme les aflemblages en about ne diffèrent des
afiemblages carrés que par leur inclinaifon, & que
pour cette raifon les uns ne font pas plus difficiles à
faire que les autres ; nous ne parlerons en aucune
façon, de la manière de les faire, ce que nous avons
dit pour les uns pouvant très-bien fervir pour les
autres.
Des ouvrages de charpenterie.
Les ouvrages de charpenterie étant d’une très-
grande étendue, noüs les diviferonsen quatre parties
différentes. La première aura pour objet la conftruc-
tion des bâtimens : la fécondé celle des ponts : la troi-
fième celle des machines : & la quatrième -celle des
vaiffeaux, navires, bateaux, &c.
Des ouvrages de charpenterie pour les bâtimens.
Les ouvrages de charpenterie pour les bâtimens,
font les pans de bois, les clôifons, les planchers,
les efcaliers, les combles, les lucarnes, &c.
Mais avant de pafler à l’examen de ces différentes
parties de l’art de la charpenterie, il convient de
faire connoître plus particulièrement quelques principales
pièces de charpente.
Chevalement, efpèce d’étai compofé d’uné ou de
plufieurs pièces de bois; c’eft avec le chevalement
qu’on foutient les étages fupérieurs, quand il s’agit
de reprendre un bâtiment fous oeuvre. 11 eft compofé
de groffes pièces de bois horizontales qui traverfent
le bâtiment, qui font foutenues en deffous par des
des chevalets ou des étais ordinaires , & qui portent
en l’air toute la partie du bâtiment qu’il s’agit de
| conferver & fous laquelle il faut travailler.
Les chevrons, pièces de bois qui s’élèvent par
paires fur le toit , fe rencontrent au fommet, &
forment le faîte.
Les chevrons ne doiveht pas laiffer entre eux plus
de douze pouces,’ & il a été ordonné par le parlement
d’Angleterre pour les'principaux qu’ils au-
f toient depuis douze pieds fix pouces jufqu’à quatorze
pieds fix pouces de longueur, cinq pouces de largeur
en haut, & huit en bas, & fix pouces d’épaiffeur ;
depuis quatorze pieds fix pouces jufqu’à dix-huit pieds
hx pouces dé long, neuf pouces de large en bas &
J®Pt en haut, Si. fept pouces d’épaiffeur; depuis dix-
huit pieds fix pouces de long jufqu’à vingt-un pieds fix
pouces , dix pouces de largeur au bas , huit par en
haut, & huit d’épaiffeur.
Et pour les fimples de fix pieds fix pouces de long,
quils auroient quatre pieds trois pouces en carré ;
de huit pieds de long, quatre pouces & demi & trois
pouces un quart carrés.
Le chevron de ■ cheron eft formé de pièces de bois
v31 l°pt placées d’un bout fur les plates-formes, qui
vont jufqu’au faîtage.du comble, & fur lefquelles
Arts Métiers. Tome I. Partie 11%
les côuvféurs attachent leurs lattes pour la tuile ôc
l’ardoife.
Le chevron de croupe eft celui qui va depuis le haut du •
poinçon jufque fur la plate-forme qui eft fur le mur.
La panne, pièce de bois de fix ou fept pouces en
carré , entre deux jambes de force, & entre le faîte
St. l’entablement, fur laquelle pofent les bouts des
chevrons qui ne pourroient pas être allez longs
pour aller du haut du toît jufqu’en bas, ou affez forts
pour foutenir les lattes & l’ardoife , ou les tuiles.
Comme les pannes font des pièces de bois pofées
horizontalement le long des demi-toîts, enforte que
les chevrons fupérieurs & inférieurs s’appuient fur
elles, chacun par une de leurs extrémités, elles doivent
s’oppofer à l’effort que fait le toît pour perdre
fa re&itude & fe fléchir. Mais le plus fouvent elles
s’y oppofent inutilement, & d’autant moins qu’elles
tendent elles-mêmes à fe fléchir par leur propre
poids. Aufli eft-il très-commun de voir des toits qui
le démontent Si fe courbent, d’où s’enfuit la ruine
du1 faîte, & tout ce qu’il eft aifé d’imaginer d’inconvénient.
On pourroît faire les pannes plus fortes & d’un
plus gros écarriffage ; mais ce remède feroit cher
& chargeroit beaucoup le toît ; il y auroit peut- être
encore d’autres remèdes que nous omettons, pour
en venir à celui qu’à propofé M. Couplet.
Il faut, félon lui, faire enforte que la panne ait pets
à travailler, que même elle ne travaille point du
tout, auquel caA on pourroit abfolument s’en pafler ;
& ce ne-fera plus qu’une sûreté de furcroît, qui par
conféquent pourra être aufli petite & coûter aufli
peu qu’on voudra.
Cela fe trouvera , fi le toit eft compofé de d'eux
parties diftinéles qui foient parfaitement en équilibre ,
c’eft-à-dire , telles que tout l’effort de l’une foit
foutenu & contrebalancé par l’autre.
Pour cet effet, on voit d’abord qu’il faut que te
toit foit brffé, ou en manfarde. Deux chevrons du
même demi-toît, l’un fupérieur, l’autre inférieur,
qu’on fuppofe égaux, s’appuieront l’un contre l’autre
à l’endroit où le toît eft brifé, & on fera la panne
qu’on appelle alors panne de brïfis. Le chevron fupe-
rieur s’appuie par fon extrémité fupérieure contre un
chevron de l’autre demi-toît ; St l’inférieur s’appuie
par fon extrémité inférieure contre la fablière ; dans
cet état, les deux chevrons s’arc-boutent l’un contre
l’autre ; & il s’agit de les mettre en équilibre.
L’effort vertical du-chevron fupérieur pour tomber,
étant foutenu par le chevron de l’autre côté qui
en a un pareil, il ne lui refte que l’effort horizontal,
par lequel il tend à faire tourner le chevron inférieur
fur fon point d’appui de la fablière, St par conféquent
à la renverfer de dedans en dehors ; cet effort eu horizontal
; St comme il agit fur ce point fixe de la fablière
, il agit d’autant plus puiffamment qu’il en eft à
une plus grande diftance ; ce qui fe détermine par le
lieu où eu le centre de gravité du chevron à l’égard
de ce point fixe. G’eft-là un bras de levier par lequel
il faut multiplier l’effort pour avoir l’énergie du che^