
V O C A B U L A I R E de l'Art du Cartierÿ
Contenant la définition des Termes propres a cet A r t , 5c qui en indiquent les
diverfes manipulations.
.A.BA T TR E : -011 dît qu'on abat Us étreffes ou les
cartons, quand on les détache des cordes par poi-
gnées, qui cèdent au moyen du redreffement fubit
des épingles courbées en crochet.
A igu il le s ; ce font de petites pointes de fer
fixées dans l'étau fur une ligne parallèle aux branches
du cifeau , afin d’affujettir les coupeaux qu'on
repaffe.
A ju ste r les c o u p e a u x ; c’ eft les égalifer en
menant de nouveau au cifeau ceux qui excèdent les
autres.
A lexandre ; nom du roi de trèfle.
A r g in e ; nom de la dame de trèfle : argine eft
l ’anagramme de résina.
A s s o r t ir les c a r t e s ; c’eft ranger enfemble
fur la table les cartes de la même figure ou du même
nombre de points.
A v ir o n ; planche attachée aux folives de la
chambre du lijfoir, ôc qui faifant reflort contre la
perche de la liffe, applique continuellement le caillou
fur le carton.
B a is e r ; c’eft l’effet de la couleur noire trop
abondante qui contre-marque les cartons lorfqu’on
les met en preffe après le collage en ouvrage.
B o it e a l-is ser ; morceau de bois attaché au
bout inférieur de la perche de la liffe. Ce tte boîte
reçoit par fon extrémité inférieure ôc dans une mor-
taife, la pierre dure qui frotte fur les cartons ; elle
porte auflî les deux manches qui fervent à faire
mouvoir la liffe.
B o u t e ; forte de boîte ouverte par un côté^ ou
l ’on arrange les jeux par boutée ou couches.
B o u t é e ; c’eft une certaine quantité de cartes
rangées par jeux.
B lu t e au ; pièces de rapport qu’on ajoute tant au
moule ordinaire qu’au moule des enfeignes pour
enveloppes.
C a l o t t e a co u l e u r ; cafferole qui renferme
les couleurs deftinées pour la peinture.
C a r r e a u ; forte de point rouge qui a la figure
d’un carreau en lofange, & qui fért à diftinguer un
certain nombre de cartes.
C a r te s ; font des*feuillets. de carton qu’on peut
confidérer comme des eftampes imprimées en noir ,
enluminées enfuite de plufieurs couleurs en détrempe
, par le moyen de patrons, & enfin liffées ;
elles doivent ê t r e , quant à leurs ufages , fermes,
coulantes * de même grandeur, fans tache fur le dos ,
Ôc non tranfparentes.
C a r t ie r ; ç’eft une forte de papier fabriqué avec
une pâte fine ou fuperfine, ôc qui fert à couvrir le
dos ou l’envers des cartes : il doit être d’un blase
bien éj>al, fans taphes. ôc fans pâtons.
C a r t o n ; fe dit de l’affemblage de trois ou quatre
feuilles de papier qu’on réunit par la colle pour
former les cartes ; c’eft-à-dire , ou d’une main-brune
à l’intérieur, avec le cartier d’un côté & le pot de
l’au tre , ou de deux main-brune à l’intérieur , avec
le cartier d’un côté ôc le pot de l’au tre , ou enfin
d’une main - brune ôc du pot moyen à l’intérieur*
avec le cartier du côté du p o t , ôc le pot de l’autre
côté fur la main-brune.
C a r to n s d o u b l e s ; c’eft la réunion par les
bords feulement de deux cartons fimples, complets,
de manière que les deux feuilles de cartier foient
renfermées dans l’intérieur , ôc que le pot foit en
dehors.
C é sa r ; c’eft le nom du roi de carreau.
C h a p e r o n ; efpèce de boîte à qui il manque un
des côtés & un Couvercle ; elle eft placée fur l’établi
du coupeur, ôc fert à ranger les cartes au fortir d i
petit cifeau.
C h a r l e s ; c’ eft le nom du roi de coeur.
C h a u f f o ir ; caiffe de tôle a v ec des bandes dé
fêr pour y placer les cartons qu’on y fait chauffer.
C h a u f f e r ; c’ eft expofer les cartons à l’aéfion
du feu du chauftoir du côté de la couleur.
C h e v a l e t ; boîte ouverte par un cô té* oh l’on
place les cartons qu’on doit chauffer ôc ceux qu’on
a fait chauffer.
C is e a u x ; il y en a de grands ôc de petits : les
uns fervent à rogner les cartons , à féparer les
coupeaux & à les ajufter ; les autres fervent à partager
les coupeaux en cartes.
C oeur ; forte de point rouge qui a la figure d’un
coeur * & qui fert à diftinguer un certain nombre
de cartes.
C o ller en feu il le s ; fe dit de la première formation
des étreffes.
C o l l e r en o u v r a g e ; c’ eft coller les étreffes
avec le papier au pot d’un côté 6c le cartier de
l’autre.
C o m p a s s a g e ; diftribution des différentes cartes
de points depuis l’as jufqu’au d ix , réglée au compas
fur la feuille du pot.
C o r r om pr e les c o u p e a u x ; c’eft les recourber
de manière que la partie concave foit deffus 6c du
Coté de la peinture.
C o u ch e ; former des couches dans la boute, c’eft
ranger les cartes par jeux dans cette boîte.
C o u leu r s , doivent être bien tranchées , pour
que les cartes fe reconnoiffent aifément : elles s’appliquent
au nombre de cinq ; favoir , le jaune, le
rouge , le noir , le bleu ôc le gris fur les rois , &
les dames, rouges ôc noirs, & fur les valets noirs >
on fupprime le noir fur les valets rouges.
C A R
Cou p e a u , bu C o u p o n ; bande de carton contenant
cinq cartes fur la longueur avec une feule
carte de hauteur : il y a quatre coupeaux dans une
feuille lorfqu’il y a quatre rang de cartes.
D avid ; nom du roi de pique.
D échet ; cartes défe&ueufes qu’on met au rebut
lorfqu’on fait le triage , ôc qui n’entrent plus dans
les jeux.
D é c o u v r ir ; fe dit du cartier lorfqu’étant trop
mince, la main-brune eft ferifible à travers; ce qui
donne à la carte une nuance brune.
D é p in g l e r ; c’eft retirer les épingles du trou
des étreffes ou des cartons, en les faififfant par la
tête. ■ Jj
Dos ; le dos des feuilles d’un papier plié en main,
eft la face qui eft à l’extérieur de la main ; on mêle
dos contre dos lorfque les deux faces extérieures fe
touchent dans les tas.
D o ubl e ; ce font deux cartons qui ne font adhé-
rens que par les bords ; on les fepare, ou bien ©n les
laiffe réunis. C a r to n s d o u b l e s .
E m po r t e - p ié c e s ; outils qui fervent à évider les
patrons des points ; il y en a pour les quatre fortes
de points 9 6c pour les points ronds. Voyeç P o in t s ,
POINTS RONDS.
En c o l l e r une feu il l e ; c’eft charger uniformément
de colle une de fes faces.
E p in g l e ; bout de laiton re cu it, dont la tête eft
garnie de peau blanche ou de parchemin pliés en
quatre* ôc qui après avoir été introduit dans les
étreffesoudans les cartons piqués, fe courbe en crochet
pour les fufpendre aux cordes des étendoirs.
Ep in g l e r ; c’eft paffer dans le trou des étreffes
ou des cartons piqués , une épingle pour les étendre
au féchoir.
Et a b l i d u ’co u p eu r ; c’eft la réunion de l’é tau ,
de fon pied & des cifeaux.
Et a u ; planche de bois établie verticalement fur
une tab le, 6c fur laquelle eft fixée la branche immobile
des cifeaux.
Etend re ; c’eft fufpendre aux cordes du féchoir
les etreffes ou cartons nouvellement collés , au
moyen des épingles.
Etend re ; fe dit du noir qui macule fous la liffe
lorfqu’il eft trop chargé.
Et e n d o ir ; chambre aérée & garnie de cordes*
ou 1 on fait fécher les étreffes ôc les cartons.
Etresses ; union de deux feuilles de papier collées
enfemble, foit qu’on ait réuni deux feuilles de main-
brune, ou bien une feuille de main-brune & une
veuille de pot moyen , ou enfin une feuille de main-
brune & unè feuille de cartier. .
Etresses d o u bles ; c’eft la réunion de deux
«■ trelles qu’on n’a pas féparées au fortir de l’étendoir,
fl11* n’adhèrent que par les bordures ; ce font
ordinairement les étreffes compofées d’une feuille
e cartier 6c d’une feuille de main-brune ; on laiffe
e cartier a l’intérieur pour conferver fa blancheur.
r£Rs ; ce font des efpèces de poinçons ou emporte-
pièces , au bout defquels font gravés les marques
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diftin&îves des cartes, comme carreau y coeur*pique
6c trèfle; ces fers font coupans par le bas , 6c fervent
a marquer les patrons des points. Voyez E m p o r t e -
p iè c e s .
F leu r (cartes d e ) ; ce font les cartes du pre*
mier lo t , ôc du plus beau choix quant à la blancheur
ôc à la fineffe.
F o n d ( cartes du premier ) ; font celles qui com-
pofent le fécond lo t , ôc forment la fécondé nuance
de blancheur ôc de fineffe.
F o n d ( cartes du fécond) ; cartes qui compofent-
le troifième lo t , ou qui offrent la plus foible nuance
de blanc tirant fur le gris.
Fr o n c e s ; plis qui fe trouvent dans'certaines pat-!
ties des feuilles du pot ou du cartier.
F r o t t o n ; efpèce de balle compofée de lifières
de drap ou de tiffus de crin roulés, ôc av ec laquelle
on frotte le papier au pot pour l’appliquer exaéte-
ment fur les parties du moule qui font en relief. Il y
a aufli des frottons de pièces de feutres pour favonner
les cartons. Voyeç Sa v o n n o ir .
G u ides ; ce font les traits du moule tracés autour
des cartons * ÔC qui fervent à diriger le coupeur.
G u id e s ; fe dit aufli de certains outils qui fervent
a diriger le travail des emporte-pièce s ou des
poinçons.
H a b il l é ; on dit qu’un double eft habillé * quand
il eft peint des deux côtés ; qu’une carte eft habillée ,
quand les traits en font remplis par les enluminures,
H e c t o r ; nom du v alet de carreau.
H o g ie r ; n©m du valet de pique.
Im pr im u r e ; forte de papier enduit fur les deux
faces de plufieurs couches d’une peinture à l’huile ,
ôc qui fert à faire des patrons.
Ju d i c , ou plutôt Ju d it h ; c’eft le nom de la
dame de coeur.
L a Hir e ; nom du valet de coeur.
L isse ; équipage propre à frotter les cartons avec
une pierre dure Ôc p o lie , pour leur donner un ton
brillant.
L is ser ; c’eft frotter les cartons avec un caillou
p o li, pour rendre les cartes douces, polies Enfantes
* coulantes.
Mâ c h o ir e ; branche fixe ôc immobile du cifeau
attachée à l’étau.
M a îtr e s se s ; font des cartes du quatrième lot
ôc de la derniere qualité qui puiffe entrer dans les
jeux.
v M a in - b ru n e ; papier gris qui entre dans l’intérieur
des cartons ôc leur ôte la tranfparence : il y en
a de mince 6c de forte.
M a n ch e r a u x ; poignées qui font fixées aux
deux bouts de la boîte de la liffe, ôc avec lefquelles
on fait mouvoir la perche.
M a r b r e ; pierre polie fur laquelle on couche le
carton qu’on liffe.
Mé l ag e ; arrangement des différentes fortes de
papiers avant le collage, fuivant l’ordre qu’ils doivent
avoir dans les cartons.
Mé l a g e en g r is ; c’eft la formation des tas ÿ