
Q ueue ; ou appelle ainfi le croupion du cheval 3
garni de crins.
Q ueue de r a t ; celle qui eft peu garnie de crin.
Un cheval porte bien fa queue, lorfqu’il la relève
en marchant. On prétend que c’eft un ligne de
force.
Q uinteux ; cheval rétif, & qui a des fantaifies.
R a c e ; fe dit des efpèces particulières des chevaux.
R agot ; cheval qui a les jambes courtes, 6c la
taille renforcée & large du côté de la croupe.
R amassé ; cheval d’une taille courte & épaiffe.
R amingue ; cheval rétif & dangereux, qui rélifte
âux éperons , qui rue, qui recule, qui faute plufteurs
fois en l’air pour jetter le cavalier à bas.
R ampin ; cheval bouleté des boulets de derrière,
& qui ne marche^par conféquent que fur la pince.
R aser; fe dit d’un cheval qui n’a plus les coins
Creux , &' dont .la dent eft rafe & unie : un cheval
rafe vers la huitième année.
Reins ( les ) ; font la fuite du dos du cheval jufqu’à
la croupe. Les reins doivent être plats 6c larges.
On dit d’ un cheval qu’il a les reins doubles , lorf-
qu on voit un canal ou ligne creufe qui règne au
milieu de l’épine du dos.
R ouan-; couleur du poil des chevaux , qui eft
mêlé de gris, de bai, d’alezan, & de noir. Lorfque
ce poil domine fur un alezan chargé , on l’appelle
rouan vineux ,* le rouan cap, ou cavejfe de maure, eft
ûn poil mêlé de blanc & de noir , communément
mal teint.
Roussin ; cheval entier, de race commune &
épais.
Rubican ; couleur de poil d’un cheval qui a du
poil bai alezan ou noir, joint à du poil gris ou blanc
femé fur les flancs, de manière que ce gris ou blanc
ne domine pas.
R uiné ; cheval ufé de fatigue.
Sabot ; c’eft toute la corne du pied du cheval
au deflous de la couronne ; ce qui renferme le petit
pied, la foie & la fourchette.
Sage ; cheval doux & fans ardeur.
Salières. Les falières du cheval fonf à un bon
pouce au deflus de fes yeux. Lorfque cet endroit eft
creux & enfoncé, il dénote ordinairement un vieux
theval. '
Serré ; cheval qui s’étrécit , & ne s’étend pas
âflez à une main ou à l’autre, 6c qui ne pren’d pas
àffez de terrain en marchant.
Sole ; on appelle ainli le deflous du pied du cheval.
C ’eft une efpèce de corne beaucoup plus tendre que.
celle qui l’environne, & qui, à caufe de fa dureté ,
eft appelée proprement la corne.
Souffleur ; cheval qui, fans être pouflif, fouflîe
prodigieufement, fur-tout dans les chaleurs ; ce qui
vient d’un défaut de conformation à l’entrée du conduit
de la refpiration.
Souj*£ de lait ; couleur d’un poil qui tire fur le
blanc.
Souple ; cheval qui a les mouyemens Hans 6c
Jrifs.
Souris ( gris de ) ; couleur du poil femblable à
celui d’une fouris.
Sur-dent ; dent mâchelière du cheval, qui vient
à croître en dehors ou en dedans.
T aille ; grandeur 6 c hauteur des chevaux ; les
plus petits ont trois pieds, 6c les plus grands, cinq
pieds quatre à fix pouces.
T alons du cheval ; il y en a deux à chaque
pied , ils forment la partie qui finit le fabot , &
commence à la fourchette. Leurs bonnes qualités
font-d’être hauts , ronds , & bien féparés 1 un de
l’autre.
T erragnole; fe dit d’un cheval qui a les mou-
vemens trop retenus & trop près de terre , parce
qu’il eft chargé d’épaules, & qu’il a de la peine à
lever le devant.
T ête de cheval ; elle doit en général être
menue, sèche , déchargée de chair, 6c médiocrement
longue.
T ête busquée ou moutonnée ; celle qui depuis
les yeux jufqu’au bout du nez forme une ligne convexe
quand on la regarde de côté ; elle pafle pour
belle.
Une tête qui , vue de profil , forme une ligne
concave, eft vilaine & ignoble ; c’eft'un défaut pour
une tête d’être trop longue, ou d’être grojfe, ou mal
attachée. .
Qn appelle tête de vieille, celle qui eft longue &
décharnée.
T ig r e ; poil de cheval dont le fond eft blanc,
parfemé de taches noires 6c rondes.
T oupet ; le toupet du cheval eft le crin fitué
entre les deux oreilles, qui tombe fur le front.
T ourdille ; efpèce de poil gris.
T r a in ; fe dit de l’allure ou d e ‘la déftiarche du
cheval. On appelle l’amble & l’entrepas, des trains
rompus ou définis.
On dit aufli le train de devant du cheval, qui renferme
les épaules & les jambes de devant ; & le
train de derrière,. qui comprend les hanches 6c les
jambes de derrière.
T r a q u e n a r d ; entrepas , qui eft un amble
rompu. '
T r a stravat ; cheval qui a des balzanes ou marques
blanches aux deux pieds, qui font en diagonale.
T ra va t ; eft celui qui a des balzanes aux pieds
du même côté. .
T raversé ; cheval qui eft étoffé , 6 c qui a les
épaules larges.
T ricoter ; fe dit d’un cheval qui remue vite les
jambes en marchant, & qui n’avance pas. •
T ride ; ce mot fe dit d’un pas , d’un galop,
ou autre mouvement du cheval , qui eft court &
prompt.
T ronçon ; il eft formé par les vertèbres de la
queue du cheval vers la croupe.
T r o t ; allure prompte 6c naturelle du cheval,
qu’il forme en élevant deux jambes en l’air dans une
ligne diagonale, & en pofant les deux autres à te^r.e
' V . ; i ■ ) :
dans le même temps, & en forme de croix de Saint-
André. . , , . -
T roteur ou T roteux ; cheval qui ne peut
aller quelle trot.
T r u it e ; cheval qui , fur un-poil blanc,a ües
marques de poil noir, bai ou alezan, particulièrement
à la'tête & à f encolure.
V aillant ; cheval vigoureux & courageux.
V ain ; cheval devenu-toible St hors d état de faire
un grand travail.
Vairon , fe dit de l’oeil du cheval, dont la prunelle
eft entourée d’un cercle blanchâtre ; on appelle
auffi v a i r o n , un cheval qui a les yeux de façon différente
l’un de l’autre. .
On nomme encore v a i r o n , un cheval de plufteurs
couleurs, & dont les poils font tellement mélangés,
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qu’il eft difficile de diftinguer les blancs d’avec les
noirs, 6c les roux d’avec les bais.
V ent (avoir du ) ; fe dit d’un cheval qui commence
à devenir pouflif.
Un cheval qui élève trop la tête, porte au ventj
ou le nez au vent.
V entre ; une mauvaife qualité du ventre du
cheval , eft lorfqu’il defcend trop bas , ce qu’on
appelle ventre de vache, ou ventre avalé.
V icieux ; cheval qui a des fantaifies dangereufes,
comme de ruer & de mordre.
Uni ; cheval dont les deux trains de devant & de
derrière ne font qu’une même aétion, fans que le
cheval change de pied.
Z ain ; cheval qui n’eft ni gris, ni blanc, &. qui
n’a aucune, marque blanche fur le corps.
C I D R E. ( Art de faire le )
T j F. C ID R E eft une boiffon que Ion tire de la
pomme. Elle eft très-aneienne : les Hébreux l’appe-
loient fichar, que faint-Jérôme traduit par ficera,
id’où nous avons fait cidre.
Les nations poftérieures l’ont connu : les Grecs &
les Romains ont fait du vin de pomme. Parmi nous
il eft très-commun , fur-tout dans les provinces où
l’on manque de celui du raiftn.
M. Huet , ancien évêque d’Avranches, foutient
que le cidre ou vin de pommes étoit en ufage à
Caen dès le treizième fiècle, & qu’il étoit beaucoup
plus ancien en France ; il avance qu’au rapport
d’Ammien Marcellin , les enfants de Conftantin
reprochoit aux Gaulois d’aimer le vin 6c les autres
liqueurs qui lui reffembloîènt ; que les capitulaires
de Charlemagne mettent au nombre des métiers
ordinaires, celui de ficerator ou faifeur de cidre;
que c’eft des Bafques que les Normands ont appris
à le faire , dans le commerce de la pêche qui leur
étoit commun ; que lès premiers tenoient cet art
des Africains , defquels cette liqueur étoit autrefois
fort connue ; & que dans les coutumes de
Bayonne 6c du pays de Labour , il y a plufteurs
articles concernant le cidre.
Les cidres anglois font eftimés les meilleurs de
tous.
En France., la Normandie eft pour le cidre, ce
que font la Bourgogne & la Champagne pour le
vin ; de même que le vin n’eft pas également bon
dans tous les cantons de ces provinces, tous les
cantons de la Normandie ne donnent pas du cidre
de la même qualité. 11 s’en fait en abondance 6ç d’excellent
, fur-tout dans le pays d’Auge 6c le Beflin,
ou les environs d’Ifigny. Le fruit à couteau n’y vaut
rien ; ou fi avec les pommes douces on faifoit du
cidre, il feroit, dans fa nouveauté, agré^lg à ftoirç ?
mais il ne feroit pas de garde*
Le cidre fe tire donc de pommes ruftiques de plu-
fleurs efpèces, dont il faut bien connoître les fucs afin
de les combiner convenablement;, & de corriger les
uns par les autres. On élève des. pépinières de
pommiers de cette efpèce de pommes, on les greffe
en fente , on les plante en quinconce, on en drefîe
des allées.
Il y a peut-être plus de trente fortes de pommes
à cidre, qu’on cueille en différens temps à mefure
qu’elles paroiffent mûres ; 6c elles mûriffent plus ou
moins promptement, félon que les années font plus
ou moins avancées. On les diftribue en trois clafles
différentes, dont on fait la récolte fucceflivcment.
On donne le nom de pommes tendres aux deux premières
clafles , 6c de pommes dures à la troifième. En
effet, les pommes de la troifième clafle font dures,
6c mûriffent tard & difficilement. Une règle générale
pour la récolte, c’eft de choifir un temps fec , pendant
lequel les pommes feront efluyées de toute:
humidité.
Ce jour-là eft ordinairement vers la fin de fep-*'
tembre ou le commencement d’o&obre ; on fe
tranfporte vers' les arbres, 6c comme il y auroie
trop d’ouvrage de cueillir les fruits à la main , on les
abat, foit à coups de gaule , foit en fecouant les
arbres ; on les ramaffe , on les porte fur le grenier ,
on les y met en tas, fuivant leur clafle ; là ils s’é-,
chauffent, ils fuent, & ils achèvent de fe mûrir*
S’il y a un point de maturité à choifir pour la récolté
des pommes , il y en a un autre qui n’eft pas moins important
à connoître pour les piler. On laiffe pafler aux
pommes qu’on appelle tendres , de beaucoup le
temps de là plus'grande maturité , avant que de les
piler pour les cidres ; les pommes dures , au con- •
traire , fe pilent vertes. On' juge des progrès de la
! maturité 4®s pommes ç&tÿEees dans les greniçrs, paç'
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