
gules, trois cents A capitaux, deux cents de chaque
des chiffres, & ainfi des autres lettres à proportion.
P o t en c e ; pièce du moule fervant à fondre les
caraCtères d’imprimerie. Cette pièce , par un trou
carré , traverfe le blanc , la longue pièce & la platine,
& joint ces trois pièces enfemble par le moyen
de la vis qui eft à un de fes bouts ; à l’autre extrémité
eft une tête carrée & oblongue ; cette tête
s’emboîte dans la fourchette de la longue pièce, &
fert de couliffe pour faire agir enfemble & également
la pièce de deffus & celle de delfous.
Pr o t o t y p e ; chez les fondeurs de caraCtères,
c ’eft un inftrument qui règle la force du corps de
chaque caraCtère , & lui donne une précifion sûre.
Q u a d r a t ; pièce de fonte de caractère d’imprimerie
, dont chaque forte de fonte, ou corps de caraCtère
, eft afforti. Ces pièces , qui font plus baffes
de quatre lignes que la lettre , & de différente grandeur
pour la juftification des lignes, rempliffent
celles dont les mots n’en contiennent qu’une partie ,
& dont le reftant paroît vide à l’impreffion : elles
forment de même les alinea , le blanc des titres ,
& ceux qu’occaftonnent allez fréquemment les ouvrages
en vers.
Q u a d r a t in . Chaque corps de caraCtère a fes
quadraùns; ils font, ainfi que les quadrats & efpa-
ces, plus bas de quatre lignes que les lettres. Les
quadraùns font exactement carrés, & d’ufagé. au
commencement d’un article, après un alinéa, &
très-fréquens dans les ouvrages ou les chiffres dominent,
comme ceux d’algèbre ou d’arithmétique.
Le 'quadratin eft régulier dans fon épaiffeur ; deux
chiffres enfemble font celle -d’un quadratin. Il y a
en outre des demi-quadraùns de Tépaiffeur d’un
chiffre pour la plus grande commodité dp l’art.
R a b o t , pour couper , ébarber & donner les
dernières façons aux lettres lorfqu’elles font ferrées
dans le juftifieur; fa figure eft relative au coupoir
dans lequel il coule, & eft compofé de plufieurs
pièces de fer & de cuivre. On arrête au bout de ce
rabot, avec des vis, un fer tranchant, taillé exprès
pour enlever les parties qu’il doit couper.
R a in e t t e , petit couteau tranchant par la partie
p lié e , pour crener fur le compofteur des parties de
lettres qui excèdent le corps.
R a t is s e r ; façon que les fondeurs de caractères
<timprimerie donnent à toutes les lettres que l’on
crène, qui font plus nombreuses dans les caraCtères
italiques que dans ceux de romain ; ces lettres crevées
ont une partie de leur figure qui faille & excède
le corps du coté qu’on frotte les autres ; on ne peut
frotter celles-ci, parce que la pierre emporteroit cette
partie qui faille, & eftropieroit la lettre. Pour fup-
pléer à cette fonCtion de la pierre-, après que la lettre
eft crenée, on ratiffe & emporte avec un canif, depuis
l’oeil de la lettre jufqu’au pied, tout ce qu’il y a
d’étranger au corps. Cela les polit de façon qu’elles
s’accolent & fe joignent comme fi elles ayoient été
frottées.
R e c u it de l’a c ie r ; c’eft faire paffer le métal
au fe u , pour en rendre la trempe moins aigre.
R e fo u l er ; il fe dit d’un contre-poinçon qui j
n’étant pas trempé affez dur , refoule ou fléchit fous
le coup du marteau.
R eg istre ; les regiflres font pour recevoir la matrice
au bout du moule , & la retenir dans la po-
fition jufte qu-’il y faut. Ces regiftres font mobiles ;
on les pouffe & retire jufqu’à ce que la matrice foit
dans la place oh on la veut pour former la lettre
dans une bonne approche.
R eg istre a r r ê t é (juftifier à ) ; c’eft recon-
noître f i la lettre eft dans le degré de jufteffe & de
perfection qu’elle doit avoir pour l’impreffion.'
R ég lets ; en terme de fondeur de caractères &
d’imprimeur, font les lignes droites qui marquent
fur le papier : ils font en uTage à la tête des chapitres,
& quelquefois après les titres courans des pages.
L’oeil du réglet eft triple-double & fimple ; on en
forme aufli des cadres pour entourer les pages
entières.
R epasser les c r a s s e s ; c’eft refondre les fco-
ries ou l’écume qui fe forme fur la fonte lorfqu’elle
eft en fufion , & , y mêlant de nouvèlle matière, la
rendre propre à fervir de nouveau.
R e v en ir ( f a i r e ) ; terme de graveur : il fe dit
d’un contre-poinçon que l’on recuit en le paffant au
feu , pour rendre la trempe meilleure.
R om ain (gros) , eft le onzième des corps fur
lefquels on fond les caraCtères d’imprimerie ; fa proportion
eft de trois lignes, mefure de l’echelle; rl
eft le corps double de la gaillarde, & le lien eft
le trifmégifte.
R om ain (petit); fixième corps des caraCtères
d’imprimerie : fa proportion eft d’ùne ligne quatre
points, mefure de l’échelle; fon corps double eft le
petit-parangon.
R om pr e le jet ; c’eft féparer du corps d’une
lettre nouvellement fondue, la portion de matière
qui a rempli cette efpèce de petit entonnoir qui eft
au dedans du moule, & qui porte la fonte jufques
fur la matière du caraCtère. On appelle rompure, &
l’endroit par où fe rompt la lettre, & FaCtion de
l’ouvrier qui la rompt.
R o m p u r e s ; lorfque la lettre eft fondue, le jet
ou ouverture du moule par laquelle on introduit le
métal, la remplit & fait une adhérence au corps de
la lettre. Ce tte partie eft de trop; on la fupprime
en la rompant à un endroit foible : ce j e t , ainfi caffé,
s’appelle rompures.
R ondes ( le t tre s ) .; ce font les caraCtères romains
qui approchent de la forme ronde.
Sed an Oise ; la fédanoife eft la plus petite lettre'
que l’on emploie dans l’impreflion des livres : quelques
uns l’appellent la parifienne ; & c’eft ainfi qu’elle
eft nommée dans les effais des caractères fondus
pour l’imprimerie royale : on croit communément
qu’on l’appelle fédanoife , parce qu’on a commencé
àj s’en fervir dans les- éditions de Sedan, où ce caractère
a été inventé & fondu.
T a lon d e l a m a t r ic e ; on nomme ainfi l’entaille
faite au deffous de la matrice , vis-à-vis celle
de la lettre.
T a lus ; c’eft l’entaille que le fondeur en caractères
fait viç-à-vis de l’oeil de la lettre avec deux
petits crans, l’un au deffous, l’autre au deffus
T as , petite enclume.
T ête ; ce mot fe prend quelquefois parmi les
fondeurs de caraCtères d’imprimerie, pour ce qu’on
nomme autrement Y oeil de la lettre ; on doit pourtant
y faire quelque différence, l’oeil étant proprement
la gravure en relief de la lettre, & la tête le
haut ou la table de la lettre où eft cette gravure :
une lettre bien fondue ne doit être ni forte en pied,
ni forte en tête.r
T e x t e ( g r o s ) ; dixième des corps fur lefquels
on fond les caraCtères d’imprimerie : fa proportion
eft de deux lignes quatre points, mefure de l’échelle
, & le corps double du petit-texte.
Gros-texte étoit autrefois fyrionyme au gros-romain,
& ne faifoit point de corps. Le fieur Fournier
le jeune, dans la proportion qu’il a donnée
aux caraCtères , a fait celui-ci, qu’il a nommé gros-
texte, & qu’il a placé entre le faint-auguftin & le
gros-romain, pour faire un corps double au petittexte
, .& pour rendre la correfpondance des caractères
plus générale.
T ex t e ( petit) ; quatrième corps des caraCtères
d’imprimerie : fa proportion eft d’une ligne deux
points, mefure de l’échelle, & fon corps double
eft le gros-texte.
T r ism é g is t e ; feizième des corps fur lefquels
on fond les caraCtères d’imprimerie : fa proportion
eft de fix lignes, mefure de l’échelle : il eft le corps
double du gros-romain. Le trifmégife ne faifoit point
un corps dans l’imprimerie : le neur Fournier le
jeune en a fait un qu’il a placé entre le gros & le
petit canon dans les proportions qu’il a données aux
caraCtères : il l’a fait pour donner un corps double
au gros-romain , & pour rendre par-là la correfpondance
des caraCtères plus générale..
V enir (bien ou mal), fe dit d’une lettre que l’on
voit prendre bien ou mal l’empreinte de la matrice*
V ign ett es ; ce font de petits ornemens mobiles
de fonte, employés dans l’imprimerie.
V is it e r l a le t t r e ; c’eft, après qu’on a tiré la
lettre du moule où elle a été fondue, examiner
fi elle eft parfaite, pour, fi elle l’eft , en rompre le
je t , & la donner aux ouvriers & ouvrières qui frottent
& achèvent les caraCtères ; o u , fi elle ne l’eft
pas, la mettre à la refonte*