
le circuit des trous du demi-globe, afin que clouant
proprement en ces endroits deux petits morceaux
de bois c , dy e, ƒ , de la figure de ces trous, & de
la demi-épaiffeur du métal en cet endroit, la pièce
foit plus affujettie. Ils doivent être de la demi-épaiffeur
du métal, parce que les anfes entrant auffi de l’autre
demi-épaiffeur, feront fujettes à moins de mouvement.
On conçoit aifément, fans doute, qu’il faut
que les mêmes endroits D & F foient percés de façon
à recevoir très au large les petites chevilles D D ,
{fig. '# ) qui ne doivent point gêner les fupports
quand on veut les retirer pour faire tomber les
anfes. On efpère que ce difcours répandra affez dé
lumière fur cette méthode de faire les bombes, pour
ne biffer aucunes difficultés à ceux qui, voulant bien
fe détacher des préjugés, cherchent fincérement le
bien de la chofe.
Il convient cependant d’ajouter à tout ce qui vient
d’être dit, la manière de tracer le calibre par le moyen
duquel on forme le noyau. C ’eft ce que les fig. 22 &
23 repréfentent.
Il s’agit d’une bombe de huit pouces. On fuppofe
que l’on ait une planche de neuf lignes d’épaiffeur
environ, bien dreffée des deux cotés pour qu’elle
appuie exa&ement fur les deux longerons de l’atelier,
comme on voit dans la f ig . 22 ; que fon arête A , B,
foit dreffée comme celle d’une règle ; & que cette
planche ait 20 pouces de longueur, diftance déterminée
par dix pouces d’intervalle d’un longeron à l’autre ,
fix pouces pour la largeur des deux longerons , &
quatre pouces au-delà, afin que débordant de deux
pouces de part & d’autre, il y ait affez de prife pour la
placer ou la relever dans le befoin.
Cela pofé, il faut partager la longueur de l’arête
A B en deux également au point O , & de ce point,
comme centre, décrire un demi cercle de 3 pouces
2 lignes de rayon, le noyau devant avoir 6 pouces
4 lignes de diamètre ; mais comme le demi-cercle
demeurant en cet état de régularité, donneroit à la
bombe desépaiffeurs par-tout égales , & quelle doit
avoir 3 lignes de plus au culot qu’il faut retrancher au
noyau, on reculera de trois lignes à la gauche le centre
du fécond cercle : on aura l’arc c d au lieu de l’arc
H d {fig. 22 ) , ce qui donnera ce que Ion cherche ;
enfuite l’on prendra onze lignes de C en D, tant pour
exprimer la hauteur ou Tépaiffeur de la lumière qui
doit en avoir dix, que pour avoir en fus une ligne de
hauteur, qui, comme on a précédemment expliqué ,
doit entrer dans le fable pour éviter plufieurs ac-
cidens. On élevéra au point D une perpendiculaire
D I de cinq lignes , moitié du diamètre du gros bout
du bourrelet ou de la plus grande ouverture de la
lumière , & par le point 1 on tirera à C D une parallèle
feulement jufqu’à E ; puis au point C une
autre perpendiculaire C F de quatre lignes & demie,
moitié du diamètre de la plus petite ouverture de la
lumière, on tirera la ligne E F qui en marquera la
hauteur.
On appercevra aifément que la révolution de la
furface contenue entre cette ligne courbe & l’arête
de la planche , fi elle tournoit autour d’une ligne
fans épaiffeur, donneroit un noyau parfait; mais
comme il s’en faut qu’elle ne puiffe approcher l’axe
rationel de l’arbre de toute la demi-épaiffeur de la
vis d’une part, & de l’autre de tout lé demi-diamètre
du gros bout du bourrelet, on retranchera de
E en G , par une parallèle à Tépaiffeur de la planche
la moitié du gros bout du bourrelet, & l’on coupera
de même de H en K par une parallèle à l’arête ,
un efpace de trois lignes & demie de largeur, moitié
du diamètre de la vis. La planche taillée en cette
forte, c’eff-à-dire toute la partie laiffée en noir étant
réfervée, il faut retourner la plaftche de droite à
gauche , & marquer fur cette planche un point cor-
refpondant exaélement au point I , à commencer
duquel & fuivant toute la courbure jufqu’au point
correfpondant au point H : on donnera à cette coupe
un talut de quatre à cinq lignes de largeur , pour
faciliter l’entrée de la terre comme il fe voit en A ,
fig. 23, qui repréfente la coupe de cette p’anche;
& comme le tranchant feroit trop aigu s’il demeu-
roit ainfi , que d’ailleurs La dernière charge fe retirant
un peu fur le feu, & le noyau en général diminuant
tant au recuit que dans la fonte, la bombe, feroit
trop épaiffe fi l’on ne faifoit le noyau tant foit peu
plus gros ; on émo.uffera. le tranchant de la planche
d’environ une demi-ligne , en arrondiffant tant foit
peu le deffus du tranchant comme en A , & obfervant
doter un peu moins de demi-ligne à l’endroit E,F qui
doit former lafufée, la terre extrêmement mince en
cette partie ne pouvant guère fe retirer»
Quand il fera queftion de fixer remplacement de
cette planche fur l’atelier , à l’aide de deux chevilles
de fer x x , { fig. /, planche X X I ) on obfervera de
placer le point E , que nous avons dit qu’il falloit
marquer de l’autre côté de la planche ; à un quart de
ligne de diftance vis-à-vis l’arête du gros bout du
bourrelet de l’arbre du noyau, en approchant l’autre
côté jufqu’à demi-ligne de diftance de la vis.
Planche XXII ,. fig. 1 , profil de l’affût du capitaine
Efpagnol.
Fig. 2-, plan du même affût.
F ig . 3 ) l’effieu de l’affût & un des moyeux des roues.
EE, longueur de l’eflieu , non compris les fa fées. EF,
IG,longueur des fufées. FG, longueur avec les fuféës.
L N ou M O , groffeur del’effieu dont la largeur feroit
dans le plan. L & M , entailles qui reçoivent les flâfqués.
N & O , deux étriers de fer qui affemblent Teffieu
avec le deffous des flafques. P , anneau qui reçoit
les crochets des deux équignons. P Q F , un des
deux équignons. S S , les deux brébans. E &. E ,
les deux heur requins. ■
Planche X X i l l , fuite-de la précédente. Fig, 4
plan de l’avant-train du capitaine EfjDagnol. ü B ,
demi-longueur de Teffieu..* B , longueur d’une fu-
fée. a b , largeur de l’effieu & de la fellette. 4 , 5 ,
longueur de la fellette. E F , petit bout des limo-
nières qui paffent derrière la fellette.. E T , F V ,
longueur des limonières. i l , longuéur de Tentretoife.
K I L , liens. G H , longueur de l’épars, h c ,
diftance entre l’effieu & l’épars, c d , largeur de
l’épars, d e , diftance entre l’épars & Tentretoife.
e f , largeur de Tentretoife. i Q /R , longueur jusqu'aux
ragots. Q R , les ragots. Q T , R V , largeur
depuis les ragots jufqu’a l’extrémité des limonières.
D , cheville ouvrière qui eft reçue dans l’ouverture
de Tentretoife de lunette. M , plaque de
fellette. m n , les fayes. 4 & 5 , liens de fellette. 3 ,
trou pour recevoir TS. On a coupé cette roue pour
laiffer voir de combien elle eft écouée. 2 , anneau
d’effieu.
Fig. $ , Tavant-train en élévation. A B , longueur
de Teffieu, y.compris les fufées. K L , la fellette
qui repofe fur Teffieu , & y eft fixée par les liens
4 , I. 5 , H , & par ks fayes. E F , petits bouts
de limonières arrêtées par les contre-fayes. S S ,
les brébans. C D., la cheville ouvrière qui paffe par
Teffieu , la fellette & la plaque M , &. eft arrêtée
V O C A B
. A f f û t d u c a n o n -; c’eft la machine de bois
qui fert à foutenir & à tranfporter le canon.
A ir e ; c’eft la fuperficie du deffus de la foffe où
le métal le fond.
A lé so ir ; machine coftipofée & armée de forets,
qui fert à forer les canons & à égaliferleur furface
intérieure.
A lé su res ; parties de métal détachées par les
forets de Taléfoir.
A me d u c a n o n ; e’eft la partie intérieure & concave
du canon.
A nses d u c an o n ; ce font deux efpèces d’anneaux
de même métal que la pièce, placés vers les
tourillons du côté de la culaffe : on leur donne ordinairement
des figures -d’animaux , & ils fervent à
paffer des cordages pour faire mouvoir le canon.
A s t r a g a l e ; ornement fur une pièce de canon
compofé de deux moulures , Tune ronde faite d’un
demi-cercle , l’autre d’un filet.
B a scu l e ; machine à laquelle le foret de Taléfoir
eft fortement appliqué.
B a s il ic ; on a ainfi appelé une pièce de canon
fur laquelle la figure de cet animal étoit repréfentée.
B ombe ; c’eft un gros boulet creux qu’on.remplit
de poudre , & qu’on jette par le moyen du mortier
fur les endroits qu’on veut détruire. '
B o u ch e ; fe dit de l’ouverture d’une pièce de
canon.
B o u l e t ; groffe balle de fer dont on charge l e .
canon.
B o ule ts c r e u x ; boîtes de fer qu’on remplit d’artifice
■ & de balles de plomb j de clous &. de mitrailles*
Boulets messagers ; boulets couverts de
plomb , & ayant une foible charge de poudre pour
les faire tomber dans une place de guerre , 6c y
porter des nouvelles,
’— A Vange & à chaîne , imaginés pour faire plus
de ravage.
en C par unè clavette après qu’elle a paffé à tra~
vers l’anneau qui reçoit les crochets des équignons
dont les fufées font garnies , ainfi que des heurte-
quins.
F ig . 6 , démonftration ou épure du trait d’une
flafque.
F ig . 7 , lignes proportionnelles aux cinq calibres
de l’ordonnance de 1732 , & repréfentant les têtes
des affûts qui conviennent aux différens calibres. •
N. B. Toutes ces planches fur l’art de la fontè
des canons , font de la compofitiôn de M. Gouffier,
dont les connoiffances & Texaélitude doivent donner
une entière confiance.
P la n c h e X X IV 3 plan des trois calibres des pièces
de campagne.
F ig . 1 , P i è c e de 1 2 .
F ig . 2 3 Pièce de 8.
F ig . 3 3 Pièce de 4.
r L A I R E .
-----A d e u x tê te s ; il étoit enveloppé d’une toile fouf
r é e , & étoit deftiné à mettre le feu dans les voiles
des vaiffeaüx.
-----B a r r é s ; c’étoient deux moitiés de boulets jointes
enfemble avec une barre de fer , & chargés de .
mitrailles.
—— Cou p é ou f é p a r é ; ce font deux moitiés de boulet,
-----R o u g e , ou qu’on fait rougir pour porter l’incendie
dans une ville.
B o u r r e l e t ; c’eft l’extrémité d’une pièce de canon
du côté d e fon ouverture ou de la bouche.
B o u to n ; c’eft Tépaiffeur du métal en forme de
bouton , qui termine le canon du côté oppofé à fa
bouche.
C a l ib r e ; c ’eft la grandeur ou le diamètre de
l’ouverture de la bouche d’une pièce de canon , ou
de Tépaiffeur du boulet ; ou même le compas à
branches courbes , ou tel autre inftrument qui fert
à prendre fes mefures.
C an o n ; arme à feu de fonte ou de f e r , propre
à jeter des boulets de plomb ou de fer.
C an o n a l’E s p ag n o l e ; canon qui avoit une
chambre au fond de Tame en forme de fphère un
peu applatie.
-----A la S u é d o ife ; pièce de quatre livres de balle
'& d’un tranfport facile, ne pefant que 600 livres
environ.
— D e campagne o u d e b a ta ille ; pièces en ufage à
la guerre & à la füite des armées.
C h a m b r e ; c’eft la partie qu’occupe la poudre
dont on charge une pièce de canon ; il y a des chambres
cy lin d r iq u e s , fp h é riq u e s ; il y en a à poire & à
cône tronqué : on nomme auffi chambres les crevaf-
fes ou creux qui fe forment dans le métal d’une
pièce de canon.
C i-jamp d e l u m iè r e ; c’eft l’étendue ou Tef-
pace que doit occuper la lum ière,