
i dit , aux petites dernières une efpèce de reffort fixe [
dans la momifie du pied d’étape ^on fixe quelquefois
une petite fiche de fer à la partie de ce reffort qui
répond au trou de la clouière ; cette fiche doit entrer
dans ce trou, & elle fert à chaffer le clou hors de
ia clouière, ce qui fe fait en frappant du marteau
contre le reffort ; ce qui n’a lieu que pour les petits
clous.
On fe fert pour les clous , de fer en verge, de
Berry & d’Anjou ; les paquets font ordinairement
de cinquante livres. Pour commencer le travail des
clous, on coupe chaque verge ên deux, trois ou
quatre morceaux : comme le fer qu’on emploie eft
caffant, on n’a pas beaucoup de peine à le couper ; il
^ fuffit de pofer l’endroit où 011^ veut le caffer, fur
une des carnes de l’enclume & de frapper deffus un
coup de marteau ; on met chauffer dans la forge
deux ou trois de ces morceaux à la fois, afin de
travailler fans ceffe, & que l’un foit chaud quand on
quitte l’autre. Quand le fer eft chaud, on l’étire :
1 étirer , c’eft le forger pour en faire la lame 3 c’eft
ainfi qu’on appelle la partie qui doit former le corps
du clou. On prépare la lame fur la ■ place, on en
forme la pointe ; ôc quand la pointe eft faite, on
pare: parer le clou, c’eft l’unir Ôc le dreffer fur le
pied-d’étape. Quand il eft paré , on le coupe : le
couper, c’eft préfenter le morceau de fer fur lé tran- .
chant du cifeau, & y.faire entrer ce tranchant d’un
coup de marteau affez vigoureux pour que la réparation
foit prefqiie faite. On frappe la partie coupée
contre le pié-d’étape, 'pour en faciliter encore la
rupture, & l’on met la partie coupée dans la
clouière pour la rabattre : rabattre, e’eft former la
tête fur la clouière.
La tête ne fe fait pas de même dans tous les clous.
Pour un clou à tête plate , on fe contente de donner
plufieurs coups fur la partie de fer qui excède la
clouière, obfervant que tous les coups tombent
perpendiculairement à cette partie. Pour un clou à
tête ronde , après ravoir frappé deux, ou trois coups
en tous fens, on fe fert de l’étampe. Pour un clou
à tête à diamant, chaque coup devant former une
face, *& toutes les faces de. la tête étant inclinées
les unes aux autres, il faut que.les coups foient
inclinés à la portion excédent« -qui doit former là
tête ; il eft même évident que les inclinaifons différentes
des coups de marteau donneront à la tête
différentes formes. Pour un- clou à deux têtes-, on
étire le clou à l’ordinaire ; on applatit la partie qui
doit former la tête , on la coupe,. on la rabat, on
lui donne quelques coups de marteau vers les extrémités,
fans toucherau milieü. Pour lèsclous à glace,
on étire , on pare, on coupe, & le clou eft fait.
Pour lèsclous àfabords, on étire, on pare, on
coupe ; on obferve en coupant de laiffer un peu
fc rte la partie qui doit faire la tête ; on place le clou
dans une clouière à trou carré ; ÔC comme la tête
doit être à quatre faces & fe terminer en une pointe
affez aigue, les coups qui la rabattent doivent être
happés très-inclinés : on appelle, -clous, de {abords,
ceux qui ont la forme qu’on voit aux clous de crucifix.
Pour les clous à cheville, on s’y prend d’abord
comme pour les clous à deux têtes , ' c’eftrà-dire
qu’on étire, qu’on applatit ce qui doit former la tête
qu’on coupe ôc qu’on rabat lur deux faces, fans
frapper le milieu.
Tous les clous dont nous venons de parler ;
s’appellent clous <£une feule venue, Ôc on les expédie
d’une feule chaude. 11 n’en eft pas de même des
clous à patte, à crochet, à crampon : ceux-ci demandent
au moins deux chaudes. A la première,
on les étire ; & s’il s’agit d’un clou à patte , quand
on l’a paré, on applatit la partie qui doit faire la
patte, qu’on finit à la fécondé chaude. D’un clou
à crochet; on étire la pointe, on applatit l’autre
extrémité, on rabat la partie applatie fur le pied
d’étape pour en commencer l’autre branche; on
coupe le clou fur lé cifeau , obfervant de ne pas
le couper fuivant fa plus grande face ; on effaie
de le féparer de fa branche, St la première opération
eft faite : la fécondé confifte à le remettre
au feu, à étirer la fécondé branche, à la mettre
en pointe, à l’étirer-affez ; à féparer le clou, aie
parer un peu fur le pied-d’étape, & à le finir. D’un
clou à crampon , on fuit le même travail pour la
première branche : quant à la fécondé, au lieu de
l’étirer, on l’applatit. D’un clou à gond ; on arrondit
la fécondé branche, obfervant que fon extrémité
foit un peu plus petite que fa bafe ,. afin
de faciliter l’entrée du gond. D ’nn clouta tête de
champignon; on prend une clouière dont la petite
éminence foit arrondie en forme de calotte ; & quand
on rabat la tête, on frappe tout autour, ôc on lui
fait prendre en défions- la forme de la calotte de la
clouière.
Dans la fabrique de ces différens clous , on fe
fort de tenailles lorfque les bouts des baguettes font
trop courts; on reffoude ces bouts., ôc on en refait
une verge. Lorfque les clous font achevés, on a
une caille plus élevée fur le fond que fur le devant.;
les cafés y font difpofées en gradin, comme celles
d’une imprimerie : on nomme cette caille l’ajfor>
tijfoire (voyez dans la vignette) , ôç on y répand
les clous félon leurs qualités Ôc leurs noms. On y
met la broquette commune , celle qu’on eftampe,
le clou à ardoife, le clou à bardeau, le clou à
crochet, le clou à caboche, à tête de diamant,
le clou à river, le clou à-champignon, le clou de
cheval ordinaire, le clou de cheval à glace, le clou
à bande commun, le clou à tête rabattue. Voyez
cés différentes fortes , figures 1 , 2 , 5 . , 4, $ % 6 , ÔCç.
Efpè.ces principales de'dous.
Clous a ardoife ; ce font ceux avec lefquels on
attache les ardoifes ; ils font depuis deux jufqu’à
trois livres au millier.
Clous à bande & à tête rabattue ; ils fervent.à attacher
les bandes fur l'es roues des carroffes- Ôc charrettes :
ceux pour les carroffes s’appellent, clous à bande;.
ceux pour lés charrettes, clous à tête rabattue : les. glus*
petits font de fopt livres au millier, & les plus gros J
de douze livres au millier.
Clous à bardeau ou. clous légers ; ils font à l’ufage des
felliers , des bahutiers, des menuifiers , des ierru-
riers , ôcc. ils font depuis trois jufqu’à quatre livres
au millier ; ils ont tous la tête ronde.
La broquette fert autapiflier, au fellier., au ferrurier,
ôcc. il y en a de quatre onces , de huit onces,
de douze onces, d’une livre, de cinq quarts, de fix
quarts , de fept quarts ôc de deux livres au millier;
Clous à chaudronnier ; petites lames de cuivre coupées
en lofanges, ôc tournées en fer d’aiguillettes 3
dont les chaudronniers clouent leurs ouvrages : pour
cet effet ils y pratiquent une tête avec une clouière.
Vo y e z la planche 11 du chaudronnier, fig. r , CD .
Clous à cheval ; ce font ceux dont on forre les chevaux;
ils font ou ordinaires, ou à glace :les ordinaires
ont la.tête plate, les autres l’ont en pointe ; ils font
depuis quatorze jufqu’à vingt-quatre livres au millier.
Clous à couvreur ; voyeç clous à ardoife ôc à latte.
Clous à crochet ; ils fervent à fufpendre ; ils font
depuis fix jufqu’à dix livres au millier : ceux-ci s’appellent
leger's, les gros s’appellent clous à crochet au
cent ; ils pefent dix à douze livres de plus au millier
que les légers: ceux qui font au deffus s’appellent
clous de cinquante. Le clou à crochet de 50 , qui a le
crochet plat , s’appelle clou à bec de canne ou à
pigeon*
Clous à latte; les couvreurs s’en fervent pour attacher
les lattes : ils s’appellent aulfi clous à bouche ; ils
font depuis 2 jufqu’à 4 liv. ôc demie au millier.
Clous à parquet ; ils fervent aux menuifiers pour
clouer les parquets, dans lefquels ils fie noient facilement,
parce qu’ils ont la tête longue ; ils font.depuis
dix jufqu’à trente-cinq livres au millier.
. ' Clous à river ; ils font à l’ufage des chaudronniers;
ils ont une tête, mais point de pointe*, ôc leur groffeur
eft la-même par-tout.
Clous à deux pointes ou à tête de champignon ; ils
fervent aux charpentiers dans les gros ouvrages : leur
tête a la forme de champignon ; on en voit aux portes
cochères ôc à celles des granges.
Clous à fellier ; ils font plus petits que les clous de
cordonnier ; ôc ces ouvriers les emploient à clouer les-
cuirs fur les bois de carroffes, berlines ôc autres voitures.
Clous à ferrurier ; ils font depuis quatre jufqu’à huit
livres au millier; ils ont la tête en pointe de diamant;
ils font faits comme les clous légers ,. mais ils péfent
plus : on les appelle aufli clous communs les clous
communs pèfent le double des clous légers ; ôc les-
clous à ferrurier, le double des communs.
Clous'à foulier ; ils fervent aux cordonniers pour
ferrer les gros fouliers des payfans, des porteurs de
chaife , &c. il y en a qui pèfont depuis deux livres*
jufqu’à quatre livres au millier , ce font les plus légers
; les lourds font ou à deux têtes, ou à caboche.-
Clous àJ ou jfie ts ; cefont de très - gros clous à tête
large, dont on fe fort pour clouer les foufflets des
forgerons»
C lo u s fa n s tête o u p o in te s ; i l y e n a d e l é g e r s o u à
l a f o m m e , ô c d e lo u r d s o u a u p o id s : le s p r em ie r »
fo n t d e p u i s t r o i s l i v r e s ju fq u ’à c in q l i v r e s a u m i ll ie r ;
l e s a u t r e s f o n t d e f i x l iv r e s a u m i ll i e r : i ls f e r v e n t
à f e r r e r le s f i c h e s , c r o i f é e s ô c g u i c h e t s d ’a rm o i r e s .
C lo u s à trois tê te s ; i ls f e r v e n t .a u x c o r d o n n ie r s
p o u r m o n t e r le s ta lo n s d e s f o u l i e r s : ils o n t d e u x
à t r o i s p o u c e s d e l o n g ; la t ê t e e n e f t p l a t e , e l l e
a q u a t r e â c in q l ig n e s d e h a u t e u r *, e l l e e f t d i v i f é e
e n t r o i s p a r d e u x r a in u r e s ; c e s r a in u r e s f e r v e n t à
r e c e v o i r le s t r a n c h a n s d e l a t e n a i l l e , à l e s a r r ê t e r ,
Ôc à f a c i l i t e r . l ’e x t r a é f io n d u c l o u . L e s c o r d o n n ie r s o n t
d ’a u t r e s c lo u s d e l a m êm e f o rm e m a is m o in s f o r t s .
V o i l à le s f o r t e s d e c lo u s le s p lu s c o n n u e s ; c e n e
f o n t p a s le s c lo u t ie r s d o n t i l s’ a g i t i c i q u i le s v e n d e n t
t o u s : i l y e n a [q u i f o n t f a b r iq u é s ô c v e n d u s p a r
le s c lo u t ie r s d ’ é p in g le s , [ q u i f o n t d e s m a r c h a n d s
d i f t in g u é s d e s p r é c é d e n s , c o m m e o n v e r r a p a r c e
q u e n o u s e n d i r o n s d a n s l a fu i t e d e c e t a r t i c le .
I l y a p e u d e v i l l e s e n F r a n c e , o ù i l n e fe fa f le
d e s c lo u s d e fo r ; m a is il s’ e n fa i t f u r - t o u t u n g r a n d
c om m e r c e d a n s c e l l e s d e N o rm a n d ie , l a C h a m p
a g n e , le L im o u f in , l e F o r e z , C h a r l e v i f l e ô c L i è g e .
C e u x q u i e x ig e n t q u e lq u e s t r a v a u x a v e c l a l im e
o u a u t r e m e n t , c o m m e p i to n s , c r a m p o n s , ô c c .
v ie n n e n t p r in c ip a l em e n t d e S a in t C h a m o n d o u d e
S a in t -E t ie n n e .
L e f a u x b o u r g d e la p 'é t îte v i l l e d e S a in t - C h a - -
m o n d d a n s l e L y o n n o i s , a p p e ll e S a in t J u l i e n , n ’ e f t '
p r e fq u e h a b i t é q u e p a r d e s o u v r ie r s c lo u t ie r s ; c h a -
q u e o u v r i e r n e t r a v a i l l e q u ’u n e e fp è c e d e c lo u ; i l
a c q u i e r t d’a u t a n t p lu s a i f ém e n t l ’ h a b i tu d e d e les-
t r a v a i l l e r p r o m p t em e n t .
A S a in t - E f t i e n n e ; à S a in t - C h a m o n d ôc d an s le-
F o r e z , le s o u v r i e r s c lo u t ie r s em p lo i e n t d u c h a r b o n
d e t e r r e p o u r c h a u f f e r l e f e r , p a r c e q u ’i l y e ftr
t r è s - c om m u n ; à P a r is o n fe fo r t a u f l i d e c h a r b o n
d e t e r r e , m a is d a n s d ’a u t r e s p r o v in c e s o ù c e m in é r
a l e f t r a r e , o n f e fo r t d u c h a r b o n d e t o u r b e ÿ
q u i e f t fa i t a v e c l a t o u r b e e n f lam m é e Ôc e n fu i t e
é t o u f f é e .
U n e o b f e r v a t io n e f f e n t ie lle à fa i r e p o u r l e s p e r -
T onn es q u i em p lo i e n t le s c lo u s d e f o n t e , c ’e f t q u ’ a v a n t '
d ’e n a c h e t e r d e g r o f f e s p a r t i e s , i l f a u t l e s e f f a y e r ; c a r
o n e n fa i t d e m é t a l 11 a i g r e o u c a f t a n t , q u e fu r "
c e n t c lo u s q u ’ o n e m p l o i e , i l s ’e n c a f t e r a p e u t - ê t r e
p lu s d !u n q u a r t ; ô c q u o iq u e l a p e r t e n e f o i t p a s
c o n f id é r a b l e , r ie n n e c h a g r in e p lu s u n o u v r i e r q u i
p e r d fo n t em p s ô c u n e p a r t ie d e fa m a r c h a n d i f e .
C e t o u v r i e r a c a l c u lé , p a r e x e m p l e , q u e d a n s u n e ’
g a r n i t u r e q u ’i l f a i t , il lu i f a u t m i lle c l o u s , ô c q u ’i l
d o i t r e f t e r u n e h e u r e p o u r le s e m p l o y e r ; i l fa i t
f o n m a r c h é fu iv a n t c e l a , m a is i l fe t r o u v e t r o m p é ,
f i le s c lo u s n e f o n t p a s b o n s ; c a r i l m e t t r a u n q u a r t :
d e t em p s d e p l u s , ô c em p lo i e r a u n q u a r t p lu s d e
, m a r c h a n d i f e , o u t r e q u e fo n o u v r a g e d e v ie n d r a d é - -
f e â u e u x , p a r c e q u e le s p o in t e s d e c lo u s q u i f e f o n t
. c a f t e s , n e lu i p e rm e t t r o n t p lu s d e le s p l a c e r dans*
d e s e n d r o i t s n é c e f f a i r e s ; c e l a d é c o u r a g e r a l ’o u v r i e r
: a v e c r a i fo n . G s d e t a i l n ’ e f t p o in t in u t i l e , p a r c e qu$-