
Le genou doit être fec, de façon que Ton distingue
pour ainfi dire les os qui le compofent. Quand il
eft gras, fes raouvemens font durs & peu déliés.
Les chevaux trop fatigués ont les genoux ronds
& enflés. Si le poil eft coupé en cet endroit, c’eft
figne que le cheval eft fujet à tomber fur fes genoux
en marchant ; on dit de ces chevaux , qu’ils font
couronnés.
Le canon eft cet os qui paroît au deflous du genou
Si qui s’étend jufqu’à k première jointure. 11 doit
être un peu large pour donner .l’appui & 1 aifance
aux nerfs qui font derrière.- Quand il a les qualités
contraires, on dit que le canon ejl menu.
Les nerfs, que les anatomiftes connoiffent fous le
nom de tendons , doivent être détachés les uns des
autres, tant pour la beauté que pour le mouvement.
De-là ces expreffions dans la maréchallerie :
ce cheval a le nerf bien détaché ; il a le nerf colle a
Fos. • #
Le boulet qui eft îa jointure fituée au deflous du
canon , peut être trop, ou trop peu gros.
Le paturon eft l’os qui forme cette efpèce de creux
compris entre le-boulet & les talons. C ’eft un grand
défaut quand cet os eft long.*, dans ce cas les chevaux
s’appellent longs-jointes /> alors* la partie fupe-
rieure de cet os fe porte en arrière on les appelle
bouletés , lorfqu’eüe fe jette en avant; & quand cet
' es eft pofé perpendiculairement , on d it, le cheval
ejl droit fur fon boulet, fi cette fituation de l’os ne
regarde qu’une jambe ; & fur les boulets fi elle regarde
les deux. Les- chevaux en- cet état font très-fujets
à broncher.
Toute plaie qui affeéle le pli du paturon des
jambes poftérieures du cheval s’appelle enchevêtrure ;
& on nomme enchevêtré le cheval qui a embarraffe
un des pieds-de derrière dans une des longes de fon
licoL ; :•• -
Les fabots doivent être petits, & la ligne d’incli-
naifon-, ou la pente de là muraille doit-être la diagonale
du carré de la perpendiculaire que l’on tiréroit
de la couronne au bord du fabot fur le terrein, ou
ce qui eft le même , l’hypotenufe d’un triangle rectangle
ifocèle dont un côté feroit cette perpendiculaire.
La- foie doit être creufe & la fourchette petite ;
les talons doivent être droits ; & le pied confideré
étant levé du côté de la foie, doit-former les deux
tiers d’un ovale. _
On doit diftinguer le cheval encajtelé de celui
qui tend à Fencajlelure< les talons du -premier font
extrêmement refferrés; les talons du-fécond ont du
penchant à fe rétrécir. Les pieds de devant sencaf-
telent, &non ceux de derrière, parce que ceux e-i
font continuellement expofés à l’humidité de la fiente
& de l’urine de l’animal.
L’encaftelure occafionne la chaleur du pied , là
claudication & d’autres accidens. C’eft un défaut
plus commun dans les chevaux fins &. de légère
taille que dans tous les autres. Les chevaux d’Efpagne y font très - fujets, L’encaftelure ne provient quelquèfois
que d’un talon , ordinairement dans celui de
dedans.
La corne du fabot doit être unie , luifante & brune.
Les châtaignes font des portions de corne fituées
en dedans de l’avant-bras & en dedans du canon de
derrière.- Cette efpèce de corne eft d’une fubftance
différente de celle des fabots ; elle eft plus cotnpa&e
Si plus mollaffe.
On comprend fous le nom de corps cette^ maffe
qui s’étend depuis la jambe de devant jufqu a celle
de derrière.
Le dos s’étend depuis le garot jufqu’à cet endroit
plat qu’on appelle les’ reins : il finit' a cette petite
■ gouttière qui s’étend' jufqu es fur la croupe. Le dos
doit être arrondi Si décrire une ligne horizontale,
mais s’il skbaiffe, on dit que le cheval eft enfellé ;
fl au contraire -il s’élève, on dit qui! a un dos de
carpe ou dos de mulet.
Les chevaux en cet état manquent fouvent dè
force, fe laffent facilement, Si font difficiles a bien
feller.
Les-reins font l'a fuite du dos ; ils s ete-ndent jusqu’au
point ou celui-ci paroît bailler- en arriéré;
ce qui eft le commencement de la-croupe ;-ils doivent
être plats & larges.-Ce n’eft jamais un défaut dans
un cheval que d’avoir trop de- reins. C ’eft par erreur
que les maquignons fe fervent de ces expreffions ,
ce cheval a tes• reins bas, puifque c eft- du dos qu ils
veulent parler , quoiqu’il foit vrai qu alors les reins
fui vent un peu cette pente. Toutes les fois quun
cheval paroît bas des-reins , il eft ce qu’on appelle-
court-monté de derrière /.c’eft—à-dire, que les jambes
de derrière font trop courtes & obligent les- reins
ainfi que le relie à pencher.-
Lorfqu’on voit' au milieu de l’épine du dos dans-
un' cheval qui eft gras un canal qui règne au milieu
& tout le long de cette partie , on dit vulgairement
de ces chevaux qu’ils ont les reins doubles, Sa ceft
en eux, à ce qu’on prétend, une marque de force
Si de vigueur.
Oh remarque- encore que lès chevaux courts de
reins-, font ordinairement plus- légers, ont plus de
force, & galopent mieux fur les hanches que ceux
qur ont lés reins longs ; mais ces derniers ont 1 alure
douce, fur-tout celle du pas , parce qu’ils peuvent
étendre les jambes avec facilité ; mais ils ne fe raf-
fëmblent pas fi facilement au galop.
Les côtes' que tout le monde commît doivent être
bien cerclées, c’eft-à-dire bien arrondies. Lorf-
qu’elles paroiffent comme droites, on donne le
nom de côtés plates à ce défaut, qui - eft très-grand ,
puifqu’il gêne le mouvement de la refpiratiori, Si
que la plupart des chevaux chez lefquels on le
remarque , finiffent par être pulmoniques ; ils n ont
ordinairement point de ventre.
On comprend fous le nom de ventre, toute cette
malle molle, fituée en arrière de la poitrine. Dans
un cheval bien conftruit & qui a de l’embonpoint,
il fuit toujours la forme des côtes, mais il n’eft guères
poflible de’ diftinguer la poitrine d’avec le ventre, a
jfloifis que de tâter les dernières côtes. Si le ventre
n’eft-pas arrondi par-tout Si fur la même ligne que la
poitrine , ou s’il fort de cette ligne, on l’appelle ventre
de vache ; lorfqu’il rentre en dedans, on dit que le
cheval ejl court de boyaux / fi ce font des parties latérales
ou les flancs qui rentrent ainfi en dedans , 1 animal
eft e flanqué; quand \esjlancs on peu d’étendue,
& qu’on y diftingue une efpèce de corde, il eft for-
trait. Ces défauts proviennent ou d’une poitrine mal
faite , ou de l’aplatiffement des côtes , ou de quelque
maladie , & le cheval alors n’eft point propre à
loutenir un grand travail. -
On dit qu’un cheval eft coufu, fi fes flancs offrent
aux yeux une cavité profonde. Mais un cheval dont le
^//c s’eft retiré enfuite d’un voyage plus ou moins
long, ou pour avoir été furmené , fatigué, &c. le rétablira
aifément par le repos & la bonne nourriture,
Si. reprendra du corps, pourvu que fa conformation
foit bonne, & qu’il ait la côte bien tournée.
Paffons aux parties de la génération. La première
qui fe préfente eft l’envelope de la verge ou le fourreau
, au-bord duquel fe trouvent les mamelles,
peu fenfibles à la vérité dans l’état naturel, mais qui
le deviennent beaucoup quand cette partie eft malade.
Le fourreau doit être large ; lorfqu’il eft trop petit,
l’humeur fébacée s’y amaffe & produit des maladies.
D’ailleurs la verge ne fortant pas aifément, obligé
le cheval de piller dans fon fourreau. Les bourfes
doivent être bierî trouffées , c’eft-à-dire peu pendantes.
Les chevaux efpagnols, de manège même
en exercice , font fujets à les avoir pendantes, quoiqu'elles
remontent Si fe tiennent, pour ainfi dire,
collées aux aines dans tous les chevaux qui trotterit
ou qui marchent. Il paroît que fi les tefticules des
chevaux efpagnols font pendans, c’eft parce qu’ils
font fort gros en comparaifon de la taille de l’animal;
ils tiraillent par leur poids les cordons, les fatiguent
Si les forcent de s’alonger.
La pofition des mamelles eft allez connue. Elles
doivent être petites, il ne doit même y avoir d’a-
parent que le mamelon, d’où part une petite ligne
de peau Taillante qui s’étend en arrière le long du
raphé ; ligne qui va répondre à la nature dans la
jument, Si au fondement dans le cheval. Lorfque
les mamelles excèdent la groffeur d’une noix, Si
que leur peau eft un peu arrondie Si dure , c’eft une
preuve que la jument a pouliné: je ne parle pas ici
des mamelles dans le temps que la jument allaite fon
poulain, cela eft allez connu.
La croupe eft cette ligne Taillante en forme de
gouttière qui s’étend depuis les reins jufqu’au commencement
de la queue. Cette partie peut avoir deux
ou trois pouces de large. Pour être bien faite, elle
doit former un cinquième de cercle, autrement on-
dit que le cheval.a la croupe avalée. La gouttière dont
on a parlé fe remarque feulement dans-les chevaux
gras Si bien conftruits ; dans les maigres elle eft fail-
îante.
La queue doit fuivre la croupe, Si par conféquent
-être placée haute, ce qui donne aux chevaux de
l’aifan'ce Si de la facilité pour la lever Si pour la
porter en arrière. On diftingue dans la queue
le tronçon qui eft la partie la plus élevée, ou l’étendue
de la queue fur laquelle les crins font pofés ; 2°. le
fouet, ce font les crins : quand ils font caffés ou qu’ils
fe trouvent eirpetite quantité, la queue s’apelle alors
queue de rat»
Les hanches font ces pointes que Ion apperçoit
au haut des jambes de derrière, & qui font à peu
près au niveau de la jon&ion des reins avec la croupe;
c’eft une élévation arrondie, qui doit être peu fenfi-
ble dans les chevaux gras & bien faits. Elles font quelquefois
plus hautes que la croupe, quelquefois beaucoup
plus balles, ce qui vient de la polition des os
dubaflin, plus ou moins inclinés : allez fouvent ces
os fuivent la conformation de la croupe, c’eft-à-dire
que fi la croupe eft avalée, les hanches feront hautes
; alors le cheval eft cornu ; mais fi la croupe eft
droite Si bien faite les hanches le feront aufli. Il peut
arriver que les deux hanches foient balles ou une
Amplement : dans ce derniers cas , on dit que le
cheval ejl pointé ; ce défaut eft tantôt naturel Si
tantôt la fuite d’un accident ; par exemple de fa
fraéture de la pointe de la hanche. Un cheval qui fe
place mal paroît épointé , ce qui provient de ce que
la jambe ne partant pas à-plomb entraîne le baffin;
Si celui-ci faifant tourner l’os facrum fur les vertèbres
des lombes, lui donne la pente qu’il a.
Les chevaux dont les hanches font trop longues
vont allez bien le pas, mais ils ont de la peine
à galopper; ceux qui ont les hanches trop courtes,,
ne peuvent pas facilement plier le jarret, Si mac-
chent ordinairement roide de derrière*
Les fejfes font ces malles de chair que l’on voit
depuis la hanche jufqu’à la croupe, Si depuis celle-
ci jufqu’à la pointe qui avoiûne la queue; elles
doivent être gralfes Si convexes, tant pour la grâce
que pour le mouvement.
La cuijfe s’étend depuis 'le bas de la pointe ju£~'
qu’à la première jointure ; elle doit être charnue &
arrondie poftérieurement, fe joignant avec le bas
de laTelle, dont elle fuit la forme en dehors Sc
un peu en avant; il faut encore qu’elle foit un tant
foit peu plate , pour faciliter fon mouvement vers
le bas-ventre ;. le d ed an so u , comme on l’appelle
• vulgairement, le. plat de la'cuiffe, doit être charnu 9
mais peu chargé de graille : c’eft dans la partie
moyenne du plat de la cuiffe que fe trouve une
veine où l’on a coutume de laigner.
Les chevaux qui ont des cuiffes peu mufculeufes
font foibles Si pareffeux.
L’aine, eft le pli de la cuiffe vers lé baflin ; elle
doit être bien évidée, autrement il y a lieu de croire
qu’il y a eu quelque tumeur.
Le grajfet eft cette partie arrondie,, qui forme
la jointure de la cuiffe avec la jambe proprement
dite ; il eft proche le flanc. Un graffet gros eft toujours
avantageux.
La jambe proprement dite , prife du graffet à bipartie
poftérieure, doit avoir la même largeur qu§