
C hape ; ce terme fe dit du moule fait avec de I
la potée ou terre argileufe & composée.
C h a p e l e t ; on donne.ce nom à des barreaux
d’acier arrangés en c r o ix , qui fervent a foutenirlë
noyau bien droit dans la chape du moule d ’une
pièce de canon. v
C h a t ( le ) ; morceau de f e r , foit a deux foit
à trois griffes , monté fur un champ de b o is , qui
•fert à parcourir l’intérieur des pièces de canon pour
y découvrir les chambres ou creyafles , s il y en a.
C o l l e t d ’une p iè c e de c an o n ; c’eft la partie
du canon comprife entre l’aftragale & le bourrelet.
C o q u il l e ; c’eft la partie fupérieure de la lumière
du canon , ayant la figure d’un cône tronqué
' renverfé. ,
C oulé e ; ouverture du fourneau lur la tace de
devant. x ..
C o u l e v r in e ; nom donné à une piece de canon
, à caufe de la figure d’une couleuvre que l’on
repréfentoit deffus.
C o u ro n n e ; ornement qui termine une pièce de
canon ou une partie diftinéte de cette piece. _ •
C u las se ; c’eft dans une pièce de canon l’épaif-
feur du m é ta l, depuis le fond de fa partie concave
jufqu’au bouton.
D é c r o t é e ; (pièce). Cette ëxpreffion fe dit d’une
pièce à laquelle on a donné une forme régulière ,
en enlevant tous les excedens du métal au fortir de
la fonte. ,
D é p o u il l e , (mettre le troujjeau en) ; c eft en détacher
la natte qui le couvroit.
D ia b l e ; nom que les fondeurs donnent au chat
o u à la machine à griffes qui fert à découvrir les :
défauts de l’intérieur des pièces de canon.
D o u g in e ; c’eft une moulure on do y an te, moitié
convexe & moitié concave.
E ch an t il lo n H jjjjj on nomme ainfi une planche
de douze pieds ou environ , dans laquelle font
entaillées toutes les différentes moulures du canon,
dont l ’impreflion fe fait fur lé moule par le frottement.
E ch eno s ; rigoles faites avec une terre graiie
bien sè ch e, autour de la foffe , lervant de conduits
au métal du fourneau-dans le moule. Ë
Ev e n t , tuyau ménagé dans l’intérieur du moule
d’une pièce de can on , pour donner iffue à l’air ou
à la famée.
G a t e a u ; ç’eft l’amas des grains de méta l, attachés
au fond de l’âtre d’un fourneau.
G orge ; moulure arrondie, qui fert d’ornement
fur une pièce de canon.
G r a in s ( la mife des) confifte affaire entrer du
jcnétal par le trou de la lumière d’une pièce de
canon. A
G r e n a d e ; efpèce de petite bombe de meme
diamètre ou calibre qu’un boulet de quatre livres , &
qui eft chargé de quatre à cinq onces de poudre.
L a v u r e s ; ce font les portions métalliques qu on
a réparées du réfidu d’une fonte.
L is t e l ; bande ou règle d’ornementfuf une pièce
de canon.
L u m ièr e ; c’eft l’ouverture qu’on fait dans lepaif-
(eur du méta l, proche la culaffe, & par laquelle
on met le feu à la poudre qui eft-dans le canon.
M a s se lo t t e , ( la ) eft l’excédent du métal qui
a fervi à former une pièce de canon.
M o r t ie r ; pièce plus courte que le canon, mais
de même métal, fervant à jeter des bomb es , &
quelquefois des grenades.
M o r t ie r p e r d r e a u x ou a p e r d r e a u x ; celui
qui eft accompagné de plufieurs autres petits mortiers
, pratiqués dans l’épaiffeur de fon métal. Ces
petits mortiers font propres à tirer des grenades*
M o r t ie r a l a C g eh o r n ; mortier de l’invention
de l’ingénieur de ce n om , qui s’en fervoit pour
jeter des grenades.
M o u le ; c’eft un creux conftruit avec une terre
compofée, pour y faire couler le métal fondu qui
doit former une pièce de canon.
N o y a u ; efpèce de barre de fer longue & cy lindrique
, que l’on place au, milieu' de la chape du
moule d’une pièce de canon, pour en former 1 ame.
O bus , O bu s ier ou H a u b i t z ; efpèce de m ortier
qui fe tire horizontalement, comme le mortier
ordinaire.
O m b r e ; (lécher à 1’ ) fe dit d’une matière que
l’on fait fécher fans le fecours du feu.
P ie r r ie r ; forte de canon ou de mortier, qui a
ordinairement quinze pouces de diamètre a fa bouche
, & deux pieds fept pouces de hauteur.
Pl a t e - b a n d e ; c è ft une partie du canon qui a
un peu plus d’élévation que le refte de la pièce. On
peut la confidérer comme une efpèce de gros ruban
de métal, qui tourne autour de l’épaiffeur du canon.
P lin th e ; c’eft une efpèce de petite plate-bande
d’ornement fur une pièce de canon.
P o tée ; terre fin e, argileufe, &. mêlée avec de
la fiente de cheval, de la bourre , & e . ,
R e c u i t , (mettre a u ) c’eft faire fécher à un
grand feu le’ moule d’üne pièce de canon.
R e cu l ; c’eft le mouvement en arrière que fait
un, canon & toute arme à feu. ^
R eg let ; petite moulure plate & étroite.
R en fo r t ; c’eft dans la pièce de canon une partie
ordinairement compofée de trois groffeurs ou circonférences'.
'
R o n d e a u ; ornement en rond ou en b ourrelet,
fur une pièce de canon.
S c o t ie ; intervalle creufé en rond , entre un o rnement
& un autre. \
Se r p en t in e ; nom donné à une pièce de canon,
fur laquelle on repréfentoit un fferpent.
Se r r ièr e ; longue & groffe pièce de fer p ointue,
qui fert à boucher le trou du fourneau oh le métal
eft en fufion.
S o u f f lu r e s ; ce terme défignelesrenfiemens du
métal occafionnés par l’a i r , ou par quelqu autre
accident dans la fontç.
T alon ; fe dit du dedans des pointes courbés
d’un
dun compas qui fert a calibrer l’ouvtrturë des
canons, ou le diamètre des boulets.
T ore ; ornement en rondeur fur une pièce de
canon.'
T o u r il l o n s ; ce font les parties rondes & Paillantes
qui fe voient aux côtés d’une pièce de canon,
lesquelles , comme deux efpèces de bras, ferveiît
à foutenir le canon.
T rOUSSè a u 4, pièce de bois longue, fur laquelle
on met la natte, enfuite la terre qui doivent former,
le moule d’une pièce de canon.
T u l ip e d u b o u r r e l e t ; c’eft l’arrondiffement
du bourrelet, à peu près femblable à une tulipe.
V o lée ; c’eft la partie du canon, depuis les touril*
Ions jufqu’à la bouche. .
GRAVURE DES POINÇONS, ET FONDERIE
D É S
CARACTERES D’IMPRIMERIE.
L e fecret ou l’art des fondeurs’ des caractères
d’imprimerie, eft dû aux graveurs des poinçons
néceflàires pour former ces caraCtères mobiles.
Mais il n’eft pas poflible de bien graver les caractères
d’imprimerie, fi l’on ignore les détails du mé-
cariifme de la fonderie ; c’eft pourquoi nous allons
réunir les procédés de la gravure & de la fonderie,
& les faire’ fuivre dans un ordre méthodique. Pour
en donner l’intelligence, nous ne pouvons choifir
Un meilleur guide dans la defeription & l’explication
de ces deux arts, que M. Fournier le jeune ,
célèbre fondeur de caraCtères de Paris; & nous tirerons
ce que nous, avons à dire, foit de fon traité
particulier, foit des excellens mémoires qu’il a donnés
à l’Encyclopédie.
Les caraCtères d’imprimerie font autant de petits
parallélipipèdes d’une compofition métallique particulière
, à l’extrémité defquels eft en relief une
lettre ou quelque autre figure employée dans l’im-
preflion des livres, & dont la furface, enduite
d’encre noire, rouge ou d’autre couleur,& appliquée
fortement par la preffe d’imprimerie contre du
papier préparé à cet effet, y laiffe fon empreinte.
On conçoit qu’il faut que le caractère qui doit laif-
fer fon empreinte fur le papier , foit tourné dans le
fens oppofé à l’empreinte. Exemple, pour que le caractère
B donne l’empreinte B , il faut que ce caractère
foit difpofé comme le voici g ; car fi l’on fup-
pofe un papier appliqué fur ce g , de manière qu’il
en reçoive l’empreinte, il eft évident que quand on
retournera le papier pour appercevoir l’empreinte
laiffée , les parties de ce g qui étoient à gauche fe
trouvant à droite , & celles qui étoient à droite fe
trouvant à gauche, on ne verra plqs la figure g ,mais
la figure B. C’eft précifément comme fi le papier
étant transparent, on regardoit le caractère g par-
derrière. C ’eft-là ce qui rend la leCture d’une forme
difficile à ceux qui ri’en ont pas l’habitude.
Arts & Métiers. Tome I . Partie ƒ;
On conçoit encore que fi l’on avolt autant de ce»
petits caractères en relief , qu’il en peut entrer dans
l’écriture, & qu’on poffédâ.t l’art de les arranger
comme ils le doivent être pour rendre l’écriture , de»
les enduire de quelque matière colorante, & d’appliquer
deffus fortement du papier , de manière qu®
ce papier ne fe chargeât que des figures des carac•*
tères difpofés, on auroit l’art le plus utile qu’on pût
defirer, celui dé multipliera peu de frais & à l’infini
les exemplaires des bons livres pour lefquels cet
art devroit être réfervé ; car il femble que l’imprimerie
, mettant les productions de l’efprit humain entre'
les mains de tout le monde, il ne faudroit impri-r
mer de livres que ceux dont la leCture ne peut
nuire à perfonne.
Cet art fuppofe celui de faire les caractères, 8c
celui de les employer : l’art de faire les caractères fe
distribue en deux autres , celui de préparer les poinçons
néceffaires pour la fonte des caractères, & l’art
de fondre ces caractères à l’aide des poinçons.
On peut donc diftribuer l’art d’imprimer en trois
parties : i°. l’art de graver les poinçons,• a°. l’art de
fondre les caractères ; 3 0. l’art d’en faire ufage , auquel
nous avons reftreint le nom $ imprimerie.
Nous allons expofer ici l’art de graver les poinçons
, & celui de fondre les caractères. Quant à celui
d’employer les caractères, on le trouvera à l’article
Im p r i m e r i e , avec l’hiftorique détaillé de l’art
entier,
Gravure des poinçons»
On peut regarder les graveurs des poinçons
comme les premiers auteurs de tous les caractères
mobiles, avec lefquels on a imprimé depuis l’origine
de l’imprimerie : ce font eux qui les ont inventés,
corrigés & perfectionnés par une fuite de progrès
longs & pénibles, & qui les ont portés dans l'état
oh nous les voyçps.
B b b