
les foubarques i , & autres bords k , qui y ont
attachés, formant les bordages du bateau ; les clans
ç , aflemblés! par en bas dans leurs liûres a , font
retenus enfemble par le haut de liernes l , qui vont
d’un bout à l’autre du bateau. Sur les portelots e ,
font appuyés les platbords m , & herfilières n, formant
les bordages du bateau, d’environ 12 a 15
pouces de largeur , fur 1 pied d’épaiffeur , entretenus
de diftance en diftance de mâtures 0, & chantier
p , foutenus fur leur longueur de fupports q :
les herfilières n retenues de feuils r , furmontés de
petite bitte ou biton s , font affemblées entr’elles
par leurs extrémités ; celle du derrière du bateau
à une forte pièce de bois t , appellée quille, & celle
du devant par une pièce de fer ji. Aux deux extrémités
, de part & d’autre , font des bittes v , d’environ
15 pouces de groffeur, fervant à bitter, c’eft-
à-dire à y attacher le cordage, affemblées par en bas
dans un des râbles c 9 & arrêtées par en haut aux
platbords m. Sur le devant du bateau eft un plancher
appelé levéey fervant à la manoeuvre, com-
pofé de plufieurs madriers ou plates-formes w ,
appuyées d’un côté fur une pièce de bois x , appelée
mâture feuillèe, pofée de parr & d’autre fur des
taffeaux y , & de l’autre fur une des liûres du devant
du bateau ; foutenues au milieu de plufieurs lambourdes
ou efpaures ç , appuyées fur des fupports
ou crouchans 6». Sur le derrière du bateau eft une
levée appelée travure, couverte & clofe, formant 2
ou 3 petites chambres pour loger les mariniers.
Ce bateau eft conduit par un gouvernail monté
fur des gonds a & pentures b,° attachées à la quille t ,
& eft compofé de maîtreffes planches c , fafrans d ,
& planches de remplage e retenues enfemble, de
barres f , & de bajous g , furmontés de la caffe h,
d’une maffe i , mu de part &. d’autre horizontalement
: k font deux ou trois madriers exhauffés , où
fe place celui qui tient le gouvernail, & cela pour
avoir plus de force lorfque le bateau prend beaucoup
d’eau.
La fécondé efpèce de bateau Normand, font
ceux appelés écayers, & qui apportent les huitres
à Paris. Us ne diffèrent en aucune façon des befogues
pu bateaux foncets, que par leur dimenfion qui eft
d’environ 12 a 15 toifes de longueur, fur 18 à 20
pieds de largeur, & 5 pieds de hauteur de bordage ;
& toutes les pièces qui les compofent à proportion.
La troifième efpèce font les flettes, fig. 4 & ƒ ,
planche X X V 1I 1 J efpèce de petits bateaux longs &
étroits, faits pour tranfporter les marchandifes par
les petites rivières jufqu’aux bateaux foncets. Leur
dimenfion eft de 10 à 12 toifes de longueur , fur
environ 8 pieds de largeur & 2 pieds &. demi de
hauteur de bordage ; ils font compofés de râbles c ,
de liûres a, &. leurs clans d iur lefquels font attachées
les femelles ou planches de fond b, les rubords
f 9 & autres bords k , & foubarque i furmontés de
platbords m , & herfilières n. Aux deux extrémités
font deux levée?, çompofées chacune de quelque?
petites plates-formes w , pofées d'un "côté fur un des
râbles c , & de l’autre fur une petite mâture feuillèe
x S fervant de chantier.
La quatrième efpèce font les barquettes, qui ne
diffèrent en aucune façon des flettes que par leur
longueur qui eft d’environ 24 & 25 pieds.
La cinquième & dernière efpèce de bateaux Normands
, font ceux appelés cabotieres , fig. 6 & 7 ,
planche X X IX , efpèce de bateaux très - plats &
quarrés par derrière , faits pour tranfporter les marchandifes
jufqu’aux bateaux foncets, fur les rivières
où ceux-ci ne peuvent aller à caufe de leur grandeur.
. Ces fortes de bateaux fort légers , d’environ
18 à 20 toifes de longueur, fur 15 à 18 pieds de
largeur, & 4 à 5 pieds de hauteur de bordage,
font compofés de lrûres a , & leurs clans .d , de
femelles ou planches de fond b, râbles c , rubords/,
deuxièmes bords g-, troifièmes bords h, foubarques i,
liernes / , platbords m, herfilières n , mâtures 0,
chantiers p, & leur fupport q , feuil r , & biton s,
pièce de fer u retenant les herfilières n , bittes v ,
& d’une levée compofée de madriers ou plates-
formes w, mâtures feuillées x , efpaures ç , &. cron*
chanS &.
Les bateaux qui viennent de la province de Picardie
par l’Oife, font à-peu-près les mêmes : oa
les reconnoit parce qu’ils font quarrés par derrière.
Les bateaux foncets n’ont pas plus de 22 toifes de
longueur, fur 24 pieds de largeur, & le rèfte à
proportion, parce qu’étant plus larges ils ne pour*
roient paffer fous les ponts de Beaumont & de S.
Pigny , dont les arches n’ont pas plus de .28 pieds
de largeur : ces bateaux ne paffent guere la yille •
de Compiegne, & ceux qui vont jufqu’à Chauny
&. Soiffons, n’ont pas plus de 15 à 18 toifes de
longueur, fur 18 à 20 pieds de largeur.
Les bateaux fig. 8 è tp ,p l. XXÎX9 qui viennent
de la Loire par le canal de Briare, les plus légers
de tous , font à demi pointus par devant, & carrés
par derrière. On les diftingue en chalans de deux
efpèces ; l’une fort rare & que l’on nomme chêniere,
c’eft-à-dire faite en bois de chêne ; & l’autre qui
eft la plus commune que l’on appelle fapine, c’eft*
à-dire faite en bois de fapin. Ces fortes de bateaux
faits à la hâte coûtent fort peu, & pour cette rai-
fon ne retournent jamais d’où ils font venus : aulîi
les dépëce-t-on au bas de la ville de Paris vers
l’île des Cygnes., pour les vendre par débris dont
cette île eft couverte. Leur dimenfion eft à-peu-près
de 10 à 12 toifes de longueur, fur environ 10 pieds
de largeur & 4 pieds de hauteur de bord. Ils font
compofés tde liûres a , femelles ou planches de
fond b, petits râbles r, rubords / deuxièmes bords g»
troifièmes bords h , foubarques i , retenues au milieu
de deux mâtures 0 , & de chantier p , garnis de
bittes v. Il arrive quelquefois que l’on place fur le
derrière une petite levée , compofée de plufieurs
plates-formes w, appuyées fur une mâture feuillèe x,
& fur une des liûres,
. Les bateaux qui »quê viennent des environs de
Saiotr
Saïnt - Dizier , appellés bateaux mafnois, font aê
cinq efpèces la première, font des chalans dont
nous venons de parler; la fécondé, fig. 10 9 11,
pl. X X IX , qu’on appelle longuettes, font pointus ;
par devant & carrés, par derrière, & portent en- 1
viron 15 à 18 toifes de longueur , fur 15 à 18 pieds i
de largeur & 4a 5 pieds de hauteur de bord, com- j
pofés de Heures a & leurs clans d , de femelles
ou planches de fond b , de râbles c , de.portelots e ,
de rubords f , deuxièmes bords g , troifièmes bords h,
foubarques i , liernes l , platbords m , herfilières, n %
mâtures 0 , chantiers p , fupports q, feuil r , biton s ,
pièce de fer u , bittes v , garnies par devant & par
derrière de levées , çompofées de madriers w, mâtures
feuillées x , efpaures ç , & cronchants 6*.
La troifième , appellée. fiâtes , fig. & 13,
planche X X IX , ne diffère des longuettes que parce
qu’il? font pointus par derrière ; leur proportion
eft femblable , & font compofés des mêmes pièces,
excepté que l’on y fupprime quelquefois les liernes.
La quatrième, appellée lavandières, fig. 14 & /y,
planche X X lX , du mot laver d’où ils tirent leur
nom , parce qu’ils font faits à-peu-près comme
ceux des blanchiffeufes, £ont car.rés par les deux
extrémités ; leur longueur eft d’environ douze à
quinze toifes fur quinze à dix-huit pieds de largeur
& quatre à cinq pieds de hauteur de bord, com-
pofês de liernes a , & leurs clans d , de femelles ou
planches de fond b, de rable c, rubords/, deuxièmes
bords g , troifièmes bords, h , foubarques i , platbords
m , herfilières n , mâtures o , chantiers p ,
fupports q , bittes v , garnis quelquefois de levees
devant & derrière, çompofées de madriers w , &
de mâtures feuillées x.
La cinquième efpèce de marnois, font ceux
appellés margotta y fig. 16 & 17, planche X X IX , tout-
à—fait carrés par devant & pointus par derrière,
fervant le plus fouvent à des demeures de blan-
I çhiffeufes ; leur longueur eft de huit à dix toifes
I fur quinze à dix-huit pieds de largeur, & environ
! quatre pieds de hauteur de bordage, compofés de
liernes a & leurs clans d , de femelles ou planches
de fondi», de rable c , rubords/ deuxièmes bords g,
[ foubarques i , platbords m, herfilières n, chantiers p ,
I quilles t , bittes v , garnis d’une levée compofée de
plate-forme w9 mâtures feuillées x 3 & efpaures ç.
Tous ces bâteaux, principalement les marnois,
font conduits par des gouvernails volans, fig. 18,
planche X X lX , compofés d’une maffe i fur laquelle
font attachées des barres f , qui retiennent les maîtreffes
planches c , fafrans d , & planches, de rent-
I plage e , & font placés de manière que.les barres f
fe trouvent horizontales.
Il eft encore d’autres efpèces de bateaux, mais
; qui ne voyagent point ; tels font les paffe-cheval,
les bacs & les bachots. Les premiers, fig. 19 & 20 ,
planche X X IX , fervent à faire paffer les rivières
f aux hommes , bêtes & voitures , avec le feçours.
du croc. Ces fortes de bateaux font faits très-foli-
dement, tout-à-fait "plats , prefque carrés par de-
Arts 6* Métiers, Tome L Partie II.
Vâflt, & ouvérts par derrière pour faciliter l'entrée
des voitures, & portent environ huit à dix toifes
de longueur, douze à quinze pieds de largeur, &
quatre à cinq pieds de hauteur de bord, & font
compofés de fortes Heures a & râbles c , dont les
intervalles font garnis de fortes plate-formes w de
quatre pouces d’épaiffeur, de femelles ou planches
de fond b , de clans d. , portelots e , rubords / ,
deuxièmes bords g , foubarques i , liernes l , platbords
m» herfilières n , & chantiers p.
Les féconds., appelés-bacs, fig. 21 & 22, pl. XX IX ,
plus grands , plus forts & plus folides que les
précédens, & employés aux mêmes ufages , ont
environ dix toifes de longueur fur vingt à vingt-
quatre pieds de largeur & cinq pieds de hauteur de
bordage dans le milieu, ouverts de toute leur largeur
par chaque bout , difpofés par deffous et»
forme de courbe, & traverfés par deffus d’un cordage
ou chable 1 , allant d’un bord à l’autre de»
rivières & roulant fur un rouleau m à pivot par en
bas, & arrêté’ par en haut à une pièce de fer n
attachée au plat-bord m. Ce bac eft compofé de
fortes Heures a & râbles c , dont les intervalles font
garnis de fortes plate-formes w de quatre pouces
d’épaiffeur, de femelles ou planches de fond b , de
clans d , portelots e , rubords/, deuxièmes bords g ,
troifièmes bords A, foubarques. i , liernes l , & platbords
m : aux deux extrémités font deux efpèces de
petits pont-levis à charnière par deffous, pour faciliter
l’entrée aux voitures , levans & bîiiffans par le
fecours des flèches o , attachées aux cordages p
pour les tenir en l’air, compofés de plufieurs plateformes
q arrêtées enfemble deffus & deffous, des
barres r & de celles s faifant partie des flèches o. /
La troifième & dernière, appellée bachots, conuus
fous le nom de batelets , employés ordinairement
à faire traverfer les rivières aux hommes feulement ,
font des petits bateaux d’environ dix-huit a vingt
pieds de longueur fur cinq à fix de largeur & dix-
huit pouces de hauteur de bord.
Des outils 6» infirumens à Vufage des Charpentiers. _
La figure pfemiere, planche X X X , eft un vindas
ou eabeflan fait pour tranfporter de gros fardeaux ,
compofé d’un plateau a , furmonté d’un treuil b ,
mu par des leviers horizontaux c qui le traverfent ,
autour duquel s’enveloppe en d un cordage e tirant
le fardeau ôt qui fe développe en fi : fur ce plateau
a font appuyés deux fupports g , arrêtés par un cordage
h à nn.pieu i planté en terre , fur lefquels font
affemblées les extrémités horizontales, de deux
: courbes k entretenues d’entre - toifes l , dont les
1 autres , affemblées dans lé plateau a , font difpofées
' ën arcs - boutans.
La fig. 2 , planche X X X , eft un rouleau que l’on
place avec plufieurs autres fous les fardeaux, pour
les tranfporter plus facilement.
La fig. 3 , planche XXX, eft un rouleau femblable
au précédent, deftiné aux mêmes ufages, mais
percé de trous danslefquels on fait entrer des leviers
E e e e