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fe trouve dans les Indes Orientales, fur-tout dans
les endroits où il y a des mines de charbon de terre.
Les Chinois s’en fervent pour donner la couleur
bleue à leur porcelaine. Ils commencent par laver
cette pierre, afin de la dégager de toute partie ter-
reftre & impure : ils la calcinent dans des fourneaux
pendant deux ou trois heures , après quoi ils l’éçra-
fent dans des mortiers de porcelaine, & verfent de
l’eau par deffus qu’ils triturent avec la pierre ; ils
décantent l’eau quis’eft chargée de la partie la plus
déliée, & continuent ainfi à triturer & à décanter
jufqu’à ce que la couleur foit enlevée. Après cette
préparation, ils s’en fervent pour peindre en bleu
leur porcelaine.-
Bleu de Tfin.
Tfin, nom donné par les Chinois aune fubftance
minérale d’un bleu foncé, allez femblable à du vitriol
bleu , qui fe trouve dans quelques mines de plomb ,
& que l’on croit contenir quelques parties de ce métal.
Les Chinois s’en fervent pour peindre en bleu
leur porcelaine, & ils l’emploient comme un fon-
V O C A B
j A l n a t e ; plante des Indes, dont la fleur fournit
unè couleur bleue.
A t t o l e ; plante des Indes, dont on peut tirer une
couleur bleue.
A z u r ; c’eft le nom donné en général aune belle
couleur bleue.
B e r l i n ; (bleu de ) c’efl: le même que le bleu de
PruJJe, Voyez ce mot.
B l e d s a r r a z i n , ( t i g e d u ) d o n t o n p e u t t i r e r
u n e c o u l e u r b l e u e .
- B l e u ; l’u n e d e s c o u l e u r s d e s c o r p s n a t u r e l s .
Bleu d ’é m a i l ; b l e u t i r é d e s m i n é r a u x , q u i s ’e m p
l o i e f u r l’é m a i l .
B l e u d e S a x e ; c’eft un bleu qui fe fait en Saxe,
avec le fafre & des cendres gravelées.
B l e u e s , (cendres ). qui fourniffent du bleu pour
la peinture à détrempe.
B l u e t ou B a r b e a u , ( fleursde) dont on tire
une couleur bleue.
C o r a i g n e s o u C o r s ; petites boules de pafteh»
E n c r e b l e u e ; c’eft une^-préparation du bleu de
Pruffe pour écrire en bleu.
E n f e r ; ( bleu d’ ) c’eft un bleu noirâtre.
I n d e & I n d i g o ; f é c u l e d e l a p l a n t e d ’a n i l q u i
f o u r n i t u n e c o u l e u r b l e u e .
K a l i d ’A l i c a n t e ; plante dont la fubftance calcinée
donne une couleur bleue.
L a c k m u s ; c’eft u n b l e u q u i p r o v i e n t d u m é l
a n g e d u f u c d u f r u i t d e m y r t i l l e , a v e c l a c h a u x
v i v e , l e v e r d - d e - g r i s & l ç f e l a m m o n i a c .
B L E
dant qui fait pénétrer les autres couleurs dans la
pâte de la porcelaine. Cette fubftance fe trouve ,
dit-on, aux environs de Canton & de Pékin.
Avant d’employer le tfin, on ne fait que le pul-
vérifer fans le calciner , comme cela le pratique
d’ordinaire ; on le bat enfuite dans beaucoup d’eau
pour en féparer la terre & les parties étrangères ,
après quoi on laifle la poudre tomber au fond de
l’eau qui n’eft point colorée. Quant à.la poudre ,
elle n’eft plus, bleue comme avant d’avoir été pul-
vérifée , elle eft d’un gris cendré ; mais après avoir
été recuite, elle redevient d’un très-beau bleu. La
matière qui s’eft précipitée au fond de l’eau, fe
sèche & fe conferve ; pour en faire ufage, on ne fait
que la mêler avec de l’eau gommée, & on l’applique
avec un pinceau fur la porcelaine qu’on veut peindre.
On diftingue différentes nuances de bleu ; le bleu
blanc, bleu mourant, bleu célefie, bleu, turquin foncé,
bleu d*enfer ou noirâtre, bleu artificiel.
Les peintres diftinguent différens tous de bleu ;
bleu tendre, bleu dur , & c .
U L A I R E.
L a p i s o u L a p i s L a z u l i ; c ’e f t l a p i e r r e q u i
d o n n e l e p l u s b e a u b l e u d ’a z u r .
L e a o ; pierre4bleue qui fe trouve dans les Indes
orientales.
. L e s s i v e ; ( paffer en ) fe dit d’une opération dans
la fabrication du bleu de Prufle.
M o n t a g n e ; ( b l e u d e ) c ’e f t u n m i n é r a l o u p i e r r e
f o f l i l e b l e u e .
O u t r e m e r ; c ’e f t l e b e a u b l e u q u i f e t i r e d u lapis
lazuli.
P a s t e l ; b l e u q u e l ’o n t i r e d e l a f é cm le d ’u n e
p l a n t e , d i t e p a f t e l .
P e r s e ; ( b l e u d e ) b l e u d ’u n e n u a n c e q u i p a r t i c i p e
d u v e r d . 4
P o is ; ( arbre aux) arbre de Sibérie, dont les
. feuilles peuvent fournir une couleur bleue.
P r u s s e ; ( bleu de ) t ’eft un bleu qui fe tire.du
fang de boeuf calciné avec du nitre & du tartre.
Safre ; c’eft un mélange du eolbat avec le fable
& le fel alkali.
S ma l t ; c’eft le verre provenant du eolbat
fondu avec le fable &. le fel alkali.
S p e i s ; c’eft une fubftance étrangère noirâtre, qui
fe fépare dans le creufet de la matière du bleu de
Saxe.
T o u r n e s o l ; p â t e d ’u n e p l a n t e q u i f o u r n i t u n e
c o u l e u r b l e u e .
T s i n ; fubftance minérale d’un bleu foncé, qui fe
trouve en Chine.
T u r q u i n ; ( b l e u ) c ’e f t u n b i e u f o n c é .
B O I S S E L IE R .
2 2 f
B O I S S E L I E R .
L ’ A R T du boiflelier confifte à fabriquer divers
menus ouvrages de bois, tels que boiffeaux , litrons ,
féaux, foufflets, caiffes de tambour, &c.
L’origine de cet art facile, eft aufli ancienne que
finduftrie humaine, & remonte fans doute au temps
des befoins du commerce & de la fociété.
Les boiffeliers font les différentes mefures en bois
qui font d’ufage ; & il feroit à fouhaiter pour le bien
& la facilité du négoce de tous les États, qu’il y eût
à cet égard une règle fixe & générale. •
On peut propofer pour étalon univerfel, le pied
cube d’eau douce, qui eft la règle de tous les poids
& de toutes les mefures de contenance dans le
Danemarck ; ce feroit du moins un moyen aifé de
déterminer le rapport de la capacité & du poids
des différentes mefures entre elles.
Quoi qu’il en foit, on emploie pour mefurer les
grains , diverfes mefures ; favoir , le- minot qui fe
fubdivife en boiffeaux, demi-boiffeaux, quarts &
litrons.
Le minot doit avoir, fuivant les ordonnances &
réglemens, ‘onze pouces neuf lignes de hauteur,
fur un pied deux pouces huit lignes de diamètre ou
de largeur entre les deux fûts.
Le minot contient trois boiffeaux ; le boiffeau contient
deux demi-boiffeaux ou quatre.qufarts de boiffeau,
ou feize litrons.
Le litron fe divife en deux demi-litrons ; enforte que
leboiffeau eft compofé de trente-deux demi-litrons ,
ou de feize litrons, ou de huit demi-quarts, ou de
quatre quarts, ou enfin de deux demi-boiffeaux.
Le feptïer de grains eft compofé de quatre minots.
Le muid répond à douze feptiers, ainfi lé muid eft
de quarante-huit minots.
Il eft ordonné par une fentence de l’hôteî-de-
ville de Paris, du 29 décembre 1670, que le boiffeau
aura huit pouces deux lignes &. demie de haut,
& dix pouces de diamètre.
Le demi-boiffeau doit avoir fix pouces cinq lignes
de haut, fur huit pouces de diamètre.
Le quart de boiffeau , quatre pouces neuf lignes
'de haut, & fix pouces neuf lignes de large.
Le demi quart aura quatre pouces trois lignes de
haut, & cinq pouces de diamètre.
Le litron doit avoir trois pouces & demi de haut,
& trois pouces dix lignes de diamètre.
Le demi-litron doit’être de deux pouces dix lignes
de haut, fur trois pouces une ligne de‘ large.
Par un règlement de Henri V I I , le boiffeau en
Angleterre contient huit gallons de froment, le gallon
huit livres de froment à douze onces la livre ; Ponce
Vingt fterlins., & le fterlin trente - deux grains de
froment qui croiffent dans le milieu de l’épi.
Les procédés de l’art ..du boiflelier font trop
Arts & Métiers." Tome I. Partie /.
Amples pour demander une longue defeription, &
la plupart de fes outils lui étant communs avec ceux
de beaucoup d’autres artifans, la feule infpe&io«
pourra fuffire.
Avant donc que d’entrer dans quelques détails
propres à cet art, il faut jeter les yeux fur les deux
planches deûinées au travail du boiflelier, dont voici
l’explication.
Planche ƒ , on voit dans la vignette les différentes
fortes de marchandifes que les boiffeliers vendent ou.
fabriquent, comme les tambours, tambourins, boiffeaux
, féaux ferrés, fabots', pelles , tamis , cribles ,
foufflets, & c .'
Fig. 1 , ouvrier occupé à placer le cul d’un feau.'
a , billot à planer, b , crochet de fer pour courber les
écliffes dont on fait les cercles du feau, c , morceau
de fer fur lequel on rive les clous des féaux.
Fig. 2 , ouvrier occupé à faire un foufflet.
Fig. 3 , chevalet à planer le merrein pour le feafc-
ferré & les foufflets.’
Fig. 4 , enclumette,
Fig. f ,■ plane ronde.
Fig. 6 §c 7 g lan e s ordinaires & droites.
. Fig. 8 , ferpette.
Fig. p , ferpe ou gros couteau,
Fig. 10, tenon.
Fig. n , poinçons.
Fig. 12, chaffoir.
Fig. 14, jarbière. ab> la lame, c , poignée de la
jarbière qui va ôt vient librement de a en b , & de
b en a.
Fig. i f , marteau,
Fig. 16, maillet de buis,
Fig. 17, a, cifeau pour couper le clou à tranchet*
b , bande de tôle, c , clou à tranchet.
Fig. 18, b, repouffoir.
Fig. ip , a , rivoir.
Fig. 20, vrille,
Fig. 21, bigorne.
Fig. 22, .compas.
Fig. 23, feie. |
Fig. 24, barre à tamis»
Fig. 23, règle.
Planche I I y fig. 1 , plane créufe pour le feau ferré.
Fig. 2, plane pour le dedans du feau ferré.
Fig. 3 , jabloire.
Fig. 4 , cifailles pour couperles bandes de tôle.
Fig. f , bâtiffoir pour le feau ferré.
Fig. 6, feau ferré achevé.
Fig. 7 , fcje montée pour découper les rofettes
des foufflets. c c , corps de la feie. b , virole adhérente
au corps de la feie, dans laquelle paffe le
manche de buis a qu’on voit au deffous. Ce manche
eft percé d’un trou d\ dans lequel eft un écrou po.uv
hKH TT C *