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leine, pour donner du reffort au carton ; 30. prendre
de l’étoupille faite avec de la compofition d’étoiles ;
40. en entourer les lettres , enforte qu’il n’y ait aucun
endroit qui n’en foit couvert ; 50. enfin les recouvrir
d’étoupille prompte , qui fert à communiquer le
feu par-tout.
Cela fait, prenez une fufée de deux pouces au
moins , fans être garnie ; adaptez-y une baguette
qui doit la furpaffer de la hauteur du parallélogramme
que vous attacherez deffus ; ayez foin que la baguette
fetrouve entre deux lettres , pour ne point cacher '
le feu . &. que le parallélogramme fe trouve en équilibre
dans l’endroit où vous voulez le clouer ; attachez
quelque chofe de lourd à la bordure du bout
léger , pour maintenir cet équilibre, & pour que la
fuTée monte droit.
Le parallélogramme étant cloué fur le bout de la
baguette qui déborde la fufée , tournez-le en rond,
enforte qu’il ne tienne pas plus de volume qu’auroit
fait le pot de la fufée -, & pour le maintenir dans
cet état * attachez-le par le milieu avec une étou-
pille prompte , qui recevra’ le feu de la gorge de la
fufée, par une étoupille lente de communication.
On compofe cette étoupille lente, en mettant deux
onces de foufre fur la livre de pouffier.
On peut s’exempter de couvrir les lettres, d’un
chapiteau ; mais , fi l’on veut en mettre un , il faut
le percer de trois trous , dans lefquels on paffe trois
étoupilles qui fervent à le fixer. On fait joindre ces
étoupilles à celles qui entourent les lettres , afin que
le même feu qui les développe, détache auffi le chapiteau.
„
Lorfqu’on aura donné le feu à la fufée, il fe communiquera
à l’étoupille lente , après qu’il aura fait la
moitié de fon v o l, & aux étoupilles qui lient les
lettres & le chapiteau ; les baleines, n’étant plus retenues,
fe déploieront, &. l’on verra monter en l’air
des ca rafle res de feu.
On peut fe fervir du même procédé pour repré-
fenter des armoiries , ou tel autre deffin que l’on
jugera à propos , pourvu que l’apprêt néceflaire n’excède
pas le poids & la hauteur que la fufée peut porter.
C ’eft une mauvaife méthode, enfèignée par quelques
artificiers, de rouler le parallélogramme , & de
le mettre dans le pot de la fufée fur de la poudre
grainée qui le chaiïe en l’air. On fent que ce moyen
ne peut pas réuffir, parce qu’on ne peut pas s’attendre
que les lettres qui auront été chaffées avec violence,
fe préfenteront d’eUes-mêmes dans une fituation horizontale
, & qu’elles s’y maintiendront en tombant.
Le hazard ne fait pas de ces prodiges.
;On peut compofer des fufées volantes , qui portent
une girandole pour garniture. Pour y parvenir,
faites tourner un pivot de bois de douze à quinze lignes
de hauteur , & de fix lignes de diamètre, dont le
pied ait fix lignes d’épaiffeur, & qui ait de diamètre
celui du cartouche au deffus du cartonvendoublè,
dans lequel il doit entrer , & être fixé avec de la
colle forte. Ce pivot eft J’axe fur lequel la girandole
doit tourner.
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Faîtes préparer une autre pièce que l’on peut appeler
un tourniquet à un tenon, pour le diftinguer
de ceux qui en ont deux : il eft percé au milieu d’un
trou pour recevoir l’axe fur lequel il doit tourner*
On charge un jet fen brillant fur un culot fans broche,
dont le trou de la broche foit bouché avec un tampon
de papier bien foulé dedans. Lorfque ce jet eft
collé fur le tenon qui doit le pénétrer de la profondeur
d’un diamètre, on le perce à côté un peu
au deflous du tampon , avec un poinçon à arrêt, de
la groffeur de la pointe du culot qui lui eft propre ;
enfuite on pofe la girandole fur fon effieu, dans lequel
on perce un trou pour la retenir avec une petite clavette
de bois ; puis on met du pouffier dan9 le trou
du jet, que l’on nomme trou de lumière ; on y colle
une étoupille que l’on conduit à la gorge de la fufée,
qui y donne feu en partant, & l’on verra tourner la
girandole pendant que la fufée montera.
Il y à encore une autre manière plus fimple de
faire porter une girandole à une fufée volante : prenez
un cartouche de la longueur de celui de la fufée,
& un peu moins gros ; enfoncez dedans un tampon
pour en boucher l’étranglement ; chargez-le en brillant;
fermez-le avec un autre tampon , fur lequel vous
rendoublereç la moitié de l’épaiffeur du cartouche,
afin de pouvoir mieux l’étrangler enfuite ; percez un
trou de lumière à côté de chaque bout du jet, l’un à
droite & l’autre à gauche , un peu au deflous du
tampon. Le jet étant ainfi préparé, pofez-le horizontalement
fur le maffif de la fufée volante, après
en avoir rendoublé le carton ; attachez-le par le milieu
avec de bonne ficelle bien collée de colle forte ; amorcez
les deux trous de lumière ; placez-y une étoupille
dans chacun, qui vienne rendre à la gorge de la fufée ;
collez du papier tant fur les amorces & les étoupilles
que fur la ficelle qui lie le jet à la fufée ; attachez-la
fur fa baguette : quand on y a donné feu, on voit
une girandole très-brillante, qui, étant emportée par
la fufée , & lui communiquant fon mouvement, la
force de monter en fpirale.
Pour préparer une fufée volante qui porte un foleit
fixe , il faut faire tourner un morceau de bois , fem-
b labié à celui repréfenté fig. 36 ; que ce morceau de
bois foit de groffeur proportionnée à la fufée, & qu’il
ne pèfe pas plus, avec les jets , que feroit fa garniture
ordinaire ; percez trois trous de la profondeur
du diamètre des jets , dans la partie qui partage le
cylindre ; donnez-lui le moins de diamètre qu’il fera
poffible, pour ne point trop charger la fufée : il fuflit
que les jets y entrent d’un diamètre, pour bien tenir,
y étant collés avec la colle forte ; collez enfuite la
partie qui porte le cylindre fur le carton rendoublé ;
puis mettez une étoupille de communication d’un jet
à l’autre, & une autre étoupille lente qui communiquera
de la gorge de la fufée à l’un des jets : on en
verra l’effet lorfque la fufée aura atteint la moitié de
fon vol. Fig. 59 , fufée qui porte un foleil fixe.
On fait, de la même manière, une fufée qui porte
une étoile. Voyez fig. 41 ; & fig. 7/ , une fufee qui
porte une gerbe. On fait porter un foleil tournant a
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une fufée volante , en arrangeant un p ivot, dont les
deux côtés oppofés portent chacun un tourniquet,
garni d’un jet chargé en brillant, & percé à côté.
On fait enfuite entrer une partie de l’axe du pivot
dans le vide du cartouche , au deffus du carton
rendoublé ; puis on place une étoupille lente de communication
du trou de lumière des jets, à la gorge
de la fufée qui leur donnera feu.
On peut faire , par la même méthode, une fufée
montée de deux tourniquets ; ( v. fig. 4g .) ou montée
de divers autres pieds mou vans, tels que ceuxrepré-
fentés par les fig. $1,7 2 ,7 4 , 77. ^
Les fig. 142, 143, 144, font différentes pièces propres
àajufter des fufées en tourniquet.
Pour faire une fufée volante qui ait un tourbillon
de feu, on colle fur le carton rendoublé de la fufée,
un pivot ( pareil à celui que nous avons' décrit ci-
devant , en parlant de la fufée à qui l’on donne une
girandole pour garniture ). Ce pivot s’adapte à un
tourniquet à deux tenons, garni de deux jets chargés
en brillant, lefquels doivent être percés fur le côté ,
d’un trou de lumièfe, un peu au deflous du tampon
qui bouche la gorge. Le trou de lumière doit être
fait à droite & à gauche des jets , pour leur donner
nn mouvement de rotation fur le pivot. Il faut encore
percer à chacun des jets, deux trous en deflous
à égale diftance, qui fervent à faire monter le tourbillon.
On mettra du pouffier dans chacun de ces trous,
& r ôn conduira une étoupille de l’un à l’autre, en l’y
arrêtant avec un peu d’amorce. On collera deux petites
baguettes fur le pivot : onpofera enfuite le tourbillon
fur fon axe : on percera le maffif de la fufée
fur le côté, & on y placera une étoupille pour communiquer
& donner le feu aux jets, qui, fe détachant
du pivot qui les porte, s’élèveront en l’air en tournant.
On peut confulter ,pour plus de détail, ce que nous
difons ci-après des tourbillons de feu.
On parvient à faire une fufée volante qui donne,
dans fon explofion , le coup de tonnerre, ou un bruit
de guerre , par la manière fuivante. ( Voy. fig. 70.)
On met, dans le fond du pot d’une fufée de trois
pouces, une cornée de pouffier : on pofe deffus, & au
milieu du pot, un gros lardon de fix lignes de diamètre
intérieur, & de quatre à cinq pouces de longueur ,
chargé entièrement de compofition de lardons, fans
pétard au bout : on remplit le vide qui eft autour,
jufqu’à la moitié de fa hauteur, de chacun huit
onces de falpêtre, pouffier, foufre & réfine. Le tout
«tant bien tamifé & mêlé , on le foule légèrement
par deffus , & feulement pour empêcher cette compofition
de balloter dans le pot, & de fe mêler avec
la chaffe; on rogne le pot à la hauteur de la compofition
; on le couvre d’une rotule de carton, percée
au milieu pour paffer le lardon ; on la colle en deffus
avec des bandes de papier , qui attachent le lardon
a la rotule , & la rotule au pot ; on pofe deffus un
chapiteau collé à l’ordinaire ; on attache deux gros
jaucmons fur le corps de la fufée joignant le p o t,
lequel doit être percé de deux trous » afin que le feu
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de la chaffe puiffe le communiquer aux fauciffons
par deux étoupilles 9 l’une lente, & l’autre prompte,
& pour qüe ces fauciffons ne partent pas en même
■ temps, mais qu’ils faffent deux coups ; on lie enfuite,
fur le travers de la baguette, à l’oppofite-de l’endroit
où elle joint fur le cartouche, fept pétards ou petits
fauciffons, de manière que la gorge de l’un foit tournée
contre l’extrémité oppofée de l’autre, ce qui les empêche
de prendre feu en même temps ; on met une
étoupille de communication de l’un à l’autre , & qui
va rendre à la chaffe du pot ; on les couvre d’un papier
collé , ainfi que les gros fauciffons, afin que le
feu ne s’y porte point avant que la fufée ait fait fon
vol ; on voit alors un éclair formé par la compofition
dont le pot eft rempli, du milieu duquel fort le fondre
repréfenté par le ferpenteau. Les deux gros fauciffon*
feront entendre deux coups de tonnerre , ÔL les pétards
imiteront les éclats qui l’accompagnent.
Quand on charge le lardon , il faut mettre une
petite pincée de poudre grainée fur chaque charge,
& le pencher en la verfant, afin qu’elle fe trouve
toute d’un côté. A la fécondé charge , on le penchera
du côté oppofé, & ainfi des autres. Cela eft néceflaire
pour changer la direélion du lardon, & lui faire imiter
le fillonneraent du feu du tonnerre.
Pour que deux fufées volantes n’en paroiffent
qu’une , & qu’elles montent droit en tournant en
fpirale , on attache, fur une même baguette , deux
fufées qui fe réunifient par le haut, & s’écartent par
le bas. Les direélions & impreffions de mouvement,
également fortes & oppofées de ces deux fufées qui
fe réunifient à un même point, maintiennent leur
afcenfion perpendiculaire ; & le mouvement de ro-
tationjeft produit par leur preffion en fens contraire ,
fur la baguette qu’elles forcent de tourner.
On place au deflous des. fufées deux porte-feux,
dans lefquels on enferme une étoupille qui communique
le feu en même temps aux deux fufées.
On tient les deux fufées écartées, & on les foutient
par deux petits morceaux de bois, collés de colle
forte entre la baguette & les fufées : ces fufées portent
pour garniture un gros marron , qui reçoit, par le
moyen d’une étoupille, le feu du maffif auquel il
communique.
Pour faire une fufée volante , dont la garniture
faffe une forme de parafol, on fait porter à un pivot
de bois, fortant du fommetde là fufée, un cône de
bo:s ou de carton, fur lequel on arrange des jets de
feu du fo ni met à la bafe où font leurs gorges, comme
on voit fig. 33, & on leur donne feu à tous par une
étoupille pendante." L’effet de tous ces- jets eft de
pouffer la fufée en haut.
La manière de préparer cette fufée, efl la même
que pour celle qui porte un foleil fixe.
Le cône de bois ou de carton dont nous venons,
de parler, peut fervir de noyau pour y attacher une
couronne fermée au fommet, comme celle des fou-
verains, ou une couronne ouverte comme celle des.
feigneurs.
O a ea formé contojirs avec ia, carton, fortifié