3 5 -
T A B L E de comparaifon des dimenfans des p'àcts de canon de campagne ou de bataille
anciennes & nouvelles.
D IM E N S IO N S COM P A R É E S .
C a l i b r e d e d o u z e ,
dont le b oulet a 4 pouces 4 lignes
de diamètre.
D IM E N S IO N S C O M P A R É E S .
C a l i b r e d e h u i t ,
dont le b oulet a 3 pouces 9 lignes
de diamètre.
D IM E N S IO N S COM P A R É E S .
C a l i b r e d e q u a t r e ,
dont le b o u le t a 3 pouces de
diamètre.
Pièce
ancienne.
Pièce I
nou v e lle, j
D ifféren
ce . |
P ièce
ancienne.
Pièce
nouvelle.
D iffé - ,
rence.
Piè ce /
ancienne.
Pièce
nouv elle.
D iffé -
Longueur de l ’âme.
pii'pou.ü.pei.
S S
ou 24 calibres.
pii.pou.U.poi.
2 6 9
• 7 calibres.
pii.pou.U.poi. I
6 1 1 1 3
ou i7Calibres.
pii.ptuM.poi'
7 10 ;
oua 5 calibres.
pii.pou.U.poi.
5 4 5 i °
ou ^calibres.
pii.pou.U.poi.
2 5 6 2
. . 8 calibres.
pti.pou.U.poi.
6 6
ouaé calibres.
oii.pou.li.poi.
4 3 2 8
ou i7calibres*
pii.pou.U.poi.
2 2 Q 4
« • 9 calibres.
Epaiffeur du métal
au commencement
du premier renfort.
4 3 « 4 4 3 7 3 . 9 4 3 6 i 3 2 3 2 9 3 - 2 9
Epaiffeur du métal
à la fin du premier
3 1 1 7
3 7 3
S 4 3 5 7 2 10 3 2 9 6
Epaiflëur du métal
au commencement
du fécond renfort. 3 3 3 1 9 2 7 7 6 2 2 6 2 I I ! 1
Epaiffeur du métal
à la fin du -fécond
2 8 2 8 I I 2 1 1 11 2 4 2 I 10 2 6 4
Epaiffeur du métal
^..commencement
de la vo lée . . . . 3 9 2 3 2 9 7 2 8 1 1 1 1 S s s 2 1 6 i 6 8 6 10
Epaiffeur du métal
contre l’aftragale
1 8 9 1 4 6 1 1 1 3 7-
Epaiffeur du métal
au plus grand renflement
du bour-
2 8 2 2 -- 6 3 ' 2 2- 2 1 10 2 1 10
Poids des pièces en-
3000 liv . ,1.800 liv . 2000 liv . 1200 liv . Soq liv . 1100 liv . 640 liv . 460 liv .
Charges reconnues
le s plus avanta-
geufes aux épreuv
e s .de .1764. . . 4 i - l i v . 4 liv . 3 I liv . 3 liv . 2 liv . 1 A liv.
La longueur de l’ame de la pièce nouvelle de
douze, devroit être précifément de 6 pieds i pouces
€ lignes ; celle de lame de la pièce de huit, de 5
pieds 3 pouces 9 lignes ; & la longueur de l’ame de
la pièce de quatre, de 4 pieds 3 pouces, fi les unes
&-ies autres avoient exactement de longueur dame
dix-fept fois le calibre de leur boulet, tel qu’il eft
indiqué dans cette table. La petite différence qu’on
y apperçoit, vient de ce qu’on a un peu augmenté
le diamètre des boulets deftinés à ces petites pièces
de campagne , afin qu’ayant moins.de v e n t , leur
portée fe rapprochât davantage de celle des pièces
anciennes des mêmes calibres. On croit que par la
même raifon, on a un peu diminue le calibre de ces
pièces, & que c’eft par le même motif qu’on les a
conftruites de façon que "leur ame fe trouvoit élevée
au deffus de la ligne horizontale. La différence des
charges annonce affez la foibleffe des pièces nouvelles,
quoiqu’on l’ait préfentée comme une économie,
Comparaifon du poids des pièces anciennes & des nouvelles
3 montées fur leurs affûts complets,
Pièces de douze. de huit. - de quatre.
Anciennes. 49661. 3579 ?■> 2438 U
Nouvelles. 3754 2927 1859
Différence. 1212 1. H 619 1.
Comparaifon du poids de la pièce à la Suédoife, &de
la nouvelle pièce de quatre montées fur leurs affûts
complets.
Pièce de quatre à la Suédoife, . ^
Pièce de quatre, nouvelle. . . » 18 191.
Différence à l’avantage de la pièce à
la $uédpife. 44^
On
On a fupprînié les coins de mire aux nouvelles pièces
& on leur a fubftitué une vis, qu’on nomme vis
de pointage -, dont la tête eft enchâffée fous la femelle,
fur laquelle s’appuie la culaffe; par ce moyen le
çanonier en tournant la manivelle, élève & baiffe la
pièce à fon gré, fans avoir befoin du fecours des fer-
vans & des leviers : cette méthode fimplifie & accélère
le fervice : quelques puiffances étrangères en
font ufage, & elle feroit très-bonne fi la vis, qui
eft de for, n’étoit pas fujette à la rouille , fi la
boue & lés graviers dont elle fe charge, & qui
entrent auffi dans l’écrou qui eft de cuivre, n’en em-
pechoient pas le jeu ; mais les meilleures chofes font
fujettes à des inconvéniens.
MORTIER. Le mortier eft une efpèce de canon
plus court que le-canon ordinaire, & de même métal;
il fert à jeter des bombes , 6c quelquefois des grenades.
L’ufage des mortiers eft fort ancien. M. Blondel
les croit du temps des plus vieux canons, & qu’ils
ne fervoient alors qu’à jeter des pierres & des
boulets rouges. Les premières bombes jetées avec
le mortier, furent employées au fiège de Valch-,
tendonek, en 1588. Ce fut Malthus , ingénieur an-
glois, qui a le premier introduit l’ufage des bombes
en France dans l’attaque des places, 6c qui s’en
feryit 'd’abord au premier fiège de la Motte, en
1634. Le roi Louis XIII avoit fait venir cet ingénieur
de Hollande.
Il y a plufieurs fortes de mortiers ,* favoir, de 6 , 7 ,
8 ,o , 10, 1 1 , 12 , &L même de 18 pouces de diamètre
à leur bouche ; ils contiennent dans leur
chambre 2 , 3 , - 4 ,5 » & 12 li^res Ae poudre. |
Il y a des mortiers dont la chambre eft cylindrique,
c’eft-à-dire, par-tout de même longueur,
6c le fond un peu arrondi, d’autres à chambre concave
ou fphérique , parmi lefquelles chambres il y
en y a à poire & à cône tronque. Les chambres concaves
6c à poire, n’ont pas le meme inconvénient
que dans le canon, parce que fon peu de hauteur
permet de l’écouvillonner exactement ; ainfi nul inconvénient
n’eft à craindre à cet egard : & comme
ces chambres font plus propres à 1 inflammation de
la poudre que les cylindriques, il s enfuit qu elles :
font les plus avantageufes pour le mortier.
Nous ajouterons ici ce que M. Belidor dit dans
fon Bombardier françois, fur les differentes chambres
des mortiers. « On a imagine , dit cet auteur ,
quatre, fortes de chambres pour les mortiers ; la
première eft celle qu’on nomme cylindrique , parce
qu’en effet elle a la figure d’un cylindre, dont la
lumière, qui porte le. feu à fa charge , répond au
cercle du fond ; il y en a 011 ce fond fe trouve un
peu concave, afin, qu’une partie de la poudrç , fe
trouvant au deffpus de la lumière, toute la charge
puiffe s’enflammer plus promptement ; car les chambres
cylindriques ont cela de défe&ueux, que lorf-
qu’on y met beaucoup de poudre , il n‘y a guère
que celle qui fe trouve au fond qui contribue a
Arts & Métiers, Torde l . Partie h
chaffer la bombe, l’autre ne s’enflammant que quand
elle eft déjà partie ; & l’on a remarqué plufieurs fois
que fix livres de poudre ne chafloient la bombe
guère plus loin, fous le même degré d’élévation, que
cinq livres, à caufe que l’ame du mortier n’ayant
que très-peu de longueur, fa bouche ne parcourt
pas un affez long efpace avant que d’en fortir pour -
recevoir l’impulfion de la poudre qui l’enflamme
fur la fin , ce qui eft un des plus grands défauts
que puiffe ayoir une arme à feu , dont la perfoc-,
tion confifté à faire enforte que toute la charge
foit enflammée dans le moment que le corps qu’elle
chaffe eft fur le point de partir.
Un autre défaut des chambres cylindriques, c’eft:
qu’elles font rarement bien coulées, l’axe étant prefi
que toujours oblique à celui du mortier, au lieu qu’il
devroit être le même ; ce qui fait que l’aélion de la
poudre, n’embraffant point le culot de la bombe pour,
la chaffer direétement, imprime fa force au deffus ou
au deffous, à droite ou à gauche, & écarte beaucoup
la bombe de l’objet où on vouloit la jeter. Il arrive
un mouvement beaucoup plus pernicieux encore ,
c’eft que la bombe avant de fortir du mortier, le
choque quelquefois avec tant de violence quelle fe
caffe en morceaux.
Plufieurs bombardiers affurent que le plus grand
nombre des mortiers cylindriques dont on s’eft fervi
dans les dernières guerres , étoient fi fujets a caffer
les bombes , qu’ils avoient été obligés de les callèr
avec des diffes, afin qu’elles fortifient du mortier
fans le toucher.
Il y a long-temps qu’on s’eft apperçu que les
mortiers cylindriques ne chafloient pas les bombes
à des diftances proportionnées à la quantité de poudre
dont on fos chargeoit. C’eft pourquoi on a inventé
les chambres fphériques, où la poudre étant
plus ramaffée autour de la lumière, le feu peut fe
porter plus promptement à toutes les parties de la
poudre, pour s’enflammer à la ronde dans un inf-
tant, 6t non pas fucceflivement, comme dans le s .
chambres cylindriques. Le diamètre du cercle qui
forme l’entrée de la chambre , étant plus petit que
celui de la chambre même, il arrive que la poudre
qui s’eft enflammée la première , ne rencontrant
point d’abord une xffue libre pour .s’échapper, choque
les parois de la chambre, s’agite avec une extrême
violence, fe réfléchit fur elle-même , Ôt allume celle
qui ne l’étoit pas. De forte que devenue un fluide
à reffort, elle réunit tpus fes efforts contre la bombe ,
quelle chaffe avec toute la force dont elle eft capable.
Les chambres fphériques feroient fans doute
préférables à toutes les autres pour les armes à feu
en.général , fi elles n’avoient le fort de toutes Jes
machines, qui eft de ne pouvoir être përfeftionnées
au point de les rendre exemptes de défauts. Le diamètre
de l’entrée de cette chambre étant plus petit
que celui de la chambre même, fait, comme on l’a
déjà dit, que la poudre s’enflamme prefque dans le
[ même inftant, Mais cet avantage eft fojet à un in