
Chaude suante , fe dit du fer qui commence à
fondre. ,
C heveux ; ( lever l’ancre par les ) c eft loriqu on
enlève l’ancre dans la direction où elle eft engagée.
Cingler ; en terme de forgeron, fignifie forger,
étirer, corroyer le fer , en un mot le pétrir.
Couvertures ; on nomme ainft dans le paquet
des barres à forger , celles qui font au deffus & au
deffous des autres barres.
C rémaillère ; dans les forges, c’eft une forte
de crochet brifé, qu’on peut faire monter ou def-
cendre au moyen d’une pièce dentée qu’on arrête
avec une bride de fer. t
Croisée ; la croifée d’une ancre eft formée par
les deux bras foudés aü bout de la verge.
Crosse ; c’eft le nom que quelques-uns donnent
à la croifée de l’ancre. }
Culasse , ou carré de la verge ; c’eft la
partie de la verge que l’on fait carrée du côté_ de
l’organneau , pour que le jas foit mieux affujetti.
D avier, ou ringard volant ; c’eft le barreau
de fer qu’on attache à la pièce qu’on veut forger.
D éraper ; on dit qu’une ancre a dérapé , lorl-
ou’elle a quitté le fond où elle étoit attachée.
D ésancrer ; c’eft détacher l’ancre du fonds de
l’eau.
Devers ; inftrument de fer , comme leviers ,
crochets & autres inftrumens qui fervent a manier
le fer dans le fourneau.
Empenneler une ancre ; c’eft mouiller une
ancre à la fuite d’une autre.
Encoller ; c eft fouder les bras a la verge de
Tanpre. > ,
Encollure; c’eft l’endroit où les bras font reunis
à la verge de l’ancre.
Epattée; (ancre ) celle qui a perdu une de fes
pattes. .
Etirer la verge ; c’eft en étendre le fer fous le
marteau, ^ _
Foible, ( le ) ou le petit rond de la verge, elt
l’endroit où elle .a le moins de diamètre.
Fonsoir ; outil avec un manche de fer en forme
de chaffe, dont un côté plat reçoit les coups de marteau
, & l’autre côté tranchant enfonce les mifes
Grues ; on nomme ainft des potences tournantes ;
qui, dans les forges des ancres, fervent à porter les
groffes pièces de fer du feu à l’enclume.
Jas ; ce font deux pièces de bois jointes enfemble ;
qui embraffent le carré de la verge de l’ancre ; on
nomme aufft quelquefois ces pièces jumelles , ou
flafijues. . , i -rr Lever l’ancre ; c’eft la retirer dans le vaiiieau
pour faire route.
Loupe ; c’eft du fer de gueüfe, fondu avec du
charbon de bois & pétri fous le marteau.
carrées dans les vides.
F ort , ( le ) ou gros rond de la verge, eft l’en*-
droit proche les bras de l’ancre.
F ourures ; c’eft le nom que l’on donne à des
mifes ou morceaux de fer ajoutés pour augmenter
la groffeur de la verge & des bras de 1 ancre. |
F rettes ; annpaux de fer plat, deftines a reunir
les faifceaux des barres.
Gabari , c’eft le deflin tracé fur une planche
des proportions des différentes parties de l’ancre.
Ma rteau a parer ; marteau acéré par les deux
côtés delà tête, pour enlever les excédens de fer.
Milieu ; (barres de ) ce font, dans le paquet des
barres, celles de forme pyramidale placées au milieu.
Mises ; morceaux de fer détachés, qu on foude
enfemble pour en faire une groffe maffe.
Mouiller l’ancre ; c’eft la laiffer tomber au
fond de la mer.
O reilles ; ce font les angles dès pattes de 1 ancre.
Organneau ; anneau de fer de l’aqcre, auquel
on attache le cable.
G o u v erna il ; c’eft, dans le paquet des barrés a
forger , celle du milieu qui excède les autres de deux
pieds environ.
— pour ployer les or panneaux ; gros levier de fer
^vec deux anneaux dans lefquels on fait entrer la
bâjrrç arrondie qu’on veut ployer en organneau.
Orin , ou Orain ; nom donné au cordage qui
! d’un bout eft attaché à la tête de l’ancre ou à la
croifée, & de l’autre bout à la bouée qui le fait
, flotter.
Ouvrer le fer ; c’eft le corroyer, le façonner,
de manière à le rendre doux & liant. ^
Parer une ancre ; en terme de marin, c’eft la
difpofer à être mouillée ou jettee dans la mer ; parer,
en terme de forgeron, c’eft retrancher les excedens
& balèvres du fer. A .
P attes ; morceaux de fér plats, a peu près triangulaires
, qu’on foude au bout des bras de l’ancre.
Pic ( être à ) fur l’ancre ; c’eft lorfque le vaif-
feau eft amené prefque perpendiculairement fur fou
ancre. ,
Q uilles de fourniture ; bouts de barre de
forme pyramidale , employés autrefois pour fortifier
la verge du côté de la croifée.
Ringard ; barreau de fer qu’on foude nu bout
d’une pièce, pour la manier plus facilement dans le
fourneau. .
Ringard volant , ou davier ; barreau de ter
attaché à la pièce qu’on veut forger, au moyen d an*,
neaux & de crampons.
Roual.be , efpèce de ratjffoire dont on fe fert
pour attifer le charbon, &. dans les fontes pour
écumer le métal.
T alingujer le cable; c’eft i’ajufter dans 1 organneau,
’
T aillet ; outil tranchant, avec un mancne dont
les forgerons fe fervent pour couper fous le gros
marteau, le fer fuperflu des mifes.
T alon ; ( barres à ) ce font, dans le faifceau des
barres à forger, celles qui ont vers le gros bout &
d’un feul côté une coupe oblique.
T enons , ou tourillons d’une ancre ; pièces
de fer qu’on foude fur le carré de la verge pour
retenir le jas,
'Tenue (mauvaife) du fond; c’eft lorfque le fond
ne préfente pas affez de réfiftance à la patte de l’ancre.
T isonier ; tige de fer avec un crochet au bout,
pour fervir dans le foyer. •
T ourne-a- gauche ; outil de fer en forme de
crochet, qui embraffe la partie carrée du gouvernail
d’un paquet de verges, pour le faire virer à la volonté
du forgeron.
^ T ranche ; outil ou coin d ’acier tranchant d’un
co té, pour enlever les balèvres ou excédens du fer.
T ranche emmanchée ; c’eft le même Outil engagé
dans un manche de bois.
Tuyere ; canal de fonte par lequel paffe le vent
des foufflets pour exciter le feu.
Verge d’une ancre; c’eft le gros barreau <fë
fer qui fait la longueur de l’ancre*
ART DE L’ARDOISIER.
A r d o i s e , upu finiiis , ardéfia , ardofia ,
matière pétrifiée de la nature de l’argile, de couleur
bleue, ou grife , ou même rouffe, qui fe divife.en
lames minces , plates & unies , qu’on emploie à la
couverture des maifons.
L’ardoife n’étôit pas connue des anciens.; fon
nom &. fon ufage font modernes. Cependant on a
reconnu , aux environs d’Angers, des fouilles qui
pàroiffoient remonter à un temps fort reculé. Les
outils qu’on a trouvés à vingt pieds de profondeur,
6 que l’on conferve à Angers, attellent une exploitation
ancienne ; mais cette exploitation ne fem-
bloit point affez profonde pour fournir la belle .&
véritable ardoife. .
Cette matière a été dans les derniers temps taillée
en moellons , & a.lervi à la conftruélion des murs.
On l’emploie même encore à la bâtiffe , dans les
pays où il y en a des carrières.' La plupart des murs
d Angers font conftruits de blocs d’ardoifes , dont
la couleur fombre donne un afpeél affez trille à la
ville.
Lés plus fameufes carrières d’ardoife font aux
environs d’Angers; auffi eft-ce dans la province
d Anjou que fe fait le plus grand commerce d’ardoifes
pour le royaume & pour les pays étrangers.
La plus belle vient de Trelazié & des Ayreaux , pa~
roiffes- diftantes d’une lieue de la ville d Angers.
i On trouve de l’ardoifo de 'différentes qualités en
d autres lieux de l’Anjou. H y en a dans les na-
rôiffesde l’Hôtellerie , de Fiée , de la Jaille ,. de
Magné près d’Aon, & dans l’éleélion de Chateau-
Gontier : celle de Mézières eft plus tendre que les
autres.
On voit encore des roches d’ardoite du-côté de
Redon & de Breft, & dans une partie de la Bretagne.
On a découvert à quelques lieues dë Charle-
ville.de-l’ardoife auffi bonne & auffi belle que celle
7 Anjou, quoiqu’elle ne foit pas d’une couleur auffi,
belle & auffi foncée*.
R y en a plufienrs carrières à Murat & à Prunet
en: Auvergne. On en voit auprès de la petite ville
de Fumai en Flandres« fur. la Meufe , au deffus de
Givet. On en tire de la côte de Gènes qui eft très-
dure. >_ . ■ ■
Il y- a. en.. Angleterre de. l’ardoife bleue 6c de.
l’ardoife grife. Celle-ci eft connue fous le nom dei
pierre de Horsham, du nom d’une ville de la contrée
de Suffex où elle eft très-commune.
La carrière d’ardoife fe nomme auffi la perrière
ou pierrière, ou ardoifière.
La pofition de l’ardoife eft remarquable. La carrière
eft compofée d’un grand maffif de pierres qui
forment différens blocs par des délits qui fe rencontrent
dans l’étendue de la carrière. Ces blocs fe
touchent & ont différentes épaiffeurs. On les dif-
tingue aifément à des filions qui font affez appa-
rens, & que l’on a grand foin de reconnoître avant
d’abattre les blocs.
C ’eft avec de grands rifques qu’on entreprend
d ouvrir ôt de travailler une carrière d’ardbife. Il
arrive fouvent que les fondis & cabremens des-
terres entraînent hommes, chevaux & engins au
fond de la carrière, y éerafent & enfeveliflent les-
malheureux ouvriers. Il n’y a point auffi de sûreté
quë la roche découverte dédommagera dans la.
fuite des-frais qui font confidérables. 11 ne faut pas
trop compter fur le jugement que les- ouvriers ne-
manquent jamais d’en porter à la première infpec—
tion de là cojfe. On entend par coffie, la première
furface que préfente le rocher, immédiatement au
deffous de là terre. La coffe. peut promettre une
bonne ardoife , & le fond de la carrière n offrir-
que dès feuilletis & dès chats ; deux défauts qui:
rendent l’ardoife mauvaife, comme..nous lë dirons •
dans là fuite. On travaille donc long-temps en.
aveugle. Si la carrière fe trouve bonne, on fait fortune
; fi elle fe trouve mauvaifè, on rîlque de fe
ruiner. Cependant, avant que d’exploiter une carrière,
on peut fé procurer en quelque forte quelques
'échantillons dé Pardoife, en faifant creufer-
des efpèces de puits de quinze à vingt pieds. 8t
plus de profondeur y en différens endroits où l’on ;
a deffein de faire travailler. Mais l’indice qui donnele
plus de confiance , c’eftiorfquîil fe trouve de&.
décombres, ou, comme difent lès ^ouvriers , des- vir
d anges ^ ce qui prouve que la carrière a déjà été:
e ploitée , 8i qu’elle peut l’être encore—
f n commence par enlever lès terres dé l’endroit
où l’on veut Ouvrir la carrière, ce qu’on ap-r-
pelle travailler k ciel ouvert, Il n’y a rien cfe fixgà