
mi-partis de main-brune 6c de papiers blancs,
ou même de la feule main-brune.
. Mê l a g e en b l a n c ; c’eft T a â io n de former des
tas de papiers ou il n’entre que des papiers blancs ,
comme pot & cartier.
M ê l ag e en étresses , ou en o u v r a g e ; fe dit
de la compofition des tas mi-partis de papiers blancs
& d’étreffes, fuivant l’ordre le plus propre à com- j
pléter les cartons par le fécond collage.
M ener au c ise au ; c’eft foumettre les cartons
au travail des cifeaux , foit pour féparer les cou-
■ peaux, foit pour partager les coupeaux en cartes.
M o ït ir le p a p ie r p o t ; c’eft le tremper de
manière qu’il foit pénétré également par l’e a u , &
qu’il s’applique mieux fur le moule , pour prendre
exaâement l’encre dont font chargées les parties en
relief.
M o u le ; ce font des gravures en bois ou en
cuivre , où les traits 6c les contours des figures font
en relief pour les imprimer en noir fur un côté du
papier au pot. Il y a deux fortes de moules, le moulé
des ro is , dames, noirs & ro u g e s , avec les valets
noirs ; 6c le moule des valets rouges feulement,
coeur & carreau. Il y a aufli des moules pour les
^enveloppes des jeux
M o u l e r ; c’eft appliquer avec le frotton la feuille
de papier au pot contre les parties en relief du moule ,
après l’avoir chargé légèrement de noir avec labroffe.
J?a l l a s .; nom de la dame de pique.
P a p ie r s . Quatre fortes de papiers entrent dans
la compofition des cartons qui f e r o n t à fabriquer
les cartes, la main-brune ou truffe , le pot moyen, le
potde qualité fupérieure, où fe fait la peinture des têtes
& des points ; enfin, le cartier qui fert à couvrir le
dos ou l’envers des cartes, . .
P a t r o n s ; ce font des feuilles d'imprimure, dé-
' coupées 6c èvidées pour enluminer convenablement
les couleurs fur les feuilles de pot moulées ou non
moulées : il y a des patrons pour les cinq couleurs
qui fervent à peindre lés têtes ; il. y en a aufli pour
les points de chaque couleur & pour chaque nombf e
de points.
P e in d re ; c’eft appliquer , par le moyen des
pa trons, les cinq couleurs dans les vides des figures
moulées, ou bien dans les vides des patrons deftinés
pou r les points.
P ein tu r e ; fe fait avec des couleurs en détrempe,
parce qu’elles sèchent plus aifément, & prennent
facilement fous la pierre à lifter un beau luftre ; ce
que ne pourrpient pas faire les couleurs à l’huile :
enfin , elles s’appliquent aifément avec un pinceau
fans prefle ni fro t to n , fur la feuille de papier au
p o t .
Pir r e a lisser ; c’eft une pierre de la nature du
filex ou de l’aga the, bien p o lie , avec laquelle on
frotte les cartons pour les rendre doux , polis &
Juifans.
P iq u e ; forte de point noir qui reflemble au
fer d’une pique , 6c qui fert à diftinguer un certain
,nombr£ de cartes,
P iq u e r les é t r e s s e s , p iq u e r les d o u b l e s ;
c’éft y faire un trou avec un poinçon pour introduire
l’épingle qui les fufpend aux cordes de l’éten-
doir.
P la t in e ; planche où l’on étend les couleurs avec
un pinceau pour en charger uniformément & légèrement
la brofle qui fert à enluminer.
Plo y e r u n jeu ; c’eft l’envelopper dans un
papier.
P o in t s ; cartes où font diftribuées les figures des
coeurs, des carreaux,'des piques & des trèfles, dans
un certain ordre 6c en certain nombre , depuis l’as
jufqu’au dix.
Po in t s r o n d s ; points diftribués fur les limites
des figures peintes, & qui fervent à diriger le coupeur.
Po t (papier au) ; forte de papier qu’on emploie
de deux qualités dans la fabrication, des cartons ; la
qualité inférieure fait office de main-brune, 6c l’autre
fert à la peinture des têtes &. des points.
R a c h e l ; nom de la dame de carreau.
R ecou ler ; c’eft palier en revue les cartes en les
faifant couler contre le jour.
R edresser les c a r t o n s ; c’eft leur ôter la
forme que leur donne le féchage, avant de les habiller.
R o g n e r ; c’eft ôter au cifeau , fur deux côtés
feulement , la partie des cartons qui excède les
limites des cartes, tant des têtes que des points.
R om pr e l a m a in - bru n e ; c’eft ouvrir les mains
de ce papier 6c effacer le dos du pli des feuilles.
R om p r e les c o u p e a u x ; c’eft les plier pour
leur faire le dos un peu convexe avant de les mener
au petit cifeau.
S a v o n n e r ; on favonne les cartons en paffant
deflùs un feutre qui y laifîe une légère impreflion
de fa von , pour en favorifer le liflage.
Sa v o n n o ir ; forte de feutre avec lequel on met
un peu de favon fur les cartons deftinés à la lifte.
Sé p a r e r les étresses et les c a r t o n s d o u bles
; c’e f t , au fortir de l’étendoir, détruire l’effet
du collage dans les bordures feulement des étreffes,
avec un couteau de bois.
T a r o t s ; fortes de cartes étrangères qui portent
des figures particulières, 6c dont le dos eft chargé
de compartimens : les. figures font les- coupes , les
deniers , les épées 6c les bâtons.
T a s ; piles de papiers d’étreffes ou de cartons,
mêlés ou non mêlés.
T êtes ; font les cartes qui portent les figures des
ro is , des dames & des valets, noirs 6c rouges.
T o r ch e r ; c’eft enlever avec un pinceau fort
doux, trempé dans de l’eau froide, les bavures de colle
que l’aâ ion de la prefle fait fortir des tas de feuilles
nouvellement collées.
T r a v e r se r ; c’eft féparer ou trancher les cartons
par coupeaux ; ce qui les partage en quatre bandes
fur la hauteur.
T rèfle ; forte de point noir qui a la figure de la
feuille du trèfle , 6c qui fert à diftinguer un certain
nombre de cartes.
T r ia g e s ;
T r i a g e s : il y a plufieurs triages ; on trie les
ftrain-brunes, 6c on les fépare fuivant leur force 6c
leur épaiffeur ; les étrefles ou cartons qu’on met au
rebut lorfqu’ils font défeélueux ; les cartes , en
mettant parmi les déchets celles qui font tachées ou
décollées ; & enfin on trie les cartes en les rangeant
par lots fuivant leur degré de blancheur ou de
finefle.
T riaillës ; ce font les cartes de la dernière qualité,
& qui peuvent malgré cela entrer dans les jeux.
Voye1 Maîtresses.
Ventre ; le ventre d’une feuille de papier plié
en main, eft la face intérieure de la feuille : on dit
qu’on mêle ventre contre ventre , quand les deux
faces intérieures des feuilles fe touchent.
Corrections & additions à la defeription de l'Art dit
Cartier.
Page 466, fécondé colonne , ligne 3 1 , ajouteq ) on
en fait ufage aufli dans les cartes minces, où il
n’entre que trois feuilles, comme celles des
grand* jeux.
Page 469 , fécondé colonne , ligné 5 5 , paquets,
mettez piles.
Page 470, fécondé colonne, ligne 5 , effacez, ilriy
*a que les traits qui encadrent ces points, qui /oient
marqués fur des cartes.
Ibid, ligne 14 , au lieu de ces moules font de différentes
■ grandeurs : lifez , les moules de chacune des cartes,
font de différentes grandeurs.
C A R T O N N E R I E. ( A« de k )
P R E M I È R E P A R T I E ,
C O N T E N A N T la fu ite des pro c éd é s qui o n t pour ob je t la fabrication des
Cartons de pâtes fecondaires.
TAj e s cartons peuvent etre confidérés comme des
fortes de papiers plus épais & plus étoffés que les
papiers ordinaires, compofés des mêmes matières ,
& fabriqués à peu près fur les mêmes dimenfions.
Avant que d’entrer dans lejdétail de toutes les
manoeuvres de l’art de la carionnerie, je crois devoir
diftinguer ici trois efpèces de cartons, Relativement
aux matières qui entrent dans leur compofition &
aux procédés de leur fabrication.
La première efpece comprend les cartons formés
par la réunion de plufieurs feuilles de papier collées
Çnfemble : ce font les cartons de pur collage.
’ ~ja^econ^e comprend les cartons de pâtes primitives,
ceft-a-'dire, de pâtes tirées des chiffons greffiers,
préparées èc employées de la même manière que
celles qui fervent à la fabrication des papiers ordinaires
: ce font les cartons 4c moulage en pâtesprimiceux
qui font compofés de rognures de papier, de
Vieux papiers qu’on délaie dans de l’eau & qu’on
teduit en pâtes pour la fécondé fois : ce font les
cartons de moulage en pâtes fecondaires.
“ ar cette fimple indication des trois efpèces de
cartorfs, il eft aifé de voir que les procédés de leur
a rication, doivent différer aflez pour exiger une
e cnptiqn particulière : je me propofe donc de traiter
€ ce qui concerne chacune de ces efpèces en trois
^rticies particuliers, & de faire connoître Jafabrica-
n des deux premières, au mot papetier-cartonnier c
<4rts & Métiers x Tome I. Partie IU
je me borne aéluellement à décrire la fabrication dë
la troifième efpèce, fous le nom de cartons de mou—
lage en pâtes fecondaires.
Je donnerai les procédés tels que je les ai trouvé»
au centre des grandes villes , 6c même au milieu de
la capitale. Je me réferve d’indiquer par la fuite les
moyens que je crois lés plus propres pour les per—
feâionner, foit en abrégeant les manoeuvres , foit
en donnant aux cartons de plus belles formes &
une plus grande confiftance.
Art. I. Ma t iè r e s avec lefquelles on fabrique les
cartons de pâtes fecondaires.
Les ouvriers qui fabriquent des cartons de pâtes
fecondaires ont.foin de faire ramaffer toutes les
rognures de papier qui fe trouvent chez les marchands
papetiers 6c les 'relieurs ; de même toutes
fortes de papiers blancs, peints, imprimés ou écrits ,
tous les vieux cartons qui ont fervi d’enveloppe aux:
pains de fucre , d’étuis aux chapeaux ou aux fou-
rures ; les livres qui fe vendent à la rame 6c que n’ën-
lèvent pas les épiciers & les beurrières, les déchets
des carriers, & enfin , les papiers déchirés que les
chiffonnières ramaffent dans lès rues. Toutes ces
différentes matières fe vendent ordinairement 6 à
7 livres le quintal, excepté que les rognures & les
déchets des carriers ayant plus de corps & contribuant
à rendre les cartons plus folides, fe vendent;
8 à 9 franc s,