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chevrons a garnis de coyaux q, (outenus d’un bout
à l’autre d’un petit entrait/, d’un grand entraitƒ,
garni d’efleliers o & de jambettes p , appuyées par
leur extrémité inférieure.fur des bloehets x , entaillés
de leur épaiffeur dans des fablières m allant d un bout
à l’autre du mur c ,. & entretenues de fix pieds en
fix pieds fur la longueur d’entretoifes y , affemblées
à tenon & mortaife dans l’une. & dans l’autre ,
comme on peut le voir fur le plan au bas de Ja
figure 84. A
Ces fortes de combles ont befoin, a caufe de leur
grande hauteur , d’être entretenus par des faîtages ,
fig. 84, compofés de tirants b & de poinçons d,
dont nous venons de parler, dont l’intervalle eft
divifé de petites termes appelées fermes de remplace ,
compofées , comme les autres, de chevrons, en-
traits , effeliers, jambettes, bloehets & coyaux.
Ces faîtages font auflï compofés d’un faîte /, d’un
fous-faîte/, fur lequel font appuyés les petits en-
traits ƒ; des chevrons de liernes j , fur lefquels font
affemblés à tenon & mortaife les grands entraits ƒ,
des chevrons foutenus & liés enfemble avec croix
de faint André, 6>c. & liens n. La même figure eft
le plan de l’enrayure à la hauteur des liernes ç.
La fig. 8s eft un grand comble exhauffé, compofé
d’une poutre i fcellée par les deux bouts dans les
murs c, d’un poinçon d, fur lequel eft appuyé ,
comme dans la figure précédente, une - maîtrelTe
ferme compofée de chevrons- Æ^rgarnis de petits
entraits/, de grands entraits/, d’etfelier o & jambettes
p, dont le pied eft appuyé fur des bloehets x
entailles dans des fablières m entretenues d’entretoifes
y , tel qu’on le voit en plan an bas de la fig. 87.
Ce comble eft aufli entretenu de faîtage, fig. 86,
compofé de poinçon d , dont 1 intervalle eft aufti fub-
divifé de ferme , de remplage, de faîte l, de fous-
faîte s , fur lequel font un peu entaillés des petits
entraits ƒ, des chè-vrons de lierne /, oh font aufli
entaillés par deffous les grands entraits/des mêmes
chevrons foutenus & liés enfemble avée des liens n.
La mimé fig. eft le plan de l’enrayare à la hauteur
des liernes ç.
Tous ces différens combles fe terminent par leurs
'extrémités de deux manières : l’une appelée à pignon,
eft lorfque le mur, appelé alors mur de pignon,
montant jufqu’au faîte , tient lieu de ferme à la charpente
qui vient s’appuyer deflus : la fécondé appelée
en croupe, eft lorfque le comble étant oblique par
fon extrémité, fe termine par des demi-fermes appelées
alors ferme de croupe. Cette obliquité ordinairement
plus grande que celle des combles, eft compofée
d’une demi-ferme dans .chaque angle a d, dont
les arêtiers a d & chevrons a a vont s’afîembler à
tenon & mortaife au fommet du poinçon i , & les
autres qui deviennent plus courts à mefure qu’ils
approchent de l’angle, vont fe joindre aux arêtiers
ad.
Des Combles brifis.
L’ufage des combles brifés, dits i la manfarde,
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n’éft pas fort ancien : e’eff au célèbre Manfard que
nous en devons l’invention. Cet homme admirant
,1a folidité du ceintre de charpente que fit Antonio
Sangallo, fous les ordres de Michel-Ange,, pour la
conftru&ion du dôme de S. Pierre de Rome , trouva
cette forme fi; bel le qu’il en imagina les combles
dont nous parlons, ôc qui portent maintenant fort
nom. Cette forme, femblable en quelque forte à
celle d’un comble à deux égouts, tronqué dans fon
fommet, fut trouvée fi agréable dès les premiers
temps, qu’elle paffa dans la fuite pour une beauté de
décoration en architeélure. L’on s’en eft fervi allez
heureufement aux écuries du roi à Yerfailles, au
château de Clagny ôc ailleurs , oh ils font d’une
fort belle proportion. Il eft vrai que s’ils ont l’avantage
de rendre l’étage en galetas plus quarré , ÔC
parconféquent plus habitable que les autres, aufli
ont-ils le défavantage d’avoir deux pentes inégales ;
l’une depuis le faîte jufqu’au brifis, appelée faux
comble , fi douce que les neiges y féjournent fort
long-temps; ôc l’autre depuis le brifis jufqu’au chaî-
neau , aufti roide qu’un talus. On les emploie feulement
aux bâtimens ou pavillons reétangulaires ,
quarrés ou à pans coupés : on les fait, comme les
précédens, fans exhauffement & avec exhauffement;
l’un & l’autre fe font de deux manières ; l’une avec
ferme, & l’autre fans ferme.
Lapremière^g.^p/tfrtcAe/^eftcompoféed’une
maîtrefle ferme , compofée elle-même d’une poutre
ou tirant b, appuyé par chaque bout fur des fabliè-
resvrc , pofées fur les murs c ; de jambes de forcer,
avec leurs grands effeliers oo; de chevrons de brifis a,
ôc leurs coyaux q , furmontés d’un entrait f , fur
lequel eft appuyé l’affemblage d’uné autre ferme ou
fermette, compofée de poinçon*/, fiir lequel font
affemblées les contrefiches e, qui avec les jambettes/?,
appuyées fur l’entrait/, foutiennentles arbalétriers g.
Les chevrons de faîte a a font appuyés par un
bout fur le faîte /, & par fautre fur les pannes de
brifis Æ, affemblées par chaque bout dans les entraits ƒ,
qui avec le faîte /, affemblé aufti par.chaque bout
dans les poinçons d , fervent à entretenir les fermes
La fécondé manière, fig. 88 , fort peu en ufage,
fertnéanmoins quelquefois, fur-tout lorfque les murs
font minces ; c’eft un affemblage de fermes d’un bois
menu & léger, fort près les unes des autres , dont
chaque chevron de brifis a , & de faîte a a, tiennent
lieu d’arbalétrier ; femblables en quelque forte à ceux
de la deuxième manière, à Un & deux égoûts, fig, 83
8c 83. Ces fermes font compofées chacune d’un tirant
b, appuyé fur des fablières m, pofées fur les
murs c ; de chevrons de brifis a, garnis chacun de
leurs effeliers o, jambettes p , 8c coyaux q, furmonté
d’une fermette compofée de poinçon </, dé contre-
fiches c, d’entrait ƒ, de jambettes /?, ÔC de chevrons
de faîte a a, entretenus d’entretoifes v , comme celles
de la fig. 81 dont nous avons déjà parlé*
La fig. 89 eft l’élévation d’un comble à la manfarde
fans exhauffement, pour un pavillon à l’extrémite
d’un corps de logis, couvert d’une autre manfarde
plu«
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plus élevée j compofées de fermes & de fermettes
avec pannes de long, pana , taffeaux ï , 8c chanti-
gnoles k , le faîte du pavillon fervant de panne h au
corps de logis, en retour ; l’un 8c l’autre font féparés
par -une efpèce d’arêtier appelé noue, placé dans
l’angle rentrant qu’ils forment entr’eux.
La fig. 90 eft le plan de ce pavillon , dont un côté
* eft celui de l’enrayure à la hauteur de l’entrait ƒ*,
compofé de coyers b & de gouffets c ; ôc l’antre -{-
celui du faîte où l’on voit l’arêtier a d , fur lequel
viennent s’appuyer des chevrons d’arête a & a a.
La fig. 91 eft un comble à la manfarde fans tirant,
ni poutre, pour y contenir une voûte en maçonnerie
, compofé d’un fort entrait f , foutenu par chaque
bout de jambes de forcé r , & de chevrons de
brifis a t garnis de coyaux q , appuyés, fur les blo-
çhets x , fablières n, 8c entretoifes y , pofées fur
les murs c. L’entrait ƒ eft furmonté d’une fermette
.garnie de poinçon-*/, d’arbalétrier g, de jambettes p ,
de chevrons de faîte a a, de pannes de longs pans h ,
pannes de brifis h, & faîte /, avec leurs liens qui entretiennent
le_s fermettes enfemble, & pour foutenir
la maçonnerie de la voûte. L’intervalle des inaîtreffes
fermes eft fubdivifé d’environ deux en deux pieds,
de petites fermes dont la principale , affemblée dans
les jambes de force r , 6c dans le grand entrait ƒ, eft
compofée de grand effelier o o, fur lequel eft affemblé
à tenon ôc mortaife un petit entrait ƒ , foutenu de
liens n , 8c de petits effeliers o , entretenus enfemble
d’entretoife v.
La fig. 92 eft un* comble à la manfarde, exhauffé
avçc maîtreffe ferme compofée de poutre b , fcellée
par chaque bout dans les murs c des jambes de forcer,
& leurs grands effeliers 0 0 ; de chevrons de brifis a,
leurs coyaux q 8c fablières m, furmontés d’une fermette
compofée d’un entrait/*, de poinçon */, d’arbalétrier
g , de jambettes />, de pannes de longs pans
h, pannes de brifis h , chevrons de faîte a a , entretenus
d’ùn faîtage / 8c les liens.
Des Combles en tour•
Les combles en tour à l’ufage des pavillons,
peuvent être circulaires , carrés , ovales ou à pans
coupés par leur plan ; les circulaires , fis. 93 8c 94,
difpofés en forme de cône ou pain de fucre par
leur élévation, font compofés d’un tirant b en forme
de croix par fon plan , appuyé de part ôc d’autre
fur des fablières m pofées fur les murs c furmontés
de chevrons a garnis de leurs effeliers o , jambettes
P r bloehets x 8c coyaux q , d’un grand entrait ƒ,
d’un petit f 8c d’un poinçon d. * eft le plan de l’en-
rayure .à la hauteur du grand entrait ƒ*, 6c -}- celui
de l’enrayure à la hauteur du petit f.
Les autres ne diffèrent de ce dernier que par leur
plan.,
Des Combles d l ’impériale.
Les combles à l’irppériale, aufli à l’ufage des
pavillons , ne diffèrent en aucune façon les uns
des autres, que par leur plan qui peut être cireur
jifts & Métiers, Tome U Partie U•
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laîre 3 carré, <5Vale, reâangulaire ou à pins coupés.
Les carrés, fig. 9$ 6c 96, font compofés de
jambes de force r, garnies de béliers o, de jambettes
p 9 6c de bloehets x appuyés fur des fablières m,
entretenus d’entretoifes y pofées fur les murs c ,
de chevrons courbes a , leurs fupports y 6c entre--,
toifes v\ d’un entrait ƒ formant une enrayure, comme
on le voit dans le plan en % fig• 103, garnis de
coyers b 6c gouffets c, furmontés d’un affemblage de
pièces de bois en pyramide , au milieu duquel eft un
poinçon d pour fournir une boule d , pomme de
pin, croix, fleurs-de-lis , &cr
Des Combles en dôme.
La dernière efpèce de combles font ceux en dôme
ou calotes. Il en eft comme les precedens, de carrés
, circulaires, ovales, rectangulaires ou a pans
coupés par leur plan, furbaiffes, circulaires ou paraboliques
par leur élévation: il en eft de plus grands,
6c par conféquent plus compliques les uns que les
autres. Celui fig. 99 6c 98, eft un comble fur-
baiffe , carré par fon plan d’environ 40 a 50 pieds
de diamètre, compofé de plufieurs tirants b entrelacés
pour entretenir les murs c , avec coyers b 6c
gouffets c, appuyés par chaque bout fur des fablieres
m en’retenues d’entretoifes y pofées fur les murs c ,
foutenues dans le milieu de montant e , qui vont j uf-
qu’au fommet du comble, entretenus de croix de
laint André, 6>c. Aux extrémités des tirants b , font
des jambes de force r appuyées fur des bloehets x
pofés fur des fablières m} 6c l’entrait f compofé d une
enrayure , eft foutenu fur fa longueur, d effeliers o
& contrefiches e, 6c furmonté d’arc—boutant g fou-
tenu de jambette p ôc autres contrefiches e ; fur les
arcs-boutans g ôc les jambes de force r, font appuyés
des fupports y, pour foutenir les chevrons courbes a ,
garnis d’eniretoifes v. Au fommet de ce comble eft
un petit poinçon d foutenu de petits arcs-boutans ou
contrefiches, à deffein de porter, comme ce dernier
, une boule , pomme de pin, fleur-de-lis, ôcc.
La fig. 99 eft l’élévation parabolique à celle 100.'
Le plan marqué d’un comble difpofe intérieurement
en voûte d’environ 60 à 80 pieds de diamètre , tel
que pourroit être celui du pavillon de la principale
entrée des Tuileries à Paris, compofé de jambes de
force r appuyées fur des bloehets x , pofes fur des
fablières m, entretenus d’entretoifesy fur lefquellés eft
appuyée l’enrayure * d’un grand entrait f compofé
de plufieurs tirants entrelaces avec coyers b 6c gouffets
c , foutenu de grands 6c petits effeliers 0 o 6c o
difpofés eu manière de voûte furmonté dans le
milieu des montans e qui vont jufqu au fommet du
comble, entretenus de croix de faint André, &c. &
par chaque bout d’autres jambes de force r qui portent
un petit entrait f, foutenu d effeliers^ 0 6c con—
trefiches e. Ce petit entrait f eft furmonté à fon tour
d’arcs-boutans g , foutenus de jambettes/?: c’eft fur les
jambes de force r 6c les arcs-boutans g que font appuyés
les fupports y , qui foutiennent les chevrons
courbes a j entretenus û’entretoifes v . Le fommet de.