
levier des contre-pouces, & l'empêcher de foutenir
la bafcule.
Presse ; forte de lame en couteau, qui s’applique
fur les becs des aiguilles pour en faire entrer l’extrémité
dans les châjfes.
Q ueue des ondes; c’eft l’extrémité poftérieure
des ondes, laquelle joue dans les petits refforts de grille.
Q ueue des platines; c’eft l’extrémité inférieure
des platines, qui eft fixée dans une gouttière de la
barre à poignée.
Ressort : (grand) il fert à relever l’équipage des
platines à plomb.
Ressorts ; ( petits ) ce font les refforts de grille,
qui fervent à maintenir les queues des ondes. Voyez
planche III, fig. 7.
ROULOIR ; forte d'enfuble qui fert à rouler I'ôin
vrage à mefure qu’il fe fabrique.
T irant ; forte de lame parallèle aux ondes, qui
lie l’équipage des platines à ondes à celui des platines
à plomb , fig. f , planche IV.
T ire-Verge ; outil qui fert à tirer la verge de la
barre fondue pour la nettoyer, fig. 18, pl. X.
V ergè ; forte de barre de fer ronde, qui traverfe les
parties mobiles & immobiles qui font attachées à la
barre fondue.
V is de marteau ; forte de vis qui s’alonge &
fe raccourcit, pour déterminer le point de descente
convenable de la preffe, & fon aélion fur les becs
des aiguilles.
ART DU B A T T EUR D’ OR ’
E T D ’ A
C ’ e s t un art que de battre fur un marbre, avec
ïin marteau, dans desmoulesde vélin & de boyau
de boeu f, l’or , l’argent, le cuivre , de manière à
réduire ces métaux en feuilles extrêmement minces
& légères, propres^ en revêtir enfuite d’autres
corps.
Cet art eft fort ancien. En effet, on voit qu’après
ïa ruine de Carthage , & pendant la cenfure de
Lucius Mummius, les Romains firent dorer les lambris
du capitole ; & les riches particuliers portèrent
ce luxe jufques fur les plafonds & les murs de leurs
appartemens.
Suivant Pline, on tiroit alors d’une once d’or cinq
à fix cents feuilles de quatre doigts en carré ; mais
il obferve que vu leur épaiffeur , on en auroit pu
avoir un plus grand nombre. Les feuilles d’or les plus
ép.dffes portoient- le nom deprenefiines, d’une ftatue
de la Fortune, placée à Prenefte, & qui étoit dorée
avec ces feuilles épaiffes.
On nommoit quefioriales , les feuilles qui étoient
d’une moindre épaiffeur. Nous verrons que l’induftrie
a é té , de notre temps , infiniment plus loin à cet
egard, que celle des anciens.
L’or qu’on emploie dans cet art, doit être au plus
haut titre : il feroit même, difficile d’en employer qui
ne fut point très-pur , parce que l’alliage aigrit l’or
& le rend moins duâile ; enforte que l’ouvrier qui
voudroit l’altérer , s’expoferoit à perdre plus par
^’inutilité de fon travail, qu’il ne gagneroit pas le
fets alloi de la matière.
Tes batteurs d’or le prennent en chaux chez
l’affineur de la monnoie, à 24 karats moins un quart,
©U à 103 livres l’once. Il y en a qui préfèrent à cet
or , les piaftres &. autres anciennes pièces d’Efpagne.
Ils prétendent que même en alliant l’or de ce? mon-
R G E N T.
noies, il fe bat mieux & pTus facilement que celui
qu’ils font obligés d’acheter à 103 liv. l’once.
11 y a trois fortes d’or en feuilles ou battu , favoir ;
l’or fin, l’or pâle ou vert, ÔL l’or commun~
On emploie l’or dans toute fa pureté , & comme
il vient de l’affinage, dans X or fin battu ,-il y a quatre
gros de blanc ou d’argent fur l’once cfor, dans l’orpâle
ou vert,* & l’on met jufqn’à douze grains de rouge ou
de cuivre de rofette , & fix grains de blanc ou d’argent,
dans l’or commun.
Les opérations principales de cet art , font h
fonte, \a forge , le tirage au moulin, la batte. On peut
appliquer ce que nous allons dire de l’or aux autres
métaux duâiles.
i° . On fond l’or dans le -creufét avec le borax :
voyez la planche I , figure \ ; & quand il a acquis le
degré de fufion convenable, on le jette dans la lin-
gotière a , qu’on a eu foin de chauffer auparavant
pour-en ôter l’humidité, & de frotter enfuite de fuif.
Ces précautions font néceffaires ; elles, garantiffent
de deux inconvéniens également nuifibles : Lun, en
ce que les parties de la matière fondue qui touche-
roient l’endroit humide , pourroient rejaillir fur l’ouvrier
; l’autre , en ce que les particules d’air qui s’in-
finueroient dans l’effervefcence caufée par l’humidité
entre les particules de la matière, y produi-
roient de petites loges vides ou fouffiures, ce qui
rendroit l’ouvrage défectueux.
Après la fonte, on fait recuire l’or au feu, pour
l’adoucir & en ôter la g'raiffe de laTingotière.
20. Quand Ta matière eft refroidie, on la tire de
la lingotière pour la forger. On forge cet or fur une
enclume b , qui a environ trois pouces de large fur
quatre de long, avec un marteau c , qu’on appelle
marteau à forger ; il eft à tête & à panne. Il pèfe
environ trois livres ; fa panne peut avoir un pouce
&. demi en carré, & fon manche fix pouces de long.
Si l’ouvrier juge que ce marteau ait rendu fa matière
écrouie, il la fait encore recuire, d , eft le bloc de
l’enclume.
30. Lorfqu’on deftine la matièré forgée & étirée
au marteau, à paffer au moulin, il fuffit de l’avoir
réduite fur l’enclume à l’épaiffeur d’environ une ligne
& demie , ou deux lignes au plus.
Le moulin eft compofé d’un banc très - folide ,
vers le milieu duquel fe fixe avec de fortes vis le
châffis du moulin. Ce châffis eft fait de deux jumelles
d® fer d’un demi-pouce d’épaiffeur, fur deux pouces
& demi de largeur , &c quatorze pouces de hauteur.
Ces jumelles font furmontées d’un couronnement,
qui, avec la traverfe inférieure, fervent à confolider
le tout.
Le couronnement & les jumelles font unis par de
longues & fortes vis. Dans les deux jumelles , foïit
enarbrés deux cylindres d’acier polis, de deux pouces
de diamètre , fur deux pouces & demi de longueur ;
le fupérieur traverfe des pièces à couliffes, qui, à
l’aide d’une vis placée de chaque côté, l’approchent
ou l’écartent plus ou moins de l’inférieur , félon
que le cas le requiert. L’axe du cylindre inférieur
eft prolongé de part & d’autre du châffis. A fes deux
extrémités équarries 5 s’adaptent deux manivelles
d’un pied & demi de rayoïr, qui mettent les cylindres
en mouvement. Les cylindres mobiles fur leur
axe, étendent en tournant la matière ferrée entre
leurs furfaces, & la contraignent de gliffer par le
mouvement qu’ils ont en fens contraires.
L’artifte fe propofe deux chofes dans le tirage :
la première, d’adoucir les coups de marteau qui
avoient rendu la furface du métal inégale & rabo-
teufe ; la fécondé, d’étendre en peu de temps le
métal très-également. Les ouvriers fuppléoient autrefois
au moulin par le marteau, & quelques-uns
fuivent encore aujourd’hui l’ancienne méthode.
Ceux qui fe fervent du moulin ", obtiennent, par
le moyen de cette machine, un long ruban qu’ils
roulent fur une petite latte ; ils le preffent fortement
fur la latte^ afin qu’il prenne un pli aux deux
côtés de la latte qu’ils retirent enfuite ; & afin que
le ruban ne fe détortille pas, qu’il conferve fon pli
aux endroits oh il l’a pris , & que les furfaces de
les tours reftent bien exa&ement appliquées les unes
fur les autres, ils font deux ligatures qui les contiennent
dans cet état, l’une à un bout, & l’autre à
l’autre : ces ligatures font de petites lanières de peau
d’anguille. Cela fait, avec le même marteau qui a
fervi à forger, ils élargiffent la portion du ruban
comprife entre les deux ligatures , en chaffant la
matière avec la panne vers les bords, d’abord d’up
des côtés du ruban , puis de l’autre ; enfuite ils
frappent fur le milieu pour égalifer l’épaiffeur &
augmenter encore la largeur.
Lorfque la portion comprife entre les ligatures
eft fo rgée, ils ôtent les ligatures, ils infèrent leurs
doigts, au milieu des plis,, & amènent vers le milieu
les portions qui étoient d’un & d’autre côté au-delà
des ligatures ; de manière que quand les ligatures
font remifes, ce qui eft précifément au - delà des
ligatures, eft la partie forgée qui étoit auparavant
comprife, entre elles ; 6c que ce qui a été amené
entre elles, eft la partie qui n’a pu être forgée, qui
formoit le p li, & qui étoit au-delà des ligatures. Il
eft évident que cette portion doit former une efpèce
de croiffant : on forge cette portion comme la précédente,
en commençant par les bords, & s’avançant
vers le milieu d’un & d’autre côté ; puis forgeant
le milieu jufqu’à ce que le ruban fe trouve
également épais & large dans toute fa longueur :
cette épaiffeur eft alors à peu près d’une demi-ligne
ou même davantage.
Si l’on nefe fert point du moulin , on forge jufqu’à
ce que la matière ait à peu près Lépaiffeur d’une
forte demi-ligne ; puis on la coupe tout de fuite en
parties qui ont un pouce & demi de, long , fur un
pouce de large ; ce qu’on ne fait qu’après le tirage
au moulin, quand on s’en fert.
Ces portions d’un pouce & demi de long, fur
un pouce de large & une demi-ligne ôc davantage
d’épais, s’appellent quartiers. On coupe ordinairement
cinquante-fix quartiers ; L’ouvrier prend entre
fes doigts un nombre de ces quartiers, capable de
former Lépaiffeur d’un pouce ou environ ; il les
applique exa&ement les uns fur les autres, & il leur
donne la forme carrée fur l’enclume & avec la panne
du marteau, commençant à étendre la matière vers
les bords, s’avançant enfuite vers le milieu, en
faifant autant à l’autre côté , forgeant le milieu ,
& réduifant par cette manière de forger réitérée
tous les quartiers du même paquet & tout à-la-fois ,
à l’épaiffeur d’une feuille de papier gris , & à la
dimenfion d’un carré dont le côté auroit deux
pouces.
Lorfque l’or eft dans cet état , on prend des
feuillets de vélin ; on en place deux entre chaque
quartier: ainfi, pour cela feul, les cinquante-fix
quartiers exigent cent douze feuillets de vélin,; mais
il en faut encore d’autres q j ’on met à vide en deffus
& en deffous ; & fur ces feuillets vides, tant en
deffus qu’en deffous, on met encore deux feuillets
de parchemin.
Cet affemblage s appelle 1 e premier caucher • & les
feuillets vides , avec les feuillets de parchemin ou
fans eux ,. s’appellent emplures.
Voici donc la dilpofition & l’ordre du premier
caucher ; deux feuillets de parchemin ; une vingtaine
plus ou moins de feuillets de vélin vides ; un quartier
; deux feuillets- de vélin ; & ainfi de fuite jufqu’à
la concurrence de cinquante-fix quartiers , une
vingtaine de feuillets de vélin vides^ëc deux feuillets,
de parchemin.
L’ufage des emplures eft d’amortir l’a&ion des
coups de marteau fur les premiers quartiers , & de-
garantir les outils. Les batteurs d’or entendent parles
outils, Laffemblage des feuillets de vélin.
Le. caucher (e couvre de deux fourreaux. Le. four