
1 5 S Chin , moi , moi-même, le corps, la perjonne.
159 Tche & Kiu , chariot.
160 Sin , goût yôrt 6* mordant.
161 Chin, les. étoiles les plus voijînes du pôle arêtique,
paroijjent immobiles, <2 c»»/£ qu elles \
parcourent un fort petit cercle. C ’eft auffi une
iettre horaire; c’eft depuis 7 heures, jufqu à
p heures du matin.
162 Tcho:. cette' clé qui n’eft en ufage que dans
fes dérivés, exprime la marche & tout ce qui ,
en dépend.
563 Y e , lieu entoure de mur aillés, ville, camp.
164 Yeou, lettre horaire; c’eft depuis 5 heures ,juf-
qu'à 7 heures de nuit. Ses dérivés expriment
les l queurs , le vin, &c.
163 Pien & T ç à i, cueillir, affaire , couleurs.
1 66 L i, village, bourgade, y?*z/fe chinois de §60 pas.
Anciennement fîx pieds faiioient un pas , ôc
trois cents pas un II.
167 Kin, métal, & de-là, or, argent, cuivre, &c."
1 68 Tchang, grand , /072g, éloigné, toujours, »ge.
169 Moûen , portes , portique , académie•
170 Feoù , montagne de terre, fojfes.
171 T a i, parvenir , ce refle.
3 72 Tchoui, ailes.
373 Y ù , ^/«ie . pleuvoir*
174 Tçing , couleur bleue , naître.
175 F i, négation, 720«, pas, accufer de faux.
176 Mién ; vifagc . face , fuperficie, rebélier.
j 77 Ke , peaux y cuir qui n'efl point corioyé, armes
défenfives, c ai que , cuirajfe, changer.
178 Gôei , peaux, c&irs apprêtés & conoyés, affliger.
179 Kieou , oignon , <zi/, raves.
180 In ,fbn, w/# , accent, 2072 ,fons cTinflrumens.-
181 , la tête. Ce caractère n’eft ufité que dans
fes compofés.
"182 Fong, $3? venir, moeurs , royaume ,'doctrine.
183 F i, voler, ( fe dit des oifeaux. )
184 Che , Æoire, manger : prononcé S» , il lignifie
nourrir , fournir des alimens.
38) Cheou , /» /ere , Vorigine , principe, accufer fes
fautes. .
386 Hiang, odeurs, odoriférant, réputation, odeur de
ve tu. ■
187' Mà , cheval.
188 Ko , les os, les offemens , toute chofe dure enfermée
dans une' chofe molle, iattache entre les
frères*
189 Kao ,haut, éminent, fublime , hauteur.
190 Pieoa ÿ les cheveux.
191 Teou, £77222 2/e guerre, combat.
192 Tchâng 5 ezai </a72i lequel on renferme Varc ,
jpitc </e v/tz e/2 les facrifices, herbes
odoriférantes.
193 Lie , e$>êce /e /re/j/e , v^/e ƒ70227' les fenteurs : prononcé
i f 6 , il fignifie boucher, interrompre. ■
294 Koùei, les âmes des défunts , cadavre.
195 Yû j /&?poiffons, pichet,
196 Niab , /ej elfe aux.
197 Lou, terre flérile & qui ne produit rien.
198 Lou, eejÿ.
199 Me , froment, org-e, 6cc.
200 Ma , chanvre, fefame.
201 Hoâng, y<2//7?£, roax.
202 Chou ,yôrfe de millet.
203 H e , 72027*.
204 T ch i, broder à Vaiguille.
205 Min, petites grenouilles noires.
206 Ting, marmite , renouvelles.
207 Cou, tambour y en battre y jouer des inflrumens•
208 Choîi, fouris.
209 P i , /e 72er, narines, 7/72 chef.de famille.
210 T h fi, orner y dijpofer, régler , gouverner., &LG.
211 Tchi, /ej Je72/^.
212 Long, dragons yferpens•
2x3 K u e i, tortues.
214 Yo , inflrumens de muflque à vent.
Telles font les 214 clés chinoifes, fous tefquellés
on range toutes les autres lettres ou cara&ères ; & tel
eft exactement l’ordre obfervé dans les dictionnaires
chinois rangés par clés. Les Chinois divifent ces
lettres en lettresfimples, qu’ils appellent v ê n , traits;
m o u , mères; t o u - t i , lettres d’un feul corps ; &
en lettres compofées qu’ils appellent t ce , fils ; 20-
t i S i h o - t i y côft-à-dire'lettres compofées de plufîeurs
corps réunis. Les lettres compofées fe foùdivifent
en to n g - t i & p o u - to n g p t i , confubftantielles & non-
confubftantielles. On entend par lettres confübftan-
tielles, des caraétères compofés d’un' même membre
répété plufîeurs fois. Ainft, par exemple , la
clé »zoo , bois. répétée deux fois., forme un nouveau
caractère, qui fe prononce l in , èt l ig n i f ie 'f o r ê t .
La même clé, répétée trois fois , forme encore un
autre caractère qui fe prononce f e n , & fé dit d’une,
multitude d’arbres, & métaphoriquement de da rigueur
des lois.
La clé heou , la bouche , répétée trois fois , forme
un nouveau caraâère qui fe prononcepin y&t lignifie
ordre y degré y loi y réglé y &c. On entend par lettres
non conlubftantielles ou hétérogènes, les'carâélères
compofés de plufîeurs membres différens. Tels! font
les caraâeres ming, clarté, compofé des clés’ ge 9
foleil y&yue, lune. L a n ignorant, compofé de lin,
forêt, & de gin, homme.
Feu M. Fourmont l’aîné, dans les réflexions fur la
langue chinoife , qu’il publia en 17 37, fous, le titre de
Meditationes Sinicce, cherche des fèns fuivis dans les
214 clés chinoifes. Il les envifage comme une imagé
de la nature dans les êtres fenlibles ou la matière;
mais j’ofè croire qu’à cet égard il a cédé un peu trop
à fon imagination : foutes les divifîons & lou Uvi-
fîuns que j'ai rapportées, regardent moins les anciennes
lettres chinoifes que les modernes; ce font
en effet les nouveaux diélionnariftes qui ont borne
le nômbre dés clés ou lettres radicales à 214 & qui
les ont rangées dans cet ordre. Les anciens en ad-
mettoient davantage.
Hiw-tching, auteur célèbre, qui fleuriffoit’foùs la
dynaffîe impériale des Han, elt l’auteur d’un dietîorinaire
fort eftimé, intitulé Choue- ven , dans lequel
il fait monter le nombre de ces lettres radicales
à 540-9 & beaucoup de Chinois font même d’opinion
que ces 540 radicales font de l’invention de
T h f a n g - h i e officier de l’empereur Hoangti, ce qui
en feroit remonter l’origine dans la plus haute antiquité.
Ces obfervations détruifent, ce me femble ,
celles de M. Fourmont,puifque l’on ne peut admettre
une progrefîion d’idées dans 214 caraâères détachés,
qui n’ont été affujettis à l’ordre qu’ils gardent
ici, qu’eu égard au nombre de traits dont ils
font compofés, & qui étoient anciennement en plus
grand nombre 6c dans un ordre tout différent. On
jugera d’ailleurs qu’il étoit impoflible d’obferver en
meme temps & la progrefîion des traits & celle des
idées ou des êtres, fi l’on fe rappelle que la plupart
des caractères chinois , dans leur origine, repréfen-
toient les objets mêmes qu’ils étoient deftinés à
fîgnifier.
L e s anciens caractères chinois étoient appellés
niao - tfi- oueney c,’eft-à-dire , caraCtères imitant les
traces des'oifeaux ; ils avoient-été figurés, difent les
historiens chinois , d’après les étoiles & les traces
que des oifeaux & des animaux de différentes efpè-
ces avoient imprimées fur un fable ferme 6c uni. Le
nombre de ces caraCtères s’eft accru de fiècle en
fiècle,mais ils ne confervèrent pas toujours la meme
forme. Sous la dynaftie impériale des Tcheou,A\a.
Chine, divifée en foixante-doux petits états tributaires
, vit fon écriture prendre autant de formes
différentes, parce que chacun de fes rois tributaires
crut qu’il y alloit de fa gloire d’avoir une écriture
particulière. Confucius le plaignoit de cet abus ,
& de l’altération faite aux anciens caraCtères : mais
enfin Chi-hoang-ti, fondateur de la dynaftie impériale
deThfine, ayant détruit ceux de ces rois vaf-
faux qui fubfiftoient encore de fon temps, 6c réuni
tout ce vafte empire fous fa puiffance, introduifit. un
caràCtère qui fût commun à tout l’empire ; il eft probable
même que le defir d’établir cette écriture générale,
avoit occafionné en bonne partie l’incendie
des. livres, ordonnée avec tant de îeverité par cet
empereur. Ly-fsè, fon miniftre, qui fut chargé du foin
de cette écriture, fupprima les bâtons trempés dans
le vernis, avec lefquels on écrivoit alors, 8c intro-
duifit l’ufage du pinceau , plus propre à former les
pleins 6c les déliés. Enfin Tfin -miaOy qui travailloit à
ces innovations fous les ordres de Ly-fsè , imagina
de donner à ces caraCtères une figure carrée, fans
pour cela détruire ni le nombre de leurs traits, ni
leur difpofition refpeCtive, 6c ils furent nommés ly-
c h u . L écriture kiai-chu , en ufage aujourd’hui pour
1 impreflion des livres, diffère peu de l’écriture ly-chu.
—es anciens philofophes chinois, qui donnèrent
,^ ffiins à l’invention des caraCtères de l’écriture ,
méditèrent beaucoup fur la nature 6c les propriétés
°!'e? ^°.nt vouloient donner le nom-propre,
,N r 'S affujettirent autant qu’ils le purent leur travail
a hx ordres ou claffes différentes.
La première de ces claffes, appellée f a n g - h i n g ,
ou conforme à la figure, comprend les caraCtères
repréfentatifs des êtres ou choies que l’on veut exprimer.
La fécondé, appellée 2cÂi-/}é, repréfentation, contient
les caraCtères empruntés de la nature même de
la chofe. Exemple, klén, voir , eft compofé du ca-
raCtère gîn, homme , 6c du caraCtère mou, oe il, parce,
que la nature de l’oeil de l’homme eft de voir.
La troifième , appellée hoei-y9 connexion de caraCtères
, contient Jes caraCtères qui ont quelque affinité
entre eux par rapport à leurs propiétés : par
exemple , pour exprimer l’idée d’empoigner, ils fe
fervent du caraCtère ho , joindre, 6c du caraCtère
cheou y main , parce qu’un des offices de la main eft
d’empoigner , ce qu’elle ne fait que lorfqu’elle eft
jointe à la chofe qu’elle tient.
La quatrième s’appelle hid-ching, & contient les
caractères auxquels on a joint d’autres pour lever
les équivoques qui en réfulteroient lorfque leur prononciation
eft la même : par exemple, le mot càne,
qui fignifie indifféremment remercier, toucher y tenter,
exciter y accompagné du mot générique yû, poiffon,
fignifie alors tout fimplement un brochet.
La cinquièm.e claffe fe nomme tchiien-tchit, interprétation
flexible ou inflexion de voix ; elle comprend
les caraCtères fufceptibles de differens tons,
8c qui expriment conféquemment différentes chofes.
Exemple ,hing au fécond ton fignifie marcher, faire ;
au quatrième ton , aêlion, moeurs. U arrive affez fou-
vent que les Chinois défignent le ton de ces caractères
ambigus par un petit 0 , qu’ils placent à un de
leurs angles.
La fixième & dernière fe nomme kia-tfle, emprunter.
1 Les caraCtères de cette claffe ont deux fortes
d’emprunts ; l’emprunt du ton, 6c l’emprunt du fèns.
L’emprunt du ton fe fait d’une chofe quia bien à la
vérité un nom , mais qui n’a point de caraCtère qui
lui foit particulier. Alors on donne à cette chofe pour
caraCtère , celui qui manque de caraCtère propre.
Exemple : le caraCtère neng, q u i, au fens propre ,
marque un animal qui eft extrêmement fort 8c
puiflànt, fignifie au fens figuré , pouvoir, puiffant.
L’emprunt du fens fe fait en fe fervant de la propre
lignification d’un caraCtère ou mot pour en fîgnifier
un autre ; ainfi nui, intérieur, dedans, fe prend aufli
pour entrert parce qu’on ne dit pas entrer dehors.,
mais entrer dedans.
La pronorjciaton de la langue chinoife eft différente
dans les divers pays où on la parle, 6c où
l’écriture chinoife eft en ufage ; ainfi , quoique les
Japonois 6c divers autres peuples entendent les
livres chinois 6c écrivent en chinois , ils n’enten-
droient pas cependant un Chinois qui leur parleroit.
Cette prononciation même varie dans les différentes
provinces dont la Chine eft compofée ; les
peuples du Fokien , Tchekiang -, Hou - couang ,
Setchou-en , Honan , Kiangi, prononcent plus lentement
, comme font les Efpagnols; ceux des provinces
de Couang-tong, Couang-fi, Yunnane /parlent
bref, comme les Anglois ; dans la province de
Hhh ij