
creux au bout d’un long manche, pour putfer un
échantillon de métal & juger de fa cuiffon.
D iapason ; c’eft chez les fondeurs de cloches un
inftrument qui fert à déterminer la groffeur , l’épaif-
feur & le poids des cloches qu’ils fondent.
Échantillon ; c’eft un calibre qui , dans la
forme de fes traits repréfente le profil d’une cloche ,
&. qui étant monté fur fon arbre, fait l’office d’un
grand compas tournant, pour donner aux moules
la vraie figure du dedans & du dehors de l|£loche.
É chenal ou ÉCHENO ;baffin carré, oblong, qui
communique au canal du réverbère, & qui eft percé
dans fou fond , d’autant de trous qu’il y a de maîtres
jets,
Faussure ; c’eft ainfi qu’on appelle l’endroit de
la furface extérieure & inférieure d’une cloche où
elle ceffe de fuivre la même convexité..
F ourniture ; c’eft le renflement du métal ou de
la cloche.
F ondeur ; c’eft un artifte qui fond ou qui jette
les métaux , en leur donnant differentes formes, fui-
vant les différons ufages qu’on en veut faire.
F rappe ( la) ; c’eft le gros bord de la cloche.
Gâteau ; les fondeurs appellent ainfi les portions
de métal qui fe figent dans le fourneau après avoir
été fondues. Cet accident vient, ou de ce que le
métal eft tombé à froid dans le fourneau où il y en
avoit déjà de fondu, ou de ce qu’il eft entré dedans
une fumée noire, épaiffe & chargée de beaucoup
d’humidité, ou de ce que la chaleur s’eft ralentie
dans le fourneau , ou enfin de ce qu’un air trop froid
qui a paffé à travers les portes du fourneau a rafraîchi
tout-à-coup le métal. Le gâteau fe forme encore
lorfque l’air du fourneau fe trouve au rez-de-chauffée
& fur un terrein humide ; pour lofs il ne refte
d’autre remède que de le rompre pour en tirer le
fnétal & le faire fondre de nouveau. -
Godet ; efpèce d’entonnoir par lequel le métal
fondu qui eft dans l’écheno paffe dans les jets.
G orge ; c’eft le renflement compris depuis les
faujfures jufqu’au bord ou arrondiffetnent de la
cloche.
Grattoir.; outil d’acier crochu par un bout &
dentelé. 11 fert à polir l’ouvrage au fortir de la fonte,
& en ôter les épaiffeurs.
Lavure ; portion de métal que l’on retire par le
lavage, de la pouffière des fonderies & ateliers de
fondeur.
Métal ; les fondeurs appellent ainfi la matière
dont les cloches font faites , qui eft trois parties de
cuivre rouge & une d’étain.
Meule ; c’eft im maffif de maçonnerie dans lequH
on affùjetit un piquet de bois fur lequel tourne
comme fur un p ivot, une des branches du compas
de conftruâion qui fert à çonftruire le moule d’une
pioche.
Modèle •; c’eft une couche de ciment & de
terre , de la forme & de la même épaiffeur de la
pioche qu’on veut fondre. Le modèle fe fabrique
ayep le ççjnpas fur je noyau.
Moule ; les fondeurs en bronze fe fervent de
deux fortes de moules. Le premier eft ordinairement
de plâtre pour avoir le creux du modèle ; & le
fécond eft fait de potée & d’une terre compofée.
C ’eft dans celui-ci que coule le métal.
Le moule du fondeur de cloches eft un compofé
de plufieurs couches où enveloppes de maçonnerie
qui fervent à la fonte des cloches. 11 y a dans ce
moule quatre parties , favoir, le noyau, le modèle ,
la chape, & le bonnet.
Mouton ; forte pièce de bois à laquelle la cloche
eft fufpendue par fes anfes. Cette pièce eft terminée
par deux tourillons de fer qui roulent fur les crapau-
dines placées dans le beffroi, enforte que la cloche
peut balancer librement.
Mur de recuit ; il eft fait d’affifes de grès &.
de briques pofées avec du mortier de terre à four.
11 doit être diftant de 8 pouces environ, des parties
les plus faillantes du moule.
Nez ; morceau de planche taillé en forme de
couteau, qui, en tournant le compas, difpofé fur
le collet du moule d’une cloche la forme des anfes.
N oyau; c’eft dans le moule , un corps folide,
dont on remplit l’efpace renfermé par les cires. On
forme ordinairement le noyau d’une matière com-
pofée de deux tiers de plâtre & d’un tiers de brique
bien battus & faffés , que l’on gâche enfemble, &
que l’on coule dans les affifes du moule après que
l’armature eft faite. La brique qu’on mêle avec le
plâtre l’empêche de pouffer , & fait qu’il réfifte à
la violence du feu & du métal.
O nde ou calotte d’une: cloche ; c’eft un*
partie de matière qui fert à augmenter l’épaiffeur
du cerveau, & à donner plus de folidité aux anfes.
Inonde eft de même épaiffeur que le cerveau , c’eft-
à-dire d’un corps ou d’un tiers de bord ; mais elle
n’a pas le même diamètre ; il s’en faut un bord &
demi de chaque côté.
Pause ; on appelle ainfi l’endroit d’une cloche où
le battant frappe. La paufe fe nomme auffi bord ;
c’eft pour l’ordinaire l’épaiffeur de la paufe ou du
bord qui règle l’épaiffeur, la hauteur & le diamètre
d’une cloche.
Patte ; c’eft la partiWnférieure de la cloche qui
fe termine en s’aminciffant.
Perrier ou perrière ; morceau de fer emmanché
au bout d’une perche. Le maître fondeur s’en
fert pour déboucher le fourneau-& laiffer couleriïe
métal.
On nomme auffi perrier une barre de fer fufpendue
à une chaîne avec laquelle on pouffe le tampon du
fourneau-, pour faire couler le métal dans l’écheno.
Pince ; c’eft le bord ou l’extrémité inférieure de
la cloche, fur lequel frappe le battant.
. Piquet ; eft une pièce de fer ou de bois, placée
au centre du noyau a une cloche, qui porte la cra^*
paudine du compas de conftruétion.
POAiLLiER ; groffe pièce de cuivre dans laquelle
porte le tourillon du fommieç de la duché qui >iâ
tient fufpendue on ljit>
Poche ; efpèce de cuiller de fer avec un long
manche.
Pont de la cloche ; c’eft une des anfes qui
n’eft point recourbée, qui fort du milieu du cerveau
de la cloche , & à laquelle les autres anfes viennent
fe joindre par le haut.
Pouf ; les fondeurs donnent ce nom à une qualité
que doit avoir la matière dont on fait le noyau. Elle
confifte dans une molle réfiftance , afin que le métal
rempliffant l’efpace qu’occupoient les cires, le noyau
ait affez de force pour réfifter à la violence , & .n’en
ait pas trop en même temps pour s’oppofer au métal
qui travaille en fe refroidiffant dans le moule ; ce
qui le feroit gercer dans plufieurs endroits.
Q uenouillette ; efpèce de verge ou tringle
de fer terminée à l’un des bouts par une forte de
cylindre auffi de fer , arrondi par l’extrémité. Les
fondeurs s’en fervent pour boucher les godets ou
entrées des jets qui aboutiffent à l’écheno jufqu’à
ce qu’il foit fuffifamment rempli de métal liquide ,
pour qu’il tombe en même temps dans le moule par
tous les jets dont on retire les quenouillettes.
R able, ou R abot; les fondeurs appellent ainfi
un crochet ou une bande'ou plaque de fer plate ,
en forme de douve de tonneau de 12 ou 15 pouces
de longueur, & de 5 ou 6 de hauteur, qui a un
C L O U T I
LOUTIER ; le cloutier eft celui qui a le droit
de fabriquer & de vendre des clous.
Clou; petit ouvrage en or, ou argent, ou fer,
ou cuivre, à pointe par un bout & à tête par l’autre ,
dont le corps eft rond ou à face, mais va en diminuant
de la tête à la pointe, & dont la tête eft d’un
grand nombre de formes différentes, félon les ufages
auxquels on le deftine. Les clous en fer fe forgent,
les autres fe fondent ; la fabrication de ces derniers
n’a rien de particulier, c’eft un ouvrage de fondeur
très-commun. Nous allons expliquer comment on
fabrique les clous en fer : nous obferverons d’abord
qu’il y en a) de deux fortes, les clous ordinaires , &
lès clous d’épingles.
Des clous ordinaires en fer.
On donne le nom de cloutier tout court, aux
ouvriers qui font ces clous.
. Depuis les grands clous, dont on fait ufage dans
la conftruélion des navires , jufqu’aux plus petits
qu’emploient ordinairement les tapiffiers & autres
ouvriers, il y a des clous d’une infinité de formes
& de grandeurs différentes , & qui paffent d’une
longueur à une autre par des nuances prefque infen-
fibles. Sa ns donner la fabrique particulière de toute
ces fortes de clous, nous croirons avoir rempli notre
objqt en expliquant celle des clous qui font les plus
*
É
long manche ~3 en partie de fe r , en partie de bois.
On s’en fert comme d’écumoire pour ôter les feories
qui s’élèvent fur le métal fondu.
Raviver le feu ; c’eft le rendre plus vif. Raviver
le métal ; c’eft le râper, le limer.
Réverbère ; c’eft la partie du four faite en voûter
furbaiffée, où le métal eft mis en fonte.
Soufflure ; fe dit, dans la fonderie, de certaine»
concavités ou bouteilles qui fe forment dans l’é -
paiffeur du métal quand il a été fondu trop chaud.
Surtout ; c’eft le moule qui recouvre les autres
moules du modèle de la cloche, & qui doit foutenir
l’a&ion du feu.
T rou du tampon ; les fondeurs appellent ainfi
le trou par lequel le métal fort du fourneau pour
entrer dans l’écheno. Il eft fait en forme de deux
entonnoirs joints l’un contré l’autre par leurs bouts
les plus étroits. On bouche celui qui eft du côté dix
fourneau avec un tampon de fer de la figure der
l’ouverture qu’il doit remplir > & que l’on met par
le dedans du fourneau avec de la terre qui en bouche'
les joints ; de forte que le tampon étant en forme;
de cône , le métal ne peut le pouffer dehors.
Vase supérieur ; on appelle ainfi cette moitié
de la cloche qui s’élève au deffus des faujfures.
E R. ( Art du )
communs, & de ceux qui font fingulièrs par leur»
formes.
On ne peut point remonter à l’origine de la fabrique
des clous ; elle fe perd dans les temps les plus
reculés ; leur invention a fuivi de près la découverte
du cuivre ou du fe r , & l’ufage qù’on a reconnu
pourvoir tirer de ces métaux.
On a trouvé fous les ruines de la ville d’HercuIa-
num enfevelie depuis dix-fept fiecles, des clous de
différentes formes ,1a plupart de cuivre, mais quelques
uns de fer, affez femblables à ceux dont nous
faifons ufage, pour nous laiffer croire que l’art de ta
clouterie a peu changé depuis fon invention. Auffi
faut-il avouer que les clous qu’on emploie le plus
ordinairement, étant d’autant plus parfaits qu’ils font
plus fimples, leur forme fe prête moins aux chan-
gemens que fuggère l’imagination dans la fabrique
de quelques autres uftenfiles plus compliqués. Enfin
les auteurs les plus anciens parlent des clous qu’on
employoitchez les Romains, comme cérémonie dans
certains aôes de religion.
Il paroît cependant que ces clous anciens ont été
faits feulement au marteau , fans avoir eu la tête
pour ainfi dire moulée dans la- c lo u iè r e , comme le font
nos clous.
Le clou eft un coin dont l’extrémité plus renflée ,
fe termine ©rdinairement par une tête. Le corps di»