
C o m p o s itio n s p o u r le s la n c e s .
Matières.
Çompofition
ordinaire pour
lances de 4 à 5
lignes de diamè-
treintérieur.
Çompofition
ordinaire pour
lancesdeglign.
de diamètre.
Çompofition
de Feu Chinois
pour tances- de
y lignes.
Salpêtre. ,
Soufre. . .
l i v . o n c . g r.
8
4
l i v . o n c. g r.
1
8
l i v . o n c . g r.
I 4
I
Pouffier.. . 5
Charbon. . *
Sable des 1
& a ordres. f 4
Pour faire un globe de feu, il faut commencer
par former un globe de carton. On moule avec
de la pâte de papier, deux hémifphères fur une
boule de bois, comme nous 1 avons décrit en parlant
des ballons <£ air ; on garnit l’intérieur de ces j
deux hémifphères d’une couche de terre g r a d e d e j
l’épaiiTeur d’une vingt-quatrième partie de fon diamètre,
que l’on foutient, avant de percer le cartouche,
en la couvrant-avec du papier collé deffus»
On remplit enfuite ces hémifphères de la compo-
lîtion ci-après, qui doit être en pâte detrempee avec
de l’eau-de-vie', afin qu’elle sèche plus promptement.
Lorfqu’elle eft bien sèche, on les rejoint avec de
la colle forte, & l’on colle des bandes de papier
fur la fciffure ou jointure. Le globe en cet état f
on fait, avec un- vilebrequin, autant de trous &
aufli grands que fon volume peut le comporter. (La-
fig . reprélente l’intérieur du globe.) On remplit
ces trous avec de l’amorce, §c 1 on colle de 1 un
à l’autre une étoupille de communication ; enfin ,-
on les couvre- d’un papier brouillard collé deffus..
La place de ces globes, eft fur les coins d’un feu
ou fur l’extrémité d’une pyramide.- On les y retient
avec trois pointes de fer , entre lefquelles- on-
les place. Le feu qui fort par les trous eft d’un
éclat fort v if & fort blanc. La terre graffe dont
le cartouche eft garni, empêche que les^ trous^ ne
sagrandiffent, & garantit le cartouche d’être brûlé ;
ce qui arriveroit ians cette précaution.
On peut faire, par la même méthode, un vafe
d’artifice, qui reçoit fon nom de là forme du moule,
y oyez fig. 133.'
Çompofition pour les globes de feu,
livre, onces.
Salpêtre, i l ; * - . * » *
. Soufre. . * . * . • • • • ' 6
Camphre. « . . . * . = •>• 2
Pouffier. . . * ‘ * » • * * • 4
Pour former un globe de feu qui roule fur un
plan horizontal, on lie enfemble deux. corps de
fufées volantes, avec une communication de feu
du maffif de l’un à la gorge de l’autre, qu’il faut
bonneter. On les place d’une manière ftable dans
un hémifphère de carton , dont elles remplirent
exactement le diamètre. On les couvre enfuite avec
l’autre hémifphère, que l’on colle deffus avec des
bandes de papier. Le globe étant fec, on y perce
un trou au devant de chaque gorge de fufée, dont
on a marqué la place fur l’extérieur du globe avant
de le fermer. On le pofe fur un terrain uni, 6c
l’on donne feu à la fufée qui n’eft point bonnetée.
On verra ce globe de feu rouler avec une grande
viteffe. On en peut faire de la même manière
avec trois fufées. Le même globe peut fervir plu-,
fleurs fois.
Si on veut le faire crever & jeter des ferpen-
taux au bout de fa courfe, on r fy mettra qu’une
fufée ; un plus grand nombre rendroit le globe trop
lourd, & retarderoit fon mouvement. On peut y,
renfermer des ferpentaux brochetés & des marrons,
parmi lefquels on mêle' un peu de pouffier. Une
étoupille qui communique au- maffif de la fufee,
donne, en finiffant, feu à la garniture. 11 faut aflu*
jettir cette garniture avec du papier chiffonné, pour
empêcher qu’elle ne balotte dans le globe.
Voici différentes'manières de faire des fufées courantes
fur la corde. (Voyez fig. 103, 104, /©ƒ•)
Prenez deux fufées volantes, fans garniture ni
baguette ; liez-les enfemble de manière que la gorge
de l’une fort contre le maffif de l’autre ; attachez
deffus, près des deux fufées , un cartouche vide,
un peu moins long & qui ne foit pas étranglé ;
mettez de la colle forte furies ligatures, pour empêcher
qu’elles ne fe relâchent, & que les fufees
& le cartouche ne fe dérangent; percez un trou
dans le carton rendoublé d’une des fufées; placez-y
une étoupille avec de l’amorce qui communique
à la gorge de la' fufée, & collez un papier deffus.
Bonnetez suffi â l’autre bout de la gorge dé k
fufée, par ou fion doit mettre le feu. Ayant ainfi
préparé plufiéurs fufées , enfilez-les dans une longue
corde, qui foit retenue par un bout à quelque chofe
de ftable, & élevée de terre d’une hauteur convenable.
Plantez à l’autre bout dans terre un pieu ,
fur lequel la corde doit pofer deffus à la même élévation;
attachez la corde préside la terre, à un fécond
pieu planté à quelque diftanee de l’autre.
Tenez les-fufées dans-cette partie de la corde qui
eft entre le premier ôc le fécond pieu. ; & à me-
fure que l’on tire ces fufées, levez la corde de
deffus le pieu qui la- foutient, & faites-les paffer
dans la partie fur laquelle elles doivent courir. Ce
pieu fert à empêcher que la fufée à laquelle on a
donné feu ne fe communique aux autres en partant
, &. l’arrête à fon retour.
La première fufée ayant fait fon effet, avancez-
en une féconde ; elle ehaffera devant elle le cartouche
vide de la première , qu’elle laiffera au bout
de la corde, & reviendra frapper contre le pieu.
Il en eft de même des autres. Chaque fufée n’ayant
qu’un cartouche vide à pouffer devant elle ,• ils
te trouvent tous rafîemblés à l’extrémité de W
corde, à l’exception du dernier cartouche*
Quant à la fécondé efpèce de ces fufees courantes
à deux vols fur la corde, joignez deux fufées vo lantes
bout à bout, maffif contre maffif, par le
moyen d’un petit rouleau de bois, que l’on fait
entrer également dans les de.ux cartouches, fur le
carton rendoublé, & que vous collerez de colle forte;
de forte que les deux extrémités des cartouches fe
joignent, & qu’en collant une bande de papier
deffus, le tout ne paroiffe qu’une fufée.
Percez l’une des deux fufées dans le maffif, ôc
placez-y une étoupille de communication renfermée
dans un cartouche de lance , qui viendra rendre
à la gorge de l’autre fufée, que vous bonneterez.
Liez un cartouche vide deffus, & enfilez-le dans
la corde, le bout bonneté le premier; donnez-lui
feu par l’autre bout, elle fera fes deux vols comme
celle ci-deffus.
Lorfqu’on veut fe fervir d’une fufée de corde
pour porterie feu à quelque artifice, alors elle ne doit
être qu’à un vol. On la forme avec une feule fufée,
qui porte, un bout de lance collé fur fon maffif. On
attache un cartouche vide deffus , dans lequel
on paffe la corde ; puis on place une étoupille renfermée
dans un porte-feu, qui communique de la
gorge de la fufée à la lancé. Les fufées de cette
efpèce n’ayant rien ou peu de chofe à porter, ont
lin vol fi rapide, qu’on a peine à en fuivre l’effet.
Si l’on veut le modérer, il ne faut qu’ajouter un
peu de foufre à la çompofition pour la ralentir,
ou l’on attache du plomb fur la fufée pour la rendre
plus lourde.
Si, au contraire, les fufées étoient pareffeufes à
caufe de leur poids, il faudroit augmenter la force
de la çompofition, en y ajoutant du pouffier.
Un jet chargé en brillant, quoiqu’il ne foit point
brochetès peut faire fon jet fur la corde, lorfqu’il eft
fimple & fans charge.-
Voici la manière de préparer une fufée volante
qui tourne en fpirale fur la corde. Attachez une fufée
en ligne diagonale fur le cartouche vide qui doit
gliffer fur la corde, & l’ayant enfilée dedans, donnez
y feu. Elle fe portera à l’autre bout, en tournant
en fpirale. Plus le biais donné à la fufée approchera
de l’angle droit, plus elle tournera vivement,
&. fon effet- approchera de celui d’un foleil ;
mais fon mouvement direét fe trouvera ralenti à
proportion ; & il feroit nul, fi la fufée croifoit le
cartouche à angle droit; elle n’auroit alors qu’un
Mouvement de rotation très-vif.
On aura un foleil tournant & courant fur une corde,
par le procédé que nous allons décrire. Prenez un
tourniquet de bois à deux tenons , qui foit percé
au milieu d’un trou affez grand pour donner entrée
a un cartouche vide , dans lequel la corde
doit paffer ; ayant arrêté ce tourniquet au milieu
du cartouche avec de la colle forte, prenez deux
jets charges en brillant, dont l’étranglement foit
bouché avec un tampon, & collèz-les fur les tenons
; percez enfuite chacun des jets de trois trous,
dont deux par deflous, qui doivent partager fa
longueur en trois parties égales, & un à côté, un
peu au deffous du tampon, ftempliffez ces trous de
pouffier ; conduifez une étoupille de communication
d’un trou à l’autre , 6c collez-la deffus avec de
1 amorce; couvrez*la d’une bande de papier collé;
& .le tout étant bien fec, enfilez le cartouche vide
dans la corde, &. donnez-y feu; on verra un foleil
tourner deffus, en faifant Ion vol à l’autre bout.
Pour former un foleil tournant & courant fur la
corde dont Veffet foit rétrogradeon prend une fufée
de corde de la première efpèce, on la place dans
un tourniquet dont le trou foit affez large pour
donner entrée aux trois pièces qui la compofent.
Cela fait, prenez peux je ts chargés comme nous
venons de le dire ci-deffus, & qui aient le même
diamètre intérieur que les fufées ; ayant collé ces
jets fur le tenon, percez un trou de lumière à chacun,
l’un à droite, l’autre à gauche; enfuite percez
l’un d’eux un peu au deffus du tenon, placez-y une
étoupille renfermée dans un porte feu, qui communique
au trou de lumière de l’autre jet ; attachez
une fécondé étoupille fur la gorge du jet qui doit
prendre feule premier c & conduifez cette étoupille
fur l’amorce de là fufée courante ; mettez cette fufée
fur la corde, elle fera fes deux vols en tournant.
On peut encore former un foleil tournant & courant
fur la eprde, tant fimple que rétrograde. A cet'
effet, on choifit une fufée de corde fimple, garnie
d’un cartouche vide , dans lequel paffe la corde.
On attache fur le.milieu de ces deux pièces un jet
chargé en brillant , qui les coupe à angles droits.
On place une étoupille de communication de la
gorge de l’un à la gorge de l’autre, afin qu’elles
partent en même temps. Le feu étant donné, le
jet tournera & formera un foleil : la fufée à laquelle
il attache tournera auffi ; mais fon mouvement
dire# étant fupérieur, elle emportera le foleil, &
fera fon vol en tournant fur la corde. Pour rendre
cette pièce d’artifice d’un effet rétrograde, on prend
une fufée de.corde double, & de la première efpèce;
on attache fur deux des faces- du triangle
qu’elle forme, un jet fur chacune qui les croife à
angles droits, la gorge de lün tournée en haut, &c
la gorge dé l’autre en bas , avec des étoupilles de
communication de la gorge d’une fufée à celle d’un
jet ; le tout bonneté & couvert de papier collé.
Cette fufée ainfi préparée fera fes deux vols , &
fera garnie d’un foleil à chaque vol.
Les jets de feu font des fufées chargées en maffif,
qui doivent a'gir fans quitter la place où ils font
fixés. On les charge fur un culot qui porte une
pointé de la longueur de leur diamètre, 6c qui fert
tant pour foutenir la fufée lorfqu’on.la charge, que
pour couvrir le trou de la gorge du cartouche de
la grandeur convenable.
Les cartouches des jets doivent être proportionnées
pour l’épaiffeur à la force de la çompofition ,
au trou de la gorge,à leur groffeur & à leur longueur.
On donne communément aux cartouches un tiers
de l ’épaiffeur de la baguette à rouler, jufqu a fus