
33 traverfes, 324 liv.
Sommier inférieur, 410
2 pièces de pouppe & proue, -M
26 montans, 826
9 fupports, J97
18 arcs-boutans, 425
26 arcs-boutans. afferoblés, . 148
4 arcs-boutans de pouppe & de prôue, 90
Arcs-boutans horizontaux, 51
Sommier fupérieur, 139
Pièces d’une travée , 2821
31 madriers,
Total du chêne employé en poids, 12776. liv.
Ferremens ou agrêts nècejjdires.
60 boulons, 116 liv.
2 diagonales, 72
"Vis , clous & ferrure, 300
Mâts, cordes &. agrêts, 300
Total des agrêts en poids, 788 liv.
Poids de l'ornement.
2 pilaftres, 80 liv.
Châffis de la baluftrade, 324.
15 baluftres de rôle, 160
Total du poids de Fornement, 564 liv.
En fuppofant 34 travées pour le pont de 102
toifes , èi prenant 34 bateaux au lfeu de 31 qui
étoient demandés pour le pont de 100 toifes, afin
de fuppléer aux chevalets , l’on trouve que le poids
total du bois de chêne employé à ce pont eft 434384
livres.
Le poids des fers & agrêts néceffaires étant de 788
livres par travée, fera pour tout 4e pont, qui à
34 travées j de ; 26792 liv.
Le poids de Forriement étant de 564 liv. par travée
fera pour les 34 travées du pont, de 19176 liv.
Récapitulation,
Poids du bois de chêne ,
Poids des fers & agrêts ,
Poids de l’ornement
434384 liv.
26792
39176
Oh l’on voit que le poids total du
pont fait en chêne & avec l’ornement,
,eft de , : : 4893 hv.
Mais fi on laifTe à Fauteur îa liberté de é-OHftruir'e
fon pont en fapin , & d’y employer cétte efpèce
de bois qui eft en ufage pour tous lés autres, &
d’en retrancher l’ornement, le poids dubois employé
à fon pont , en prenant 35 -f- 7 pour le poids
du pied cubique de fapin , fera de 255803 liv.
Et ce poids, joint à célui des ferremens
ta agrêts néceffaires, qui eft de s 26792
Donnera pour le poids total du pont, 282 595 liv.
Enforteque. comme dans le premier casoh lè nouveau
pont feroit conftruit de chêne , fon poids fur-
pafferoit d’environ 100000 livres lé’ poids du pont
fait par les pontons de cuivre , quia été trouvé
de * 381902 liv.
Dans le fécond cas oh le nouveau pont feroit
conftruit en fapin , il verroit fon poids furpaft'é
d’environ i 00000 livres par celui des ponts faits
avec les pontons de cuivre , & de même moins
pelant que les ponts de bateaux en ufage , auxquels
il faut pour être ehariés un-même nombre de chevaux
qu’aux pontons. Il n’eft pas douteux que les
bois des travées, les madriers & plufitéùrs pièces
des bateaux , comme celles du bord &. du doublage,
ne doivent être mifes en fapin, & que cela ne puiiîe
fe faire fans rien diminuer de la bonté & de la foli-
dité de la machine , fi l’on obierve de larffet fubfifter
en chêne tout ce qui eft d’affemblage pour le chevalet
de l’intérieur du bateau. Ainft l’on peut affiner
qu’en faifant ce changement, l’auteur rendra fon pont
beaucoup plus léger que les ponts ordinaires ; & il
eft à obferver que fes- madriers de fapin auront en
laiffant fubfifter leurs dmïenfions comme il les a
donnéës en chêne , le double de l’épaiffeur des madriers
employés aux ponts de pontons de cuivre,
■ purfque ces madriers n’ont que deux pouces d épais,
& que les Tiens en ont quatre. Enfin le pont propofé
doit avoir 16 pieds de large , c’eft fur cette dimenfioiï
que nous en avons fait le calcul ; •& les autres ponts
n’ont en largeur que 12 pieds : fi on laiffe encore à
l’auteur la liberté de diminuer .cette-largeur, qui nom
paroît néanmoins devoir être d’une grande commodité
en bien des-rencontres, onfentira aifériient qu’en
admettant lés changement que nous avons indiqués,
ce pont auroit encore bien plus d’a.vantages fur les
ponts ordinaires de cuivre, par la commodité du
tranfport.
L a bafe: moyenne du bateau éft de 127 pieds carrés
& quelque chofe ,. de forte qu’un enfoncement
de 10 pouces répond au poids de'fa pièce d’artillerie
de‘24 livres de balle ; mais il eft à obferver que la
pièce arrivée au milieu de la travée, après avoir
monté de cinq pouces fur un plan incliné de 9 pieds
6 pouces, commencera de defcendre en panant le
point du milieu de l’intervalle -qui fe trouve entre
les deux bateaux , ce qu’il eft aifé de v oir , & qui
ne demande pas d’autre difcüffion.
Nous croyons donc pouvoir conclure qu’indépen-
damment du mérite de l’invention que nous avons
fait obferver dans la mécanique du pont propofé»
ce pont peut être utile & d’un tranfport plus facile
que les ponts de pontons ordinaires , fi celui qui le
propofe dbferve de faire les changemens que nous
avons indiqués., tant par rapport à quelques-unes
des parties de la machine , que par rapport à la matière
qui y eft employée. L’auteur a diminué le poids
en diminuant la drmenfion de fes bateaux qui n°ljs
paroiffent fuffifamment grands. A Paris , le 9 août
1748. Signé, d’Alembert, Courtivron & Vaucanfon.
Et au-dejjous ejl écrit ; Je certifie la copie ci-deffus
conforme à l’original dii rapport & au jugement de
l’académie. Signé , Grandjean de Fouchy, fëcré-
taire perpétuel de l’académie royale dés fciénces.
Addition à cet article, ou l'on fatisfait aux obfervations
de MM. de V Académie Royale des Sciences.
Si la machine que j’eus l’honneur de préfenter à
MM. de l’académie royale des fciençes eft d’une
grande importance , il faut avouer quelle a fubi de
leur part l’examen le plus rigoureux ; & comme
cette illuftre compagnie n’a pas moins de lumières j
que d’équité , fi elle eft convenue de la bonté de mon
pont & de la nouveauté de fon mécanifme , je fuis
forcé de mon coté de convenir de la jufteffe de fes
obfervations, &. du nouveau degré de perfeâion
qu’îl acquerra , en y fatisfaifant heureufement. C ’eft
ce que je me fuis propofé de faire & d’exécuter dans
.ces additions, après avoir remarqué préliminaire-,
ment que les corrections qu’elle femblé avoir exigées
, tombent fur les acceffoires & non fur les parties
effentielles de ma machine, comme on verra
(dans ce qui fuit.
Art. L MM. de l’académie royale des fciences,
après avoir remarqué-dans leur rapport, que l’éloignement
que je laiffe de 11 à 12 pieds entre chaque
'bateau, eft avantageux relativement à l’ufage des
pontons qui, dans le cas le plus favorable, c’eft-
à-dire, mis tant plein que vide , eft en état de paffer
des hommes feulement, & non d’autres fardeaux ,
Font à la diftance de 5 pieds , & que les rifques qui
réfulteroient des machines qu’on pourroit lâcher
contre le pont pour l’emporter , foit des arbres que
des rivières déracinent dans les inondations , &
qu’elles charient, font beaucoup diminués par de
ff grands intervalles , ajoutent qu’il leur femble que
fi l’on conftruifoit ce pont fur des rivières larges,
il feroit à propos de diftance en diftance de jetter
quelques ancres.
Je réponds que, quoique je ne fente pas le befoin
abfolu d’ancres , cependant on pourra pour plus de
sûreté, &L pour fe procurer les avantages qui réful-
tent de leur ufage , en jetter quelques-unes de diftance
en diftance ; ces ancres ne peuvent nuire ; le
pis-aller , c’eft qu’elles foient fuperflues , fur-tout
fur les rivières qui n’auront pas une largeur confi-
dérable ; mais c’eft à l’expérience à éclaircir ce point :
On les confervera , fi l’exécution du pont propofé
apprend qu’elles foient utiles ; finon, on s’en dé-
barraffera. Au refte, elles ne formeront jamais un
poids fort incommode , car je.n’eftime pas qu’il en
fallût plus de huit pour un pont conftruit fur le
Rhin dans un endroit oh ce fleuve auroit plus de
210 toifes.
Art. 11. Ces MM. ont préfumé dans un autre endroit
de leur rapport,
i° . Qu’il feroit difficile de battre au mouton ou
d’une autre manière , • les tréteaux que j’emploie ,
fans les endommager.
2°. Que les deux’ fommiers de ces tréteaux qui
doivent fervir à mettre le fommier fupérieur de niveau
au fommier de la travée du premier bateau,
font garnis de pièces compliquées & déliçates pour
l'a chofe ; & ils ont ajouté que s’il étoit difficile , pour
arriver à la précifion qiie je me fuis propofée ,
de trouver quelque chofe qui fût également fimple
& folide, c’eft que cette précifion étoit fuperflue.
Quoique mes tréteaux puffent être enfoncés fans
être endommagés à l’aide de mailloches prifes entre
le tréteau & la maffe dont on fe ferviroit, je conviens
qu’ils n’ont pas la fimplicité du refte de la machine,
Si que ce défaut vient en partie de la précifion
fuperflue que je m’étois propofée , airifi que
MM. les conimiffairès Font conjeéfuré ; & pour répondre
à l’honneur qu’ils m’ont fait de me croire
en état de remédier à ce petit inconvénient, voici
ce que je fubftitue aux tréteaux, par une raifon qui
m’a paru plus forte encore que la complication & la
délicatefle des parties dont ils font compofés ; car
ces parties ne fatiguant jamais , il eft indifférent
qu’elles foient fortes ou foibles ; mais je rejette les
tréteaux, parce qu’il y a tel terrain fi dur qu’il ne
feroit peut-être pas poffibie de les enfoncer ; cas
rare fans doute , mais qui peut fe rencontrer, &
qu’il faut fuppofer comme avenu, afin de donner un
ufage général au pont propofé.
Au lieu de tréteaux , je me fers de trois petits
bateaux plats tels qu’on les voit en perfpeéfive &
géométralement, planche X V I , fig. 3 & 4. Ils ont
34 pieds de long, 5 pieds 2 pouces de large , 14
pouces de profondeur, y compris par-tout l’épaiffeur
du bois ; ils ont au dedans trois traverfes , ÔC
par conféquent fix montans arcs-boutés , comme on
voit fig. 3.
Tous ces montans font terminés par des tenons
d’un pouce & demi de hauteur , qui s!insèrent dans
les mortaifes pratiquées en‘fix endroits des pièces
de chêne de 16 pieds & demi de long fur 6 pouces
d’écarriffage , qui fervent à affembler & fixer les uns
contre les autres les trois petits bateaux ; & à fou-
tenir fur leur milieu le fommier qui doit porter la
partie de la chauffée qui commence au bord de la
rivière, & celle qui va de ce fommier au fommier
fupérieur du premier bateau. Ces pièces & le fommier
qu’elles portent feront fixées aux petits bateaux
par des attaches de fe r , afin qu’elles ne puif-
fent s’en féparçr., .
Si Fon cherche d’après la méthode du mémoire
précédent (méthode dont ces MM. ont paru fatis-
faits ) , le poids que peut foutenir cet avant-pont ,
par la comparaifon de l’eau qu’ il faudroit qu’il déplaçât
pour être .enfoncé , on trouvera qu’il eft au
moins de 26582 livres.
Telle eft la machine que je fubftitue aux tréteaux :
elle eft tout-à-fait analogue au mécanifme de mes
bateaux, elle en a la folidité & la fimplicité , & ne
nuit point à la célérité de la conftruttion ; car cet
affemblage de petits bateaux s’aligne de la même
manière & avec la meme facilité que mes autres
bateaux.
An, III. Ces MM. ont encore obfervé, en corn-,
D d d d ij