
quoiqu’elle ait cependant fix ou huit pouces en carré ;
on coupe avec le même outil , & fous le gros marteau,
le fuperflù des mifes qui fortifient l’encolage,
ainfi qu’il f e r a i t ci-après.
Fig. 22, cdy'barre compofée de trois barres, corroyée
& arrondie pour former Torganneau. a, coupe
ou extrémité des trois barres avant d’être foudees
& corroyées, b , coupe de la barre après quelle eft
arrondie. ' , A x
Fig. 23, l’organneau , ployé & amorce , prêt a
entrer dans le trou de la verge. '4M les amorces.
Fig. 24 ,'Torganneau en plan.
Fig. 23 > la verge §t l’organneau dans la fituation
oïi il eft lorfqu’on le foude. O , carré de la verge. V ,
gros bout.
Pour paffer Torganneau dans le trou de la verge,
on chauffe la partie3de Torganneau oppofée diamétralement
aux amorces e, f y fig- 23 ,afin de pouvoir
le ployer & rapprocher les amorces. On renverfe
enfuite Torganneau du côté du carré O , enforte que
les amorces qui font rapprochées foient dans le
foyer.de la forge ; on donne une chaude fuante aux
amorces , ôc on foude avec des marteaux a bras fur
l’enclume r , placée fur le fol de l’atelier au devant
de la chaufferie Æ ( planche I ) ; on retourne enfuite
la verge le deffus. en deflous , pour donner une
chaude de l’autre côté de l’organneau, qui, ainfi > eft
foudé en deux chaudes.
Fig. 26 , forte plaque de fer que l’on met fur la
verge ôc fous Torganneau quand on le foude, pour
■ empêcher que la verge qui eft paree, ne foit meurtrie
par la compreflïon de l’organneau fur les vives
arêtes.
Fig. 27, coupe tranfverfale de la verge au gros
bout.
Fig. 28 y coupe tranfverfale de la verge au petit
bout y ces coupes conviennent aufli aux bras.
Fig. 29 , verge amorcée pour y fouder les bras.
Pour amorcer la verge, on change la fituation du
marteau , ôc on l’amène à celle repréfentée fig. 9 ,
planche V , de manière que la rive de fa panne du
marteau convienne avec le bord de 1 ehclume du.
côté de la chaufferie ; ce qu’on obtient en éloignant
le pied de la jambe mobile 10 ,6 y fig. 5 , planche I I I ,
de Tenclume : pour cela, fig. 6 , meme planche, on
defferre le coin 14, ôc on frappe fur lç coin 15* Ce
changement dés coins fait marcher le pied de la
jambe mobile dans fombaflin V vers le court carreau
& par conféquerit Je pivot 6 de la huffe ,
mouvement qui porte le marteau vers la chaufferie ;
c’ëft pour que le reffort M.yfig.y, même planche II I ,
puiffe encore rencontrer le manche du marteau dans
cette fituation , que Ton donne à fa tete une aufli
grande largeur.
La chaude étant donnée au gros bout de la verge,
on la préfente fur le travers de Tenclume^ ôc fous
le travers de la panne du marteau , qui , à grands
coups redoublés, amincit cette partie de k verge,
Ôc y forme les deux amorces V'ôc « que Ton voit
dans h figure.
Les figures qui fuivent , contiennent la fuite des
chaudes d’un des bras ; on donne ces chaudes, à la
chaufferie <E , ( planche I. )
Fig. 30 , paquet des bras pour une ancre de 6000
livres , tel qu’il eft quand on le met au feu ; on
commence par fouder & étirer le petit bout P. Le
paquet eft lié par deux anneaux de fer, 1 ôc 2. BR,
gouvernail.
Fig. 31, paquet de bras, fur le petit bout P duquel
on a foudé, un gouvernail rR. On chauffe enfuite,
& on foude le gros bout B en plufieurs chaudes.
Fig. 32 y le bras amorcé après que le gros bout
eft foudé & étiré de (proportion : on l’amorce fur le
milieu de Tenclume, vis-à-visduquel on a replacé le
marteau. B , l’amorce qui n’eft que d’un côté du bras.
P , petit bout fur lequel on a foudé auparavant un
ringard ou gouvernail r R , pour porter le bras' dans
la chaufferie ôc le manoeuvrer facilement fur l’enclume.
Fig. f i , bras dont on a forgé le rond BO : pour
forger le rond du bras , on incline le marteau de
côté, comme la fig. 8 de la planche fuivante le fait
voir ; ce qui fe fait en fupprimant quelques - unes
des cales que nous avons dit être au deflous de
la boîte de la jambe mobile 10 , {plancheIII)
fig. } ôc 6 ; ce qui fait baiffer le pivot 6 de la huffe,
ôc par conféquent incliner le marteau de manière
que fa panne fafle, avec la table de Tenclume, un
angle égal à Tinclinaifon descôtés de la partie conique
du bras ; partie qu’on nomme le rond.
Fig. 34, bras fur l’amorce duquel on a foudé un
gouvernail rR , pour pouvoir étirer Ôc forger le
carré o P.
Planche Y- La vignette repréfente l’opération de
fouder- les pattes aux bras.
On voit par cette vignette que cette opération fe
fait près de la chaufferie (S , ( planche I ) 8t fur le
bord de la foffe recouverte de madriers dont on
parlera dans la fuite. BB , C C , D D , grue tournante,
à l’extrémité de laquelle le bras Ü eft fuf-
pendupar la crémaillère erstuxy. e r , trevier placé
en e dans l’entaille de la couliffe. r t , boulon de la
Crémaillère./«, le coulant, sxy, la crémaillère, ç , enclume
fur laquelle le carré du bras eft placé. -
On voit dans le fond la chaufferie des mifes, la
taque ou plaque de fonte a fur laquelle on dreffe
les organneaux pour les rendre plans , ôc le tour ou
poteau p autour duquel- on les contourne , comme
il fera dit ci-après.
Fig. 1 , le maître ancrier tenant une règle de fer
avec laquelle il montre aux forgerons les endroits
où ils doivent faire tomber les coups de leurs
marteaux.
Fig. 2 y forgeron qui tient de la main gauche le
gouvernail R du bras, & de là main droite un tourne-
à-gauche pour en empêcher le devers.,
Fig. 3 y 4 y 5 y 6 y quatre forgerons dans Tordre où
ils appliquent leurs coups de marteaux fur l’ouvrage.
Cette opération eft celle de la fabrication del’ancre,
où les ouvriers éprouvent la pluT grande chaleur,
étant
étant obligés de £e tenir près d’une mafle de fer
enflammée très - confidérable ; aufli leurs bottines
leur font-elles alors très-utiles.
; Dans une patte ,fig. 3 , au deflous de la .vignette,
on diftingue le talon ôc le bec.. Le talon p , pp y eft
la partie large de la patte ; le bec h eft la partie qui
finit en pointe.
Avant de fouder la patte au bras, on commence
par lui faire prendre la courbure* du carré du bras
auquel elle doit s’appliquer exaéïement.
Pour cela, la patte étant garnie d’une griffe comme
cette fig. 3 la repréfente, on la chauffe dans toute
fonétendue, on la porte enfuite fur le bras, ôc frappant
fur la patte à grands coups de mafle , fi la patte
. eft d’une médiocre grandeur , ou en la préfentant
fous le gros marteau , ôc deffus l’appareil que Ja
fig. 10 , au bas delà planche, repréfente, on parvient
à lui faire prendre la courbure du bras.
Pour fabriquer une patte , on prend deux mifes
foudées chacune à l’extrémité d’un ringard ; on les
chauffe à deux feux , de manière qu’elles foient
Tuantes ; on les foude Tune fur l’autre ,fous le gros
marteau ; on coupe un des ringards, on reporte à la
chaufferie ôc on ajoute une troifième mife en travers
, que Ton foude' fur les deux premières : c’eft
cette dernière mife qui doit former le talon de la
patte. On étire le tout fous • un gros marteau ,
dont la panne eft un peu arrondie ou convexe pour
mettre au large ;N-tÀî pare enfuite fous un marteau
à panne droite ; & après que la patte eft rebordée ,
on coupe le ringard qui tient au bec , & a fervi de
gouvernail pendant toute fa fabrication.
Il eft aifé de concevoir que, s’agiffant de fouder
la patte au carré du bras, on* a dû chauffer Tune &
l’autre de ces pièces à deux chaufferies différentes ;
le bras a été chauffé à la chaufferie (E ; & du côté
de la concavité la patte a été chauffée à la chaufferie
des verges , cotée Æ , ( planche 1 ) & rapportée fur
le bras au moyen d’une griffe, fig. 4 au bas de cette
planche V.
Au deflous de la vignette de la même planche V, on "
voit, fig+1 , une patte brute , à la pointe de laquelle
eft foudé un gouvernail, p , P, la patte. Pg-, gouvernail
terminé en g par un anneau dans lequel eft paffé un
bâton a b devers la patte.
Figr 3 , cintre ou patron fuivant le contour extérieur
duquel on reborde la patte en coupant le
fuperflu avec la tranche. *
Fig. 3 , patte rebordée dont le gouvernail a été
coupé, & auquel on a fubftitué une griffe gh pour
tenir lieu de gouvernail la griffe eft terminée en g-
; par un anneau dans lequel on paffe un bâton comme
a la figure 1. Les crochets h de la griffe font paffés
; fous le bec de la patte , qui eft enfermé , ainfi que la
■ tige de la griffe, dans un anneau de fer. p , pp, talon
de la patte.
C’eft d; ins cet état que Ton porte la patte au foyer
de la chaufferie des verges , où on la difpofe de
manière que le vent des foufflets foit dirigé dans le
\ de fa longueur, & que le milieu de la largeur
Arts 6* Métiers, Tome I. Partie I,
du talon foit placé au deffus du vent, le côté convexe
de la patte étant tourné en deffous : on recouvre
le deffus d’argile pour empêcher qu’il ne brûle ; on
chauffe vivement, enforte que la patte eft entièrement
rouge ; alors deux ouvriers tenant chacun une
des extrémités de la barre de fer , fig. 7 , dont ils
paffent le milieu fous le bec.de la patte , aident à
celui qui tient le gouvernail à la tranfporter fur le
bras , que d’autres ouvriers ont tiré de la chaufferie
CE, ( vignette ) ôc placé convenablement fur Tenclume
{ ,* alors les forgerons , munis de marteaux
du poids de vingt-cinq ou trente livres , frappent à
tours de bras fur la patte que Ton foude par ce
moyen au carré du bras , obfervant que le milieu
du talon de la patte réponde exaéïement au milieu
du bras.
Après que la patte eft foudée au talon , on ôte la
griffe, ôc on reporte le tout à la chaufferie pour
fouder le bec : le carré eft tourné vers la tuyère:
on couvre de terre le dedans de la patte du côté
du bec pour l’empêcher de brûler ; on donne une
chaude Tuante, 8c on foude le bec , que Ton pare
enfuite avec la tranche ôc différentes chaffes appropriées;
le bras eft alors achevé.
Fig. 4 , griffe à bée pour tranfporter la patte de
la chaufferie fur le bras où elle doit être ployée ôc
foudée. h , crochet de la griffe, i , anneau, hg, gouvernail
ou tige de la griffe, g , oeil qui reçoit un bâton.
Fig. ƒ , patte en perlpe&ive ployée fuivant lë
contour du carré du bras, p , pp, talon de la patte.
P, bée.
Fig. 6 y griffe à bras dont on fe fert après que les-
pattes font foudées.
Les crochets A & de la griffe embraffent l’épaiffeur
du talon de la patte aux deux côtés du carré du
bras , comme on le voit dans la vignette de la
planche fuivante ; l’anneau i embraffe le bec P dé la
patte, g , extrémité,du gouvernail de la griffe.
Fig. y y barre de fer dont on fe fert pour tranfporter
la patte , fig. 3 , de la chaufferie à l’endroit où
on veut, la fouder.
Fig. 8, fituation refpe&ive du marteau ôc de Tenclume
pour forger le rond des bras.
Fig. 9 , fituation refpeâive du marteau 8c de Tenclume
pour amorcer la verge.
Fig. 1 o , bancs couverts de fortes plaques de fer
forgé, que Ton place autour de Tenclume, pour ,
avec le gros marteau, cintrer les brasi P ôc O ,
bancs ou trétaux entre lefquels eft fuppofée Tenclume.
X , tréteau au devant de l’enclume , ën place
des fourchettes que l’on fupprime pendant cette
opération, ôc dont il tient lieu ; fervant de point
d’appui aux ringards avec lefquels les ouvriers ,
fig. s Ôc 6 de la vignette, planche IV , font avancer
ou reculer le bras , pour que les coups du gros
marteau tombent aux endroits convenables , ôc que
le carré du bras qui a été chauffé , prenne la courbure
requife ; les plaques de fer dont les tréteaux
font couverts, fervent à les garantir du feu pendant
l’opération.